Chapitre 36-3 : Sortie de l'hôpital

Le rétablissement se passait à merveille, et Angely s'était habituée à la prothèse qui remplaçait son oeil droit. Au départ, elle avait eu du mal. Elle s'était montrée réticente à cette idée, et puis peu à peu, sa famille, et Nathaniel, ainsi que le père Conrad avaient fini par lui faire digérer la nouvelle.

Le père Conrad se montrait souvent dans sa chambre, surprenant parfois Nathaniel qui se trouvait avec elle, et il la questionnait souvent sur leur lien, mais jamais la jeune femme n'avait répondu au jeune homme. Elle ne savait pas vraiment quoi lui dire. Son père était venu la voir depuis qu'il l'avait sauvé des griffes d'Atmen, et elle l'avait remercié pour ça, et pourtant, elle ne comprenait pas son comportement envers elle.

Ils discutaient tous deux, comme des personnes civilisées, et souvent il lui posait des questions sur les jours qu'elle avait passés avec Flora. Elle savait qu'il avait besoin d'étancher sa soif d'explication concernant sa défunte femme, et qu'elle était la seule à pouvoir faire ça.

- Ca va aller ?

Catherine était venue l'aider à s'habiller, même si elle savait qu'Angely ne comptait pas partir avec elle. Alors elle profitait de chaque instant avec sa fille adoptive.

Cette dernière pouvait marcher avec l'aide d'une béquille, mais vraiment à une allure très lente pour éviter toute douleur. Sa plaie à l'abdomen avait cicatrisé, mais elle ressentait toujours une sorte de pincement à chaque fois qu'elle marchait. Elle ne voulait pas non plus prendre de médicaments, malgré toutes les fois où ses amis avaient insisté.

- Nathaniel ne devrait pas tarder à venir te chercher.

Elle soupira avant de passer une main sur son visage, ne pouvant pas le faire dans ses cheveux vu que Catherine avait fait en sorte de les natter pour qu'elle soit moins gênée.

- Pourquoi est-ce que tu lui as demandé ça ? J'aurais pu me débrouiller avec Tony.

- Parce que tu n'as rien fais de toutes ses semaines depuis qu'on a parlé de tout ça.

- Parce que je ne voulais justement rien faire.

Catherine secoua la tête de gauche à droite, ne comprenant pas sa décision.

- Vous vous êtes rapprochés ces dernières semaines.

- Non.

- Bien sur que si. Tout le monde l'a remarqué.

- J'ai essayé de le repousser.

- Mais il est encore près de toi.

- J'ai pas envie de parler de ça.

Et avant qu'elle ne puisse rétorquer quoi que ce soit, quelqu'un frappa à la porte, et Angely grogna, se doutant de son visiteur.

Catherine sourit en voyant Nathaniel entrer, habillé d'une chemise grise, et d'un pantalon noir. Ses cheveux blonds étaient coiffés, et il portait une écharpe autour de son cou.

- Bonjour, lança-t-il.

La vieille femme le salua, alors qu'Angely s'obstinait à ne jamais le saluer. Ce qui l'amusait.

Il s'approcha du lit et passa sa main sur sa tête en souriant.

- Prête à partir ?

Elle acquiesça alors que Catherine se levait du siège. Nathaniel prit le sac de vêtements qui se trouvait sur la table, et attendit qu'Angely pose un pied sur le sol. Cette dernière attrapa la béquille, avant de l'utiliser pour se mettre sur pieds. Elle fit quelques pas et des bras l'entourèrent. Elle sentit une dernière fois l'odeur de sa mère adoptive en fermant l'oeil.

- Merci...

- Phil n'a pas été trop content de ce que tu nous as annoncé, mais je sais qu'il tient à toi autant que je tiens à toi. Prends soin de toi, et si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, on est là pour toi. Je t'aime, Angely.

Elle sentit les larmes lui monter à l'oeil et elle inspira plusieurs coups pour se calmer.

- Merci... Merci beaucoup d'avoir été une mère pour moi.

- Tout le plaisir a été pour moi, ma chérie.

Elle se défit de son étreinte, et Catherine déposa un baiser sur la joue de sa fille adoptive.

- N'hésite pas, et donne moi des nouvelles de toi.

- Oui...

Catherine avait les larmes aux yeux alors qu'elle regardait la femme qu'elle avait adoptée il y a des années de ça. Elle alla vers Nathaniel qui avait suivi la conversation, et le prit aussi dans ses bras, ce qui le surprit.

- Prends soin de ma fille, lui murmura-t-elle. Protège-la, et aime-la de tout ton coeur. Elle mérite de vivre heureuse après tout ce qu'elle a vécu.

Le blond ne fit qu'acquiescer alors qu'Angely les fixait en se demandant de quoi ils pouvaient bien parler, et elle le lâcha en souriant. Puis elle partit.

Les laissant tous deux seuls.

- Allons-y.

Il ouvrit la porte et attendit qu'elle arrive. Elle mit un peu de temps, mais il savait se montrer patient.

- Tu veux de l'aide ?

Il voyait bien qu'elle faisait des efforts simplement pour arriver jusqu'à lui, et ça l'inquiétait.

- Inutile.

Il soupira, et attendit qu'elle sorte de la chambre pour refermer la porte derrière elle.

- Anthony aurait pu venir me chercher, marmonna-t-elle dans sa barbe.

Elle ne se sentait pas très sure d'elle quand elle se trouvait proche de lui. Elle avait l'impression qu'elle allait faire des faux pas face à sa présence.

Et pourtant, elle savait que ça ne devait pas tant l'inquiéter.

Elle jeta un coup d'oeil vers lui pour remarquer qu'il l'observait, et elle sentit ses joues chauffer légèrement. Elle avait encore des bandages, mais elle savait qu'elle avait une nouvelle cicatrice sur sa joue gauche.

Cicatrice faite par cette vieille peau.

Ils mirent le temps qu'il fallait pour atteindre la voiture du blond, et elle s'asseya sur le siège avec soulagement, fermant l'oeil pour savourer le repos, et le confort de la voiture, après tous ses efforts. Elle entendit un petit rire venir du blond, et il démarra la voiture, alors qu'elle commençait à s'assoupir.

Faire tous ses efforts, l'avait fatigué.

Elle savait qu'elle devrait s'entrainer énormément si elle voulait retrouver sa force physique.

Le blond conduisait en lui jetant quelques coups d'oeils lorsqu'il le pouvait, et il ne pouvait s'empêcher de sourire du fait de sa présence, et la voir assoupie si paisiblement le rendait heureux.

Elle était à ses côtés.

Comme il l'avait toujours espéré durant toutes ses années où il avait crû qu'elle était morte.

Au bout d'une demi-heure, il arriva à destination, et vit qu'elle dormait toujours. Ne voulant pas gâcher son sommeil, il sortit de la voiture, fit le tour, et ouvrit la portière. Il détacha sa ceinture de sécurité, son nez frolant la joue de la jeune femme, et il s'arrêta un instant, son visage si proche du sien, qu'il sentait son souffle lui caresser la peau.

Il était tenté de l'embrasser dans son sommeil, mais il se retint de justesse. Il voulait qu'elle soit d'accord et qu'elle l'embrasse volontairement. Il passa ensuite ses bras dans son dos, et l'autre sous ses genoux, puis il la souleva, refermant la porte de sa voiture avec ses pieds. Il verrouilla son véhicule, et marcha, la femme endormie dans ses bras.

Angely sentait une présence près d'elle, et elle était comme apaisée. Marcher si peu l'avait épuisé, et elle n'avait pas pu résister à l'appel du sommeil. Durant ces dernières semaines, elle n'avait fait que ça. Rester au repos pour bien guérir.

Et maintenant, elle était enfin libre de ses mouvements, mais toujours aussi restreinte. C'est pour ça qu'elle avait pris la décision de retourner à la caserne. Elle pourrait se rétablir correctement sans gêner son petit frère ni les jumeaux qui lui avaient proposé de rester chez eux pour sa convalescence.

Elle était censée être à la caserne.

Alors à son réveil, elle fut surprise de ne pas reconnaitre le décor habituel. Elle était dans un lit blanc qui lui rappelait quelque chose. Elle regarda attentivement autour d'elle, avant que son coeur n'accélère.

- Il n'a pas osé...

Elle sortit du lit, prenant sa béquille qui se trouvait près d'elle, et elle sortit de la chambre aussi vite qu'elle le pouvait. Regardant autour d'elle, ses doutes furent confirmés lorsqu'elle comprit où elle se trouvait. Elle se souvenait parfaitement de ces lieux où elle avait déjà passé pas mal de temps autrefois.

Que faisait-elle là au juste ?

- NATHANIEL !

Elle était fatiguée de faire le tour de chaque pièce pour le chercher, et ce dernier se doutait de sa réaction. Il était en train de corriger des copies dans son bureau, lorsqu'il entendit sa voix. Il sourit malgré lui, et se leva en posant ses lunettes sur son bureau, puis sortit pour apercevoir une Angely furieuse avec une béquille.

- Oui ?

- Qu'est-ce que je fais là ?! Je devais être à la caserne !

- A l'unanimité, on s'est tous mis d'accord que tu serais mieux chez moi que dans une caserne infestée de mecs.

- Quoi ?! Pourquoi ?!

- Ils sont tous au courant pour Dan et Atmen. La tension ne ferait qu'augmenter si tu restais là-bas.

Elle n'eut rien à dire contre ça. Elle savait qu'il avait raison à ce sujet.

- Pourquoi est-ce que je suis chez toi alors ? Si j'avais su, je serais allée chez Benois.

A l'entente du prénom du jeune homme, le visage de Nathaniel se renferma. Il n'aimait pas les voir si proches, même s'il savait qu'ils n'entretenaient pas ce genre de relation, c'était plus fort que lui.

- Il a également été d'accord que tu viennes vivre chez moi.

- Qu'est-ce que tu veux au juste ? Je n'ai fais que te repousser pour ton bien, mais tu t'obstines à toujours venir vers moi. Et maintenant, tu veux que je vive avec toi ? Tu es devenu fou, Nathaniel.

- Fou de toi, mon coeur.

Elle grinça des dents face à son comportement. Il était contre le pas de la porte de sa chambre, et la regardait avec un sourire malicieux. Ce qui l'énerva.

Elle se demandait si Catherine était au courant. Mais elle s'en doutait vu le comportement qu'elle avait adopté avec elle. Elle savait qu'ils étaient tous derrière cette idée, alors qu'elle ne leur avait toujours pas réveler sa décision concernant son départ.

- Et mxrde, grogna-t-elle avant de tourner les talons et de retourner dans la chambre d'ami.

Elle se laissa tomber sur son lit, et fouilla dans sa poche pour en sortir son portable. Elle appela chacun d'eux en les disputant, et à chaque fois, elle avait droit à ce rire qui lui tapait sur les nerfs.

Comme elle l'avait deviné face aux propos du blond, ils étaient tous de mèche.

Et personne ne voulait l'héberger maintenant.

Elle n'avait que l'appartement de Nathaniel où elle pouvait vivre. Elle poussa un long soupir à fendre l'âme en se demandant ce qu'il pouvait arriver de pire en vivant avec lui.

Plus tard dans la journée, alors que son ventre gargouillait, elle ouvrit la porte de la chambre, et sortit pour sentir une douce odeur qui lui donna l'eau à la bouche. Elle se dirigea malgré elle en direction de la cuisine pour découvrir le blond en train de cuisiner, les manches de sa chemise retroussées, le col légèrement ouvert sur son torse.

Elle s'arrêta en se mordant la lèvre inférieure.

Elle le trouvait carrément sexy.

Elle chassa cette pensée de sa tête en la secouant de gauche à droite, et soupira avant de se faire à l'idée de vivre chez lui.

- Je peux t'aider ?

Il leva la tête, surpris, tout en cessant de couper les légumes qu'il avait entre les mains, et regarda Angely qui se tenait près de la porte, avec sa béquille. Elle avait défait sa natte, et ses cheveux étaient ondulés, tombant comme une cascade sur ses épaules.

Il la trouvait magnifique.

Il était tellement perdu dans ses pensées, qu'elle dût se racler la gorge pour attirer à nouveau son attention.

- Alors ?

Il reprit ses esprits, et secoua la tête en souriant.

- Tu es en convalescence, et mon invité. Tu peux aller te reposer pendant ce temps, je m'occupe de tout.

Elle leva l'oeil au plafond, avant de marcher dans sa direction, et elle s'installa sur la chaise tout en observant ce qu'il faisait.

- Lili...

- Si je ne peux rien faire, laisse-moi au moins m'occuper en regardant ce que tu fais.

Il sourit doucement, avant de reporter son attention à ce qu'il faisait avant d'être diverti par la présence de la jeune femme.Tous deux réunis dans la même pièce semblaient si naturelles. Comme au bon vieux temps, ils discutaient tranquillement, sans se préoccuper de quoi que ce soit, et pourtant, une partie d'Angely savait qu'elle ne devait pas se raccrocher à ce genre de chose. Qu'elle ne devait pas se comporter de cette manière.

Car elle voulait partir.

Dan était mort. Seth aussi. Et qui serait le prochain ? Elle ne voulait même pas y penser. Elle préférait partir, et laisser le destin régler son affaire avec elle une bonne fois pour toute, une fois qu'elle serait sure que toute sa famille était en sécurité.

Alors comment se faisait-il qu'elle se retrouvait sur le point d'embrasser le blond qui l'avait emmené chez lui ?

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Hello !!

Je sais que ça fait un moment que je n'ai pas publier de chapitre, et je suis désolée pour ça, mais je suis vraiment très occupée :(

En tout cas, j'espère que ce chapitre vous a plu quand même !

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- Rendez-vous au prochain chapitre ! :)