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- Donc tu es parti...
- Oui, je suis parti, chuchota Louis en détournant les yeux, le cœur si lourd qu'il lui sembla qu'il allait se décrocher de sa poitrine à tout moment pour tomber au sol.
- Parce que cet enfoiré t'a fait croire que c'était mieux pour moi ! cracha Harry en donnant un coup de pied à la chaise à ses côtés.
- Harry...
- Non ! J'ai le droit d'être en colère ! J'ai le droit de l'exprimer ! explosa le bouclé, tremblant de tout son corps. Tu te rends compte de ce qu'il a fait ? De ce qu'il a dit ? Il a été vicieux et mauvais et toi... toi tu l'as cru ! Tu l'as écouté ! Tu l'as laissé te manipuler ! Pourquoi n'es-tu pas venu me voir ? Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé ? Bon sang, pourquoi ?
- Je savais que tu allais me convaincre que c'était une erreur !
- Parce que c'en était une, Louis, PUTAIN ! Il t'a menti en jouant sur tes insécurités et tu as foncé droit dans le mur !
La colère qui émanait du bouclé était écrasante. Il se sentait trahi. Par son ancien manager, par ceux qui avaient craché sur leur amour sans savoir à quel point il était merveilleux et même par Louis qui, comme à son habitude, avait pris ses décisions, seul, sans le consulter et sans prendre de recul.
Il savait, au fond de lui, qu'il l'avait fait pour lui, mais sa fureur était telle qu'il ne parvenait ni à se contenir ni à se calmer. Toutes ces années de souffrance auraient pu être évitées s'ils en avaient parlé. Ça le rendait dingue.
- Harry, s'il te plaît... tenta de nouveau Louis en s'approchant, mais il s'arrêta lorsque ce dernier secoua la tête.
Le jeune homme se passa les mains dans les cheveux à plusieurs reprises en tirant sur ses boucles courtes pour tenter de calmer les fourmillements qui le traversaient. De la colère pure, presque palpable, qui lui donnait envie de taper dans un mur jusqu'à éclater toutes ses phalanges, de hurler jusqu'à ce que tout se fissure autour de lui et l'engloutisse pour faire cesser la douleur qui menaçait de faire exploser son cœur.
Il souffla à plusieurs reprises puis reprit avec plus de véhémence qu'il n'aurait voulu, mais ses émotions étaient bien trop en pagaille pour qu'il parvienne à y faire le tri et surtout à les étouffer.
- Bordel, Louis ! C'est grave ce que tu viens de m'avouer ! Si tu m'avais parlé, on aurait pu trouver une solution ! On aurait pu s'en sortir ! Seulement, tu ne m'as rien dit. Pire, tu m'as laissé croire que je n'étais pas assez important à tes yeux pour nous assumer au grand jour, que notre histoire n'en valait pas la peine !
- Non ! Jamais ! Je n'ai jamais pensé que tu n'en valais pas la peine ! Je ne peux pas te laisser dire ça ! C'est pour toi que j'ai fait tout ça ! se défendit le mécheux en serrant les poings. Tu as toujours été ma priorité. Toujours...
- Pourtant tu m'as laissé penser le contraire. Tu m'as fait croire que je passais en dernier... tu ne peux pas savoir à quel point ça m'a fait mal. Je n'ai pas compris ce qu'il se passait. Tu as tout jeté aux orties, nos promesses, nos projets, comme ça, du jour au lendemain... tout mon monde s'est effondré.
- Ce n'était pas mon but, je te le promets. Si j'ai été aussi brutal, c'est parce que j'avais peur de ne pas y arriver et de changer d'avis. Ç'a été la décision la plus difficile à prendre de toute ma vie.
Sa voix se brisa sur ces derniers mots, comme il s'était lui-même brisé lorsqu'il avait dû quitter Harry et tirer un trait sur tout ce qu'ils avaient construit et espéré. Mais ce n'était pas ce qui avait été le pire.
Le pire avait été de devoir le côtoyer chaque jour durant les mois qui avaient suivi la rupture sans rien laisser paraître. Faire mine de ne pas voir la douleur traverser ses iris et déformer ses traits à chaque fois que leurs regards se croisaient tout en camouflant la sienne derrière la nonchalance et les faux sourires. Cela avait été une véritable torture, mais il avait assumé sa décision jusqu'au bout.
Pour le groupe.
Pour Harry.
Surtout pour Harry.
- Ce qui me sidère, souffla le bouclé, c'est que je suis certain qu'encore aujourd'hui, tu es persuadé d'avoir pris la bonne décision, n'est-ce pas ? Tu penses que c'était le mieux à faire pour moi... je me trompe ?
Louis confirma d'un signe de tête en se pinçant les lèvres. S'il n'avait pas eu cette certitude chevillée au corps depuis toutes ces années, comment aurait-il pu s'en sortir ? Comment aurait-il pu survivre à son cœur brisé ?
Harry secoua la tête en soupirant. Cela avait toujours été un vrai problème chez Louis. Ce manque de confiance maladif qui le rendait aveugle de ses qualités artistiques et humaines. Il avait toujours pensé n'être qu'un poids, d'avoir volé sa place au sein du groupe, de ne pas mériter l'amour qu'il lui portait... cela n'avait pas été difficile pour Simon, leur manager, de tirer avantage de cette faille.
- C'était le mieux à faire, s'entêta le châtain. Pour toi. Surtout pour toi. Je savais que tu ne le comprendrais pas, encore aujourd'hui c'est le cas, mais tu aurais fini par ouvrir les yeux et m'en vouloir et...
- C'est faux ! s'exclama un peu trop fort le bouclé, faisant sursauter son ex-amant. Tu t'es sacrifié sans même te demander s'il y avait d'autres options ! Tu me dis que je t'aurais empêché de le faire... évidemment que c'est ce que j'aurais fait ! Comment peux-tu imaginer une seule seconde que je t'aurais laissé gâcher nos vies sans rien dire !
- C'est en restant que j'aurais tout gâché, tu le sais aussi bien que moi même si tu ne veux pas te l'avouer. Les fans...
- Arrête avec ça ! s'emporta de nouveau Harry. Les fans nous adorent, autant toi que moi. Ils ont toujours cru en nous... quand je dis « nous », je veux dire en Larry Stylinson. Même dix ans après ils y croient encore ! Il y a eu certes quelques mauvais tweets, une partie de la fanbase qui n'aurait pas accepté, mais ça représente si peu à côté de toutes ces personnes qui nous auraient soutenus ! Tu le sais en plus, tu vois bien comment ils réagissent vis-à-vis d'Eleanor !
- Mais...
- Non ! le coupa aussitôt le brun, excédé. Tu t'es laissé convaincre parce qu'au fond de toi tu étais déjà convaincu, Louis ! Simon n'a juste eu qu'à tirer sur les bonnes ficelles pour te faire aller dans son sens parce que dans ta tête as toujours pensé ne pas être à la hauteur. Les gars et moi on a tout fait pour que tu comprennes que c'était faux, mais tu t'es entêté. Résultat, tu as préféré croire un type qui n'a jamais rien compris et qui ne voyait que l'argent qu'on pouvait lui rapporter.
- Et je devais faire quoi, selon toi, hein ? Lui tenir tête et perdre ma place dans le groupe ? s'énerva Louis. T'en parler et déclencher une guerre intestine qui nous aurait fait tout perdre ? Il n'y avait pas que nous dans l'équation, je te signale ! Liam, Zayn et Niall étaient aussi concernés. Tu penses qu'ils l'auraient vécu comment si tout s'était arrêté à cause de moi ou de nous ?
- Mais bon sang, Louis ! Tu ne comprends donc pas que c'est Simon qui aurait fini par plier, parce que c'est eux qui avaient le plus à perdre !? On caracolait en tête des charts, on a battu tous les records, raflé toutes les récompenses ! Un mot de nous et toutes les maisons de disques se seraient mises à genoux pour nous signer et ils le savaient ! Que ce soit Simon ou Syco !
- Si ça pouvait être aussi simple... grinça le mécheux, la mâchoire serrée, luttant contre l'évidence pour ne pas s'effondrer.
- Mais ça aurait pu l'être si tu n'avais pas tout gardé pour toi ! Tu étais tellement épuisé moralement et physiquement par le rythme qu'on nous imposait et par le fait de toujours devoir nous cacher que tu as craqué. Tu étais à fleur de peau et Simon l'a senti, il s'est engouffré dans la brèche. Pourtant, il y avait d'autres options, putain ! Il y avait d'autres options !
- J'ai fait ce qu'il me semblait être juste, s'entêta Louis et il pensait chaque mot.
Il avait réellement cru être le problème, être celui de trop, celui qui entraverait la carrière de l'homme qu'il aimait. Simon avait su choisir ses mots, il s'en souvenait encore, comme si la scène se rejouait à l'instant sous ses yeux.
« Lorsqu'on aime quelqu'un, cette personne passe avant tout, avant ses propres intérêts, avant soi-même. Si vraiment tu es amoureux de lui comme tu le prétends, tu sauras prendre les bonnes décisions. »
C'est ce qu'il pensait avoir fait. Sur le moment, en proie au désespoir, moralement à bout, il avait pris une décision radicale qu'il pensait être la meilleure option pour celui qui comptait plus que tout. Il savait qu'il ferait du mal à Harry, mais il pensait qu'il finirait par oublier, qu'il finirait par passer à autre chose. Or, aujourd'hui, voir la même souffrance danser dans le fond de ses pupilles qu'au moment où il l'avait quitté, le tuait. Il prenait peu à peu conscience de son erreur et c'était sans doute encore plus douloureux que lorsqu'il avait dû partir.
- C'était quoi les autres options ? demanda-t-il finalement, la gorge serrée.
Le bouclé soupira en ouvrant un nouveau bouton de sa chemise. Il avait la sensation d'étouffer sous le flux d'émotion qui l'assaillait. Des sentiments aussi contradictoires que violents qui se battaient pour gagner son cœur. La sensation d'un beau gâchis gagnait malgré tout haut la main. Un gâchis orchestré par un homme aussi vénal que nocif, aussi toxique qu'immoral. Il n'avait jamais porté Simon dans son cœur, mais il n'aurait jamais imaginé qu'il aille si loin pour les contrôler. Cette seule pensée lui donnait la nausée.
Il planta son regard dans celui du mécheux et sentit son cœur se serrer fortement lorsqu'il vit la profonde tristesse qui hantait ce dernier. Si lui avait souffert, Louis aussi. Sans doute, même plus parce qu'il avait été à l'origine de toute cette douleur qui les avait ravagés en silence, à l'image d'un feu étouffé qui étend son malheur sans bruit ni odeur et qui noircit, ravage jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à consumer.
- Il y en avait tellement... souffla-t-il finalement, lorsqu'il fut certain de maîtriser sa voix. Mais celle qui m'a toujours paru être la meilleure était celle de s'aimer, tout simplement. S'aimer tout en continuant notre carrière. Des fans nous auraient tourné le dos ? Sans doute les mêmes qui pensent que je renie le groupe alors que c'est totalement faux. Tant pis, d'autres seraient venus les remplacer, ceux-là l'esprit bien plus ouvert. Il y aurait eu des rumeurs, des critiques, des théories ? Il y en a toujours, c'est le risque lorsqu'on est un personnage public, tu le sais aussi bien que moi. On aurait pu se protéger, se faire discret, vivre de notre amour et de notre passion, mais tu ne nous as pas laissé cette chance en te taisant et en prenant sur toi.
Louis sentit son souffle se couper alors que ses jambes se mirent à trembler. Harry venait de décrire son rêve le plus secret, celui qu'il avait enfoui au plus profond de lui pour s'éviter plus de souffrance encore, son utopie.
Il réalisa dans le même temps à quel point le bouclé avant raison. En gardant le silence sur ce qui s'était dit avec Simon, il ne leur avait pas laissé l'opportunité de ne serait-ce que d'essayer de vivre cet amour au grand jour. La culpabilité l'étreint si violemment qu'il en eut le vertige.
- Je... je pensais bien faire... souffla-t-il, sonné, tel un boxeur groggy par le trop plein de coups et qui s'apprêtait à tomber KO sur le ring.
- Je sais, reconnut Harry en s'approchant doucement, inquiet de la pâleur soudaine du châtain.
- Je pensais que c'était la seule chose à faire...
Il semblait ailleurs, le regard perdu, bouleversé.
- Je te l'ai déjà dit, tu penses trop, souvent pour nous deux et tu penses mal, remarqua Harry en retrouvant totalement son calme.
Sa raison commençait enfin à le rattraper. Bien sûr, il en voulait à Louis, mais il devait bien admettre que son ex-amant était loin d'être le seul fautif dans cette histoire et qu'à la base, ses intentions étaient bonnes. Si le mécheux avait agi ainsi, c'était avant tout par amour, parce qu'il pensait bien faire. Il voulait le protéger et lui permettre de briller. Il le lui avait assez répété et la sincérité qui lui crevait les yeux ne pouvait que le convaincre.
Lui-même aurait dû se rendre compte que quelque chose clochait, que quelque chose s'était passé d'assez grave pour que cela soit irréversible. Le comportement de son ex-amant avait changé d'un coup. Il ne dormait presque plus, s'alimentait peu, enchaînait les clopes et les bières à un rythme effréné qui ne lui ressemblait pas. Harry avait mis cela sur le compte de la pression qu'ils subissaient tous de la part de leur management et qui était de plus en plus forte, de plus en plus insupportable. Zayn avait d'ailleurs fini par craquer peu de temps après.
Il n'avait pas cherché plus loin, trop abîmé lui-même. Il s'en voulait, car il n'avait même pas essayé de comprendre, trop égoïstement centré sur son propre mal être. Lorsque Louis l'avait quitté, là non plus il n'avait pas cherché à comprendre. Il s'était laissé submerger par le chagrin.
Quant à Simon... il paierait pour ce qui leur avait fait, il s'en faisait la promesse silencieuse.
Le châtain passa une main tremblante dans ses cheveux.
- Ma mère me disait tout le temps ça aussi, souffla-t-il, le cœur au bord des lèvres. Le fait que je pensais trop et trop pour les autres sans leur laisser l'opportunité de décider aussi.
Il soupira, le cœur rempli d'une vive émotion, comme à chaque fois qu'il évoquait le souvenir de la femme qui l'avait mis au monde et trop tôt disparue. Employer le passé pour parler d'elle était tellement difficile. C'est d'ailleurs après qu'elle se soit éteinte qu'Harry était revenu dans sa vie. Il avait été son pilier, son épaule sur laquelle pleurer et s'appuyer, même si personne ne l'avait su.
- Tu sais... elle n'a jamais compris mes choix non plus, expliqua-t-il en se remémorant leur dernière discussion. Elle m'en a parlé avant de... avant de nous quitter. Elle m'a dit que nous deux, c'était une évidence, et qu'elle me voyait chaque jour un peu plus malheureux sans toi et qu'elle n'attendait qu'une chose, que je réagisse.
Il prit quelques secondes pour reprendre son souffle et contenir les larmes qui lui brûlaient la rétine. Il ravala la boule d'angoisse qui venait de se former au fond de sa gorge pour continuer.
- Ses mots m'ont percuté... ça m'a bouleversé. Quand je lui ai expliqué mes raisons, elle m'a simplement traité d'idiot. Elle m'a dit que c'est mon cœur que je devais suivre et pas les directives d'un mec stupide. Elle m'a ensuite fait promettre de tout faire pour être heureux, même sans elle. Et je l'ai fait, je le lui ai promis sans même être certain d'y parvenir.
Il passa une main tremblante dans ses mèches qui se désordonnèrent encore un peu plus.
- Mais tu vois, c'était ma mère et elle comprenait tout. Mes non-dits comme mes silences, mes regards comme mes sourires. Elle savait décrypter mes émotions comme personne et cette fois-là n'a pas été différente. Elle a compris que je n'y croyais plus, que j'étais brisé et que ma réponse s'était faite par automatisme. Elle a posé sa main sur ma joue et m'a soufflé que pour tenir ma promesse, il fallait que je te récupère. Je lui ai dit que tu ne voudrais jamais, elle m'a répondu que je me trompais, qu'il fallait que j'arrête de tirer des conclusions sans avoir tous les éléments en main et qu'il fallait que je me batte pour ce que je croyais juste, pour accomplir mes rêves et créer mon bonheur.
- Tu ne l'as pas écoutée pourtant... murmura Harry.
- Je n'ai pas osé. Lorsque tu es venu pour me soutenir après le décès de ma mère, et qu'à force de nous revoir, on a dérapé, j'ai juste laissé faire les choses. Je profitais de chaque instant, de ce que tu acceptais encore de me donner. Je ne comprenais pas pourquoi tu étais de nouveau là, c'était comme un miracle.
- Je n'ai jamais su te résister, Louis, tu devrais le savoir depuis le temps.
- Pas après tout ce qu'il s'était passé entre nous. J'étais persuadé que tu finirais par partir, parce que c'était ce que je méritais après tout le mal que je t'avais fait.
- Je t'en voulais, mais je n'ai jamais souhaité que tu sois malheureux.
- Pourtant tu es parti.
- Oui... parce que la situation était toujours aussi bancale et que je ne le supportais plus. Je craignais que ce soit de nouveau toi qui me quittes alors j'ai pris les devants. Mais jamais je n'ai souhaité te faire payer quoi que ce soit ou que tu souffres, ça je peux te le promettre.
- Pourquoi ? Je l'aurais mérité pourtant...
- Parce que lorsqu'on aime quelqu'un, on souhaite son bonheur.
Le cœur de Louis tressauta dans sa poitrine.
- Tu... tu m'aimais toujours à ce moment-là ? demanda-t-il, bouleversé et tremblant.
- Je n'ai jamais cessé de t'aimer, Louis. Jamais.
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Hello tout le monde 👋🏻
J'espère que vous allez bien 🥰
Bon, voici une partie encore difficile, où Harry laisse éclater sa colère, où il réalise énormément de choses aussi 😬
Tout comme Louis qui se rend enfin compte à quel point il s'est laissé manipulé, trop pris par ses propres doutes et ses propres insécurités... 💔😔
Sa plus grosse erreur a été de se taire, de ne pas en parler à Harry... Il l'a fait pour protéger l'homme qu'il aimait et aussi l'unité du groupe 😔😔 il ne s'est pas rendu compte du pouvoir qu'ils avaient en réalité grâce à leur succès 😢😢
Et puis ces derniers mots, cet aveu d'Harry qui fait renaître l'espoir... 🙊
Mais rien n'est encore réglé pour autant 😬😬
J'espère que cet OS vous plaît, malgré sa dureté 🙈🙈
Je vous embrasse très fort ❤️❤️
💙💚
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