Chapitre 37


Hey..J'espère que vous allez bien..
Dernier chapitre officiel de Paralysie..

Je ne sais pas quoi vous dire tant je suis bouleversé alors juste merci infiniment, pour tout. Cette histoire ne serez rien sans vous.

J'espère pouvoir lire vos réactions et commentaires sur ce dernier chapitre (ça me ferait énormément plaisir) que je vous publie (en pleure).. ❤️

Vous pouvez aussi réagir à ce dernier chapitre sur le #ParalysieFic sur Twitter..Ça me ferait plaisir aussi mais je ne force à rien évidemment ❤️

Bonne lecture, je l'espère..❤️

...

(I Will Return_Skylar Grey)

"Il a réussi."-H

Aimer Louis, c'est une aventure. La plus belle aventure de ma vie. Une aventure où il y a des imprévus, bons comme mauvais. Une aventure où il y a des larmes, de joie comme de douleur. Où il y a des rencontres, d'amours et d'amitiés.

Et où il n'y a pas de fin.

Parce que si aimer Louis est une aventure, elle ne pourra jamais s'arrêter.

Parce que je ne pourrais jamais cesser de l'aimer.

Tous ces moments que l'on a vécus me l'ont rappelés.

Tous les moments de ces quatre dernières années.

Debout face à  nos valises, je souris doucement en voyant Louis, assit sur le lit, à côté de Lucky qui est maintenant aussi grand que le matelas. Hope, quant à elle, regarde curieusement la cage de transport au coin de la chambre, comme si elle sentait que, demain, tout allait changer.

C'était il y a quatre ans.

C'était il y a quatre ans que je suis arrivé ici. Dans ce pays comme dans la vie de Louis. Je me rappelle encore de notre premier regard, notre premier contact, notre premier baiser, notre première fois..

Et je me rappelle aussi de tous ces moments qui sont ,et resteront, à jamais dans ma mémoire.

Ces moments qui resteront à jamais dans nos sourires, à Louis comme à moi.

Dans nos sourires et dans nos larmes. Dans nos regards et dans nos cœurs.

Des premières fois, comme le vingtième anniversaire de Louis. Le premier qu'on fêtait ensemble. Louis ne voulait pas quelque chose de grandiose.  Il voulait seulement sa famille, ses amis et moi.

-"Joyeux anniversaire!" Je m'exclame en sautant sur le corps encore endormie de Louis.

-"Je dors." Il marmonne, un sourire se dessinant tout de même sur son visage.

Je ris doucement et glisse tendrement dans ses bras, qu'il ouvre instinctivement avant de les resserrer autour de mon corps. Ses yeux s'ouvrent difficilement , en même temps que son sourire s'agrandit en voyant le mien à quelques millimètres.

C'était devenu une habitude, de me lever en voyant son sourire. Je ne pouvais plus m'en passer. Je ne pouvais plus me lever sans voir son sourire. J'ai du mal à repenser au fait qu'il y a quatre ans , son sourire était une victoire tant il était rare.

Aujourd'hui, il est toujours ma victoire. Mais il est aussi là tout les jours.

-"JOYEUX ANNIVERSAIRE LOUIS!" S'exclame soudainement toute sa fratrie en entrant dans la chambre.

Louis sursaute sous mon corps tandis que je me mets à rire en voyant Lucky et Hope entrer à leurs tours, suivis par Niall et Liam qui ont fait la surprise de venir tôt ce matin.

Tout le monde se retrouve sur le lit. Les rires se mêlent, mais celui de Louis reste le seul qui résonne vraiment dans mes oreilles.

Ses sœurs le prennent en otage dans un câlin collectif, sous les regards attendris de Jay et Dan qui aident Ernest et Doris à monter sur le lit.

Je me rappelle que lorsque j'ai eu cette scène sous les yeux, j'ai senti mon cœur se réchauffer sans que je ne puisse le contrôler. Parce qu'il n'y a pas que moi qui a faillit perdre Louis. Il y aussi sa famille. Une mère a faillit perdre son fils. Un beau-père a faillit perdre celui qu'il considère comme son propre enfant. Des sœurs ont faillit perdre leur seul et unique grand-frère. Niall et Liam ont faillit passer de trois à deux.

Non, de quatre à deux.

Sauf qu'ils sont toujours quatre. Et qu'ils le resteront.

Louis voulait un anniversaire remplit d'amour. Et moi je voulais seulement être là pour tout les autres.

  ♦ 

Des retrouvailles, comme lorsque Ashton et Lily sont arrivés le soir même de l'anniversaire de Louis.

-"Harry!"

Mes yeux s'écarquillent en voyant Ashton dans l'entrée de la maison. Je me lève aussitôt et pars le prendre dans mes bras, me mettant inconsciemment à rire de joie.

Parce que, au fond, Ashton a été la première personne à me considérer comme son ami. Niall et Liam sont arrivés tout aussi vite, mais ils sont arrivés après. Tout les trois, je les considère de la même façon, avec le même amour.

Mais on oublie pas un premier ami.

Le mien était arrivé alors que j'avais déjà dix-huit ans.

Le mien ,c'était Ashton.

-"Tu es sûr que mon cousin ne va pas me tuer dans la nuit vu la façon dont tu me serre contre toi?" Il me demande doucement, lançant un coup d'œil vers Louis qui nous regarde tout en accueillant Lily.

Je ris doucement et secoue négativement la tête en le lâchant. C'est alors que je remarque le blond près de la porte, qui parle timidement avec Johannah et Charlotte.

-"Laisse moi deviner, c'est le fameux Luke?"

Un sourire apparaît instinctivement sur les lèvres d'Ashton qui hoche la tête, appelant tendrement son petit-ami pour qu'il nous rejoigne.

On se salue poliment, rapidement rejoins par Louis qui sourit en voyant Luke.

Louis m'a avoué le soir même qu'il était soulagé que Ashton soit trop obsédé par Luke pour s'intéresser à moi.

Sinon, il m'a aussi dit qu'il n'était évidemment pas jaloux.

Alors, je lui ai évidemment fait l'amour pour lui montrer quelle est la seule personne dont je suis complètement fou.

♦   
Des moments qui m'ont ramené à la réalité, comme lorsque Louis et moi sommes partis chez moi, dans ma maison d'enfance, pour passer le jour de l'an avec ma mère et Gemma.

-"Harry.." J'entends Louis murmurer alors que nous sommes dans l'avion, à dix minutes de l'atterrissage.

Je souffle doucement, regardant mes mains que je ne cesse de tordre dans tout les sens. Je n'ai qu'à regarder par le hublot pour regarder ces rues qui sont toutes petites d'ici mais qui seront immenses une fois au sol. Ces rues remplies de souvenirs que j'aurai préférer oublier à jamais.

C'est dans ces rues que je faisais du vélo avec mon père.

C'est dans ces rues que je courais à en perdre mes poumons, voulant fuir le groupe de garçon qui me suivait.

C'est dans ces rues que j'ai craqué plus d'une fois, caché derrière des poubelles.

C'est ces rues que m'ont père à traverser, sans jamais se retourner.

-"Harry, calme toi, je suis là.."

Il est là.

Il est là et il va traverser ces rues avec moi.

Il va balayer tout ces souvenirs pour m'en créer de nouveaux avec lui.

Alors, doucement, j'attrape la main qu'il me tend et me tourne complètement sur mon siège pour fondre dans ses bras.

C'est dans ces moments-là que je me demande comment j'aurai fait s'il était parti? Comment j'aurai fait si cette opération l'avait emporté? Qui serait en train de me serrer dans ses bras? Qui serait en train d'embrasser ma nuque en me murmurant que tout va bien se passer?

Personne. Personne n'aurait été là.

Comme personne n'a pu l'être avant lui.

On dit souvent qu'il y a un avant et un après une rencontre. Un avant et un après un amour. Un avant et un après une mort.

Mais il n'y a pas d'après Louis.

Il y a seulement un avant et un pendant.

Je me rappelle de ce jour comme si c'était hier.  Je me rappelle de la façon dont mes jambes tremblaient en descendant de l'avion pour retrouver cette terre qui m'aurait enterré si j'étais revenu seul, après l'opération de Louis.

Je me souviens de la main de Louis qui ne lâchait pas le bas de mon dos pendant que je tirais nos valises.

Je me souviens des larmes qui ont coulés lorsque ma sœur a traversé l'aéroport pour sauter dans mes bras.

Mais ces larmes étaient autant des larmes de joies que de tristesse.

Parce que je savais que son sourire n'allait pas rester.

Parce que je savais que c'était aujourd'hui que j'allais lui dire pour le retour de notre père.

Je leur ai dit. Du moins, je leur ai murmurer lorsque nous étions dans le salon, en train de regarder un film. J'ai craqué sans le contrôler.

Je ne sais même pas comment elles ont pu l'entendre, mais elles l'ont entendu.

-"Il est professeur de photographie à l'Université où j'étais. Je..Je l'ai vu avec son..fils."

Son fils. Je me répète en croisant le regard larmoyant de Gemma. Voilà pourquoi je retardais ce moment. Imaginez-vous deux secondes, apprendre à sa sœur que nous avons un petit-frère tout en ayant l'impression de pas avoir le même père.

Car cet enfant à un père présent.
Nous, nous avons un père absent.

Et comment supporter le regard d'une femme au cœur brisé? Pire, comme supporter le regarde de notre mère au cœur brisé?

Parce que ce n'est pas seulement ma mère. C'est une femme. Une femme qui, comme beaucoup, est déjà tombé amoureuse. Une femme qui, comme beaucoup encore, n'était pas prête à ce qu'on l'abandonne.

L'abandon isole, pourtant il nous a rapproché.

Ce soir là, nous nous sommes pris dans les bras, acceptant après tant d'années que nos vies et celle de mon père ne pouvaient plus avancer ensemble.

Ce soir là, j'ai appris que ma mère avait rencontré quelqu'un.

Robin.

Et je ne savais pas encore qu'ils se marieraient un an après.

Je ne savais pas encore que le cœur de ma mère allait enfin se recoller.

À ce mariage, peut-être que Gemma allait rencontrer un garçon aussi fou qu'elle.

Peut-être qu'ils ont décidés d'être fous ensemble.

Et peut-être que je n'étais plus le seul "fragile amoureux de la famille."

  ♦     

J'ai revu mon père. Une fois. C'était dans un simple magasin où je faisais quelques courses avec Johannah et Louis.

Il était avec sa femme et son fils qu'il portait dans ses bras. Il lui souriait, rigolait avec et ne cessait d'embrasser sa joue.

Son fils était heureux, le second aussi.

Parce que, à ce moment là, j'ai réalisé que ce petit garçon allait avoir un père présent.

Et même s'il était trop petit pour comprendre, je lui ai mimé du bout des lèvres un "Je suis content pour toi."

Il m'a simplement regardé avec ses petits yeux couleur chocolats, ignorant qui j'étais.

Alors, non, il ne souviendra jamais d'avoir déjà croisé le regard de son grand-frère.

Mais moi, si.

    ♦       

Il y a des moments remplis d'espoir, comme lorsque nous avons reçus cette lettre.

Je suis dans le jardin, essayant désespérément de prendre en photo Lucky qui bouge de partout. Un ami de Johannah m'a proposé d'exposer quelques-unes de mes photos lors de sa propre exposition. Il m'a remarqué il y a quelques semaines, sur l'unes des balades touristiques où j'aime me rendre pour partager mon travail.

Sauf que le thème de son exposition sont les animaux.

Et que les deux seuls animaux que je connaissent sont un gros chien hyper actif et un chat complètement fainéant qui refuse de sortir du lit.

-"Lucky, au pied!" Je tente.

Evidemment, il ne fait rien d'autre que me lancer un regard avant de repartir en courant faire le tour du jardin.

J'avais dit à Louis que nous n'aurions jamais d'autorité sur ce chien.

En parlant de Louis, j'entends ce dernier rire en arrivant aussi dans le jardin.

-"Si tu veux , je mets un costume de girafe et je pose, ça ira plus vite." Il me lance.

Je lève les yeux au ciel et ris finalement en me tournant vers lui. Il me regarde avec cet éternel sourire amusé mais finit par redevenir légèrement sérieux en avançant son fauteuil pour me tendre une lettre qui reposait sur ses genoux.

-"Qu'est-ce que c'est..?" Je demande bêtement en fronçant les sourcils.

Un sourire ému prend place sur le visage de Louis qui ne me répond pas. Je m'empresse alors de lire la lettre déjà ouverte par Louis.

Mon cœur se serre en même temps qu'il se réchauffe face aux phrases qui défilent sous mes yeux. J'ai même du mal à croire ce que je lis. Je lis et relis chacune des phrases avant de relever la tête vers Louis qui me sourit tendrement.

Puis, je craque et pars m'asseoir sur ses genoux pour le prendre dans mes bras et le serrer de toutes mes forces.

-"Je suis si heureux pour lui, si tu savais.." Il murmure en passant ses bras autour de ma taille.

Je souris doucement et, tout en me redressant, je lui souffle à mon tour:

-"Ce sera bientôt ton tour..Vous vous l'êtes promis."

Son regard est traversé de cette nouvelle lueur d'espoir qui est beaucoup trop belle pour que je puisse résister. Tendrement, ma main glisse jusqu'à sa nuque que je caresse longuement sans lâcher le regard de Louis.

Un regard qui n'a jamais autant brillé.

Et c'est lorsque je scelle nos lèvres que je fais tomber cette lettre.

Nous ne l'avons jamais retrouvé. Comme si quelqu'un d'autre l'avait attrapé pour la lire. Comme si ce quelqu'un avait besoins de la garder auprès de lui.

Mais on se rappellera à jamais de ce qui y était écrit .

"Coucou Louis, c'est Elio, je ne sais pas si tu te rappelle de moi. Lorsque tu étais à l'hôpital avec Harry, tu étais venus à mon étage et tu avais laissé tes coordonnées à papa et maman. Ce jour-là, nous avions joués à Cars avec ton fauteuil et le mien. Tu m'avais promis que si l'un de nous deux remarchait un jour, l'autre remarcherai aussi.

Je remarche Louis.

Depuis un mois, je peux à nouveau marcher, comme avant.
Alors, je voulais te dire que, grâce à notre promesse, tu remarcheras aussi.

Promis! :)"

Et l'espoir n'est pas seulement arrivé pour Louis.

Il y a aussi eu ce fameux jour, au bord la plage. Nous voulions tenter d'y dormir à la  belle étoile, Louis, Liam, Niall, Joyce, Hailee et moi.

Niall et Hailee étaient ensemble depuis quelques semaines. Et je n'ai jamais vu Niall aussi heureux. Lui qui rit pour les autres, lui qui veut être l'épaule sur qui on peut se reposer, lui qui est à la limite de s'oublier.

Hailee est arrivé et lui a rappelé qu'il existait lui aussi. Elle est arrivé et lui a tendu son épaule sur laquelle il a pu enfin pleurer la perte de Zayn.

Mais elle est aussi arrivé avec son humour et son rire qui se mêle parfaitement à celui de Niall.

Mais, ce soir là, c'est pas pour eux que l'espoir était arrivé.

C'était pour ce cœur brisé qui était assis sur le sable depuis de longues minutes. Ce cœur brisé qui ne bougeait pas, qui regardait seulement les vagues s'échouer au bord de ses pieds.

Puis, il s'est soudainement levé, comme si quelqu'un le poussait.

Il s'est levé et à foncé vers l'espoir qu'il a embrassé.

Ce jour là, Liam a embrassé Joyce.

   ♦

Des moments pleins de tendresse, comme lorsque Johannah nous a raconté, à Louis et moi, son histoire avec ma mère.

-"Nous étions au collège, lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois. Il me semble qu'on s'était toutes les deux retrouvés collés pour avoir séchés l'évaluation de sport. Bon, maintenant vous savez que nous sommes pas les mieux placés pour vous gronder si vous séchez..

-C'est bon à savoir!

-Louis!

-Pardon, reprends maman!"

Je ris doucement et pose tendrement mon menton sur l'épaule de Louis, mes yeux ne lâchant pas Johannah qui se resserre du thé avant de reprendre:

-"C'est drôle à dire mais je crois au coup de foudre amical depuis ce jour-là. C'était comme si on se connaissais depuis toujours, il n'y avait vraiment aucunes gênes entre nous. On a simplement commencé à discuter et..nous avons jamais arrêté. Ce qui nous a valu beaucoup de "bavardages" marqué en noir sur nos bulletins.."

Louis et moi rions doucement en voyant Jay pouffer à ce passage.

-"Puis..On a commencé à s'inviter, à faire des soirées pyjamas, à devenir inséparables sans vraiment le contrôler. On avait la chance de suivre le même cursus scolaire et donc d'être dans la même classe aussi au lycée. Anne était vraiment devenue comme une seconde sœur pour moi. On s'aimait et s'engueulait comme deux parfaites jumelles. On a passé notre diplôme de fin d'année ensemble, puis.."

Son regard s'assombrit légèrement malgré le sourire nostalgique qui perdure sur ses lèvres.

"Puis mes parents m'ont appris qu'on déménageait en Californie. Ils me l'ont apprit le jour de la remise des diplômes. En soit, ça ne me dérangeait pas de déménager, jusqu'à ce que je croise le regard de Anne qui avait tout entendu. Elle n'était pas en colère, seulement triste. Tout comme je l'ai été. On s'était promis de ne jamais s'oublier, de garder contact et de bientôt se retrouver. Mais, ça ne s'est pas passé comme ça, et au fil des années, nous nous sommes perdus de vues..Je ne l'ai jamais oublié, elle était toujours là, dans mon cœur et dans mes souvenirs, et je me surprenais souvent à me demander en plein milieu de la journée ce qu'elle pouvait être en train de faire.."

Mon cœur se serre et je souris tristement en lançant un coup d'œil à Louis qui sourit de la même façon.

-"Mais vous vous êtes retrouvés." Il intervient en voyant sa mère avoir les larmes aux yeux.

Jay sourit doucement et hoche la tête avant d'ancrer son regard dans celui de Louis.

-"On retrouve toujours son meilleur ami, Louis."

Et elle savait exactement à qui elle pensait en lui disant ça. Tout comme Louis le savait. Il n'a rien répondu et s'est contenté d'hocher la tête en se laissant un peu plus tomber dans mes bras.

On retrouve toujours son meilleur ami.

Même s'il n'est plus dans le même monde que nous.

On le retrouve toujours parce qu'on le perd jamais.

     ♦  

Des moments où Louis avait besoins de force et où j'ai été là pour partager la mienne.

Comme lorsqu'il a décidé de créer une association pour les victimes d'accident de la route. Il a crée un numéro et une adresse mail pour chaque personnes ayant besoins d'en parler.

J'ai vite compris que Louis aussi avait besoins d'en parler. Mais il ne voulait pas en parler à un psychologue qui voudrait le soigner.

-"Je ne veux pas être soigné. Je ne veux pas qu'on me soigne d'un souvenir de Zayn."

Lorsqu'il a murmuré cette phrase, je n'ai pu que lui murmurer que j'étais d'accord avec lui.

Alors, il a décidé d'en parler aux personnes qui sont comme lui. Qui ont vécus ce même drame. Il passait et passe encore des heures à discuter avec ces personnes. On en a même rencontrés plusieurs.

Il y a eu cet homme, ayant perdu sa femme enceinte dans l'accident.

Il y a eu cette mère, qui a perdu sa fille de seize ans dans un accident de moto.

Il y a ce petit garçon qui a vu son père perdre l'usage d'un bras.

On ne se rend pas compte à quel point un accident de la route peut détruire des vies.

Surtout la vie de ceux qui restent.

Alors, j'ai été là. J'ai été là lorsque Louis décrochait et fondait en larmes dans mes bras.

Mais, au fond, cette douleur était aussi dure que magnifique.

Parce que les larmes de Louis rejoignaient celles de d'autres personnes.

Ces larmes n'étaient plus seules.

Et elles coulaient toutes ensemble sur la route de la guérison.

       ♦

-"Harry?

-Oui?

-Tu te rappelles ce que tu m'as dit, il y a un an?

-Je t'ai dit beaucoup de choses en un an..

-Sur le fait de partir, s'envoler loin d'ici, tout les deux.

-Tu..

-J'ai hâte.

-Louis, moi aussi j'ai hâte, évidemment, mais est-ce que tu me dis ça parce que..

-Parce que je veux vivre avec toi? Oui. Parce que je veux croire au fait que je marcherais bientôt? Oui. Parce que je veux pouvoir être, un jour, entraîneur d'un groupe de petits garçons qui aiment le foot? Oui. Parce que je crois que je me sens prêt à quitter cette ville et ce cimetière ? Oui, je crois..

-On va le faire. Tout ce que tu viens de dire, on le fera, je te le promets.

-Et je te porterai lorsque tu t'endormiras sur le canapé?"

   ♦  

Puis, il y a eu CE moment.

Ce moment qui a représenté toute notre histoire. Ce moment qui a été un des plus durs comme un des plus beaux de ma vie. Ce moment qui a été là comme pour nous rappeler que notre histoire est un bordel, mais un beau bordel.

-"Louis, calme toi..

-TU NE COMPRENDS PAS!" Il cri à nouveau, abattant soudainement son poing dans le mur de sa chambre.

Mon cœur rate un battement et tout mes sens se mélangent en voyant Louis perdre le contrôle. Ce rendez-vous à l'hôpital était celui de trop. Les médicaments qu'ils ont voulu lui rajouter étaient de trop. Je crois que l'hôpital oublie que Louis souffre de troubles bipolaires. Mais pas de borderline comme l'avait soupçonné son médecin, lui donnant ainsi des médicaments en trop.

Nous sommes retournés à l'hôpital ce matin, pour faire le bilan. Ils ne comprennent pas pourquoi Louis est encore incapable de bouger sa jambe après trois ans.. Scientifiquement, tout les examens montrent que Louis devrait en être capable. Il pensent qu'il a un blocage psychologique. Et ça me tue de voir Louis entendre qu'il est peut-être trop faible psychologiquement pour réussir alors qu'il tient depuis trois ans.

Alors, ils ont simplement rajoutés des heures de rééducation et Louis n'a rien dit. Devant le médecin, il n'a rien dit. Devant sa mère, il n'a rien dit. Dans la voiture, il n'a rien dit.

Mais je savais qu'il gardait tout en lui et que ça allait éclater.

Et là, il éclate devant moi. Comme il n'a jamais éclaté avant. C'est les mots qu'il retient depuis des mois qu'il crache maintenant, le désespoir ayant reprit le dessus.

-"LOUIS ARRÊTES! MON CŒUR, REGARDES MOI!"

-"JAMAIS JE REMARCHERAI, ET JE LE SAVAIS!" Il hurle à nouveau en frappant dans sa baie vitrée.

J'entends les sœurs de Louis essayer de lui parler derrière la porte mais elles sont aussi effrayés que moi de l'entendre hurler avec autant de rage.

-"Louis!" Je cri à nouveau, à bout de souffle, essayant d'attraper son visage pour qu'il me regarde.

-"CASSES TOI HARRY, CASSES TOI ET VA TROUVER UN PUTAIN DE MEC QUI SAIT MARCHER!

-Arrête de dire ça Louis, je t'en supplie, écoute moi..

-JAMAIS! JAMAIS JE NE TE PORTERAI LORSQUE TU T'ENDORMIRAS SUR LE CANAPÉ! JAMAIS TU NE POURRAS ME VOIR COURIR AVEC LUCKY OU ENCORE UN ENFANT QUI SERAIT LE TIEN AUSSI! JAMAIS TU NE ME VERRAS MARCHER JUSQU'À TOI SOUS UNE ARCHE! JAMAIS JE NE POURRAIS TE FAIRE CORRECTEMENT L'AMOUR COMME TU LE MÉRITES! 

-ARRÊTES!" Je hurle autant que je pleure, alors qu'il continue de se débattre pour frapper avec force tout ce qui est à porté de main.

Louis est en train de se paralyser le cœur, et c'est une scène insupportable lorsque je repense à tout ce qu'on a déjà traversé.

-"VIENS ME CHERCHER, ZAYN!"

Il hurle tout comme je hurle en essayant de le réveiller de cette paralysie dans laquelle il est en train de retomber sous mes yeux.

-"C'EST FINIS HARRY! FINIS! BARRES TOI ET VA TROUVER LA PUTAIN DE VIE QUE TU MÉRITES ET QUE JE NE POURRAIS JAMAIS T'OFFRIR!"

C'était comme si le temps s'arrêtait.

Là voilà, la vraie paralysie. Celle où tout se stoppe autour de nous. Les bruits, les sens, les émotions. La vraie paralysie, c'est celle qui dure seulement quelques secondes et qui vous donne l'impression que c'est la seule seconde dont votre monde a besoins pour s'écrouler.

Louis ne hurle plus. Louis ne tape plus. Louis ne bouge plus.

Tout comme je ne bouge plus non plus.

Le seul mouvement sur mon corps est celui des larmes qui dévalent mes joues.

Je repense à cette citation qui dit que la pire misère du cœur n'est pas de saigner mais d'être paralysé. Je la comprends maintenant, cette citation.

Je la comprends lorsque Louis me hurle que c'est finis et qu'il me le répète dans un souffle.

Je la comprends lorsque, à l'instant, je ne peux rien faire d'autre que le regarder sans même entendre ce qu'il me dit.

À ce moment là, en entendant ces mots, je n'avais plus la force d'hurler. Mais le pire, c'est que dans son regard, ça semblait sincère. Tout ce qu'il venait de hurler, il le pensait vraiment. C'était juste enfouis au plus profond de son être.

-"Je suis tombé amoureux de toi avant qu'on ne saches qu'une opération était possible." Je murmure, presque comme un zombie.

Oui, la vraie paralysie dure seulement quelques secondes. Car je me souviens de m'être mis à hurler d'un seul coup. Je ne sentais ni mon cœur battre, ni les larmes me brûler les yeux. Je ne sentait rien, et pourtant je savais que j'avais juste atrocement mal.

J'ai hurlé ma tristesse et pleuré ma colère.

Et en même temps que je hurlais, il y avait ces trois dernières années qui se rejouaient dans ma tête.

Ces trois dernière années qui ne pouvaient pas se conclure par un "C'est fini."

Pourtant, c'est ce qui allait se passer.

Car après avoir vidé mes larmes et cassé ma voix, Louis n'a rien dit.

Pas un mot, rien.

Alors j'ai compris, et je lui ai tourné le dos pour m'en aller.

C'est à ce moment là que ça s'est passé.

-"HARRY, NON!" Il hurle soudainement dans un sanglot.

Tout se passe très vite et très lentement à la fois.

J'ai à peine le temps de me retourner que je vois son visage se tordre de douleur en même temps qu'il pousse avec ses bras sur son fauteuil.

D'un coup, il se propulse en avant  et se retrouve debout, sur ses jambes tremblantes.

Et mes lèvres tremblent de la même façon pendant que mes larmes se remettent à couler.

Ça ne dure quelques secondes avant qu'il ne se remette à flancher. Je m'avance alors à mon tour et enroule mes bras autour de sa taille pour le soutenir.

-"Je te tiens!" Je murmure alors qu'il s'accroche instinctivement à mes épaules.

C'est lorsque nos regards se croisent qu'il semble réaliser. Il me regarde puis baisse soudainement la tête pour voir ses jambes tremblantes près des mienne et son corps légèrement appuyé contre mon torse.

-"Je..

-T-Tu as réussi, Louis." Je souffle en retenant le sanglot qui menace ma gorge.

Un sourire apparaît sous mes larmes tandis que mon cœur semble avoir battu la paralysie au même moment que Louis l'a battu aussi.

Louis dont les yeux larmoyants s'écarquillent.

-"C'est moi qui...Je me suis levé...Comment.."

Il se coupe lui même lorsqu'un sanglot ,mélangé à un rire, traverse sa gorge. Je n'avais jamais entendu ce son. C'est comme si tout ces cris, tout ces pleures et tout ces moments de joies se retrouvaient pour ne former qu'un.

Je le regarde en pleurant-riant de joie et respire enfin lorsqu'il attrape mon visage avec empressement pour venir embrasser mes lèvres, dans un baiser passionné et salé par nos larmes.

Tout les mots douloureux s'effacent avec ce baiser.

Parce que tout ces mots ont été prononcés sous l'emprise de la Paralysie.

Or, la paralysie était finie.

     ♦

(You Said You'd Grow Old With Me_Michael Schulte)   

-"À quoi tu penses, comme ça?"

Je sursaute, mon regard décrochant des valises pour s'ancrer dans celui de Louis qui est toujours sur le lit avec Lucky.

Je lui souris doucement et hausse les épaules tout en partant me coucher à ses côtés. J'enroule instinctivement un bras autour de sa taille que je caresse tendrement, mes pensées divagants sur tout ce que je viens de penser.

-"Je repensais à tout ces moments qu'on a vécu ici, ces quatre dernières années.."

Un sourire nostalgique naît sur ses lèvres et il hoche la tête en caressant tendrement mon torse.

-"Pleins d'autres moments nous attendent dans notre future maison. Au Canada..

-Je suis toujours pas sûr que tu supportes le choc métrologique entre la Californie et le Canada.

-Tu sauras me réchauffer.

-Mais quel obsédé."

Nous rions tout les deux avant de se sourire longuement, pensant à tout ce qui nous attend demain.

Demain matin, nous prendrons l'avion pour le Canada, où nous attend notre nouvelle vie. On ne voulait ni rester aux Etats-Unis, ni rejoindre l'Angleterre. On voulait un nouveau pays avec des rues que nous n'avons jamais traversées.

On veut tout reconstruire, ensemble.

Et peut-être que nous serons accompagnés par Liam, Joyce, Niall et Hailee dont les déménagements sont prévus pour le mois prochain.

La famille de Louis voulait rester ici, mais ils ne seront pas seuls non plus.

Car Gemma et ma mère viennent vivre en Californie, près d'eux.

C'est en apprenant que mon père avait été muté en France qu'elles ont compris que plus aucunes craintes ne les empêchaient de rejoindre ceux que l'on considère maintenant comme notre propre famille.

-"Harry..?

-Oui?

-Je sais qu'il est tard mais..J'aimerai aller le voir, maintenant. Je..Je n'aurais pas le temps de lui dire au revoir demain matin."

Mon cœur se serre en entendant les légers tremblements dans sa voix. Je me penche doucement pour déposer un tendre baiser sur ses lèvres et lui murmurer qu'on y va dès maintenant.

Sur la route, aucuns de nous deux parle, comme à chaque à fois qu'on se rend sur ce lieu. Je conduis doucement, réalisant que c'est la dernière fois avant longtemps que je conduis dans les rues nocturnes de la Californie.

Et je crois que Louis réalise la même chose en regardant par la fenêtre, alors que la musique joue doucement dans la voiture.

Tu es en paix maintenant, mais moi alors?
Je pensais qu'on avait le temps, qu'on avait nos vies.
Maintenant tu ne vieilliras jamais.

-"Tu veux que je change de radio..?" Je murmure tristement en entendant les paroles.

Louis secoue négativement la tête, venant seulement attraper la main que j'ai posée sur sa cuisse.

Un dernier mot
Un dernier moment.
Pour te demander pourquoi?
Tu avais dis que tu grandirais avec moi.

Louis ne lâche ma main que lorsque nous arrivons. Je pars rapidement récupérer le fauteuil , comprenant petit à petit sa présence. Louis s'y installe et avance silencieusement à travers les allées que nous connaissons maintenant par cœur.

Je le suis de près sans vraiment le coller, voulant le laisser seul à seul avec le nom devant lequel il s'est arrêté.

Louis le regarde longuement avant souffler un bon coup. Comme si l'air qu'il soufflait allait faire partir le nom gravé dans la pierre.

-"Salut, Zayn. Je ne vais pas être long aujourd'hui, contrairement aux autres fois. Parce que, j'aime pas ça, les au revoir."

Il souffle à nouveau et penche quelques secondes sa tête en arrière, essayant de ravaler les larmes qui couleront quand même dans quelques secondes.

-"En fait, c'est à toi que je n'aime pas dit au revoir. Parce que ça sonne toujours comme un adieu. Je pars demain matin et je ne sais même pas si je serai capable de revenir ici..Mais j'aime croire que c'est toi qui me suivra, cette fois-ci..Je voulais aussi te dire que..que.."

Et sans terminer sa phrase, Louis se lève.

Il se lève devant son passé qui a faillit l'asseoir à jamais. Il se lève devant cet accident. Devant les sombres périodes qu'il a causé. Il se lève devant ces journées de cris et de pleurs.

"Je t'avais promis que je serai un jour debout devant toi, Zayn.."

Sa voix tremble mais pas ses jambes.
Ses larmes coulent mais s'échouent sur son sourire.

Louis essuie rapidement ses joues avant de se pencher près de la pierre, caressant du bout des doigts l'écriture Zayn Malik.

-"Et je sais pas si ,toi aussi, tu es debout face à moi, en ce moment même, mais saches que je donnerai tout pour te prendre dans mes bras. Au moins une dernière fois. Parce que tu es et tu resteras toujours mon frère. Parce que je t'aime et que j'espère que tu m'attendras là où tu es. Parce que je te promets qu'aujourd'hui est un au revoir mais pas un adieu."

Et après avoir prononcé ces mots, Louis répète dans plusieurs murmures que ce n'est pas un adieu.

Il le murmure jusqu'à ce qu'il n'y ai plus aucunes larmes sur son visage.

Son visage qu'il tourne finalement vers moi, un léger sourire aux lèvres.

Et c'est toujours avec le même sourire qu'il souffle une dernière fois:

-"On se revoit bientôt, Zayn."

Puis il me rejoins dans l'allée pour venir enlacer sa main à la mienne et lier nos lèvres quelques secondes.

-"Tu es prêt?

-À marcher avec toi? Toujours."

Nous sourions doucement et je ne peux m'empêcher de l'embrasser une dernière fois avant de partir dans l'autre sens.

Louis tourne une dernière fois son visage derrière lui, par dessus son épaule, et sourit doucement.

Il sourit parce que, c'est pas Zayn qu'il laisse derrière lui en partant aujourd'hui.

C'est son fauteuil.

Non, ce fauteuil.

Personne ne le voyait. Ni Louis, ni Harry. Mais il était bien là. Et il souriait. Il souriait autant qu'il pleurait.

Il souriait parce que Louis était debout face à lui.
Et il souriait aussi lorsqu'il est parti.
Parce que c'est son fauteuil qu'il a laissé derrière lui.

C'était la mission que Zayn s'était donné sur terre.
Celle d'offrir une fin heureuse à son frère.

"On a réussi."-L

FIN
..De la paralysie..

...

Et...Je pleure..

C'était le dernier chapitre « officiel » de Paralysie et j'espère qu'il ne vous aura pas déçu..J'ai eu beaucoup de mal à l'écrire..

J'espère aussi que l'histoire aura été plaisante à lire pour vous..Il reste encore un chapitre "spécial" et l'épilogue.

J'ai tellement de choses à vous dire et à la fois je ne sais pas par où commencer. Je crois que je dirais tout ce que j'ai sur le coeur après l'épilogue. Je dois vous raconter l'origine de cette fiction mais aussi de tout les sentiments qu'on rencontré les personnages.. ❤️

Encore merci pour tout. Cette histoire ne serez rien sans vous. Je vous suis tellement reconnaissante ❤️

Elle n'est pas encore totalement terminée alors je ravale mes larmes et vous dit à très vite. Je vous envoie tout mon amour.❤️

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