Partie 7 Ma Planque


Aller se dénoncer aux flics ? il n'apparaît même pas aux infos. Y a un truc qui m'échappe. Ou alors me dénoncer. Mais ce n'est pas son style d'aller me balancer aux keufs. Que feraient les gens normaux à ma place ? Il se tourneraient vers leurs amis ? déjà fait. Se réfugier chez leurs parents ? je n'en ai plus moi, je ne peux pas. Je suis fou ! je suis forcement fou parce que ça na pas pu arrivée, je suis entrain de délirer merde je devient schizo. Ca y est j'ai pété une durite ! Non c'était réel ! Ca c'est vraiment passé ! j'ai vraiment fait se carnage, j'ai pas déliré ! il faut que j'arrête de me parler à moi même. Alors j'essaie de m'imaginer un endroit où je pourrais aller et où les flics ne me chercheront pas. Je commence à stresser, et même à avoir des sueurs froides partout sur le corps. Je pense à la prison, aux barreaux, aux douches collectives et moi qui adore prendre des douches bien chaudes pendant des heures en me savonnant avec mon gros savon de Marseille. C'était le drame assuré, je veux pas aller en taule.

En sachant ce qu'ils font à tous ces jeunes mecs qui rentrent en prison. Y a tout ces gars aux couilles bien pleines qui attendent juste de se payer un peu de chaire fraîche. Il faut à tout prix éviter ça.

J'avais une petite maison secondaire acheté il y a bien longtemps, inconnue de l'état et de toutes mes relations. Elle était dans la campagne Normande, au Bô du coté de Clécy. Un trou pommé avec pleins d' arbres autour. Le genre de petit patelin que personne ne connaît ou la télé ne passe pas ni même les portables, pas un Pokemon à la ronde. 75 ans la moyenne d'âge dans les environs, tous passionnés de la Seconde Guerre mondiale. Des vrais chasseurs dans l'âme avec continuellement 2 grammes dans chaque œil avec une ouïe de grenouille. Qui passe la plupart de leur temps à la sieste, se retrouvent le midi pour boire un coup de rouge ou voir plusieurs, une après-midi pétanque pour les messieurs sur la place de la vielle chapelle abandonnée, dont les cloches ne sonnent plus. Tandis que les mesdames sortent au potager pour récolter les légumes et préparent le souper. Le soir pour les plus vigoureux d'entre eux, se retrouvent autour d'un tapis de belote accompagné d'une bouteille de Calva hors d'âge. Tous les petits commerces du village s'étaient évanouis les uns après les autres depuis bien longtemps. Il n'y avait plus rien dans la bourgade, plus rien de rien.

Pour vous dire, les moutons en nombre croissant sur les terres du village pouvaient gambader sans clôtures, sans barbelés, sans craintes de se retrouver fourrés en pleine nuit dans un coffre d'une Golf et de se faire saigner par la suite dans une baignoire d'un appartement.  

Peu importe, le lieu idéal où je pouvais me faire oublier le temps qu'il faudra.

Une fois sur place, j'enfonce la 308 bien au fond en direction de la grange. Une fois à l'intérieur elle serait invisible depuis le petit chemin. Je sors du cabriolet avec mon casse-dalle, fait à la va-vite avant de partir et vis mon reflet sur la vitre de la portière. Je pensais bien à changer de tête, à acheter des faux papiers ! mais comment faire pour s'en procurer dans un trou pareil. Je ne voyais pas à qui demander. Un gentil, je suis à la base. Je n'avais même pas de mauvaises fréquentations. J'avais toujours étais bien éduqué, je suis un self-made-man et qui est en ce moment même dans la merde. Je commençais sérieusement à me demander comment j'allais pouvoir me sortir de cette galère. En direction des sapins bien à l'ombre je pisse longuement sur le premier tronc venu. J'élimine ma trouille, mon stresse et mon désarroi.

J'aurais dû m'arrêter, faire une pause sur la route,mais j'étais trop pressé d'arriver ici. Cela faisait maintenant une semaine que je passais mes journées dans ma nouvelle bicoque. Je me laissais pousser la barbe et raser mes cheveux à la boule à zéro. J'avais maintenant la dégaine à la Heisenberg ! enfin toujours plus jeune. Moi qui avais toujours eu plus ou moins une bonne tignasse légèrement bouclée, j'avais du mal à me reconnaître dans le miroir. Tous les matins au réveille je me demandais si des flics m'encerclaient, ou si un vieux con du village n'aurait pas par hasard reconnu ma gueule dans le Ouest-France, qui devait forcement faire les gros titres en première page. Le stresse me reprenais, je me demande vraiment pourquoi. Je ne risquais rien de plus qu'avant à être ici, je ne manquais de rien, peinard en rase campagne, en compagnie de mes retraités.

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