Lettre 13. Salle d'art et discutions.
Cher Nathan,
Les cours avaient repris depuis bientôt deux semaines et notre relation restait mauvaise. Je savais que tu avais essayé de me parler, mais je faisais tout pour éviter de me retrouver seul avec toi. Ta présence me mettait ma l à l'aise et je n'avais vraiment pas envie de me retrouver seul face à toi.
Comment t'affronter, toit et tes yeux perçants, même pas de la même couleur ? C'était le premier truc qui m'avait marqué chez toi, tes yeux verrons.
Je n'arrivais jamais à te regarder dans les yeux et je me détestais pour ça.
C'est vrai, quoi ! Je te haïssait de m'avoir sauvé ce jour-là. Vraiment. Je crois que je n'avais jamais détesté quelqu'un comme je l'avais fait avec toi. S'en était pratiquement viscéral et tu me sortais par les yeux.
Mais il fallait que je te parle. Je ne savais même pas de quoi et pourquoi, mais je devais te parler. Je ne savais même pas quoi te dire ! Je ne sais pas, peut-être que je devais te dire en face que je te détestais pour que enfin, mon esprit soit en paix et que arrêtes d'essayer de me parler et de te faire recaler par Nolan.
Nolan avait compris que je ne souhaitais pas te voir, qu'il y avait un peu de regret dans mes yeux quand je pensais à toi et que en même temps, j'avais envie de t'exploser ta sale petite face de rat.
Je m'en voulais parce que je me disais que j'avais tout gâché. C'est vrai que ce jour-là, je savais depuis un moment que j'allais sauter quand le train arriverait que je n'allait plus arriver à contenir tout ce malheur qui me bouffait toujours un peu plus.
Je le savais. Mais à cause de toi, je n'étais pas mort et maintenant que je devais t'affronter, je regrettais. Les questions me prenaient d'assaut. Si tu ne voulais pas me parler ? Aurais-je droit à ton fameux sourire de travers que je détestais tant mais qui te définissait ? C'est vrai, quand j'y repensait, j'avais passé toute la semaine dernière et cette semaine à t'éviter et t'ignorer.
Tu aurais le droit, à ton tour, de refuser que je te parle. Mais ça me laisserait un goût amer dans la bouche.
Alors, ce jeudi treize janvier, au lieu de déjeuner comme tout les jours dans le bâtiment destiné à cet usage, je me suis dirigé vers la fameuse salle d'art où tu passais tout tes temps libres. Tout le monde savait que tu y allais pour pratiquer ton art, ce n'était un secret pour personne. Enfin, dans ta promotion et dans la mienne, tout le monde le savait. Les filles qui étaient en psychologie ne faisaient que parler de toi et, je ne sais pas pourquoi, ça m'énervait franchement.
Au fond, j'étais peut-être jaloux du succès que tu avais, auprès des filles mais aussi des garçons, mais j'étais bien trop bornés pour l'avouer.
Quand je suis arrivé devant la salle, je me suis dis que c'était une mauvaise idée. La porte était ouverte et j'entendais ta vois discuter avec une fille. Aux vues de l'intonation mielleuse dont cette fameuse fille faisait preuve, elle te draguait clairement. Toi, tu te contentais de rejeter ses sous-entendus par d'autres sous-entendus.
Je me suis seulement appuyé contre le cadre de la porte, les bras croisé et la mine fermée. Je t'ai observé toi et cette nana entreprenante. Tu étais de dos donc tu ne pouvais pas me voir et la fille était face à moi, mais ne voyait pas. Je pouvais très clairement apercevoir qu'elle se penchait légèrement vers l'avant pour te montrer son décolleté plongeant, mais aussi, qu'elle croisait les bras pour faire ressortir sa poitrine quasiment inexistante.
Ma seule conclusion était qu'elle se ridiculisait. Et qu'elle te mettait mal à l'aise, par le même occasion.
Décidément, je ne passais pas au bon moment. Résigné, je me suis dit que je reviendrais une prochaine fois, lorsque tu serais un peu moins "occupé".
Sauf que au moment où je me suis décidé à tourner le talons, la meuf qui te draguait à lâcher un truc qui donnait à peu près : "Mais sinon, heu... T'aimes vraiment pas qu'on te fasse des pipes ?"
Je ne savais vraiment pas comment vous en étiez arrivés par là, mais c'en était trop. J'ai éclaté de rire. Tu t'es retourné vivement, tout rouge, et j'ai arrêté de rire.
Non, pas cette fois, tu ne devais pas me voir.
Pour me donner une contenance, j'ai fais mine de te lancer un regard assassin et je suis partis, d'un pas qui se voulait pressé. J'ai entendus tes pas précipités derrière moi qui tentaient de me rattraper, mais encore une fois, je t'aie royalement ignoré.
Pourquoi j'étais venus déjà ? Pour te parler ? Mais quelle connerie ! Je n'étais pas capable de faire un truc bien, dans ma vie ? J'avais pris la décision de me foutre de ta présence il y a cela des semaines, pourquoi je revenais sur mes promesses maintenant ?
C'était pas le moment de faire mon intéressant !
Plus rapide que je ne le croyais, tu t'es mis à marcher à mon niveau et tu m'as demandé de marcher moins vite. Voyant que je n'étais pas décidé à t'écouter, tu m'as saisis le poignet et tu m'as dit d'une voix ferme :
- Bon, espèce de petit con, maintenant tu vas m'écouter très attentivement. Je ne suis pas un putain de pantin que tu peux manipuler comme tu en as envie ! Ce n'est ps parce que tu es en licence de psychologie que tu peux jouer avec moi à ta guise ! Tu as décidé de venir me voir tout à l'heure, alors maintenant tu vas assumer tes conneries. Tu as décidé de faire une tentative de suicide ! J'ai décidé de te sauver parce que je ne voulais pas voir encore une fois le cimetière ! Tu as décidé de m'ignorer comme si je n'étais qu'une sous-merde par la suite. Ta mère était désespérée au point de taper un scandale dans tout l'hôpital. Tu n'as même pas eu le courage de l'affronter, et encore une fois, tu as fuis comme un lâche. Maintenant, tu viens me voir après m'avoir évité pendant pratiquement deux mois et tu recommences à fuir ! C'est quoi ensuite ? Hein ? Ben vas-y, dis-le moi, monsieur suicide !
Je suis resté interdit quelques secondes et j'ai dit d'une petit voix :
- J-je... Je voulais te parler, alors je suis venue te donner mon numéro de téléphone. Tu sais... Pour que l'on puisse parler dans un endroit un peu plus... Calme.
Tu as écarquillé les yeux, imprimé mes paroles et tu t'es détendus. Tu m'as souris d'une petite grimace bancale et tu m'as répondus :
- Ouais... Ouais, pourquoi pas, mais... Nan oublie, en fait je suis OK. Ca marche.
Je t'ai souris à mon tour et je t'ai répondus :
- OK, mais tu pourrais lâcher mon poignet, maintenant ? Tu commences à me faire mal.
Pour toi,
George.
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Bon, je sais pas ce que vous en pensez.
Tout ça vous plais ? Dîtes-moi vos avis en commentaires ^^
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