Chapitre deuxième. 'La soeur.'

J'attrape mon appareil photo, le passe autour de mon cou et je ferme négligemment la porte de chez moi, la verrouillant, avant de dévaler à vitesse grand V les escaliers de mon bâtiment. Je jure plus d'une fois jusqu'à arriver à la bouche de métro, dans laquelle je pénètre sans prendre attention aux gens que je bouscule sur mon chemin.

Aujourd'hui on est mardi et le mardi je donne des cours de photographie à des gosses et des adolescents du collège du Sud de Londres, à plus de vingt minutes d'ici en métro. Je pénètre dans le tube avant que les portes ne se referment et m'affale littéralement sur l'un des sièges de ce dernier, soufflant. Je jette frénétiquement un coup d'oeil à ma montre et souffle encore une fois, de soulagement. Je ne serai pas en retard. Foutu réveil.

Je décide, enfin, de regarder dans quelle tenue je peux bien me trouver, ayant pioché au hasard dans mon armoire mes fringues, tout en essayant de me brosser les dents. J'ouvre de grand yeux quand je constate, avec grande joie, que je porte mon jean slim brut, ainsi qu'un pull léger à manches longues noires. Heureusement que j'ai enfilé ma veste cintrée noire et, mis mes bottines, complètement morte il faut se l'avouer, avant de sortir. J'attrape le foulard vert militaire que j'avais pris grands soins de mettre à la hâte dans mon sac à bandoulière en cuire marron clair et je le noue négligemment dans mes cheveux. Voilà qui me semble bien.

Je sors mon téléphone de ma poche, attrape mes écouteurs et lance mon flux de musique en aléatoire, laissant se répandre dans mes oreilles les paroles de We are ever getting back together de Taylor Swift. Je cale ma tête sur la vitre du tube qui vibre, je ferme les yeux.

Mon arrêt résonne enfin, une vingtaine de minutes plus tard et je sors du train automatique avant que ses portes ne se referment sur moi. Quand je déboule sur le boulevard sud de Londres, je resserre les pans de ma veste sur moi et marche directement vers le collège, situé à quelques mètres plus loin.

J'entre dans ma classe, un gobelet brulant de café au lait dans les mains et referme la porte à l'aide de mon pied. Je lâche mon gobelet sur mon bureau, pose mon sac par terre et retire mon appareil photo qui est toujours autour de mon cou depuis mon départ précipité.

Je juge comme chaque fois ma petite classe, sourit discrètement quand je remarque les différents appareils photos posés soigneusement sur le bureau respectif de chacun de mes élèves et comme bien souvent je note mon nom ainsi que mon prénom sur le tableau. Je ne fais pas cours à une classe en particulier, je suis seulement là pendant quelques semaines afin de pouvoir offrir à ces élèves bien particulier, vus qu'il s'agit là de gosse de riches en collège privé, une leçon d'initiation à la photographie. Les élèves trouvent ça plutôt cool en général et moi ça me permet de gagner de quoi arrondir mes fins de mois parfois chaotiques.


« Bien. Bonjour à tous. Je suis Mr Styles, mais je préfèrerai que vous m'appeliez Harry, les formalités c'est pas trop mon truc., dis-je, obtenant un rire de la classe. Donc, d'après ce que je peux voir, vous avez tous d'assez bon appareil photo. Donc, ce que j'aimerais que vous fassiez, si possible, avant de commencer à déblatérer sur vos appareils, c'est une fiche de renseignement, afin que je puisse rapidement analyser ce que représente pour vous la photographie. Cela peut très bien n'être rien d'autre qu'un cours d'initiation, n'hésitez surtout pas à me le dire, je ne vais pas me braquer. Vous avez cinq minutes. »


S'en suis un raffut de feuilles et de classeurs. Les têtes se baissent alors, pour écrire énergiquement sur les bouts de feuilles que chacun s'est passé. Je reste là, assis sur ma chaise de bureau, à souffler sur mon gobelet en plastique, ma boisson étant encore bien trop chaude pour que je puisse la consommer sans manquer de me brûler la langue.

Quand quelques têtes commencent à se relever, je me lève et passe à travers les rangs pour ramasser les feuilles et commencer à lire ce que signifie la photographie pour certains de mes élèves du jour. Je souris quand je tombe sur la feuille d'une élève qui visiblement aimerait bien faire de moi son prochain quatre heures, si j'en crois les mots déposer sur le papier et je retourne tranquillement m'asseoir à ma table, examinant tour à tour les fiches, avant de finalement constater que beaucoup aime la photographie, mais ne voit pas en quoi cela peut constituer un métier. Cette question, revient souvent dans la tête des élèves. Pour eux, la photographie ne permet pas de pouvoir en vivre.

Je commence enfin à échanger avec mes élèves et s'en suit ensuite une séance d'échange et d'apprentissage de l'appareil photo. Pauvre mômes, la plupart se trimballe des appareils-photos ultras perfectionnés, mais ne connaisse même pas la moitié des capacités de ces derniers.

Vidé et complètement mort, je rentre chez moi vers midi, après une matinée de cours. Je me débarrasse nonchalamment de mes chaussures dans l'entrée et je pose doucement mon appareil sur ma commode avant de tracer vers ma cuisine, ouvrant mon frigo pour me servir un verre de jus d'abricot, que je descends d'une traite. Donnez-moi du jus d'abricot et la bouteille disparaît presque instantanément.

Je finis enfin par m'installer sur mon canapé, une assiette de raviolis en main. J'attrape ma télécommande et j'allume ma télévision, pour avoir un bruit de fond avant de me saisir de mon bouquin, que j'ai déjà bien entamé. Harriet est surement la fille la plus gourde que j'ai eut à lire et j'en ai lu des bouquins. J'ouvre à la page où traîne mon marque page et après avoir enfourné une fourchette de raviolis tièdes dans ma bouche, reprend ma lecture là où je m'étais arrêté.

« Je passe tout le reste de ma nuit à combattre des poulpes, des licornes et des mouettes parlant japonais, jusqu'au moment où l'un de ces volatiles se pose sur mon épaule et se met à me crailler dans l'oreille. J'ouvre les yeux en sursaut. »

Un sourire prend place sur mon visage, en lisant ces quelques lignes et je m'imagine assez bien Harriet en proie à ses cauchemars, se réveiller en sursaut au Japon dans son lit de princesse.

Je lâche un juron de mécontentement quand je sens dans ma poche arrière mon téléphone vibrer et levant mes fesses du canapé, je m'en saisis décrochant sans prendre la peine de regarder qui peut bien décider de venir m'importuner prenant que je suis en pleine lecture.


« Oui, allô ? »

« Harold, petit frère, comment ça va ? »

« Gemma ! Ça va et toi ? Quand cesseras-tu de me rappeler que je suis le plus jeune de nous deux ? »

« Et si tu venais ouvrir à ta soeur, qui attend patiemment devant la porte de chez toi depuis dix minutes, à appuyer sur le bouton d'une sonnette qui ne marche pas ? »


Je lâche mon téléphone et je cours ouvrir à ma soeur, manquant de trébucher sur mes chaussures et me rattrapant à la poignée de ma porte. Je jure dans ma barbe, mais visiblement pas assez bas puisque je perçois les rires moqueurs de ma soeur. J'ouvre enfin ma porte et presque immédiatement je la serre dans mes bras, jusqu'à l'étouffement. Elle rigole et passe ses bras dans mon dos se compressant contre moi et à cet instant précis, rien ne pourrai potentiellement me rendre plus heureux, pas même les incroyable conneries d'Harriet Manners. On finit finalement par se lâcher et je ferme la porte de mon appartement, laissant passer ma soeur et sa petite valise qu'elle traîne derrière elle.

Gemma débarque souvent à l'improviste chez moi, depuis que j'ai décidé d'élire domicile à Londres. Quand elle vient, c'est qu'en général elle a posés quelques jours à son travail. Elle travaille dans la comptabilité, un truc bien trop chiant et compliqué pour que je ne m'y intéresse pleinement. Les mathématiques et moi ne sommes pas amis, c'est surement pour cela que je me suis retrouvé en étude de lettres, tandis qu'elle faisait déjà ses études de mathématiques.

Je lui prends sa valise des mains et la traîne derrière moi jusqu'à ma chambre. Je reviens ensuite au salon où je la trouve en train de lire le résumer de mon livre. Je viens me poser à ses côtés et attend qu'elle ait fini son inspection. Elle me regarde ensuite et me tire par le bras en se levant. Gemma peut être vraiment très bizarre par moment. Elle rigole doucement devant ma tête et me toise en mettant ses mains sur ses hanches.


« Bon ! J'attends. Fais-moi voir l'endroit qui te plaît le plus ici, petit frère. »


Je souris de toutes mes dents, en passant à mon antiquaire préféré et je me lève me dirigeant dans l'entrée pour remettre mes chaussures. Ce qui est bien avec Gemma c'est qu'on ne s'ennuie jamais quand elle est là. Moi qui avais prévus de finir mon livre et de me légumer toute la journée, je peux tirer un trait sur mon charmant planning.

À peine ai-je finis de me mettre mes chaussures, que ma soeur me traîne dehors en souriant. Je me demande parfois lequel de nous deux est le plus jeune. Je ferme ma porte, vérifie que mon porte feuille se trouve dans mon sac et nous voilà dehors, en plein coeur de Londres.

Durant le trajet qui mène jusqu'à la boutique, Gemma me raconte ce qu'il se passe à Holmes Chapel, tandis que je lui décris comment ce passe ma vie et mes cours au collège. Elle et moi avons toujours eu de bonne relation, sans que cela n'empêche de petites chamailleries de temps en temps bien sûr.

Quand l'enseigne du magasin finis par nous faire face, je vois ma soeur se tourner vers moi et secouer de la tête en rigolant. Elle avait voulu que je l'emmène dans mon endroit préféré et bien elle y était. Depuis tout petit, je vouais une adoration particulière pour les vieux magasins qui renfermaient toute sorte des choses anciennes, comme récentes.

On entra tous les deux dans le commerce et instinctivement je repensais à la dernière fois que j'étais venue ici, à des yeux bleus captivant et un sourire à en faire fondre un iceberg. Reprend toi Styles, il ne sera même pas là de toute manière.

Je regarde ma soeur qui fait un tour sur elle-même, regardant vers le haut. Elle sourit et je sais déjà qu'elle aime cet endroit. L'odeur des livres se répand à travers ses murs et de hautes colonnes s'étendent vers le haut. Des bacs à CD, cassettes vidéos et DVD sont posés vers la caisse. J'aime ce magasin.

Nous restons un moment à l'intérieur du petit commerce, farfouillant à la recherche de livre et Gemma finis par trouver ce qui l'intéresse. Elle se dirige vers la caisse avec trois CD en mains et un livre, tandis que moi je suis encore en train de fouiller et de regarder partout.

Je souris quand je mets enfin la main sur le roman que j'oublie toujours d'acheter quand je viens ici. Je m'en saisis et m'en vais rejoindre ma soeur, feuilletant sans faire attention où je mets les pieds la tête plongée dans mon livre. Je me heurte comme l'idiot que je suis à quelqu'un et je relève le regard de ma brève lecture pour poser mon regard vert sur un regard caramel rieur. Je pousse Gemma qui est venue me rentrer dedans volontairement et je lui tire la langue en rigolant.


« Toujours dans la lune quand il s'agit de bouquin, hein petit frère ?, me taquine-t-elle alors que je paye mon roman que je range ensuite dans mon sac en l'ignorant royalement. Ne te retournes pas, Harry, mais il y a un garçon plutôt charmant qui te fixe, depuis bien cinq minutes. »


Et bien sûr comme si j'étais pré-commander à faire tout le contraire de ce que l'on me dit, je me retourne vivement en poussant un cri qui ressemble à un « QUI ÇA ? » et rouge de honte je rencontre son regard bleus. Note à moi-même : toujours écouter Gemma. Le garçon de la dernière fois.

Mort de honte je gesticule mal à l'aise, attend que ma soeur paye ses articles pendant ce qu'il me semble être une éternité et quand enfin elle se saisit de la hanse de son sac à main, je la tire vivement dehors en sortant sans adresser un seul regard à mon mystérieux inconnu. Ma soeur ne comprend pas et moi j'avance bêtement sans répondre à ses questions. Comment pourrais-je lui répondre ? Je ne sais pas moi-même qui est ce mec qui me fout dans tous mes états, alors que c'est seulement la deuxième fois que je le croise.


Petit mot de la fin.

Bonsoir ! Deuxième chapitre. Je publie tous les soirs, jusqu'à ce que j'ai epuisé mon stock d chapitre qui se trouve n'être que les dix premiers chapitre de la première partie. Après se sera plus long à venir.

Sur ces bonnes paroles informationnelles, j'en maintenant au caractère en gras, et italique. Les caractères en gras correspondent au livre que lis Harry, non à un dialogue, alors que les caractère en gras, eux, oui. Voilà pour l'information.

N'hésitez pas à me donner vos avis. Ils font toujours plaisir. Love, Laura.

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