Chapitre XIX
Mes lèvres tremblent, si ce n'est pas tout mon corps. Akihito vient de m'embrasser ? Je ne rêve pas non, il a réellement posé ses lèvres sur les miennes.
- Euuuh t'es vivant ?
Je n'arrive pas à prononcer un mot, je n'arrive même pas à réaliser à vrai dire.
- Ou-oui pardon...
- J'ai eu peur pendant un instant, rit-il.
- C'est juste que... j'étais surpris.
- Agréablement ?
- Oh euh oui...
Pour la première fois je crois, je le vois sourire sincèrement. On se regarde, un peu gênés, sans prononcer un mot. J'ai l'impression que peu importe ce que je vais dire ça va instaurer un immense malaise. Du coup, mon seul réflexe est de le prendre dans mes bras.
- Ça veut dire quoi ça ? demande-t-il.
- Que je te fais un câlin ?
- Non mais... aaah c'est gênant.
- Je comprends pas.
- T'es lent, râle-t-il.
En fait si, je crois que j'ai compris, mais j'aime jouer un peu avec lui.
- Et bien explique moi.
- Ça va tout gâcher.
- Mais non.
Il grommelle quelque chose d'incompréhensible.
- C'est réciproque ou pas du coup ? murmure-t-il. Enfin, je pense savoir ça mais... tu veux qu'on soit ensemble ? Enfin je peux comprendre que tu veuilles pas hein, j'ai pas toujours été sympa puis-
Une seconde fois, je plaque mes lèvres sur les siennes, autant pour le faire taire que pour lui faire comprendre ma décision. Le baiser est long et passionné, mais je commence vite à manquer d'air. Nous nous séparons, un dixième de seconde, juste le temps pour reprendre notre souffle, puis nous nous jetons une nouvelle fois sur les lèvres de l'autre. Mais malheureusement, au bout de plusieurs dizaines de secondes, nous devons à nouveau nous séparer, à bout de souffle.
Mes yeux se ré-ouvrent et nos regards se croisent. Je m'attendais à un moment mignon et romantique, mais non, il baille et se met dos à moi.
- T'es sérieux là ?
- Ouais, j'aime pas dormir sur la gauche.
Pour le romantisme on repassera.
- Bonne nuit, dis-je dans un murmure.
- Commence pas à être niais.
- C'est pas niais de dire bonne nuit !
- Je trouve que si moi.
- Et bien je ne te le dirai plus.
- J'ai pas dit que j'aimais pas non plus.
Mais il est chiant !
- Bon ! Bonne nuit Akihito, dis-je une bonne fois pour toutes.
- Même pas de petit surnom ?
- Donc pour toi un bonne nuit c'est niais mais pas un surnom ?
- Je t'ai pas demandé de m'appeler mon canard en sucre ou je ne sais quelle autre merde. Juste un surnom normal.
- Bon tu penses pas que c'est mieux de voir ça demain ?
- On est déjà demain.
- Tu voulais pas dormir ?
- J'ai plus trop sommeil.
Sauf que moi si.
- Pourquoi, t'as sommeil toi ? demande-t-il.
- Non, pas du tout.
Je n'ai juste pas envie d'arrêter de lui parler.
- Mais du coup, tu pourrais te retourner vers moi ? lui dis-je.
- Non, ça me demanderait trop d'efforts.
- Tu vois que t'es fatigué.
- Mon corps l'est, pas ma tête.
Le sens de cette discussion sans queue ni tête a du mal à parvenir jusqu'à mon cerveau avec la fatigue.
- Bon, je crois que tu t'es endormi, soupire-t-il. C'est pas bien le mensonge.
- Je ne dors pas, dis-je blasé.
- Mais t'es fatigué. Je le sais.
- Mh.
- Allez je te laisse dormir.
Mes yeux se posent sur la fenêtre, le soleil semble commencer à se lever derrière les volets.
- On doit plus avoir beaucoup de temps à dormir en vrai.
- Ça dépend, on se retrouve à quelle heure avec Mayuri et Hana ? questionne-t-il.
- Dix heures.
- Ah.
- Quoi ?
- T'as un peu moins de quatre heures pour dormir.
Je ne peux retenir un gémissement plaintif.
- Allez je vais vraiment dormir, bonne nuit.
- Bon matin plutôt non ?
- Akihito laisse moi dormir !
- Ok ok...
Et mes paupières se ferment enfin pour de trop courtes heures. Lorsque je me réveille, la place à mes côtés est froide. Je me redresse rapidement, il ne serait pas parti tout de même ? Je vais voir dans la salle de bain, il n'y est pas non plus. Les battements de mon coeur commencent à s'accélérer. Je prends mon téléphone pour lui envoyer un message mais au moment de prendre celui-ci je peux apercevoir son sac contre la table de chevet.
Un long soupir s'échappe de mes lèvres avant que je ne me laisse tomber sur le lit, attrapant mon téléphone au passage.
J'ai un message en attente de mon décoloré.
De sans__titre :
Tu dormais vraiment profondément, dors encore un peu, on est partis manger
Je ne pense pas les rejoindre, je suis pas du genre à prendre un petit déjeuner de toute façon. Je me force juste avec Hana pour lui donner l'exemple.
Son message a été envoyé il y a quarante minutes, ils ne devraient pas tarder à revenir. Enfin je crois. Sauf s'ils ne repassent pas ici, ils pourraient sortir directement...
Bon j'attends un peu et si au bout de... dix minutes, ils ne reviennent pas, je leur enverrai un message. En attendant je devrais m'habiller mais j'ai la flemme, je suis bien là, à cogiter dans le lit.
J'y pense, je dois prévenir Hana pour ma relation avec Akihito ? Peut-être que je devrais attendre. Mais je n'ai pas envie de lui cacher des choses non plus. Mais elle pourrait mal le prendre. Quoique non, c'est pas son genre.
Quand on parle du loup, la porte de la chambre s'ouvre et ma fille se jette sur le lit.
- Papaaa !
Je la serre contre moi.
- On va à la plage ? demande-t-elle.
- Je m'habille et on y va, lui dis-je.
- Je te savais pas nudiste, lâche Mayuri.
- Mais je suis pas nu !
- Je veux même pas savoir ce qu'il s'est passé dans ce lit, réplique-t-elle.
Si elle savait, il s'en est passé des choses l'air de rien.
- Bon vous pouvez me laisser, le temps que je me change ?
- Bah si t'es pas nu tu peux sortir du lit, répond Mayuri.
- Je suis en sous-vêtement donc c'est un peu gênant.
- Bon, dans la pièce y a ton ami avec privilège, ta fille et ton amie de longue date donc fais pas de manières et va te changer, râle-t-elle.
Je soupire et pars dans la salle de bain gêné, sans oublier de prendre des vêtements au passage. Je reviens dans la chambre, enfin habillé.
- Bon on pars dans dix minutes ? demande Akihito.
- On fait ça, lui répond Mayuri en partant avec ma fille dans leur chambre.
Pour la première fois depuis hier soir, enfin, ce matin, je suis seul avec Akihito. Je suis un peu mal à l'aise.
- T'as dormi finalement ? lui dis-je.
- Non, j'ai préféré te regarder dormir.
- C'est glauque ça.
- C'était le but.
J'arriverai jamais à expliquer ce sentiment de malaise que je ressens.
- T'es sûr que tout va bien ? demande-t-il.
- Ouais ouais...
- Mhhh.
Il m'attrape par la taille et me jette sur le lit.
- Qu'est-ce que tu fous ?
- Je vais faire partir cette gêne. Et ton pantalon.
- Quoi ?
Et effectivement, il arrache mon pantalon.
- On a pas le temps pour tes conneries, lui dis-je blasé.
- Ah mais tu pensais à quoi ? Je comptais juste te changer.
- Je n'ai plus quatre ans. Ton excuse est invalide.
- Comme un handicapé ?
- Quoi ?
- Bah les handicapés c'est des personnes invalides non ?
Faut vraiment qu'il arrête les tentatives d'humour.
Au final, il m'a réellement changé, parce que je ne vais pas aller me baigner en jean effectivement, et parce qu'il tenait vraiment à le faire aussi.
Nous sommes actuellement en train d'aller à la plage, tous les quatre, Hana a déjà sa bouée autour de la taille, elle tenait vraiment à la porter dès maintenant.
- C'est trop joli ici ! Pourquoi on déménage pas ici ? questionne Hana.
- Parce qu'on a déjà notre chez-nous, dis-je.
- Mais on peut le laisser tomber et venir ici !
- C'est pas si simple.
- Pourquoi ?
- On a toute notre vie à Chiba.
- Comme quoi ?
- Mon travail, ton école.
Et surtout Akihito. Enfin, il ne vit pas dans Chiba mais il vit encore plus loin d'ici.
- Oui mais y a pleins de trucs nuls à Chiba, ronchonne Hana.
- Mais non, tu peux me dire quoi ?
- Y a pas la mer déjà.
- Si, y a le port, rit Akihito.
- Puis on entend fort le bruit du train depuis la maison, y a trop de gens dans les rues, puis euh y a des gens que j'aime pas.
- Si petite et elle a déjà des ennemis, rit Mayuri, je l'adore.
- Mais non, les gens sont gentils à Chiba puis on est près de Tokyo.
- Y a Nori à Chiba, murmure Mayuri.
- Si tu pouvais éviter de parler d'elle aussi souvent, dis-je à mon amie.
- C'est qui Nori ? demande innocemment Hana.
Raaah c'est exactement pour ça que je veux pas que Mayuri en parle.
- Ta... génitrice, dis-je gêné.
- Géni quoi ?
- Celle grâce avec qui papa t'a fait, répond mon "amie" que je ne vais pas tarder à tuer.
- Ma maman ?
Mon coeur s'accélère.
- On est arrivés Hana ! dis-je pour changer de sujet.
Je me laisse tomber dans le sable, je n'ai clairement plus la tête à me baigner. Akihito et Mayuri courent dans l'eau, prêts à se battre je crois.
- Tu vas pas te baigner ? dis-je à Hana.
- Finalement non...
- Pourquoi ?
- Je réfléchis.
- À quoi ?
- Pleins de choses.
Je commence à avoir mal au ventre, je sais déjà à quoi elle réfléchit.
- Pourquoi j'ai jamais vu ma géni... générique ?
- C'est génitrice, et elle est partie, elle ne veut plus nous voir, dis-je tout bas.
J'ai vraiment peur qu'elle demande à la voir... Plus le temps passe, plus elle cherche à en savoir sur elle.
- Elle ressemble à quoi ?
Je soupire et sors mon téléphone de ma poche. C'est vraiment pour Hana que je fais ça. Mes mains commencent à trembler, je ne sais même pas pourquoi ça me met dans cet état là. Je la débloque et vais sur son profil, je clique sur une photo et la montre à ma fille.
- C'est qui le monsieur avec elle ?
- Son amoureux.
- Elle ne t'aime plus ?
- Elle m'a jamais aimé. Elle était en couple avec lui avant même que tu naisses.
- C'est une méchante alors. Mais elle est jolie.
Mes yeux s'embuent.
- Papa ?
- Oui ?
- Pourquoi tes yeux ils sont rouges ?
- C'est le soleil.
- C'est toi qui a dit que le mensonge c'était pas bien.
- C'est vrai... J'ai juste peur que tu veuilles revoir ta ma- génitrice...
- Jamais ! Elle a fait du mal à mon papa alors je veux pas !
Elle retire sa bouée et se jette sur moi pour me faire un câlin, je le lui rends et laisse les larmes couler. Je m'en veux de me montrer faible comme ça fasse à elle.
- Et au pire, c'est grave si je la revois ?
Elle est si intelligente pour son âge.
- Non, mais j'ai peur que tu veuilles rester avec elle...
- Jamais, parce que son amoureux il est pas beau et je veux pas être loin de toi !
Je ris légèrement.
- Tu veux vraiment pas te baigner ? dis-je pour changer de sujet.
- Siii !
Je cache mon téléphone dans mes affaires et attrape Hana par la taille et sa bouée d'une autre main. Je cours jusqu'à la mer tandis que ma fille rit aux éclats. Pour rien au monde je ne la laisserai à une autre personne, pas même sa mère. Nous rejoignons vite Akihito et Mayuri qui semblent encore s'engueuler, ils n'en ont pas marre ? Je ne fais pas remarquer ma présence de suite, je veux regarder le corps d'Akihito. Mais c'est de courte durée comme Hana commence à faire des éclaboussures dans l'eau avec ses mains.
Mayuri et Akihito me dévisagent quelques secondes. Quelque chose ne va pas ?
- Hana, ça te dit qu'on aille toutes les deux là où t'as pieds ? propose mon amie.
Ma fille acquiesce et elles partent toutes les deux près du bord.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demande mon décoloré.
- C'est plutôt à moi de dire ça, vous agissez bizarrement.
- Normal, t'as vu ta tête ?
Si on était dans un film j'aurais regardé mon reflet dans l'eau mais malgré la clarté de l'eau, c'est impossible malheureusement.
- Pourquoi t'as pleuré ?
- Hein de quoi ?
- Pourquoi t'as pleuré ? répète-t-il.
- Ah tu dois parler de mes yeux ! C'est l'eau de mer !
- T'as pas mis la tête sous l'eau, répond-il blasé.
Je me mords la lèvre.
- On en reparle plus tard, je veux profiter avec ma fille là, Mayuri est en train de me la voler.
- Attends, t'as pas pleuré par jalousie ?
- Non !
- Mouais, je suis sûr que t'es du genre super jaloux.
- Oui complètement mais pas pour ma fille.
- Ça tombe bien alors, moi aussi.
- T'as pas de fille.
- Mais non ! Moi aussi je suis... jaloux...
- J'ai cru remarquer, dis-je à mon tour blasé.
- Ah bon ?
- Bah j'ai bien compris que si t'aimais pas Mayuri c'est parce que t'es jaloux.
- Non pas du tout. C'est juste qu'elle est bête, qu'elle se donne des airs de fille mystérieuse pour rien et qu'elle se mêle de tout.
Je lui dis quand qu'elle est juste derrière lui ? De sa main libre, elle enfonce la tête d'Akihito dans l'eau. Je vais finir par croire qu'elle veut le tuer.
Hana, quant à elle, flotte dans sa bouée à côté, je lui tends mes bras et elle rame avec ses bras pour venir vers moi. Il faut que je me rapproche d'elle, j'ai l'impression de la perdre.
- Un jour moi aussi je toucherai le fond.
- Techniquement, tu peux toucher le fond, dit Akihito avec la tête à moitié dans l'eau.
- Vraiment ?
Et sans plus tarder, elle jette sa bouée et se laisse couler, mon coeur rate un battement et je la récupère automatiquement.
- Papa ! J'ai pas pu toucher en bas !
Les deux autres me lancent un regard blasé.
- Bon ok vas-y... Tu remontes juste après, enfin non, je te remonterai.
Elle se laisse couler et lorsqu'elle semble avoir touché le fond je l'aide à remonter. Je me reconcentre sur les deux plus vieux et je constante qu'ils n'ont toujours pas arrêté.
- Tu fais celle qui est hyper lucide, qui comprend tout vite alors que non, tu ne fais que répéter ce qu'on t'a dit.
- C'est faux !
- T'es juste triste d'être banale du coup tu t'inventes une vie !
- Tu comprends juste pas mon intelligence supérieure.
- Bah vas-y fais nous une démonstration madame la voyante.
- Ça se démontre pas l'intelligence. Et je suis pas voyante, j'ai juste un réel talent de déduction. Par exemple je sais que t'es incapable de rester fidèle.
Je décide de ne plus les écouter et de plutôt jouer avec ma fille. Mais ils attirent mon attention en prononçant mon nom.
- Je connais bien mieux Jun que toi ! s'agace Mayuri. On est amis depuis longtemps !
- Je le connais quand même mieux !
- Moi je le connais par cœur ! s'exclame Hana.
Pour la première fois, Akihito et Mayuri sourient en même temps.
- Dis nous tout, lui répond Akihito.
- Papa il chante sous la douche ! Mais sauf qu'il chante pas bien ! Il a un caleçon avec des-
- Bon Hana, je pense que tu peux arrêter là, dis-je mal à l'aise.
- Si si ! Continue ! l'encourage mon amie.
Je ne les écoute plus, gêné. Hana connait des choses qui pourraient ruiner ma vie.
- Tu as gagné, avoue Akihito.
- Pas dur face à toi. On a tous un lien avec Jun, toi t'es juste le baby-sitter de sa fille.
- C'est plus que ça ! s'exclame Hana.
- C'est quoi alors ? dis-je heureux.
- C'est l'amoureux de papa !
Quoi ?! Comment elle sait ?!
- Quoi ? dis-je gêné.
- Akki c'est ton amoureux ! Depuis longtemps !
Je m'apprête à lui répondre que c'est faux mais ce serait très con si je veux lui dire que je suis avec Akihito ce soir...
- Tu vois ! J'ai raison ! rit Hana.
- Oui, répond Akihito neutre.
Attends quoi ? Pause ? Il a vraiment dit oui ?
- Tu aimes aussi papa ?! s'exclame ma fille avec joie.
- Bah on est en couple, tu savais pas ?
Aaaaaaah pourquoi il lui a dit à ma place ?!
- Mais c'est trop génial ! Je veux un mariage ! crie Hana de joie. Il sera trop bien ! Vous aurez des grandes robes blanches !
- On est des hommes, dis-je gêné.
- Et alors ?
Je n'ai rien à répondre face à ça... Je regarde Mayuri, qui ne semble étrangement pas énervée.
- Je suppose que c'était qu'une question de temps. Si j'étais une personne clichée, continue-t-elle en fixant Akihito, je t'aurais fait des menaces au cas où tu lui ferais du mal mais je suppose que c'est déjà acquis ?
- Personne ne menace personne, dis-je.
- C'est pas des menaces. C'est une réalité.
- Pourquoi elle est venue avec nous déjà ? râle Akihito.
Le reste de la journée s'est déroulé sans encombre, si on oublie les querelles constantes des deux idiots et les milliards de questions posées par Hana et Mayuri.
- Pourquoi vous vous disputez tout le temps ? ose demander ma fille.
- Parce qu'il m'énerve, soupire Mayuri.
- Pourquoi ? s'enquiert la plus jeune.
- Il a fait du mal à ton papa.
Les yeux de Hana s'écarquillent.
- C'est pas vrai ! Il peut pas ! Akki il est gentil et c'est le seul à faire sourire mon papa !
- T'es trop naïve ma chérie, répond Mayuri.
Quand j'y pense, j'aurais presque du partir juste avec ma fille. Parce que les deux sont insupportables. Mais sans ce weekend, je ne me serais jamais mis avec Akihito. D'ailleurs, lui, il m'impressionne, il a fait une nuit blanche mais il n'a absolument pas l'air fatigué. Ou alors il fait très bien semblant.
- T'es gênant à me fixer comme ça, lâche mon nouveau copain.
- Je trouvais juste que t'étais en forme alors que t'avais pas dormi.
- Il fait semblant, lâche Mayuri.
- Tu voudrais pas ouvrir un numéro genre "08 0 800" madame je sais tout ? demande faussement Akihito.
Et voilà c'est reparti, ils sont insupportables. Une fois le repas du soir pris et Hana mise au lit, je pars me coucher avec Akihito.
Nous n'avons pas vraiment eu de moment seuls depuis hier soir quand j'y pense. Je n'attends qu'une chose depuis ce moment là, j'espère qu'il le fera ce soir.
- Juuun tu fais quoi, viens te coucher.
Je quitte la salle de bain et le rejoins dans le lit.
- T'es plus habillé qu'hier, fait-il remarquer.
- Normal c'est toi qui m'a passé de quoi m'habiller hier.
- Et bien je préfère t'aider à t'habiller tous les soirs pour que tu sois comme hier plutôt que comme là avec un t-shirt.
- Je suis mieux comme ça. C'est plus confortable.
- L'autre tenue aussi était confortable, pour mes yeux.
Je soupire de désespoir.
- Je suis content que Hana l'ai bien pris, dis-je en changeant de sujet.
- T'en doutais vraiment ? Elle est trop adorable pour être homophobe.
- Pas forcément homophobe mais comme elle aimait pas Yukio euh Haru, je me suis dit qu'elle aurait peut-être du mal si je me remettais en couple.
- C'est parce qu'elle a senti que c'était pas une bonne personne.
Il baille mais d'un coup ses yeux s'ouvrent en grand.
- Toi, tu dois me dire ce qu'il s'est passé tout à l'heure.
Je me mords la lèvre et commence à lui raconter. J'ai un peu honte, j'ai pleuré pour rien. Mais contre toute attente, à la fin de mon court récit, il me prend dans ses bras.
- Elle t'aime trop pour retourner avec elle, tu devrais pas en douter. J'ai parfois l'impression de mieux connaître ta fille que toi.
- Et le pire c'est que t'as raison... Avec mon travail j'ai l'impression qu'on a plus une vraie relation...
- Demain, passe la journée seul avec elle, moi je m'occupe de la moche.
- Pourquoi tu la détestes autant ?
Il ne me répond pas.
- Akihito ?
- C'est juste que...
Sa voix est pratiquement inaudible, je ne l'ai jamais vu comme ça.
- C'est juste qu'elle est si proche de toi...
Un sourire naît sur mon visage. C'est si mignon.
- Mayuri est aromantique tu sais ?
- T'es sûr de ça ?
- Oui. Vraiment.
Il ne peut s'empêcher de sourire. Il est adorable quand il est jaloux. Et contre toute attente il me prend dans ses bras, mais ses mains viennent rapidement se poser sur mes fesses, je comprends mieux. Ses lèvres, quant à elles, se posent dans mon cou.
- Je sais pas si t'es du genre à faire ça mais pas de suçon !
- Pourquoi ? râle-t-il.
- Ma fille pourrait les voir. Puis même pour le travail c'est pas génial.
- Mhh dommage.
Il mordille mon cou et glisse ses mains sous mon sous-vêtement, attrapant mes fesses à pleines mains. Un frisson parcourt mon corps, mon membre commence doucement à se tendre. Je l'ai déjà fait avec Akihito mais aujourd'hui c'est plus... intense. J'ai l'impression que toutes mes sensations sont décuplées.
Il enlève enfin sa tête de mon cou et pose doucement ses lèvres sur les miennes. Je ne me lasserai jamais de ces échanges, doux et à la fois passionnés. Mais pour la première fois, sa langue vient se frayer un passage entre mes lèvres. Je frissonne et me laisse doucement faire, complètement soumis à ses actes. J'ai vraiment la sensation d'être sien. Nos langues commencent alors un doux ballet, mes mains s'accrochent à son dos, je suis déjà complètement sous son emprise, il pourrait faire ce qu'il veut de moi.
Sa main se fraye un passage entre nos deux corps et vient caresser lentement ma verge tendue. Je gémis malgré le baiser, baiser qui ne tarde pas à prendre fin, à mon plus grand regret.
Mes yeux sont embués, je suis dans un état de plénitude. C'est bien trop agréable, j'aimerais que ce moment ne prenne jamais fin. J'ose enfin poser ma main sur son sexe, tout aussi tendu que le mien. J'ai chaud, beaucoup trop chaud, ça fait si longtemps que nous n'avions rien fait...
J'essaye de me caler sur le rythme de ses mouvements sur mon membre pour faire de même sur le sien. Ma respiration est haletante, il me fait déjà tant de bien rien qu'avec ses mains... Mais malheureusement, il finit par s'arrêter.
- Hors de question que tu viennes maintenant, susurre-t-il à mon oreille.
Il me plaque contre le lit, se mettant au dessus de moi. Mes yeux se baissent une fraction de seconde mais malheureusement il n'a pas retiré son sous-vêtement. Je dois avouer que je suis un peu frustré. Il rit légèrement et retire son unique vêtement, me permettant de voir son membre. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m'étonne de voir ses poils bruns, d'habitude il est parfaitement rasé, et comme ses cheveux sont blancs actuellement... Raah on s'en fout, je réfléchirai à tout cela plus tard.
Il pose furtivement ses lèvres sur les miennes et sa langue descend lentement, le long de mon torse, jusqu'à arriver à mon sexe. À peine sa langue vient-elle se poser sur mon gland qu'un gémissement puissant sort de mes lèvres. J'étouffe rapidement celui-ci à l'aide de mes mains mais mon amant les retire.
- Pour une fois qu'on est vraiment seuls, je veux t'entendre.
C'est vrai que la chambre d'Hana est plutôt éloignée... Alors, lorsqu'Akihito me prend entièrement dans sa bouche, je ne retiens aucun de mes gémissements, je l'aide très légèrement de mes mains, pour lui donner le rythme. Jamais, on ne m'a fait d'aussi agréable fellation. Mon corps se tend sous le plaisir, je peux sentir chaque coup de langue de la part de celui que j'aime.
- Akihito... Stop...
- Déjà ? T'es précoce ?
Mon visage devient écarlate.
- Non ! C'est juste que... c'est toi qui... qui me fait venir vite, dis-je horriblement gêné.
Il rit légèrement et vient à ma hauteur.
- J'imagine pas quand je serai en toi alors.
J'ai l'impression d'avoir reçu une décharge électrique à l'entente de ces mots.
Il se lève et pars chercher de quoi nous protéger et nous lubrifier.
- Faudrait qu'on se fasse dépister, propose-t-il en enfilant le préservatif.
- Akihito, on parlera de ça plus tard.
- C'est vrai, rit-il avant de poser un baiser sur ma tempe.
J'ai l'impression de le redécouvrir, il n'a jamais eu tous ces gestes de tendresse auparavant, je crois bien que plus le temps va passer, plus je vais tomber amoureux.
- Y a besoin de te préparer un peu ou tu le sens bien ?
Je suis tellement détendu ça devrait aller. Puis, je n'en peux plus d'attendre.
- C'est pas ma première fois tu sais, tu peux y aller.
Il sourit et entre son sexe lubrifié en moi, je m'agrippe aux draps, il aurait peut-être du me préparer en fait.
- Ça va ? Tu veux que je sorte ?
Je secoue négativement la tête. Il vient poser ses lèvres sur les miennes, ce qui a pour effet de me détendre automatiquement. Nos langues reviennent pour la deuxième fois de la soirée jouer ensembles et sans même que je m'en rende compte, mon bassin commence à bouger, avide de sensations.
Mon décoloré met fin au baiser et pour la première fois, je peux l'entendre gémir clairement, d'une voix grave et rauque. Je ne me retiens plus non plus, je me laisse aller, gémissant à chaque coup de bassin, coup de bassin s'amplifiant à chaque fois.
- Je t'aime Akihito...
Ses yeux s'ouvrent en grand, il s'arrête quelques secondes, et reprend encore plus violemment qu'avant.
- Redis-le, lâche-t-il entre deux mouvements.
- Je t'aime...
Mon dos se cambre, je suis peut-être étrange, mais j'aime quand il y va aussi fort, qu'il me pénètre violemment. Mais d'un coup, il semble toucher mon point sensible et un long gémissement quitte mes lèvres. Je m'accroche à son dos, ayant comme la sensation de tomber. C'est comme si j'allais m'évanouir tant c'est agréable.
- Je vais jouir...
- Moi aussi, me répond-il.
À peine a-t-il prononcé sa phrase que je viens dans de long spasmes de plaisir. Quelques secondes après, c'est à son tour de se déverser dans le préservatif. Nous nous regardons tous les deux, haletants et Akihito se laisse tomber sur le côté.
J'attrape un vêtement sur le côté et m'essuie avec, complètement dans les vapes. Je n'ai jamais eu de rapport aussi agréable de ma vie.
Mes paupières commencent vraiment à devenir lourdes. Je me blottis contre Akihito avant de fermer les yeux.
- Jun, moi aussi je t'aime.
Moi qui attendais ces mots depuis si longtemps, je ne pourrais même pas décrire ce que ça fait, d'entendre ces mots, pourtant si simples, de la part de la personne qu'on aime.
- Tu veux bien me passer ton téléphone ? Histoire que je mette un réveil ? Je trouve plus le mien.
Je quitte ses bras avec lassitude pour attraper mon téléphone et lui tendre.
- C'est quoi ton code ?
- L'anniversaire d'Hana, dis-je en bâillant.
Je le sens se tendre sous moi. J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?
- Jun ? dit-il froidement.
- Mhh ?
- C'est qui cette fille ?
Une fille ? Je lève la tête pour voir le téléphone et mon sang se glace quand je réalise que je suis toujours sur le profil de la mère d'Hana.
~~~
J'ai peur, cette fois-ci, que ce soit trop long x) et pas intéressant aussi
Je voulais vous partager aussi ce MAGNIFIQUE dessin de un_levi_sauvage qui a trop bien fait Akihito
Sinon, j'espère que ça vous a plu, je suis un peu plus mitigée sur ce chapitre que sur les autres et que surtout vous allez bien, perso j'ai eu un peu de mal à écrire, ma vie s'est un peu mouvementée mais bref peu importe
Kargisa~
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