Chapitre 62 Tyler (Tome 2)

Je fis durer la balade sur la plage plus longtemps que prévu. À la base, je voulais que nous rentrions, mais plus je m'approchais du chalet, moins j'avais envie de laisser partir Elena. Ainsi, je la portais sur mon dos et avançai doucement sur la sable doux et froid en cette fin de journée, qui se terminait mieux de ce qu'elle avait commencé.

La tenir ainsi contre moi était sans aucun doute l'une des choses que je préférais au monde. Je pouvais sentir son corps se détendre contre le mien et son cœur battre la chamade à chaque fois que mes mains caressaient l'arrière de ses genoux. Son étreinte autour de mon cou restait toujours délicate, mais ferme, je savais qu'elle ne me lâcherait pour rien au monde. Elle non plus n'avait pas envie que cette balade se termine de si tôt.

Désormais, le ciel nocturne nous enveloppait et la lune nous éclairait de sa lueur argentée et se reflétait sur l'eau de la mer, tel un miroir. Cette dernière était pleine cette nuit, jamais je n'en avais vue une aussi grande et à croire qu'elle était plus proche de la Terre que d'accoutumée. C'était vraiment un très beau spectacle.

— C'est une super lune, murmura Elie près de mon oreille.

Elle se tortilla et je compris qu'elle voulait que je la repose par terre, ainsi, je me baissai et m'exécutai. Elle descendit de mon dos et s'avança doucement vers le rivage, avant de se retrouver à quelques centimètres de l'eau. Les vagues allaient et venaient, mais jamais ne touchaient ses pieds.

Doucement, je m'approchai d'elle alors qu'elle contemplait le ciel étoilé. Ses yeux brillaient et la lumière de ces petits soleils se reflétaient dans le bleu saphir de ses iris, donnant l'impression que ces derniers étaient incrustés de petits diamants. 

— Et à quoi c'est dû ? lui demandai-je, étant certain qu'elle aurait la réponse.

Un sourire esquissa le coin de ses lèvres et elle tourna son regard vers moi, avant de montrer l'astre lunaire du doigt.

— La distance entre la Lune et la Terre varie tous les mois en raison de l'excentricité orbitale de la Lune. Super lune est le terme vulgaire, scientifiquement, on appelle ça une périgée-syzygie.

— Bah dis-donc, tu m'éclaires un max là, ironisai-je.

Elle leva les yeux au ciel et balaya ma remarque d'un geste de la main afin de continuer son explication.

— Un périgée est le point de l'orbite lunaire où la distance de la Lune par rapport au foyer est minimale. Et une syzygie correspond à un alignement de la Terre, de la Lune et du Soleil.

— J'ai dû rater ce cours de physique-là, marmonnai-je.

— On n'apprend pas ça en cours, mon cher.

— Oh... Wikipédia ?

— Jackpot !

J'éclatai de rire, car je pensais Elena vraiment capable d'ouvrir son navigateur internet lorsqu'elle s'ennuyait et commencer à chercher tout et n'importe quoi pour apprendre des choses nouvelles. Et c'était sans aucun doute ce qui était arrivé avec sa périgée-syzygie.

— Pourquoi tu te marres ?

— Parce que tu ne peux pas t'empêcher d'être une élève modèle, même en-dehors du lycée, affirmai-je.

Ma remarque la fit froncer les sourcils, je ne rigolai alors que de plus belle.

— Je ne vois pas où le fait de se cultiver est un problème, rétorqua-t-elle, visiblement vexée.

Un sourire étira mes lèvres, mais avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, sa main vint se poser sur ma bouche afin de me faire taire.

— Je te promets que si tu dis « Je ne savais pas que tu étais un légume », je te fais mordre la poussière.

Je rigolai derechef, étant donné que c'était tout à fait ça ce que je m'apprêtais à dire. Il fallait bien avouer qu'elle me connaissait parfaitement, même mes blagues les plus pourries.

Toutefois, j'étais curieux de savoir comment elle allait s'y prendre pour me « faire mordre la poussière », en réutilisant ses propos. Une naine dans son genre contre un géant comme moi ne pouvait pas grande chose.

J'attrapai doucement son poignet et l'éloignai de mon visage.

— Tu penses sérieusement pouvoir avoir le dessus sur moi, ma jolie ?

— Serais-tu en train de me défier ?

Le sourire au bout des lèvres, une idée tordue traversa mon esprit. Je me penchai alors vers elle, jusqu'à ce que nos nez se touchent presque.

— Si tu oses me balancer dans l'eau, ce sera vraiment ta fin.

Je fronçai les sourcils et retins mon souffle. Bon sang, mais elle connaissait tous mes tours ou quoi ? Étais-je donc si prévisible ?

— Eh oui, me nargua-t-elle en me mettant une pichenette en plein front, je te connais.

D'accord, mais là ça en devenait carrément flippant. Pouvait-elle lire le tréfond de mes pensées ? Non, j'en doutais, sinon elle aurait les joues rouges tout le temps en vue des idées coquines qui m'assaillaient lorsque je me trouvais près d'elle. Quoi que... ça ne me déplairait pas de la torturer ainsi.

Me vuelves loco, Elena, ne pus-je m'empêcher de dire en espagnol.

Elle tenta de traduire mentalement, je le savais à cause de ses yeux plissés et de cet air concentré qui était le sien lorsqu'elle était focalisée sur quelque chose ou qu'elle tentait de percer un mystère. Elie était douée en plein de matières, mais l'espagnol n'en faisait malheureusement pas partie, ce qui me donnait quand même un sacré avantage sur elle. Mais elle aimait m'entendre parler la langue de mes aïeuls, ça la rendait toute chose. Et elle était tellement mignonne lorsqu'elle n'arrivait pas à me comprendre.

— Il va falloir réapprendre tes bases d'espagnol, la défiai-je à mon tour en lui rendant sa pichenette sur le front.

Elle le plissa et le frotta à l'aide de sa paume droite, tandis qu'un petit grognement s'échappait de sa gorge. Puis pour en rajouter une couche, je lui tirai la langue, parce que j'adorais tout simplement lorsqu'elle se renfrognait et faisait la moue, je trouvais ça amusant, mais seulement si ça durait quelques instants. Au fond de moi, je savais qu'elle ne pouvait pas se fâcher contre moi pendant très longtemps.

Elie se retourna en rabattant les pans de sa veste sur sa poitrine et commença à avancer vers la sortie de la plage, je la suivis de près alors que le « moment » était de plus en plus proche. Cette fois, je me sentais vraiment très différent par rapport à la dernière fois où nous avions planifié de coucher ensemble, cela remontait désormais à trois mois et tellement de choses avaient changé entre temps. Moi-même je ne me sentais plus pareil, j'avais peur pour cette fois-ci, ça me faisait littéralement paniquer à cause de ce qui était arrivé la dernière fois. Je ne voulais pas la blesser ou que d'horribles souvenirs lui reviennent en mémoire. Et même si j'en mourais d'envie depuis de longs mois et que je m'étais bien tenu jusqu'ici, j'ignorais comment je réagirais si elle faisait une nouvelle fois marche arrière.

Pour moi, elle était plus importante que tout, mais je ne souhaitais vraiment pas passer par ce genre de « déception » encore une fois. C'était non seulement un sacré coup physiquement, mais également émotionnellement. Voilà pourquoi je voulais qu'elle soit à cent pour cent sûre et qu'elle fasse le premier pas, ne souhaitant pas lui mettre la pression. Ça m'allait si nous allions à son rythme, après ce qui était arrivé avant Noël et avoir passé un mois sans elle, je m'étais rendu vraiment compte à quel point je m'en fichais de tout ça. Le sexe c'était une partie importante au sein d'un couple, mais cela ne faisait pas tout, je l'avais parfaitement compris. Alors même si j'avais une sacrée envie de faire l'amour avec elle, je me tiendrais tranquille si c'était ce qu'elle voulait. Jamais je ne la forcerais à quoi que ce soit, le fait qu'elle soit en confiance et à l'aise était le plus important pour moi.

Je n'avais cessé de penser à tout ça de toute la journée et afin de dissimuler un peu, je m'étais montré un peu distant avec elle. Après tout, comme n'importe quel garçon de mon âge, j'avais mes incertitudes et mes insécurités, même si j'arrivais la plupart du temps à faire croire le contraire. Tony avait essayé de me tirer les vers du nez, mais j'avais gardé mes inquiétudes pour moi, ça ne le regardait pas. Et même s'il était mon meilleur ami et que j'avais plus d'une fois parlé sans aucun détour de mes expériences sexuelles, en ce qui concernait Elena, je ne voulais surtout pas faire ça. De un, parce que je savais parfaitement qu'elle n'apprécierait pas, et de deux, parce que je ne voulais tout simplement pas, c'était quelque chose que je ne voulais pas partager avec quelqu'un d'autre, hormis elle.

Lorsque nous franchîmes la porte de la maison sur pilotis, nous retrouvâmes Tony et Mayim assis sur le canapé en train de regarder un film datant d'au moins une vingtaine d'années qui passait à la télé. Mon ami était couché, tandis que sa copine s'accrochait à lui tel un koala à un arbre. Lorsqu'ils sentirent notre présence, ils tournèrent à l'unisson leur regard vers nous.

— Le film vient de commencer, vous vous joignez à nous ?

— C'est lequel ? demanda Elena en allant s'asseoir sur l'une des places libres.

Sérieusement ? On rentrait de promenade pour regarder un film qu'elle pouvait voir à n'importe quel autre moment ? Ça me foutait littéralement les boules et quelque chose à l'intérieur de moi se mit à bouillir. Je serrai par conséquent les poings ainsi que les mâchoires, afin de contrôler cette chose étrange qui se mouvait en moi. J'avais la sensation que si je lui donnais libre cours, je pourrais faire des ravages.

En me voyant planté en plein milieu du salon, Elie me fixa et tapota la place à côté de la sienne pour que j'aille m'y asseoir, mais franchement, c'était la dernière chose dont j'avais envie. C'était une torture de me retrouver près d'elle, alors il valait mieux que je tienne mes distances, sous peine de faire une énorme bêtise. Je savais parfaitement me contrôler, mais je crois bien que je commençais à atteindre les limites de ma patience.

— Je vais dans ma chambre, dis-je tout simplement en me détournant d'eux et en m'engouffrant dans le couloir.

— Ty...

La voix d'Elena me parvint lorsque je fus devant la porte de ma chambre, mais je ne retournais cependant pas sur mes pas. À quoi bon ? Je n'étais pas maso à ce point.

Une fois à l'intérieur et après avoir fermé la porte derrière moi en faisant bien attention de ne pas la claquer, je m'appuyai contre elle et fermai les yeux pour expirer un bon coup. Mes membres tremblaient et mon cœur battait à une vitesse folle, quant à mon sang, je pouvais le sentir bouillir dans chacune des veines de mon corps. Je devais garder à l'esprit ce que je n'avais cessé de me répéter pendant toute la journée. Mais alors... pourquoi est-ce que ça me frustrait à ce point ? Je m'étais mentalisé pourtant, je savais qu'il y avait la possibilité qu'il ne se passe rien pendant ce voyage. Il fallait croire que je m'étais tout simplement menti à moi-même. En cet instant, j'étais énervé, frustré et à bout.

Bon sang, je n'étais qu'un mec de dix-huit ans fol-dingue de sa petite-amie. Je pourrais mieux gérer la chose si elle ne s'amusait pas à me chauffer à la moindre occasion. Comme à quatre heures du matin, par exemple. J'aurais peut-être dû saisir l'occasion lorsqu'elle avait dit vouloir faire l'amour quelques semaines plus tôt, le jour de la tempête, mais au lieu de quoi, il avait fallu que mon sens de l'honneur prenne le dessus. J'étais vraiment un sacré crétin. Elle s'était offerte à moi sans aucune réserve, me certifiant être certaine de ses choix et moi... j'avais tout fichu par terre.

Si vous l'aviez fait cette nuit-là, tu t'en serais voulu toute ta vie, me dit cette putain de petite voix au fond de ma tête que je détestais tant.

Le pire, c'était qu'elle avait raison et que j'en étais parfaitement conscient.

Il valait mieux que j'aille prendre une douche afin de m'enlever ces idées de la tête et me détendre. Je laisserai couler l'eau chaude pendant un moment afin de créer cette vapeur qui arrivait toujours à m'apaiser et à m'aider à relativiser. À manque de sauna, on faisait comme l'on pouvait.

J'enlevai mon t-shirt et l'envoyai valser contre un coin de la pièce, près du fauteuil se trouvant entre une bibliothèque remplie de décorations totalement inutiles et la fenêtre. Une fois dans la salle de bain, je retirai mes chaussures ainsi que mon pantalon, pour finalement, me débarrasser de mon boxer. J'empilai toutes ces affaires dans un coin et ouvrai l'eau chaude pour la laisser couler pendant quelques minutes.

Les parois en verre de la douche type italien s'embuèrent en relativement très peu de temps et lorsque l'air dans l'habitacle me sembla suffisamment chaud et lourd, j'entrai sous le jet d'eau, plus calme qu'auparavant. Lorsqu'elle tapa sur le bas de ma nuque, juste au niveau de l'os qui ressortait un petit peu lorsque j'inclinais la tête en avant, je poussai un énorme soupir et appuyai une main contre le mur carrelé en face de moi, là où se trouvait les différents jets. L'eau sortait depuis la colonne de douche, s'élevant dans les airs et se trouvant tout juste au-dessus de ma tête. L'effet était vraiment tout autre comparé au singulier téléphone de douche.

Au fur et à mesure que la vapeur entrait dans mes poumons, je me détendais de plus en plus. Mon corps était toujours aussi bouillant, mais pour d'autres raisons cette fois. Ça me faisait drôlement de bien, mes muscles se décontractaient et mes pensées devenaient plus claires.

Puis soudain, j'entendis un bruit qui fit mon cœur battre à tout rompre. On venait tout juste de toquer à la paroi. En ouvrant les yeux et en regardant vers ma gauche, le verre était complètement embué, mais je discernais toutefois la personne qui se trouvait de l'autre côté.

Ma main se mit à trembler alors que je m'apprêtais à nettoyer cette bué. Une fois ceci fait, Elie se tenait debout et me regardait avec attention. Elle ne pouvait voir que mon visage et mon torse, le reste de la paroi étant complètement voilée par l'effet de la vapeur, mais rien que le fait de la savoir là, alors que j'étais complètement nu, me faisait tous les effets possibles.

Elle commença alors à se déshabiller sans me quitter des yeux ne serait-ce qu'un instant. Elle ôta d'abord son t-shirt, doucement, très lentement, histoire de me punir davantage. Son short suivit de près son haut. Son regard était tellement intense, mélange entre désir et innocence, qu'il me faisait complètement perdre la tête. Je n'avais qu'une envie, qu'elle ôte tous ses vêtements pour pouvoir enfin la revoir tout entière.

Et ce fut ce qui arriva par la suite, pendant que mon désir augmentait, elle fit glisser les lanières de son bikini, dévoilant enfin ces monticules parfaitement ronds qu'étaient ses seins. Je serrai les dents alors que ma fréquence cardiaque augmentait d'un cran à chaque seconde qui passait. Elle retira finalement ses bas et il n'y eut que cette paroi en verre débile qui nous séparait l'un de l'autre.

Mes yeux parcoururent son corps, s'attardant sur chaque parcelle. J'étais conscient que j'étais le seul à se rincer l'œil et qu'elle ne pouvait pas me voir, mais j'avais envie de savoir quel serait son prochain mouvement. Qu'est-ce qu'elle allait faire ? Entrerait-elle dans la douche avec moi ? Ou alors changerait-elle d'avis et retournerait dans sa chambre ?

Un petit sourire en coin s'esquissa sur ses lèvres et elle fit le tour de la douche sans détacher ses yeux des miens. Elle poussa finalement la porte et me rejoignit sous le jet d'eau.

Lorsqu'elle vit dans l'état d'excitation dans lequel j'étais, j'eus soudainement peur de l'effrayer, mais au contraire, ça eut l'air de lui faire plaisir. Elena s'approcha davantage jusqu'à ne plus être qu'à quelques centimètres de mon corps.

À chaque pas qu'elle faisait, je ne pouvais m'empêcher de m'émerveiller face à la beauté de son corps. Lorsque je regardais sa poitrine nue, il y avait mille et une idées qui me traversaient l'esprit. Et lorsque je contemplais ses petites fesses bien rondes ? Bon sang, je n'avais qu'une envie : les empoigner sans aucune retenue d'une main ferme.

Elle fut celle qui fit le premier pas en faisant glisser ses mains sur mon torse et en se mettant sur la pointe des pieds afin de m'embrasser. Ce fut quelque chose de doux, de timide... au début, car elle intensifia rapidement la cadence. Elle colla son corps au mien et de sa langue, elle caressa l'intérieur de mes lèvres afin de me demander la permission d'aller plus loin. Pour ma part, elle n'avait besoin d'aucune autorisation, alors je ne me fis à aucun moment prier pour lui concéder l'accès à ma bouche. Nos langues se rencontrèrent, se touchèrent et se mêlèrent dans cette danse sensuelle que nous aimions tant.

Sa poitrine contre la mienne et mon bassin contre le sien, tous mes sens étaient à fleur de peau. Je ne pouvais plus du tout contrôler ce qui se déroulait sous ma ceinture, désormais que le processus était enclenché. Elie empoigna ma nuque d'une main pendant que l'autre longea mon torse, pour finalement se glisser encore plus bas et empoigner mon sexe en érection. La sensation fut telle que pendant un moment, je ne fus même plus capable de penser. Bon sang, qu'est-ce que j'aimais lorsqu'elle me faisait ça.

— Touche-moi, murmura-t-elle en se séparant un instant de mes lèvres, mais sans pour autant interrompre ses caresses, ces va-et-vient qui me rendaient littéralement fou.

Peut-être aurais-je dû la torturer à son tour comme elle m'avait fait la veille, mais heureusement pour elle, je n'étais pas du genre vindicatif. Et puis, je me sentais complètement incapable de lui refuser quoi que ce fut. Je mourais d'envie de redécouvrir son corps à l'aide de mes mains et je voulais par-dessus tout qu'elle oublie tout ce qui nous entourait, je désirais qu'elle ne pense à rien d'autre qu'à nous. À moi. Je rêvais de l'entendre hurler mon nom de plaisir, ça, ce serait un véritable régal pour mes oreilles.

J'allais y aller doucement, comme un véritable gentleman, mais mon but ultime, ce serait de la faire jouir le plus de fois possibles. Je souhaitais ça plus que tout, que notre première fois la réconcilie à jamais avec le sexe et qu'elle puisse savoir qu'après tout ce qu'elle avait vécu, il était possible de s'épanouir pleinement sur ce plan-là. Que ce soit avec moi ou... non, seulement avec moi, je ne voulais définitivement pas que quelqu'un d'autre la touche. L'imaginer avec quelqu'un d'autre me retournait les tripes et même si j'avais pensé cesser cette relation afin de la préserver de mes activités illicites, je m'étais menti à moi-même. J'étais sien et elle était mienne. Elle ne m'appartenait pas, mais je refusais de l'imaginer avec quelqu'un d'autre que moi. Le sentiment que cela me provoquait était tout simplement indescriptible, amère, et une rage viscérale prenait possession de moi rien qu'au fait d'y songer.

Je posai ainsi mes mains sur ses hanches et les fis courir jusqu'au creux de ses reins, doucement, tendrement, pour finalement, descendre encore plus bas jusqu'à empoigner ses belles petites fesses toutes rondes. Seigneur, elle ne pouvait se faire une idée de combien de fois j'avais pu fantasmer sur son postérieur si parfait.

Je les lui caressais, pinçais et Elie gémissait contre ma bouche. Ce son était tout simplement merveilleux, jamais je ne me lasserais de l'entendre. Mais je voulais vraiment aller plus loin, alors je la poussai doucement contre la paroi en verre et me séparai d'elle, même si je mourais d'envie de retourner à ses lèvres pour les dévorer encore et toujours avec plus d'intensité.

L'eau tombait toujours sur nos têtes et en ce moment, elle était plus gênante qu'autre chose, alors je la coupai. Elena se frotta les yeux afin d'enlever les gouttelettes qui perlaient sur ses cils. Avant de continuer, j'avais besoin d'être à cent pour cent sûr de ce qu'elle voulait.

— C'est vraiment ce que tu veux ?

Ses yeux brillaient de mille feux et le sourire qu'elle me servit suffi à me convaincre, elle en avait tout autant envie que moi. Nous étions définitivement sur la même longueur d'ondes.

— Je ne rêve que de ça, avoua-t-elle en se collant à nouveau à moi et en entourant ses bras autour de ma taille.

Je la serrai contre moi et lui caressai doucement l'arrière de la tête. La sentir nue contre mon corps était la meilleure sensation au monde. C'était chaud, doux et moelleux à la fois.

— Très bien, alors je vais mener la danse, d'accord ? S'il y a quelque chose que tu ne veux pas faire ou que tu ne veux pas que je fasse, dis-le moi et j'arrêterai tout de suite, compris ?

Elle hocha la tête et pouffa légèrement, avant de s'écarter et de garder le regard baissé, tout en s'appuyant à nouveau contre la paroi. Je m'approchai d'elle et fis courir mes lèvres sur la peau de son cou, ainsi que ma langue, qui la faisait frémir sur son passage. Mes mains se baladèrent sur son corps, d'abord sur ses seins qui me faisaient perdre complètement pied et que je rêvais de croquer à pleine dent, et finalement, mes doigts retrouvèrent le chemin de son intimité, que j'avais déjà parcouru plus d'une fois. Lorsque j'appuyai sur son point sensible, elle laissa échapper un autre magnifique gémissement et ferma les paupières, afin de ressentir chacune des caresses que je lui procurais avec encore plus d'intensité.

Ma bouche captura la sienne à nouveau et je me risquais à glisser un doigt à l'intérieur d'elle. L'humidité qui s'en dégageait était beaucoup trop excitante, elle était prête rien que pour moi, et ça ne me donnait que d'autant plus envie. J'adorais la sentir comme ça, voir que j'avais cet effet sur son corps, sur son esprit.

Elie me mordit légèrement la lèvre inférieure, m'infligeant ainsi plaisir et douleur à la fois. Je trouvais cette sensation tellement enivrante, que je lui rendis le geste, mais cette fois, en capturant sa langue entre mes dents et en la suçant tendrement pour finalement, la lui mordre légèrement.

Mes mains quittèrent alors le creux de sa féminité et empoignèrent à nouveau ses fesses, mes lèvres se perdirent cette fois sur le coin de sa mâchoire, s'approchant de plus en plus de son lobe d'oreille.

— Il y a quelque chose que tu veux faire ? lui murmurai-je.

Je la sentis frémir contre moi et le bout de ses seins durcir contre mon torse. C'était incroyable ce qu'un simple murmure pouvait provoquer chez quelqu'un.

— Et toi ? Il y a quelque chose que tu ne veux pas faire ? demanda-t-elle en se mettant sur la pointe des pieds pour embrasser le creux de mon cou.

Cette question suffit à faire tilt en moi et à m'exciter encore plus. Que voulait-elle dire par-là ? Était-ce une question à double sens ? Ou alors purement innocente ?

Il y avait tant d'idées tellement peu catholiques qui me traversaient l'esprit en cet instant, que je dus faire preuve d'une maîtrise monstre afin de ne pas me transformer en l'animal qui sommeillait en moi.

Je la contemplai avec attention, ayant l'impression que le temps s'était suspendu et que nous resterions ainsi pour la fin des temps. Alors en voyant son air narquois, j'en déduisis qu'elle mettait tout en œuvre pour m'enflammer au maximum, ce qui était vraiment très appréciable. Je décidai alors de la suivre dans ce petit jeu de séduction et de lui dire :

— Ce que je veux, là tout de suite, c'est découvrir quel goût tu as, mi angel.

Je la sentis tressaillir et déglutir, puis commencer à trembler d'excitation. Son regard était fébrile et ce dernier me suppliait d'exécuter mon souhait. Sa respiration devint haletante, alors que je ne l'avais pour ainsi dire pas encore touchée. Je pris donc la réponse de son corps comme un « oui » non formulé à travers les paroles. Ses seins pointaient toujours et je ne pus m'empêcher de les sucer chacun leur tour, avant de continuer ma route jusqu'à son ventre, en me mettant à genoux devant elle.

Les doigts d'Elie vinrent agripper ma crinière, qu'elle tirait à chaque fois qu'elle poussait un gémissement. Mes lèvres parcoururent son abdomen, puis son bas-ventre, pour ensuite arriver à son Mont de Vénus. Son dos se cambra sous mes baisers et lorsque j'attrapai sa jambe droite afin de la poser sur mon épaule, j'eus un accès parfait à son intimité, que j'observais tout d'abord avec attention afin de trouver son point sensible. Ainsi, je posai délicatement mes lèvres et commençai à la caresser à l'aide des mouvements réguliers de ma langue.

Elena se tendit de tous ses muscles, avant de lâcher un cri rempli de plaisir et de se détendre complètement. Comme je l'avais imaginé, son goût était tout simplement exquis, je ne regrettais vraiment pas d'avoir attendu aussi longtemps pour le goûter. Ses jambes se mirent à trembler lorsque j'augmentai la vitesse des effleurements, tout en variant les mouvements.

— Tyler, dit-elle d'une voix suppliante et presque inaudible, mais tellement belle.

Je remontai alors sur son ventre et me remis debout pour la regarder droit dans les yeux. Elle était aussi rouge qu'une pivoine et ses yeux me disaient haut et fort qu'elle en voulait davantage, qu'elle avait aimé.

Elle avait fait le premier pas en me rejoignant, désormais, c'était à mon tour de faire le suivant.

Je posai à nouveau mes lèvres sur les siennes – afin de lui faire découvrir de quoi elle était faite –, plaçai mes mains derrière ses genoux et la soulevai dans les airs. Elie entoura ses jambes autour de ma taille et moi, mes bras autour de la sienne.

Il ne me fut pas difficile de nous entraîner jusqu'à la chambre et d'atteindre le lit, au moins cette fois, je n'avais pas à monter d'escaliers à l'aveuglette. La pièce était éclairée par le clair de lune qui traversait la deux fenêtres se trouvant en parallèle au lit. Doucement, je déposai Elie sur le matelas et me dépêchai d'allumer l'une des deux lampes se trouvant sur les tables de chevet, j'avais besoin de plus de lumière afin de la contempler, je ne voulais absolument rien rater de ce qui allait arriver. Je garderai cette nuit en mémoire jusqu'à mon dernier souffle, jusqu'à ce que je quitte ce monde et que mon cœur cesse de battre. Sur mon lit de mort, vieux et peut-être sénile, je ne voulais en aucun cas qu'un seul instant de cette nuit s'efface de ma mémoire, car je désirais le revivre autant de fois que possible dans ma tête.

Elena s'allongea sur le dos en transversale sur le lit, tout en pressant ses cuisses pour me faire rager un petit peu. Lentement, je me plaçai sur elle, sans pour autant la toucher, en posant mes mains de chaque côté de sa tête, pendant que mon regard parcourait toutes ses courbes et que le sien en faisait de même avec les miennes. Le niveau d'excitation monta d'un cran lorsqu'elle reprit ses douces caresses et que je glissais une main entre ses jambes, voulant à tout prix me placer entre ses cuisses. Je titillai l'intérieur de son entrejambe, là où la peau était plus sensible et suave, pour finalement, retourner à son intimité.

Je me penchai sur elle et l'embrassai sur la bouche, la torturant à l'aide de ma langue et de mes dents, tandis que le mouvement de ma main ne perdait pas le rythme. Elie passa ses jambes autour de ma taille et me pressa contre elle, mais je pus me tendre de tous mes muscles grâce à la force de mes bras et ainsi éviter ce contact.

— Attend, murmurai-je en caressant son visage et en me maîtrisant plus que jamais.

Je me déplaçai jusqu'au bord du lit, ouvris le tiroir de la table de nuit et sortis un préservatif de sa boîte. En le prenant, je me rendis compte que je tremblais comme un pauvre puceau, ce qui me fit rire au fond de moi. Je me retournai alors vers Elena et la contemplai, nue sur ce lit, en me regardant avec ces magnifiques sphères bleues qui lui servaient de yeux. Son torse montait et descendait à une vitesse folle pendant qu'elle se mordait la lèvre inférieure et me fixait avec tellement d'intensité que je n'avais vraiment aucune envie que cette nuit prenne fin.

Je désirais m'engouffrer en elle et y rester pour les temps à venir. Je voulais voir ses pupilles se dilater et l'entendre crier de plaisir lorsqu'en un coup de rein, je la pénétrerais.

— Tu veux de l'aide ? me demanda-t-elle d'une voix sensuelle en me voyant avec la capote à la main sans ne rien faire avec.

Un sourire narquois esquissa mes lèvres, sachant pertinemment qu'elle me cherchait afin que je me dépêche. Mais désormais, j'avais envie de savoir si elle mettrait sa proposition à exécution.

— Bien entendu, lui répondis-je en lui tendant ma main pour l'aider à se relever.

Elle la saisit et s'assit en tailleur pendant que je tournais tout mon corps vers elle, pour finalement, m'allonger sur le dos et lui donner le préservatif après avoir déchiré l'emballage.

— Tu sais comment faire ? la taquinai-je.

Elena prit délicatement ce petit bout de plastique lubrifié et pinça le réservoir sur le bout avant de le placer sur mon membre en érection. L'air resta coincé dans mes poumons lorsqu'elle me caressa en même temps qu'elle le déroulait.

— C'est bon ?

— C'est parfait, répondis-je après avoir vérifié qu'il était bien placé.

Elle s'allongea à côté de moi sur le flanc gauche et appuya sa tête contre l'oreiller, les yeux resplendissants. Je m'approchai alors d'elle et plaquai à nouveau mes lèvres sur les siennes, ressentant un énorme manque au niveau de ma poitrine que je me devais à tout prix de combler. Nous collâmes nos corps ensemble et elle commença à onduler le sien contre le mien très doucement, d'une manière très érotique qui mettait mes nerfs à rude épreuve.

Notre désir était en train d'atteindre son paroxysme, alors sans la brusquer, je me plaçai au-dessus d'elle, sans pour autant lâcher ses lippes une seule seconde. Sans que je n'ai à le lui demander, Elena écarta les jambes et les passa autour de mes hanches afin d'excercer une légère pression, m'invitant ainsi à mettre fin à notre supplice.

Je me séparai de ses lippes et l'observai pendant quelques instants. J'ignorais si elle était nerveuse, si c'était le cas, elle le cachait plutôt bien, ce qui me donna confiance en moi.

Ce fut alors qu'en un léger coup de reins, j'entrai en elle. Ses yeux s'écarquillèrent, ses pupilles se dilatèrent et sa bouche s'ouvrit, mais aucun son n'en sortit. Je ne bougeai pas pendant quelques secondes et continuai de la contempler, elle se mordit la lèvre inférieure et lâcha finalement un petit gémissement qui me poussa à poursuivre. Ainsi, je ressortis lentement et m'engouffrai à nouveau dans cet univers chaud et humide qui me rendait complètement dingue de désir.

J'attrapai sa main droite et la serrai dans la mienne, la plaquant contre le matelas et enroulant mes doigts aux siens.

Je continuai alors mes assauts en m'appuyant sur mes coudes afin de ne pas l'écraser sous mon poids et elle m'embrassa avec une telle avidité, que je me perdis complètement dans sa bouche, pendant que mon bassin continuait ses mouvements de va-et-vient. C'était tellement plaisant, libérateur, elle était vraiment comme je l'avais rêvée. Une certaine partie de moi avait du mal à croire que nous en soyons là, tandis qu'une autre était complètement ancrée dans la réalité et célébrait le moment.

Elle laissa finalement échapper une complainte qui m'arrêta dans mon élan et me fit frissonner. Avais-je été trop brutal ?

— Tu vas bien ? Tu veux que j'arrête ?

Mince, j'espérais par-dessus tout ne pas lui avoir fait mal. Je faisais vraiment attention pourtant, mais peut-être m'étais-je laissé emporter sans le vouloir.

Face à mon inquiétude, elle me sourit et se contenta de m'embrasser à nouveau, avant de bouger son bassin contre le mien.

— Surtout pas, murmura-t-elle près de mon oreille avant de me mordre le lobe.

Puis alors que j'exauçais ses désirs en reprenant la cadence, elle fit courir ses ongles tout le long de mon dos, jusqu'à arriver à mes fesses et les empoigner à pleines mains, me faisant perdre complètement pied.

Jamais encore je n'avais ressenti de telles émotions, sensations. Tout ça, c'était nouveau pour moi, j'étais dans un état de pleine béatitude et je voulais par-dessus tout lui faire plaisir, je souhaitais qu'elle jouisse jusqu'à en avoir mal à la tête. Et je connaissais la meilleure façon pour que cela arrive.

En même temps que je continuai mes assauts, je me redressai sur mes genoux et commençai à caresser ce point si sensible en haut de sa féminité, ce petit bouton déclencheur qui la faisait pousser des cris tellement irrésistibles à chaque fois que j'appuyais dessus. Cela eut un effet d'action/réaction sur le corps d'Elena, elle se cambra, sa respiration devint plus haletante que jamais et elle ferma les yeux. Un cri rempli de plaisir et de supplication s'échappa alors de sa magnifique gorge, faisant accroitre mon propre plaisir. Elle ne se retenait à aucun moment et j'adorais ça.

Elle ouvrit à nouveau les paupières et son regard s'accrocha au mien, tandis que nos deux corps se mouvaient à l'unisson, telles les vagues se fracassant contre les rochers de la plage. J'avais l'impression que j'allais me transformer en écume de mer, pour ensuite être emporté par les mêmes vagues qui m'avaient créé, au loin à l'horizon. 

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Voilà ! J'espère que ce chapitre vous a plu et que l'attente aura valu la peine.

Je me suis vraiment lâchée et j'ai vraiment tenté de décrire au mieux, que ce soit les émotions ou les sensations. Il y a pas mal de description graphique je l'admets, mais j'espère ne pas avoir franchi la limite du vulgaire et d'être restée toujours dans l'élégance, puit-on dire. 

Au début je voulais écrire ce chapitre du point de vue d'Elena, mais pour le coup, je me suis dit que ce serait plus intéressant du point de vue de Tyler, car il allait forcément ressentir les choses d'une manière totalement différente. J'ai trouvé que c'était intéressant à exploiter et pour le coup, je ne suis pas déçue du résultat, et j'espère que vous non plus ! 

Bref, j'espère vous avoir fait rêver et que cette première fois était à la hauteur de ce que vous attendiez depuis tellement de chapitres !

On se retrouve la MERCREDI PROCHAIN À 17H pour la publication du chapitre 63, qui sera un point de vue d'Elena.

Bonne fin de semaine et bonnes vacances (pour ceux qui en ont 😉)

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