Chapitre 8. Bon, il faut se l'avouer, c'est la merde.

Maxime en média.



Quand je me réveille, le soleil m'éblouit les yeux et je me rends compte que j'ai oublié de fermer les rideaux, hier, en allant me coucher. Il ne doit pas être si tard que ça, parce que le soleil fait encore ces belles couleurs qui ne se montrent que au levé du soleil. C'est une sorte de soleil apaisant, qui ne chauffe pas la peau, mais qui ne la laisse pas froide non plus.

J'ouvre ma fenêtre, pour voir s'il fait bon, et ça me semble acceptable pour aller surfer. Je me demande si Maxime sera OK pour y aller.

Maxime a toujours été celui qui m'accompagnait tôt le matin pour aller surfer. Tout les autres ont la flemme et dorment encore là où les vagues sont les meilleurs. Et je n'aime pas y aller trop tard, parce que je dois toujours rentrer à la maison avant les autres - papa et maman m'autorisent vingt-deux heurs, mais je sais très bien comment ça marche ; ils m'appellent à dix-sept heures, prétextant une excuse pour me faire revenir à la maison.

Je sais bien que s'ils font ça, c'est qu'au fond, ils ont peur que je parte, comme Garance. Mais d'un autre côté, je trouve égoiste de ne pas me laisser vivre ma vie comme je l'entends juste pour une peur qui concerne ma sœur morte. Moi aussi j'aimais Garance, moi aussi je ne peux pas vivre sans elle, parce que c'est trop dur. Si je ne prends pas mes pilules magiques pour dormir, je me tourne et me retourne dans mon lit toute la nuit et les premiers mois après sa mort, je faisais des crises d'angoisses quand je voyais quelque chose qui me la rappelais.

Je file à la douche, histoire de ne pas sentir le poney en rut et enfile quelques fringues par dessus mon maillot de bain. Il ne fait pas froid, alors je n'ai pas besoin de ma combi', et même si c'est toujours bien d'en avoir une, papa et maman s'apercevraient que j'ai été surfé en voyant qu'elle est mouillée. Ouais, bref, pas besoin, quoi.

J'accroche ma planche sur le porte bagage de mon vélo et pédale en direction de la maison. Devant la porte, j'inspire un grand coup, pour canaliser le stress que j'accumule depuis trop longtemps. Que vais-je trouver derrière cette porte ?

J'appuie sur la poignée de la porte et puis... Rien. C'est un soulagement. Je n'aurais pas supporté toutes les questions, les regards interrogateurs et les reproches. Je ne sais pas vraiment s'ils m'auraient reproché quoi que ce soit, mais... Le doute est toujours existant. Que ferais-je s'ils me reprochent des choses ? C'est vrai, mes amis sont comme ma famille, cette maison qui ne m'appartient pas, mon chez-moi et ce tout petit village qui a le nombre d'habitants pareil à un collège reste ma terre natale. Il y a toute ma vie, ici.

Je m'assois sur le canapé et je m'allume une cigarette pas complètement finie qui traine sur la table basse, au milieu des mégots. Je me demande aussi ce que je vais bien pouvoir leur dire. Mais je sais aussi que je vais pouvoir surfer et me remettre les idées au clair dans l'eau avant ça. Maxime va bientôt se lever, je sais qu'il déteste dormir beaucoup et qu'il se lève tout les matins à neuf heures. Ce mec est une horloge ambulante, il est réglé pour se réveiller tout les jours à la même heur. Même sans réveil, il y arrive.

Je songe que ce serait bien de préparer le petit dej' si je veux qu'il soit opérationnel pour m'accompagner sur les vagues. Peut-être que des crêpes au sarrasin lui conviendraient... Je sais que Pauline garde toujours de quoi faire des crêpes dans ses placards, donc ce ne devrait pas être très compliqué. Quand j'entends mon ventre gargouiller, je me dis que, oui, il faut que je fasse à manger, même si ce n'est pas pour Max'.

Je me mets aux fourneaux, et la préparation de la pâte est prête quinze minutes plus tard. Je fais chauffer les poiles, mets un petit peu de beurre doux et de beurre salé sur les poiles, histoire que ça n'accroche pas et commence à tout cuire. J'en suis à plus de la moitié quand un "SMACK" retentit sur ma joue et que je sursaute.

Ouf, ce n'est que Max', alors que je lui offre un grand sourire. Il fait de même et me salue :

- Salut Mémé, comment ça gaze ?

- Mémé ? C'est quoi ce surnom pourrit ? T'aurais pas pu trouver mieux qu'un truc qui me vieillit ?

- Nan... Tu sais bien que je ne résiste pas !

- Alala... Tu sais ce qu'on dit, hein ? Naze un jour, naze toujours !

- Quoi ? Mais ma petite, si tu pouvais voir les performances que je me fais le soi-

- Hein ? De quoi ? Toi et ta naze tower ?

Il éclate de rire et me prends dans ses bras pour finaliser nos retrouvailles... Alors que nous n'avons été séparés que de quelques jours. Pfff... Il est beaucoup trop dépendant émotionnellement, c'est pas possible. Enfin, il n'est pas envahissant non plus, donc ça va. C'est juste assez pour être attendrissant et pas assez pour être écœurant sur la longue.

Nous déjeunons tranquillement en laissant assez de crêpes pour les autres, histoire qu'ils nous cassent pas les pompes s'ils crèvent de faim. Je lui propose d'aller surfer et il accepte volontiers, comme prévu.

Nous passons un temps considérable à la mer, jouant dans l'eau ou surmontant les vagues à l'aide de nos planches. Comme à chaque fois, c'est un plaisir que nous ne négligeons pas, et moi plus encore, car je sais que quand je vais rentrer à la planque, les choses sérieuses vont commencer.

Nous remarquons que le PMU est ouvert, alors nous nous y arrêtons, parce que nous voulons nous désaltérer après tous ces efforts. N'oublions pas que l'eau de mer est salée, tout de même. Nous saluons Cody, et nous lui commandons deux verres de cidre. Rien de mieux qu'un petit verre de cidre le matin pour remonter se remonter le moral.

Cody est le fils du patron, Marin, donc il est derrière le comptoir dès qu'il le peut, pour soulager son père qui commence à se faire vieux. On ne voit quasiment plus Marin au bar, parce que depuis que sa femme l'a trompé pour un autre, il se noie sous la paperasse, même quand il n'y en a pas tant que ça à faire. Alors avec mamie, on lui amène souvent des fleurs le samedi, après le marché. On lui garde toujours nos plus belle tulipes jaunes, parce qu'il adore ça et que le moindre sourire de sa part est précieux. C'est tout ce que nous pouvons faire pour lui, car mamie et moi sommes vraiment nulles en consolations, même si elle donne de vraiment bons conseils.

Nous finissons nos boissons et saluons la compagnie pour nous diriger vers le QG. L'angoisse me sert les tripes, parce que je ne sais pas à quoi m'attendre.

Lorsque nous arrivons devant la maison, Max' sent mon angoisse, enlace mon épaule avec son bras et me chuchote un petit "courage" qui ne convainc que lui.

Courage. Je vais en avoir besoin, pour affronter cette nouvelle tempête.

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