lettre.
Chère moi-même,
Je sais que je suis dure avec toi ces temps-ci. Je sais pas si je suis désolée.
Le truc c'est que les petits détails que tu ignores, les mots innocents qui se faufilent dans ta tête, les regards qui se détournent ou au contraire qui regardent trop longtemps, ça finit par être si évident qu'il faut que je te le hurle. Que je te hurle que "non, t'es pas bien, là, t'es juste chiante et il faut que tu t'arrêtes". Que "tout ce que tu fais, c'est t'auto-foutre la honte, et que ce serait mieux si tu te taisais". Que "tu sais que c'est vrai" et que "t'as juste un truc à faire et tu le fais mal".
Au début tu m'écoutes pas, tu écoutes ton petit toi, qui te dit que c'est bête de te prendre la tête avec des choses si insignifiantes. Ton petit toi, pas si petit d'ailleurs, il m'étouffe, il me fait ravaler mes remarques pour que tu les entendes pas, et ça m'énerve. Alors la pression monte, monte, et quand je me dégage enfin, tout ce que je veux te dire part d'un coup. Et c'est tellement violent, je m'excuse... J'imagine que c'est à cause de ça que tu me détestes dès que tu me vois arriver. Et d'un côté, je comprends.
Je sais aussi qu'en ce moment, t'as des souvenirs qui remontent, des impressions de déjà-vu, de "ça recommence". C'est de moi, tout ça.
Là, je m'excuserai pas. J'ai raison. Mais à chaque fois, ton petit toi m'interdit de t'en parler plus. Il n'est plus aussi facile à battre qu'avant. D'ailleurs il est juste à côté de moi, et il veut écrire à ma pla-
Chère moi-même, je sais que tu te sens perdue et que ta petite voix est agaçante à revenir tout le temps. Je fais ce que je peux pour l'empêcher de t'atteindre, crois moi.
En attendant, tu te débrouilles bien. Je suis sincère. Je suis désolée si je m'absente de temps en temps, j'ai juste besoin de reprendre des forces... Mais je suis là, et je pars pas. Bon, la petite voix non plus mais on fait avec, ok ?
Je suis fière de toi. Continue.
Et abandonne pas.
Caro.
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