Chapitre XVIII
- Mais roule plus vite ! s'énerve Akihito.
- T'as qu'à courir à côté si t'es pas content ! rétorque Mayuri.
C'est comme ça depuis le début du trajet... J'espère qu'on est bientôt arrivé, ils sont insupportables. Je ne sais même pas comment Hana fait pour dormir avec les deux là. Ils auraient dû se mettre à l'avant, là je suis en plein milieu de leur dispute comme Akihito est derrière moi et Mayuri conduit à ma droite.
- Vous êtes chiants, dis-je dans un soupire.
- Dit-il alors que sa passion c'est les mots croisés, se moque Mayuri.
- C'est pas ma passion ! J'aime bien c'est tout ! Puis ça me détend !
- T'es vraiment un vieux, rit Akihito.
- Tu te fous de moi alors que tu crois en l'astrologie, dis-je à Mayuri.
- Attends tu crois en cette merde ? demande Akihito.
- C'est plutôt vrai quand tu t'y intéresses, réplique-t-elle.
Pour ma part, je n'y crois pas spécialement mais je ne veux pas brusquer Mayuri. Elle pourrait le prendre très mal.
- Ok, je t'ai jamais dit quand j'étais né, du coup, selon toi, je suis de quel signe ? demande Akihito.
- Lion, répond-elle confiante.
- Coup de chance, grogne-t-il.
Elle a un immense sourire.
- Sur quoi tu t'es basé pour trouver ça ?
- Ton sale caractère et ta fierté.
- Ma fierté ? On se connait pas et tu affirmes que j'ai beaucoup de fierté ?
- Je le sais, c'est tout.
- T'es bizarre toi. T'as lu ça dans des cartes c'est ça ? rit-il.
- Non, simple déduction mais c'est facile à deviner. T'es un cliché ambulant donc bon, je suppose que tu fumes, que t'adores baiser et que même si t'es méchant les filles t'adorent.
- Cliché de quoi même ? demande-t-il agacé.
- Cliché de fuckboy, rit-elle.
Je me retourne d'un coup, espérant que ma fille dorme et heureusement, c'est le cas.
- Je sais qu'elle dort mais essayez de surveiller votre langage.
- J'ai l'impression d'entendre mon père, se plaint mon amie.
- Plus les jours passent et plus tu parles comme un vieux, fait remarquer le décoloré.
- Ça t'a pas empêché de me baiser.
- C'est mon côté gérontophile.
Mes yeux s'écarquillent tandis que Mayuri est prise dans un fou rire. Je suis choqué, certes, mais je réalise désormais qu'il m'avait énormément manqué, mais bon, il n'a pas besoin de le savoir.
- On est arrivés, annonce mon amie.
Mayuri gare la voiture et nous sortons tous - sans oublier Hana - pour nous diriger vers l'hôtel.
- On prend combien de chambres ? demande Akihito.
- Hors de question que je dorme avec toi en tout cas, répond Mayuri.
- Parce que t'as vraiment cru un seul instant que je voulais ? Je vais prendre trois chambres hein.
Il se dirige vers la seule personne présente dans l'immense hall. Hana, quant à elle, est complètement endormie, dans mes bras. Akihito ne met pas longtemps et revient vers nous.
- Il restait plus que deux chambres, on fait comment du coup ? annonce Akihito.
Non mais c'est une blague ?
- Je peux dormir avec Mayuri, dis-je dans un soupir.
- Qui t'a dit que je voulais dormir avec toi ? Moi je dors seule.
Elle le fait exprès ou quoi ? Elle sait très bien que ma relation avec Akihito est ambiguë... Le pire c'est qu'en y repensant bien, ce serait mieux que je sois celui qui dorme "seul" étant donné qu'il faut de la place pour Hana. J'ai comme une sensation étrange dans le ventre rien qu'en imaginant Akihito et Mayuri dans le même lit... Mais bon, je n'ai pas le choix.
- Va falloir que vous dormiez tous les deux ensemble, dis-je tristement, je dois dormir avec Hana.
- Je peux dormir avec elle moi, répond Mayuri. Toi tu risques de l'écraser dans ton sommeil.
- J'ai dormi avec elle plus d'une fois, dis-je blasé.
En parlant du loup, les petits yeux fatigués de ma fille papillonnent.
- On est où ?
- À l'hôtel, lui dis-je.
- D'accord...
- Dis moi, commence Mayuri, ça te dérange pas de dormir avec moi ? Histoire de laisser ton papa avec Akki.
Me dites pas que...
- Ça me dérange pas, répond Hana d'une voix fatiguée. Du moment que papa est là avant de dormir.
- Bon bah problème réglé, bon on y va je suis crevée, conclut Mayuri.
Akihito rit, je ne sais pas pourquoi mais il rit. Nous nous dirigeons vers les chambres et nous séparons pour dormir. Cette soirée n'a aucun sens.
Après avoir couché Hana, posé mes affaires et fait mille autres choses inutiles, je pars enfin dans le lit, qui ne pouvait pas être un lit une place hein, il a fallu que ce soit un seul lit deux places. Je m'allonge donc, dos à Akihito, le plus au bord possible.
- Tu vas tomber, soupire Akihito.
Et de ses bras puissants, il me tire vers le milieu du lit.
- Tu l'as fait exprès hein ?
- De quoi ? demande-t-il.
- Les chambres.
- Honnêtement ? Oui.
- Je peux savoir pourquoi ?
- Honnêtement ? Non.
Il est désespérant.
- Viens on sort ? propose-t-il.
- Il est trois heures du matin.
- Quel est le rapport ?
Je ris, ça m'avait manqué.
- On irait où ?
- Se baigner.
- Ça me va.
Il semble étonné.
- Quoi ?
- Je suis surpris. Agréablement surpris.
- Pourquoi ?
- Tu te décoinces.
- J'ai pas le choix tu sais.
- De quoi, de te décoincer ?
- Mais non, d'être coincé comme tu dis.
- Pourquoi ?
- Un père ne peut pas se permettre de faire n'importe quoi comme toi tu le fais par exemple.
- T'as vingt-trois ans, pas cinquante. Y a une différence entre être immature et irresponsable, répond-il en se levant.
- Tu dois avoir raison, dis-je en faisant de même.
Nous nous habillons rapidement et quittons la chambre. Je ne sais pas vraiment pourquoi je le suis alors que je suis plutôt fatigué.
- Prends pas ton téléphone, conseille-t-il au moment de partir.
- Pourquoi ?
- À toi de voir, tu préfères le laisser dans le sable ou dans la chambre ?
Il marque un point. Je dépose mon téléphone sur la table de chevet et nous quittons l'hôtel. Par chance, celui-ci est vraiment proche de la plage, nous y sommes en quelques minutes seulement.
Nous marchons, nos chaussures à la main, au bord de la mer. J'ai envie de lui prendre la main, mais il risque de s'énerver si je le fais.
Mais soudain, il me prend dans ses bras, que se passe-t-il ? Il me soulève et se met à courir en direction de la mer.
- Akihito tu fais quoi ?!
- C'était trop calme, j'aime pas ça, crie-t-il en courant. Lâche tes chaussures avant qu'on arrive dans l'eau !
- T'es sûr que t'es pas hyperactif ? dis-je en lâchant lesdites chaussures.
Il me répond d'un simple rire et en quelques secondes seulement nous sommes submergés par une vague. Je me débats pour quitter les bras d'Akihito et donc pouvoir respirer mais il me tient beaucoup trop fort. Je crois qu'en fait c'était un plan depuis le début pour me tuer. Par chance, il me sort enfin de l'eau au bout de bien trop longues secondes.
- T'as failli me tuer ! Repose moi !
- Non, t'es si petit, tu dois pas avoir pieds.
Mes yeux s'écarquillent et je me débats pour qu'il me lâche.
- T'as pas de force arrête ça sert à rien. Va falloir trouver un autre moyen.
- Même pas je te supplie.
- Ah je pensais plutôt à une fellation moi.
...
- Allez lâche moi.
- Pourquoi ? Tu veux aller taper un petit dos crawlé ?
- Non ! C'est juste que ce sera plus agréable pour nous deux.
- C'est très agréable pour moi là.
- Je suis lourd non ?
- Plus qu'Hana c'est sûr.
- Ça veut dire ça quoi ?
- Que t'es pas léger.
- Donc je suis lourd ?
- Mais raaah c'est quoi cette discussion là ?
Un rire s'échappe de mes lèvres. C'est rare qu'il ne soit pas de mauvaise humeur. Il fini tout de même par me reposer sur le sol et mes pieds rencontrent enfin la terre ferme.
- Eh Jun, murmure Akihito en regardant le large.
- On dirait un début de film d'auteur, ris-je.
- Eh je suis sérieux !
- Bon d'accord vas-y.
- Nan mais mon effet dramatique est cassé là, plus tard.
- T'es sûr ?
Il prend une inspiration.
- Je voulais juste m'excuser, soupire-t-il en me regardant enfin, j'ai pas toujours été sympa avec toi, enfin, j'ai jamais été sympa même. Du coup, je sais pas si ça se voit, mais j'essaye de faire des efforts.
- Je me disais bien que t'étais différent, dis-je en regardant la mer.
- C'est un mal ?
- Non. Ça me montre que tu me fais un minimum confiance. J'avais toujours l'impression que tu jouais un rôle avec moi, enfin non, je le ressens que maintenant.
- Jun...
- Quoi ? dis-je en le regardant enfin.
Ses yeux sont embués, il ne va pas pleurer tout de même ? Mais je n'ai pas le temps de voir si une larme s'échappe de son oeil puisqu'il me prend dans ses bras.
- Et dire qu'aujourd'hui on en est là grâce à l'appendicite d'Hana, ris-je en le serrant.
Ses mains s'agrippent à mon t-shirt pourtant bien humide, je peux deviner qu'il est en train de pleurer. Akihito... Comment veux-tu que je cesse de t'aimer quand tu te comportes ainsi avec moi ?
- T'as déjà baisé dans l'eau ? demande-t-il dans l'étreinte.
Amusé mais aussi exaspéré je le repousse.
- C'est toi qui casse l'effet dramatique là.
- J'avoue, se reprend-il. Bon faut que je t'annonce que je suis stérile pour qu'on se remette dans le mood ?
- Attends quoi ? T'es stérile ?
- Peut-être, j'en sais rien, je veux pas d'enfant de toute façon.
- Tu rates quelque chose.
- Va pas me dire que t'as jamais regretté d'avoir un enfant.
- J'ai déjà regretté d'avoir eu Hana si jeune, mais jamais je n'ai regretté sa naissance.
- Vraiment ?
- Oui. Tu n'arrives vraiment pas à concevoir qu'on puisse réellement aimer quelqu'un d'autre que soi ?
- Si, ça je conçois, mais pas avec un enfant.
- Tu comprendras plus tard.
- Ça risque pas.
Il a réponse à tout.
- Pourquoi ça ?
- J'aime les hommes.
- Bon tu vas dire que j'en parle tout le temps mais t'as couché avec Katia !
- C'est pas pour autant que je l'aime. Y a une différence entre attirance sexuelle et romantique. Quoique les femmes m'attirent pas spécialement non plus.
Un soupir passe la barrière de mes lèvres.
- Et toi, tu veux d'autres enfants ? demande le plus vieux.
- Je ne pense pas. Je galère suffisamment comme ça.
- Non mais supposons que t'ais trouvé la femme de ta vie. Tu voudrais des enfants ?
Mais c'est lui "la femme de ma vie".
- Je ne sais pas, je verrai sur le moment.
- Mouais. Je te vois mal t'occuper d'un bébé quand j'y pense.
- Pourtant je l'ai fait.
- Et tes études ?
- J'ai du arrêter.
- Tu regrettes ?
- Je suis triste mais je ne regrette pas.
- Je t'envie, soupire Akihito.
- Pardon ? Certes ma vie est moins pire que la tienne mais elle reste à chier.
- T'as eu des amis, une famille, une fille, c'est plutôt bien.
- J'ai un bon entourage oui, mais je suis déjà endetté alors que j'ai même pas vingt-cinq ans, j'ai la pire des vies sentimentales et-
- Ouais bon j'ai compris.
Je retire ce que j'ai dit, il n'a absolument pas changé.
- Il fait pas un peu froid ? demande-t-il.
- Si, comme on a le corps trempé mais le torse hors de l'eau c'est pas ouf.
- Viens on rentre ?
- Déjà ?
- Ça fait un bon moment qu'on est là.
- Je ne m'en rends pas compte.
- Normal, le temps passe toujours vite à mes côtés.
Il a raison mais il n'a pas besoin de le savoir, il finirait par prendre la grosse tête.
Nous quittons la mer, complètement trempés. Pourquoi n'avons nous pas pris de serviettes ? On va tomber malade avec le vent là.
À peine arrivés à l'hôtel que je pars dans la salle de bain pour me doucher. La douche est vraiment spacieuse, ça change de chez moi, bien que j'ai une baignoire.
En quelques secondes à peine, je me retrouve nu, prêt à me doucher. Akihito me rejoint rapidement, je me mets dos à lui, ne voulant pas que nos regards se croisent, ce serait gênant. Enfin quoique ça l'est déjà pas mal là.
- Pourquoi tu m'as rejoint ?
- J'allais mourir de froid sinon.
- C'est un peu gênant du coup.
Il ne dit plus rien et m'enlace de dos. Mon visage devient instantanément rouge.
- Euh Akihito ?
- Quoi ?
- Tout va bien ?
- Ah oui oui. Je fais ça pour que tu sois moins gêné. Pour détendre l'atmosphère quoi.
- Ça fait complètement l'effet inverse !
- Ah bon pourquoi ?
- Euh je sais pas, peut-être parce que t'as ton membre collé à mes fesses.
- Comme ça on peut facilement passer du câlin à la pénétration, pratique non ?
Je ne peux m'empêcher de rire. Je me retourne mais je suis encore plus mal à l'aise. Nos regards sont ancrés l'un dans l'autre tandis que l'eau coule sur nos corps nus. Ses lèvres m'appellent, elles me crient de les rejoindre, mais malheureusement je ne peux pas. Mes dents viennent se planter dans ma lèvre inférieure tant ma frustration est grande.
- Tout va bien ? demande Akihito.
- Oui désolé, dis-je en finissant par me retourner.
Frustré mais surtout mal à l'aise, je m'empresse de me doucher, ne voulant pas rester plus longtemps dans cette douche.
Mais au moment de partir, le décoloré m'attrape le bras. Si nous étions dans un film, je me serai retourné d'un air dramatique mais non, je me suis juste éclaté sur le sol.
- Jun ça va ?!
- À ton avis pauvre con...
- Bon t'as l'air d'aller bien.
Je lui lance un regard noir mais il s'en va tout de même. Je le hais. Mais à peine quelques secondes après, il revient, une serviette autour de la taille et vient me porter jusqu'au lit.
- T'es contente princesse ?
- Ne m'appelle pas princesse, dis-je en grognant.
- T'as du recevoir un coup sur la tête je pense. Tu veux un bisou magique ?
Ok ok Jun réfléchis, il dit ça pour rigoler hein ? Mais si je dis oui il va penser que je l'aime encore non ? Mais si je dis non je rate peut-être une occasion en or... Aaah Jun réfléchis ! Quoique non ! Faut pas réfléchir, ça doit venir du coeur !
- Euh Jun ? Je crois que tu t'es définitivement cogné trop fort.
- Embrasse moi.
- Quoi ?
Merde.
- Je veux un bisou magique.
- Tu m'as fait peur, rit-il. Approche.
Il vient poser ses lèvres dans mes cheveux.
- Ça va mieux ?
- Moui. Tu peux me passer un sous-vêtement ?
Il part fouiller dans mon sac et m'en lance un. Je m'empresse de l'enfiler et me mets sous la couette. On ne risque pas de dormir beaucoup vu l'heure.
Akihito éteint la lumière et me rejoint dans le lit. Je commence vraiment à fatiguer, la journée a été très longue.
- Eh Jun, je peux te dire un truc ? ose Akihito.
- Oui oui, dis-je fatigué.
- Approche.
- Personne ne va nous entendre.
- Nan vraiment, approche.
Je soupire et m'approche de lui, le regardant malgré la faible lumière. Il pose sa main sur ma joue et ses lèvres viennent épouser les miennes.
~~~
Aaah j'avais si hâte que ce moment arrive *^*
J'espère que ça vous a plu, que vous vous portez bien, tout ça tout ça
Kargisa~
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