Chapitre XXVII

Ses doigts fins font de lents vas et viens le long de mon membre humidifié. Je n'ose pas le regarder, bien trop mal à l'aise. La situation est quelque peu étrange mais ce n'est pas désagréable, ça me soulage même. Lorsque son regard rencontre le mien je détourne automatiquement les yeux, un peu gêné.

- Ce n'est ni la première ni la dernière fois pourtant, rit-il doucement.

Je me mords la lèvre.

- J'aurais pu le faire seul...
- Je suis payé pour ça, rit une nouvelle fois l'infirmier, c'est mon travail de m'occuper de vos brûlures.

Il passe à ma seconde jambe.

- Vous ne devez pas les exposer au soleil de tout l'été.
- Je ne comptais le faire de toute façon, dis-je dans un soupir.
- Vous ne devriez pas avoir honte. Au contraire.
- Au contraire ? Aucune chance que j'en sois fier.

Il rit légèrement.

- Vous êtes drôle, je suis heureux de m'occuper de vous.
- Je peux le faire seul vous savez ?
- Je suis payé pour ça à vrai dire. Puis au moins je suis sûr que c'est fait. Vous m'avez pas l'air très motivé pour en prendre soin. Et je vous devance, si vous ne le faites pas les brûlures mal cicatrisées vont s'infecter et engendrer, qui sait, des choses encore plus horribles.

J'ai un haut le coeur rien que d'y penser, c'est dur d'imaginer plus moche que ce que j'ai là. Je me demande ce qu'est parti faire Akihito, il a accepté de ne pas assister à mes soins mais j'espère qu'il n'est pas parti définitivement. Je me demande aussi si Hana va revenir, elle m'a tellement manqué, j'aimerais elle aussi l'avoir à mes côtés en permanence mais malheureusement elle a école. Soudain, je réalise, mon travail, je suis parti comme ça, il a déjà du me licencier... Il me faudrait un téléphone à tout prix pour clarifier tout ça... Mais je ne peux pas vraiment demander à Akihito, comme mon téléphone a probablement été détruit ou perdu, ça demanderait beaucoup trop de démarches.

Après qu'il ait fini, je cache à nouveau mes jambes et Akihito rentre dans la pièce. Je suis un peu gêné de me cacher comme ça face à lui, mais je n'ai pas envie de le dégoûter...

- Désolé de t'avoir autant fait attendre, dis-je dans un murmure.
- T'inquiète pas.

Il est beaucoup plus doux, j'ai remarqué, depuis l'incident.

- Ça te dit de sortir aujourd'hui ?
- J'ai le droit ?
- Si tu reviens oui. Mais tu comptes pas faire de fugue non ?
- Tu m'en empêcheras malheureusement, dis-je dans un rire. Mais tu m'emmènes où ?
- Je ne te dirai pas, mais ne t'attends pas à quelque chose de génial non plus, on est un peu limités comme tu peux pas marcher.

Il n'a pas tort.

- On est le weekend du coup je suppose ?
- Oui c'est ça. Hana va passer dans la soirée.

Rien qu'à cette annonce, mon coeur commence à s'emballer. Vraiment, je ne comprends pas les parents qui n'aiment pas leurs enfants, à mes yeux, Hana est une réelle partie de moi, que j'aime encore plus que ma propre personne.

- D'ailleurs en parlant de famille Jun...

Sa voix est beaucoup moins assurée, j'ai un mauvais pressentiment et je perds aussitôt mon sourire.

- Il y a deux choses en fait, mon père aimerait te revoir, mais ça on s'en fout, et je voulais savoir si tu aimerais rencontrer ma mère...

Mais sa mère est morte non ? Aaaah, je crois que j'ai compris ce qu'il veut dire par rencontrer.

- Elle n'est pas en Corée ?
- Si justement, du coup ça te dirait de venir en Corée avec moi après ton hospitalisation ?

Mes yeux s'ouvrent en grand.

- Ça me dérange de laisser Hana au Japon avec ma mère.
- Elle pourrait venir avec nous, elle sera en vacances.
- Je ne sais pas si j'ai de quoi nous payer un voyage en Corée, surtout avec les frais d'hôpitaux...
- Vois ça comme mon excuse pour tout ce qui t'es arrivé par ma faute.

C'est quand même dur à accepter, je n'aime pas me sentir dépendant de quelqu'un et ça va vite être le cas avec lui.

- Du coup je t'ai pris des vêtements pour aujourd'hui.

Il me les tend, je réalise, je vais galérer à mettre mon jean. Je me vois mal appeler l'infirmier pour ça, je vais faire du mieux que je peux. Je retire sans problème la tenue donnée par l'hôpital et enfile mon haut avant de me tourner vers le rouge.

- Quoi ? Tu veux que je ne regarde pas je suppose.

Je hoche doucement la tête et il se tourne sur le côté. Je mets mon sous-vêtement et tente d'enfiler mon jean mais le tissu me brûle la peau.

- Je pense qu'on va avoir un souci.
- Quoi ?
- Mon jean me fait mal.
- Pourquoi tu portes des jeans aussi ?
- T'aurais voulu que je porte quoi ? Une jupe ?

Il me regarde avec un sourire.

- C'est hors de question.
- T'es pas drôle ! rétorque-t-il. Mais j'ai une idée, je reviens je vais te passer des vêtements à moi. J'en aurais pas pour longtemps promis.

Je fronce les sourcils, ce n'est pas que je n'aime pas le style d'Akihito, au contraire, mais je sais que ça ne m'ira pas. Je suis vraiment la définition de la banalité tandis que lui il ressemble plus à un résultat de recherche après avoir tapé "fuckboy asiatique" sur les réseaux sociaux. Après, je l'envie, peu importe ce qu'il met, il est toujours beau, que ce soit lorsqu'il traine en pyjama dans l'appart ou lorsqu'il met des chemises pour avoir l'air un peu plus sérieux.

Il n'attend pas plus et quitte rapidement la chambre d'hôpital. Ça devrait aller si je me retrouve seul en journée non ? Certes j'ai demandé à ce qu'on garde les volets fermés mais bon, je vais bien... Enfin, c'est ce que j'essaye de me faire croire... Mes doigts agripent fermement les draps, mon rythme cardiaque s'est une nouvelle fois accéléré. Je vais essayer d'aller ouvrir les volets de moi même... Mon fauteuil roulant n'est pas très loin, je pourrais me laisser tomber dedans.

De toute façon, temps que mon poids n'est pas dessus, je peux bouger mes jambes. Je me mets donc assis sur le rebord du lit et vise du mieux que je peux le fauteuil pour tomber dedans. Sauf que je ne sais pas viser. Et que là, c'est contre le sol de la chambre d'hôpital que tout mon corps se trouve. Je me redresse et tente de monter sur le fauteuil ou bien même le lit mais impossible, je n'ai aucune force dans les bras.

Bon, je ne vis pas très loin de l'hôpital, Akihito ne devrait pas mettre longtemps... Quoique je pourrais appeler l'infirmier. Je tends mon bras vers le bouton mais impossible de le toucher ne serait-ce que du bout des doigts. Pourquoi je n'ai pas pensé à faire ça dès le début ? Appeler l'infirmier au lieu de risquer de m'éclater sur le sol comme je viens de le faire ?

Je regarde tout autour de moi, la chambre n'est pas très grande, voir même minuscule... J'ai l'impression que les murs se rapprochent, comme s'ils voulaient m'écraser. Il faut à tout prix que je remonte dans le lit, sinon Akihito va voir mes jambes... Je tire le drap, l'enlevant complètement du lit ; au moins il ne verra pas mes jambes s'il me trouve ici. Je sais que je fais une fixation avec ça mais c'est vraiment important pour moi, je me dégoûte déjà moi même, j'ai pas envie que ce soit aussi son cas.

Des larmes de frustration font leur apparition, je suis vraiment à fleur de peau depuis mon réveil, je me contiens du mieux que je peux mais là je craque. Je déteste être assisté et là je ne peux clairement rien faire sans l'aide de quelqu'un, pas même me relever. J'espère vraiment que ça va s'arranger avec la rééducation.

J'abandonne, je m'épuise juste pour rien. Par chance, quelques minutes après Akihito revient.

- Jun ?
- Tu peux m'aider ? dis-je dans un soupir.

Il arrive vers moi, l'air amusé mais son visage change instantanément en me voyant. Il me remet dans le lit tandis je tiens fermement le drap contre mes jambes.

- Fais attention.

Sa voix n'est pas autoritaire ni agacée, non, j'ai plutôt l'impression qu'il s'inquiète pour moi. Il y a quelques mois il aurait eu un fou rire incontrôlable mais aujourd'hui il est là à m'aider alors que je fais sacrément pitié, il faut le dire.

- Je vais t'aider à t'habiller, annonce-t-il avec un sourire en coin.
- C'est non.
- Tu te souviens pas, je suis ton baby-sitter.

Mes joues deviennent écarlates à la mention de ce vieux marché, fait il y a un moment déjà.

- Alors laisse moi faire.

Il retire délicatement le haut que j'ai mis avant son départ pour me mettre un haut à lui, bien plus sombre, sans aucune référence un peu nulle. Il s'apprête à baisser la couverture mais ma main se pose sur la sienne.

- Akihito...
- Tu ne vas pas te cacher toute ta vie ? Puis c'est moi.
- Tu serais si dégouté si tu les voyais...
- Je te promets que non.

Je suis perdu, est-ce qu'il me dit la vérité ? Mais il marque un point, toute ma vie mes jambes ressembleront à ça... Je lâche timidement la couverture avant de fermer les yeux, ne voulant pas voir la réaction d'Akihito. Le tissu fin descend lentement le long de mes jambes. Les doigts de mon rouge se posent sur mon menton avant que ses lèvres ne viennent retrouver les miennes. Je réponds timidement mais je m'arrête net lorsque je sens sa main caresser doucement ma jambe droite.

Ses lèvres quittent leurs jumelles et ils vient poser celles-ci sur mes cuisses, je frissonne à ce contact. Ce n'est peut-être pas grand chose vu comme ça mais ça me touche réellement qu'il ait un tel contact avec ces deux parties de mon corps que je déteste autant. Sa langue trace une ligne le long de ma cuisse avant de se poser sur le tissu de mon sous-vêtement.

Mes doigts s'agrippent aux draps tandis que mon membre durcit à cette douce sensation. Mon amant n'attend pas plus et retire mon sous-vêtement dans lequel je commence à me sentir à l'étroit. Du bout de sa langue il lèche doucement mon gland avant de le prendre entre ses lèvres. Il le suce d'abord très lentement, avant de descendre petit à petit le long de mon sexe. Mes doigts s'agrippent à ses cheveux, ma tête part en arrière, mon bassin bouge lentement au rythme de ses vas et viens.

J'ai beau faire de mon mieux pour ne pas faire de bruit, un long gémissement quitte mes lèvres. Akihito semble apprécier et accélère ses mouvements une dernière fois.

- Décale toi je vais venir...

Il revient s'attarder sur mon gland, me fixant droit dans les yeux, ce qui a pour conséquence de me faire venir instantanément et il le sait. Je me déverse dans sa bouche, non sans gémir bruyamment. Il se redresse avant de me faire un sourire qui a le don de me faire craquer.

- Donc tu penses toujours que tu me dégoûtes ?

Je me mords la lèvre inférieure.

- Allez je dois finir de t'habiller.

Je ferme doucement les yeux, appréciant pour une fois de me faire servir ainsi. Il n'en a vraiment pas l'air mais il est très doux dans ses gestes. Enfin, quand il en a envie. Une fois fini, je me regarde, je ne me ressemble pas, j'ai l'impression d'être Akihito en plus petit, en plus chétif et en plus laid. Je porte un t-shirt noir beaucoup trop grand rentré dans un pantalon noir à carreaux fins blancs. Ça ne me ressemble absolument pas.

- Quoi t'aimes pas ? C'est mieux que tes t-shirt moches.
- Tu n'as pas les références aussi !
- Et personne d'autre que toi ne les as.

Bon ok il n'a pas tort. Quelqu'un frappé à la porte, ce doit être l'infirmier.

- Entrez.

Mais contre toute attente, c'est mon amie Mayuri qui fait son apparition. À peine Akihito l'a-t-il vu qu'il soupire.

- Mayuri ? Comment tu as su ?
- Je sais tout. Mais je suis pas venue pour te donner des fleurs, je dois casser la gueule à ton copain.
- J'ai fait quoi encore ? demande Akihito.
- Je sais très bien que c'est ta faute si Jun est ici.

Il passe une main dans sa chevelure rouge.

- C'est vrai.
- Tu ne nies pas, c'est bien, ça va aller vite.
- Mayuri, dis-je tout bas, il n'y est pour rien.

Mais ils ne m'écoutent déjà plus. Je les adore tous les deux, c'est vraiment dommage qu'ils ne s'entendent pas.

- De toute façon on comptait partir là avec Jun.
- Je comprends mieux pourquoi il est déguisé en toi. Je repasse demain, même heure.
- C'est une menace ? rit Akihito.

Mayuri lui jette un regard perçant et son rire se stop net. Mon amant me pose dans mon fauteuil roulant et nous partons vers cette destination encore inconnue.

- Tu ne veux pas me donner un indice ? dis-je dans la voiture.
- Non sinon ça va être évident.

Je balance mes jambes dans le vide, comme pour me rassurer qu'elles fonctionnent.

- Tu ne me vois pas comme un poids ? dis-je au rouge.
- Pourquoi je te verrais ainsi ?
- Tu dois tout faire pour moi...
- J'aime bien m'occuper de toi. C'est mignon quand t'es vulnérable comme ça.
- Tu aimes ce qui est mignon toi ?
- Que quand c'est toi.

Je tourne la tête vers la fenêtre pour qu'il ne voit pas mes joues rouges.

- Ça fait longtemps qu'on est partis quand même, lui dis-je.
- Bah si tu veux on aurait pu faire que quelques minutes de trajet mais le seul endroit où j'aurais pu t'emmener c'est le distributeur dans le couloir de l'hôpital.

Ça ne m'aurait pas dérangé, s'il me paye un truc à manger. En parlant de manger !

- Akihito, je pourrais te demander un service ?
- Ça dépend quoi.
- Tu pourrais aller voir mon employeur et lui expliquer ce qu'il se passe ?
- Déjà fait.
- Pardon ?
- Bah je l'ai déjà fait, je suis passé le voir le lendemain de ton hospitalisation.

Il est adorable quand même quand j'y pense. Une fois arrivés, il ne me met pas dans le fauteuil roulant et me porte jusqu'à la mer. Je réalise que c'est là où nous sommes allés avec Mayuri et Hana, là où on s'est mis en couple aussi.

- Je t'avais prévenu, c'est pas génial. Mais je me suis dit que ça pourrait être cool de voir la mer alors que t'es bloqué à l'hôpital.

Mes yeux s'embuent.

- Bien sûr que si c'est génial, dis-je en scellant nos lèvres.

~~~
La fin approche ^^

Bon sinon, le bla bla habituel hein, j'espère que ça vous a plu tout ça tout ça

Kargisa~

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