Chapitre 51 Elena (Tome 2)

Cela faisait près de deux heures que je bossais sur cette rédaction d'espagnol à la con.

J'adorais passer mon après-midi du samedi à écrire des mots sur des feuilles, surtout dans une langue que je ne dominais absolument pas. Le vocabulaire, je l'avais. Les conjugaisons aussi. Le problème ? Ne pas être capable de faire une phrase entière correctement, sans parler des genres, car oui, tout comme en français, les mots avaient des genres en dépendant si c'était du féminin ou du masculin. Franchement, ils n'auraient pas pu faire comme nous en anglais et faire un genre « neutre » ? C'était se compliquer la vie de mauvaise manière et en l'occurrence, la mienne !

Si Tyler me voyait, il dirait que j'exagérais et que j'étais largement capable de pondre une rédaction de trois mille mots pour vendredi prochain. Sauf que Ty ne pouvait pas me voir parce qu'il n'était pas là et qu'il ne voulait définitivement pas me parler.

Tout ce que Tony m'avait dévoilé la veille taraudait dans mon esprit, essayant de trouver une solution. Il fallait que je parle à mon copain, le plus vite possible avant qu'il ne déraille totalement.

Quant à cette fichue feuille qui se trouvait devant moi où il n'y avait que des mots sans sens écris dessus, je les gribouillai pour exprimer ma colère et ma frustration. Mes projets d'avenir ? En ce moment, tout était trop flou dans ma tête, ignorant totalement ce que je voulais.

Si on m'avait posé la question au début de l'année, j'aurais répondu sans aucune hésitation : partir à New York, intégrer Columbia, obtenir mon degré de bachelor ainsi que mon master en Sciences Sociales et finalement avoir un poste de Conseillère d'Orientation dans un lycée de la ville de New York. J'avais toujours voulu aider les gens à trouver leur voie et voilà que désormais, je ne savais plus quelle était la mienne. Ironique, non ?

— Qu'est-ce que tu veux vraiment, Elena ? me demandai-je à moi-même à haute voix tandis que je m'affalais contre le dossier de ma chaise.

Qu'est-ce que l'être humain voulait toujours ? Le but ultime de toutes ses actions ? Que ce soient de longues études, un bon travail, de l'argent ou encore une personne avec qui passer ses jours... ce n'étaient que des chemins différents pour obtenir une seule et même chose.

Alors j'écrivis tout simplement sur la feuille qui me faisait face :

« Quiero ser felíz ».

Voilà, c'était tout bonnement ça. Je voulais être heureuse, c'était ça mon but ultime dans la vie, mais jamais je ne le pourrais si je ne pouvais pas tout partager avec la personne que j'aimais. Il y aurait toujours un manque perpétuel, une sensation de vide.

Alors je rajoutai deux simples mots à la phrase précédente.

« Con Tyler ».

— Elie ! gueula Chris en ouvrant ma porte à la volée et en me faisant sursauter.

Mon cœur faillit me sortir par la bouche, ne pouvait-il donc pas frapper comme une personne civilisée au lieu de débarquer dans ma chambre tel un sauvage ?!

Génial, j'avais fait une nouvelle rature sur ma feuille, pour changer.

Je me retournai et l'observai, vraiment à deux doigts de lui dire de déguerpir au plus vite de là, n'étant pas vraiment d'humeur. J'avais dû m'occuper de Blue pendant toute la journée ainsi que de Dany et je n'avais pas eu le temps de m'occuper de mes devoirs pour la semaine prochaine. D'après ce que je constatais, nos profs voulaient nous fatiguer à mort avant les vacances de printemps et j'étais certaines qu'ensuite, j'aurais une nouvelle tonne de devoirs à faire. Rien que pour ça, je voudrais tout simplement sauter ces vacances.

— Qu'est-ce que tu veux, Chris ? demandai-je, blasée.

— T'es d'une humeur de chien, remarqua-t-il.

Je soupirai, en essayant de retenir le cri qui risquait de sortir de ma gorge à n'importe quel moment.

— Tu as fait irruption dans ma chambre pour me dire ça ?

— Non, je suis venu pour te dire que Teagan te dit de descendre.

Mes yeux se plissèrent. En gros, mon frère me transmettait un message que mon cousin aurait très bien pu me faire passer lui-même ? Il était en mode flemmard ou quoi ?

Je me levai de mon siège et sortis de ma chambre, tandis que Chris resta dans le couloir. Descendant au rez-de-chaussée et en entrant dans le salon, je vis que Teag n'était pas seul : il y avait Reid, Mayim et Drew avec lui.

Je regardai alors mes fringues... et j'eus sacrément honte. Mon pull avait une tâche au niveau de ma poitrine, Blue s'étant amusée à me lancer la nourriture ce midi au lieu de la manger. Elle n'avait pas arrêté de toute la matinée et claquée, alors qu'elle faisait la sieste, je m'étais également assoupie. Par conséquent en me réveillant, j'avais complètement oublié mon allure négligée... sans parler de mes cheveux qui se retrouvaient prisonniers d'un chignon mal fait. Bref, je faisais vraiment peine à voir, j'en étais pleinement consciente.

Ce petit con de Chris va me les payer, pensai-je vraiment énervée contre lui.

En plus, je portais un legging qui avait un trou au niveau de l'entrejambe... ouais, définitivement j'étais en mode « je-m'en-foutiste » total.

D'ailleurs en me voyant, Drew éclata de rire en se tenant le ventre.

— Un oiseau a pris domicile sur ta tête ?

Reid lui lança un regard noir, ce qui le fit rire de plus belle, tandis que Mayim faisait tout son possible pour ne pas le suivre dans son délire. Je n'étais définitivement pas d'humeur pour qu'on se foute de ma gueule.

— Toujours aussi drôle, Drew.

— Allez viens, dit mon amie en venant à mon encontre et en me prenant par la main pour me trainer au premier étage.

Je me rendis alors compte de sa tenue, elle portait une petite robe moulante noire ainsi que des talons vertigineusement hauts. Allait-elle à une fête ?

En jetant un coup d'œil en arrière, je vis que c'était pareil pour Drew et Reid, tous deux portaient des tenues décontractées mais stylées. Ils allaient définitivement à une fête.

Lorsque nous entrâmes dans ma chambre, nous retrouvâmes Chris assis sur mon lit, le tiroir de ma commode ouvert, il tenait une boîte entre ses mains en la regardant complètement hébété.

Mon dieu !

— Ce sont des capotes ? murmura Mayim mi-amusée, mi-choquée.

— Chris ! beuglai-je, vraiment très énervée cette fois-ci.

Il tressaillit sur place et la boîte lui en tomba des mains alors qu'il devenait aussi rouge qu'une tomate. Non mais je n'arrivais pas à le croire ! Voilà qu'il fouillait dans mes affaires maintenant ! Là il dépassait carrément les bornes ! C'était mon intimité, il n'avait pas à fouiner dans mes tiroirs !

J'avançai dangereusement vers lui, ramassai les préservatifs et les rangeai à nouveau là où il les avait trouvés. Il allait falloir que je les planque ailleurs maintenant. Ce n'était pas possible d'être aussi intrusif à la fin !

— Pardon, Elie, dit-il, cramoisi et sans oser me regarder en face.

Je fermai les yeux et serrai les poings, tout comme les mâchoires. Mon cœur battait à tout rompre et je sentais que si je ne me calmais pas, j'allais dire des choses que je finirais par regretter.

— Sors, lui ordonnai-je en pointant la porte du doigt, vraiment à cran cette fois-ci.

Mon frère ne se fit pas prier et quitta ma chambre, tête baissée et sans même accorder un regard à Mayim ou à moi.

Mon amie ferma la porte derrière lui et je m'assis sur le rebord de mon lit avant de me masser les tempes, en soupirant. Ma mère était à la maison, elle aurait pu débarquer et découvrir le pot aux roses. Peut-être que ça lui serait égal, mais ça ne l'était pas pour moi. Je voulais que personne sache, c'était d'ordre privé. Surtout que je n'avais pas couché avec Tyler et je ne voulais surtout pas qu'on se méprenne vis-à-vis de ça.

Ces préservatifs reposaient là bien sagement depuis des mois et il fallait que mon petit-frère se ramène en faisant sa commère. Il y avait vraiment des jours où je donnerais n'importe quoi pour être fille unique.

— Hey, tu vas bien ?

Mayim se posa à côté de moi et me regarda, sans ne rien dire d'autre.

— Mis à part que mon petit-frère a découvert une boîte de capotes ? Ouais, tout baigne, ironisai-je.

— Ce n'est pas la fin du monde, Elie. Je suis certaine qu'il sait comment ce genre de choses marchent et se douter qu'avec Tyler... enfin voilà quoi, conclut-elle, l'air gêné.

J'ignorais quelles idées Chris se faisait, mais je supposais qu'il devait bien s'en douter, étant un gamin relativement ancré dans la réalité. Mais entre croire et savoir, il y avait une différence. Vu comment il avait viré au rouge, je me doutais qu'il ne s'était pas du tout attendu à trouver une boîte de préservatifs dans mon tiroir. D'ailleurs, pourquoi l'avait-il ouvert ? Ce n'était pas son genre de fouiner comme ça dans mes affaires.

— Ça ne lui donne pas le droit de fouiller dans mes affaires ! Je douterais énormément qu'il aime que j'aille consulter son historique internet.

Je n'étais pas débile, les revues coquines avaient été remplacées depuis belle lurette par les pages pornographiques sur le net. Et il avait l'âge pour fantasmer sur ce genre de choses, c'était quelque chose de naturel, mais pas pour autant moins gênant.

— Bon ! dit ma meilleure amie en tapant dans ses mains et en me sortant de mes pensées. Ce n'est pas tout ça, mais on va être en retard !

Je fronçai les sourcils et elle se leva – excitée comme une puce – pour se diriger vers ma garde-robe. Elle en ouvrit les portes, entra et commença à sortir tout un tas de vêtements, de préférence des robes.

C'était quoi ce cirque ?

— Euh, Mayim ?

— Oui ? chantonna-t-elle.

— Qu'est-ce que tu fais au juste ?

Elle passa la tête par l'embrassure de mon dressing et dit, toujours aussi excitée :

— Je te cherche une robe !

Je soupirai, à bout.

— Il est hors de question que j'aille à une fête ! décrétai-je en y entrant également.

— Eh bien, si tu veux mon avis, tu en as grandement besoin. Depuis que je suis rentrée de France, je ne sais vraiment pas ce que tu as, mais tu es renfermée et taciturne. Je me doute que ça a un rapport avec Tyler, de toute façon, ça toujours à voir avec lui. Et tu ne veux pas m'en parler, ce qui me frustre énormément ! explosa-t-elle avec ma robe couleur bordeaux en dentelle à la main, la même que j'avais mis le soir de Thanksgiving.

Je pris sur moi, car elle avait raison. Je ne pouvais tout simplement pas le nier. J'aurais vraiment aimé pouvoir lui en parler, sachant que ça me ferait également du bien de me confier, mais je risquais de créer des problèmes à Tony et ça, je m'y refusais. De toute façon, la seule chose qui m'apaiserait vraiment, ce serait de parler avec Ty et rien d'autre. Je le savais.

— Écoute, soupira-t-elle en me prenant une main et en la serrant tendrement, je veux juste t'aider et je sens que tu as vraiment besoin d'une distraction. On va aller à une fête organisée chez Tracy Hannigan, d'accord ? Tout le lycée y sera, il y aura de l'ambiance et nous serons tous ensemble. Ce sera vraiment sympa, je te le promets.

Je fronçai les sourcils.

— Comment ça se fait que tu aies été invitée chez Tracy ? demandai-je, vraiment curieuse.

— C'est l'avantage d'être désormais potes avec Greyson Reid, dit une voix derrière moi en me faisant tressaillir.

Bon sang ! Drew était vraiment pire qu'un chat ! Je ne l'avais même pas entendu ouvrir la porte pour entrer dans ma chambre.

— Pour info, Teagan y va également, continua-t-il en regardant la robe que Mayim tenait à la main. Celle-là est parfaite, elle va super bien avec ton teint. En plus, la dentelle... on adore.

Je levai les yeux au plafond, exaspérée par leurs manigances.

— Allez, râla-t-il en passant un bras par-dessus mes épaules et en me serrant contre lui. Ce sera cool. Nous serons ensemble et puis... les gars vont se ramener sans doute.

Les gars ? Quels gars ?

Je clignai des paupières à plusieurs reprises. Parlait-il de la bande ? Est-ce que Tony, Pablo et toute la clique allaient également venir à cette fête ?

— Peut-être même que Tyler sera là.

C'était vraiment mesquin de sa part de me tenter ainsi. Quelles étaient les chances pour que Ty aille à cette fête ? Vraiment proches de zéro, étant donné ce qu'il était en train de vivre en ce moment. Après tout ce que Tony m'avait confié la veille, je doutais fortement qu'il ait le moral pour faire la bringue.

Cependant...

— Je te déteste, marmonnai-je en attrapant ma robe en dentelle et en sortant de ma chambre pour m'enfermer dans ma salle de bain afin de prendre une douche.

***

— On peut dire que Tracy sait faire des soirées ! s'exclama Drew lorsqu'on franchit le seuil d'entrée de la maison de la pom-pom girl.

Je ne connaissais pas spécialement Tracy Hannigan, le peu que je savais d'elle, c'était qu'elle était la capitaine de l'équipe de cheerleading et très populaire dans tout le lycée. C'était également à elle que Tyler avait vendu de la cocaïne la fois où je l'avais surpris en train de faire son petit trafic, en début d'année, sur le parking du lycée.

Je me souvins sans même le vouloir de cet événement et je souris, me rappelant que j'avais été prête à le laisser m'embrasser et qu'au lieu de saisir l'opportunité, il avait préféré me narguer. Le petit côté joueur de Tyler m'avait toujours rendue folle, dans tous les sens du terme.

Après être allés manger un bout dans un petit boui-boui pour faire passer un peu le temps avant que la fête ne débute vraiment, nous étions arrivés dans deux voitures, dans celle de Grey et la mienne. J'avais préféré faire comme ça au cas où j'aurais envie de rentrer avant les autres, je ne tenais pas non plus à foirer leur soirée juste parce que je voulais partir. Teagan était monté avec moi et nous avions discuté pendant le trajet, toujours de sujets légers sans jamais parler de Tyler ou de ce qui se passait depuis deux semaines. Mon cousin n'était pas débile, il savait pertinemment que quelque chose clochait après la nuit où j'étais partie avec Drew retrouver les garçons. Pourtant, il n'en avait pipé mot à ma mère, tout comme Chris, ils gardaient le secret, je supposais que pour m'éviter d'éventuels problèmes.

S'ils apprenaient que Ty faisait partie d'un gang, ils le diraient à ma mère et là, même si elle adorait mon copain, la première chose qu'elle me dirait, ce serait de couper les ponts au plus vite. N'importe quel parent aurait une réaction similaire, c'était même normal, ma sécurité étant essentielle pour elle. Tout comme j'avais fait au début de notre relation, Kate ne chercherait pas à comprendre les raisons qui poussaient Tyler à avoir intégré un gang et à dealer de la drogue. Voilà pourquoi je ne voulais surtout pas que ma famille l'apprenne, car d'une façon ou d'une autre, elle tenterait de m'éloigner de lui.

— Ouais, Tracy est la reine des fêtes, ironisa Grey, qui se tenait à côté de moi, l'air blasé.

S'il était aussi biaisé, pourquoi être venu ici ?

Il me donna un petit coup au niveau de l'épaule et me fit un clin d'œil, ce qui me fit sourire légèrement. Il s'éloigna et disparut rapidement parmi la foule.

Peut-être que tout le lycée n'était pas là, mais il devait bien y avoir une bonne centaine de personnes, sinon plus.

Teag posa une main sur mon épaule, me sourit et s'éloigna, en suivant la même direction que Reid. Je supposais qu'ils allaient rejoindre leurs camarades de l'équipe de foot, devant tous être là.

Ainsi, nous nous retrouvâmes Drew, Mayim et moi, en plein milieu du hall d'entrée, bondé, une musique électronique m'assourdissant complètement.

Andrew passa son bras par-dessus mon épaule et déposa un baiser sur mon front, avant de me trainer avec lui jusqu'à la cuisine, qui elle aussi était pleine à craquer.

Deux filles faisaient une sorte de battle de danse sur l'îlot central, tandis que plusieurs mecs les entouraient, les regardant avec la bave au coin de la lèvre, comme s'ils admiraient deux stripteaseuses en train de faire leur show.

Mayim me passa un verre en plastique rouge, totalement vide et me signala les barils de bière qui se trouvaient dans un coin de la pièce, gardés par Lance Moretti, l'un des camarades de Grey et Teag dans l'équipe de foot.

Même si je n'avais pas forcément envie de boire et que la bière n'était pas vraiment mon truc, j'allais tout de même remplir mon verre, histoire de faire plaisir à mes amis, mais je n'avais pas l'intention de la boire.

Je m'approchai et au moment de remplir mon gobelet, Moretti s'interposa entre le baril et moi pour me dévisager des pieds à la tête d'un regard lubrique qui me donna instantanément la nausée. 

Je remarquai qu'il avait la lèvre inférieure fendue et que son regard pétillait d'excitation. C'était quoi le problème ? Il n'avait jamais vu une femme en robe ?

— Tu veux bien te pousser, s'il te plait ? dis-je d'une voix monocorde et sans m'attarder trop sur sa personne. 

Il me sourit d'un air carnassier et finalement, fit une révérence pour ensuite me laisser passer, sans toutefois me quitter des yeux. Il me donnait la chaire de poule. 

Lorsque mon gobelet commença à se remplir, je sentis un corps se coller au mien et deux mains sur poser sur les hanches, afin de presser mes fesses contre un bassin. Je me raidis de tous mes muscles et mon coeur se mit à battre la chamade, sentant quelque chose devenir légèrement dur contre mon arrière-train tandis qu'il se frottait lascivement contre moi. Non mais j'hallucinais !

— Tu sais que tu es bandante, toi ? murmura Lance en m'envoyant son haleine alcoolisée en pleine figure.

Puis sans même prendre le temps de réfléchir, je laissai mon corps réagir automatiquement. Ainsi, agacée plus que jamais, je poussai un long soupir et me retournai pour lui mettre un coup de genoux dans ses attributs masculins. Il se plia en deux de douleur et pour finir en beauté, je regardai le contenu de mon gobolet puis le déversai sur le sommet de sa tête, le liquide dégoulinant ainsi sur sa face et sur ses épaules, tâchant son polo bleu clair Ralph Lauren.

— Et toi totalement répugnant.

Ma voix était posée, ça ne servait strictement à rien que je crie, je voulais simplement l'humilier, lui donner une leçon. Les gens autour de nous nous regardaient et le signalaient du bout du doigt, tout en se moquant de lui et de la situation dans laquelle il s'était fourré.

Il tenait d'une main ses bijoux de famille, tandis qu'il n'arrivait pas à parler, les veines de son cou gonflées par l'effort qu'il faisait afin de ne pas crier. De l'autre, il repoussait ses cheveux désormais mouillés par la bière en arrière.

— Garce, l'entendis-je murmurer parmi tout ce bouquant.

Puis je repartis, me foutant ouvertement de sa gueule. Il faisait vraiment pitié. La meilleure chose que je pouvais faire, c'était de l'ignorer. Il n'en valait tout simplement pas la peine.

Le message étant passé, il ne revint pas à la charge et sortit de la cuisine, tout en titubant lorsqu'il marchait.

Une fois hors de ma vue, mon coeur se calma et je remplis à nouveau mon verre rouge de bière. Pendant une seconde, ce qui était arrivé à Fayetteville avait failli revenir en surface, prendre le dessus sur la situation, mais cet épisode était derrière moi désormais, tout comme ce qui était arrivé à la fête de Schmidt. Mon premier reflexe ça avait été de me raidir, mais... j'avais pu passer outre et apprendre à ce salopard les bonnes manières. 

Plus jamais je ne serais paralysée ou hantée par ce genre de souvenirs. Après tout, je méritais d'être heureuse et c'était bien ce que je comptais faire. 

— Waouh ! dit Drew en débarquant à côté de moi. Il s'est passé quoi au juste ?

— Je crois bien que l'ai rendu soprano pour ce qui reste de soirée, répondis-je en haussant tout simplement les épaules.

Non mais de quel droit il se permettait de faire une chose pareille ? C'était quoi son foutu problème ? En plus, me dire que j'étais bandante... il pensait vraiment arriver à coucher en sortant cette phrase répugnante ? Je lui souhaitais bonne chance dans ce cas.

— Je suis fière de toi, commenta mon ami en me tapotant l'arrière de la tête et en essayant de retenir un rire.

Je devais bien avouer que frapper ce connard et lui verser ma bière dessus m'avait défoulé, je me sentais beaucoup plus légère désormais.

La soirée commençait bien et j'étais certaine que c'était encore loin d'être fini.

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Voilà ! J'espère que ce chapitre vous a plu ! 

Le retrouvailles c'est pour très très bientôt, je pense que vous vous en doutez 😏😉

Bref, on se retrouve MERCREDI PROCHAIN à 17H pour la publication du chapitre 52, qui sera un point de vue de Tyler. 

Bonne fin de semaine et faîtes attention à cette canicule (pour ceux qui sont en France), buvez beaucoup d'eau et restez dans des endroits frais et à l'ombre ! (oui, on dirait une pub pour la prévention de la canicule, j'en ai conscience mdr)

Tamar 😘

PS : La playlist You Tube a été mise à jour 😉

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