Chapitre 8 Elena (Tome 2)

Les rayons du soleil réchauffaient ma peau.

Mes mains s'enfouissaient toujours un peu plus dans le sable doux de la plage, à chaque fois que Tyler me touchait, me procurant des sensations incroyables. Mon corps était détendu et j'avais l'impression de me liquéfier à chaque fois que sa bouche s'amusait à taquiner la mienne et que sa main effleurait avec la légèreté d'une plume mon ventre nu.

En ouvrant les yeux, je le vis passer son t-shirt par-dessus sa tête, mais alors un grand froid me submergea. En regardant autour de moi, le soleil avait disparu, caché par d'énormes nuages blancs d'où tombaient des flocons de neige.

De la neige au Texas ?

C'était bizarre.

En levant ma main, un flocon vint se déposer sur ma paume, pourtant, en entrant en contact avec la chaleur de mon corps, il ne fondit pas.

Les mains de Tyler se faisaient pressantes sur les boutons de mon chemisier et sa bouche sur mon cou, suçant et mordant chaque parcelle de peau qu'il embrassait.

— Ty, dis-je d'une voix étrange, cette dernière semblant être fort lointaine.

— Oui, mi angel ?

Puis ses lèvres s'emparèrent à nouveau des miennes avec une telle voracité, que j'oubliais ce que je voulais lui dire, tout comme cette neige qui recouvrait le sable et ce froid mystérieux sorti de nulle part. Il n'y avait que lui et moi, son corps chaud et ferme contre le mien, ses lèvres sucrées sur les miennes qui importaient. J'avais la sensation d'être partie pendant très longtemps, avant de revenir. Je ressentais ses baisers et ses caresses  intensifiés, bien plus passionnés que d'habitude.

Il se plaça doucement sur moi, entre mes cuisses et je sentis son cœur frapper fort contre sa cage thoracique, tout comme le mien. Ces derniers étaient parfaitement synchronisés, battant à l'unisson.

Soudain, Tyler releva le regard et me sourit, le tout en me caressant doucement le sommet de la tête.

— Réveille-toi Elena, dit-il d'une voix mielleuse.

— Hein ?

Je fronçai les sourcils, ne voyant pas du tout de quoi il voulait parler.

— Elena ?

***

— Elena, réveille-toi ! dit la voix de mon cousin en me sortant totalement de mon rêve.

J'étais couchée sur le ventre, la tête totalement enfouie dans mon oreiller moelleux, la bouche entrouverte sentant quelque chose couler tout le long de la commissure de mes lèvres. Génial, j'étais carrément en train de baver !

J'ouvris les yeux et constatai que Teagan me regardait d'un air amusé. Vu mes cheveux qui devaient ressembler à un nid d'oiseau, il y avait de quoi rire.

— Tu avais l'air de faire un rêve vraiment agréable, constata-t-il sans cesser de m'observer.

Le rêve me revint en pleine poire comme un boomerang. Bon sang ! Je m'étais tellement réprimée ces dernières semaines que désormais mon subconscient se voyait obligé de me dire ce que je voulais vraiment : embrasser farouchement Tyler.

— Allez ! Il faut se préparer pour le lycée ! m'informa Teagan en quittant ma chambre.

Je n'étais pas vraiment prête à y aller.

Trois journées s'étaient écoulées depuis que j'avais eu ma discussion avec Tony et depuis, aucun signe de Tyler. Il séchait et ça m'énervait. Son ami avait raison : il avait un comportement autodestructeur et bien malgré moi, je m'inquiétais pour lui.

Pour le cours de biologie, Mrs Andrews m'avait passé un léger savon, tout en demandant et je cite « où diantre était passé mon binôme ? ». Après s'être calmée, elle m'avait informé que Tyler et moi devrions présenter notre travail mardi prochain ou alors nous taper un zéro pointé. J'ignorais comment j'allais faire, mais en tous cas, cette femme commençait sérieusement à m'agacer.

Elle désignerait également les nouveaux binômes la semaine suivante, en attendant, Teagan avait pris la place de Tyler sous le regard curieux de toutes les filles de la classe. Plusieurs m'avaient abordé en me demandant son numéro, mais je leur avais clairement fait comprendre que si elles le voulaient, elles n'avaient qu'à aller tout simplement le lui demander, mon cousin n'étant pas du genre à mordre.

Je me levai de mon lit et me dirigeai vers la salle de bain après avoir pris mes vêtements ainsi que mes affaires de toilette.

Par rapport à ce que m'avait dit Tony, je ne savais toujours pas quoi faire. Ces questions s'étaient rajoutées au tas que j'avais déjà en tête, du coup, je dormais plutôt mal la nuit. Les cernes sous mes yeux étaient la preuve nette que mon rythme de sommeil craignait depuis quelques semaines. Je pensais même avoir perdu du poids, n'ayant pratiquement jamais faim et ayant pour ainsi dire perdu goût à tout ce qui me plaisait.

Ma mère disait que c'étaient les effets des peines de cœur et que par conséquent, je ferais mieux de me remettre avec Tyler pour pouvoir à nouveau me nourrir correctement.

Je pensais sincèrement qu'elle l'aimait beaucoup trop, mais je la comprenais aisément. Ty savait vraiment se faire aimer, il n'y avait aucun doute là-dessus. Il y parvenait tellement bien, qu'on pourrait le comparer à une drogue, faisant en sorte que la personne ne puisse se passer de lui.

***

À l'heure du déjeuner, Mayim alla s'asseoir avec Tony et j'en fus vraiment heureuse pour eux, cela voulait dire que les choses rentraient peu à peu dans l'ordre. Ma discussion avec le meilleur ami de Tyler ne cessait de me revenir en mémoire et j'avais de plus en plus envie de connaître les raisons qui avaient poussé mon petit-ami à me mentir.

Mais tant qu'il ne se pointerait pas au lycée, je ne pourrais rien faire.

C'était dingue comment il me manquait. En Irlande, alors qu'il était bien plus loin, la sensation avait été vraiment différente, alors que là... j'avais l'impression que le fossé que moi-même avais creusé ne faisait qu'accroitre. Si près l'un de l'autre mais à la fois tellement loin.

— Tu viens demain chez Mayim ? me demanda Drew.

Je hochai la tête. Ma meilleure amie avait décidé de nous inviter dormir tous les deux. Ses oncles partaient en voyage et Reid allait avec l'équipe jouer dans une autre ville et ne rentrerait pas avant dimanche soir, ce qui nous laissait le palace rien que pour nous trois.

Elle nous avait promis des pop-corn, de la glace et plein de films de tous les genres, allant du film d'horreur classique au film d'amour vraiment guimauve. Je sentais que j'allais faire ou une overdose de gore ou une de niaiserie.

En tout cas, j'allais avoir l'esprit occupé.

Oui ! Une soirée avec mes amis me ferait un très grand bien, nous pourrions alors rattraper le temps perdu et nous mettre à jour avec plus de facilité, le lycée n'étant pas vraiment le meilleur endroit pour.

— On va s'amuser ! certifia le blondinet. Et je suis certain que les Reid ont une cave à vin.

J'éclatai de rire, l'imaginant aller dans la cuisine et voler plusieurs bouteilles de grand crus... pour finalement, n'en boire aucune, ce dernier ne tenant pas vraiment bien l'alcool.

— Salut ! dit une fille derrière moi.

En me retournant, je trouvai Liz Gutierrez, l'ex de Tyler.

Et sans attendre une invitation, elle s'assit à côté de moi pour ensuite commencer à me reluquer dans les moindres détails.

Mais je ne me gênai pas pour en faire autant. Elle était vraiment magnifique, c'était le genre de fille que l'on pourrait qualifier de « bomba latina ». Comparé à elle, j'étais vraiment banale et puis surtout, je n'avais pas de formes, à côté j'avais le corps d'une gamine de treize ans. Elle était tellement volumineuse, pulpeuse... je n'avais pas de mal à imaginer ce que Tyler avait bien pu lui trouver.

Nous n'avions jamais vraiment parlé d'elle, je savais simplement qu'elle l'avait blessé en choisissant un gosse de riche à sa place, ce qui l'avait complexé. Malgré son air assuré et de méchant garçon, Tyler Mendoza était quelqu'un de blessé par le monde qui l'entourait.

Quoiqu'au fond... je n'étais pas vraiment très différente d'elle. J'avais dit des choses horribles à Tyler ce soir-là, j'essayais de me justifier mais moi-même je n'arrivais pas à me trouver des excuses. Les mots avaient dépassé mes pensées et je l'avais blessé en lui disant qu'il était une « erreur ». J'avais voulu lui faire du mal, tout comme il m'en avait fait et ça, c'était un véritable coup bas.

— Je me demande bien ce que Ty te trouve. Tu n'es pas son genre.

Je lui lançai un regard noir.

— Oui, son genre c'est sans aucun doute les filles qui se cassent avec le premier friqué qui croise leur chemin, je me trompe ?

Elle me lança un sourire carnassier.

Liz était vraiment belle, je ne pouvais le nier. Mais sa beauté était venimeuse, cette fille était une véritable harpie.

— D'après ce que j'ai entendu dire, tu ne sors plus avec lui.

Que répondre à ça ? C'était moi qui avais dit les mots fatidiques et tout le monde savait qu'on avait rompu.

— Apparemment le dealing te pose un problème, ricana-t-elle. Tu as vraiment fait n'importe quoi en sortant avec Tyler, petite vierge. Croyais-tu pouvoir le changer ? Ce garçon est un égoïste, il n'aime personne, la seule chose qu'il veut de toi c'est te mettre dans son lit pour ensuite passer à la suivante.

Définitivement, nous ne connaissions pas le même Tyler Mendoza. Égoïste ? Il m'avait tellement donné sans ne rien demander en retour... C'était moi qui l'avais été et non lui.

— Et laisse-moi t'apprendre une autre chose, d'accord ? Tyler est un menteur né, il est vraiment doué pour ça. C'est comme ça qu'il baratine les filles, comment crois-tu qu'il arrive à en attirer autant dans son lit ?

Ça c'était vraiment des conneries !

— C'est toi qui racontes n'importe quoi ! Tyler ne tromperait jamais personne et encore moins une fille. Il est peut-être beaucoup de choses, mais il ne cache jamais ses intentions !

Mince, je venais de le défendre comme une lionne le ferait avec ses petits. C'était devenu une habitude au fil de ces derniers mois. Toutefois, je ne regrettais pas de l'avoir fait.

— Oh, roucoula-t-elle. Mais c'est que tu es amoureuse, dis-moi !

Je sentis le rouge me monter aux joues et lançai un regard à Drew, ayant désespérément besoin d'aide avec cette peste. Mais ce dernier était complètement bouche bée en assistant à cette particulière discussion entre cette garce et moi.

— Faire confiance à Tyler est sans aucun doute la pire erreur que tu puisses faire, me nargua-t-elle.

— Je prends le risque.

Ma réponse était sortie toute seule, sans aucune hésitation.

— Je croyais pourtant que tu avais rompu avec lui. Oh... je vois. Ses baisers et ses caresses te manquent, n'est-ce pas ? Je dois bien avouer que Ty est un excellent amant. Il arrive à faire de ces choses avec sa langue... tellement plaisantes.

Je serrai les dents de toutes mes forces et tentai de me calmer, étant vraiment à deux doigts de me jeter sur elle pour lui balafrer sa sale face de petite trainée.

Je voyais parfaitement ce qu'elle essayait de faire et je n'allais pas entrer dans son petit jeu malsain en perdant mon sang-froid. Je devais prendre sur moi et écraser.

Puis après avoir lâché son venin, elle se leva et partit comme si de rien était.

Je soupirai un grand coup et essayai de me détendre, même si cette pouffiasse avait sans aucun doute fait monter ma tension arterielle.

Bon sang ! Comment avait fait Tyler pour sortir avec une telle mégère pendant dix mois ?! Je n'avais pas vraiment de mal à me l'imaginer, mais je me demandais s'il avait un jour ressenti quelque chose pour elle ou si c'était tout simplement du sexe. À vrai dire, ça me rendait malade.

D'ailleurs, comment était-elle au courant de tellement de choses ? Qui lui en avait parlé ?

— Hey, dit Drew en prenant un de mes poings et en le serrant. Ça va ? Tu es toute pâle.

Non, ça n'allait pas.

— Ça va, mentis-je. Ce n'est rien, ça va passer.

— Ne l'écoute pas. Tyler est amoureux de toi et cette fille est simplement jalouse.

— Elle croyait vraiment que Tyler allait l'attendre ?

Mais qu'est-ce que je racontais ? Je faisais exactement comme elle, je n'étais pas mieux. J'avais dit à Ty que c'était terminé, sans lui donner une seule chance de s'expliquer, en pensant que toute notre relation n'était qu'un mensonge... alors qu'il n'y en avait eu qu'un.

Chaque baiser, chaque caresse, chaque mot rempli de tendresse avait été réel... alors pourquoi avais-je fait une telle chose ? Et si ce n'était pas lui le problème dans tout ça, mais moi ?

Je savais qu'il me fallait encore du temps, que je n'étais pas prête à lui pardonner, mais je devais avoir une véritable discussion avec lui. Une dans laquelle nous pourrions tous deux nous exprimer sans nous emporter.

Je ne pouvais plus continuer comme ça. 

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Voilà! J'espère que ce chapitre vous a plu! 

On se revoit MERCREDI pour la suite! Le chapitre 9 du PDV de Tyler! 

Bon week-end à tous! 

Tamar. 

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