Chapitre 43 Tyler (Tome 2)

À chaque fois que je fermais les yeux, leurs visages inertes et dénués de la moindre expression s'imposaient à moi.

C'est alors que je revivais à nouveau le moment, en boucle, encore et encore.

***

Alvaro tomba comme une masse par terre en dévoilant son assassin : Jay Santos.

Mon esprit s'embrouilla tellement tout alla vite. Je n'eus pas le temps de battre des paupières que je vis Santiago s'affaler sur le sol, du sang s'échappant abondamment de sa poitrine et de sa bouche. Jay posa un pied sur sa poitrine et appuya sur la blessure, ce qui arracha un cri strident à mon ami, qui cessa d'exister au moment où cette enflure lui colla une balle entre les deux yeux, répandant du sang ainsi que de la matière grise tout autour de lui.

La scène était insoutenable, pourtant, je restai là, vide de toute émotion, comme si mon esprit avait quitté mon corps, pour ne pas avoir à affronter tout ce massacre. Mais non, il était bien là, il s'était simplement fait tout petit, observant tout ceci depuis son coin.

Les tirs autour de moi fusaient, c'était un véritable chaos. Un chaos sanglant que mon cerveau n'arrivait pas à réaliser, à comprendre entièrement, ayant l'impression d'être en train de vivre un cauchemar duquel je ne pouvais me réveiller. J'avais pensé que bien des choses pourraient se passer pendant cet échange, mais jamais tout ceci ne m'aurait ne serait-ce qu'effleuré l'esprit.

J'entendis de nouveau les cris de Sofia, alors que les Corbeaux tuaient les Anges qui leur résistaient. Et moi... j'étais paralysé car je n'arrivais pas à croire ce qui se déroulait sous mes yeux. C'était une véritable boucherie et elle n'était pas menée par Hugo et ses hommes, mais par Jay et deux autres traitres.

Ce fut alors que je sortis de ma léthargie et sans même prendre le temps d'y réfléchir, sortis mon arme de ma ceinture et pointai le canon dans la direction où se trouvait cet enfoiré qui avait trahi son propre gang, prêt à le tuer pour ce qu'il avait fait.

Alors qu'il était dans ma ligne de mire, on me frappa violemment au niveau du bras et mon arme tomba à terre. Il s'agissait d'Hector, le second d'Hugo, qui me regardait comme si j'étais en train de faire la plus grosse connerie de ma vie. Et peut-être était-ce bien le cas, mais je ne pouvais pas rester les bras croisés alors que ces personnes, que je considérais comme ma famille à peine quelques mois auparavant, étaient en train de se faire tuer.

— Dégage, sale gosse ! dit-il pour ensuite me pousser en arrière, me faire tomber par terre et pointer son flingue sur moi.

Mais je ne bougeai pas et il ne tira pas. Pourquoi est-ce qu'il ne le faisait pas ? Je ne comprenais pas !

— Tu es sourd ? Je t'ai dit de dégager !

Puis il me donna un coup de pied au niveau des jambes pour me faire réagir, mais je continuai à l'observer depuis le sol. Pourquoi est-ce qu'il ne me tuait pas ? En ce moment, j'étais une proie facile et il savait parfaitement que je n'allais pas me rendre.

Quelqu'un pressa à nouveau la détente et ce fut alors que je vis Sofia tomber dans les bras de Jay. Il se débarrassa de son corps en le laissant tomber vulgairement par terre, comme s'il s'était agi que d'un simple déchet et non d'une personne dont le cœur n'avait pas encore cessé de battre totalement.

Elle était encore vivante et rampait afin de sauver sa vie, laissant une trainée de sang derrière elle. Mais Santos posa un pied sur son dos afin de la plaquer totalement contre le sol et Sofia releva la vue pour poser ses yeux sur moi, alors que des larmes coulaient sur ses joues.

Vete*, articula-t-elle.

Je voulus me lever pour aller l'aider, mais Hector me saisit violemment par le t-shirt et me plaqua une nouvelle fois par terre. Il me secoua, comme s'il voulait à tout prix que je l'écoute ou le regarde, mais je fus incapable de détacher mes yeux de mon amie, de cette fille qui se trouvait à quelques mètres de moi, agonisant par terre alors que Jay était sur le point de l'achever.

Cette même fille avec qui j'avais passé une nuit pendant l'été dernier et avec qui j'étais devenu ami, était sur le point de mourir sous mes yeux et je ne pouvais absolument rien faire pour l'en empêcher.

— Écoute-moi bien, espèce de débile, reprit Hector en saisissant cette fois mes joues entre son index et son majeur pour me forcer à le regarder, si tu ne dégages pas tout de suite, moi-même je te collerai une balle entre les deux yeux ! Suis-je bien clair ?

Ses yeux lançaient des éclairs et il semblait tout aussi dépassé par la situation que moi. Mais pourquoi l'aurait-il dû ? Il devait sans aucun doute être au courant de ce qui allait se passer, alors pourquoi tentait-il de me préserver ? Qu'est-ce ça pouvait bien lui faire que je crève avec les autres ?

Il posa à nouveau ses mains sur mon t-shirt et me souleva, pour ensuite me pousser vers la sortie. Cette fois, je ne tombai pas et gardai l'équilibre lorsqu'un autre coup de feu retentit et que le corps de Sofia s'immobilisa sous mes yeux.

Le cœur atrocement lourd, je compris qu'elle avait tout simplement cessé d'exister. En à peine quelque secondes, tout son futur était parti en fumé.

— Barre-toi ! beugla une nouvelle fois Hector, dont les paroles étaient couvertes par toute la cacophonie qui nous entourait.

Cette fois, je ne me fis pas prier et me dépêchai de courir vers la sortie de la ferme sans me retourner même lorsque les cris d'autres Anges me parvenaient. Et lorsque je fus dehors, l'un des Corbeaux de tout à l'heure se retourna et braqua son arme automatique sur moi. Je levai les mains en l'air, en signe d'abandon, mais ce connard esquissa un sourire et me dit :

Vete al infierno, pendejo**.

Il appuya sur la détente, en visant mon cœur et ce fut à ce moment-là, que Pablo apparut au niveau de mon blanc gauche, me fit un plaquage et que la balle atteignit mon épaule, alors que ma vie défilait devant mes yeux.

***

Couché sur mon lit, cela faisait quatre jours que je ne cessais de me repasser ce moment en boucle dans ma tête. Toute la soirée défilait devant mes yeux comme un film, comme si ça n'était jamais arrivé, même si la blessure en cours de cicatrisation au niveau de mon épaule gauche disait le contraire.

Si Pablo n'avait pas été là, j'aurais reçu la balle en plein cœur et... je ne serais plus là pour le raconter. Il m'avait sauvé la vie et je lui en serais redevable pour toujours. J'avais eu peur qu'il ne sache pas comment se débrouiller face au danger et qu'il nous expose Tony et moi... mais celui qui avait merdé, c'était moi et seulement moi. Heureusement qu'il ne m'avait pas écouté et qu'il n'avait pas pris la fuite comme on le lui avait conseillé si les choses se tordaient. S'il avait suivi nos consignes, je serais en cet instant à six pieds sous terre. Et j'en étais parfaitement conscient.

Il s'était par la suite occupé de ma blessure pendant tout le trajet jusqu'au motel et même après, jusqu'à ce qu'Elena arrive. Si je ne m'étais pas vidé de mon sang, c'était grâce à lui, ayant exercé la pression nécessaire sur la plaie. Il était resté calme, sans perdre son sang-froid et n'avait cessé de me dire qu'Elie viendrait et arrangerait tout ça. C'était la première fois que je l'entendais parler d'elle comme ça, ayant mis tous ses espoirs sur elle.

J'ignorais combien d'Anges s'en étaient tirés, mais les hauts gradés étaient – à ma connaissance – tous morts. Cela faisait quatre jours que je n'avais pas eu de nouvelles et que je n'étais pas sorti de ma chambre.

Après qu'Elie m'ait extrait la balle, je m'étais assoupi comme une masse dans cette chambre de motel miteuse. Le lendemain, j'étais rentré à la maison et depuis, je n'avais toujours pas contacté Elena pour lui donner de mes nouvelles. À chaque fois que je prenais mon portable et étais sur le point de l'appeler, je me dégonflais et le reposai. J'ignorais quoi lui dire ou même si je serais capable d'expliquer ce que j'avais vécu.

Je n'avais parlé à pratiquement personne depuis ce soir-là. Je m'étais enfermé dans ma chambre où je changeais mes bandages et désinfectais ma plaie moi-même.

Pour ce qui était de ma grand-mère, je lui avais dit qu'une bagarre avait éclaté entre notre bande et d'autres mecs et qu'en me défendant, on m'avait poignardé à l'épaule. J'avais été obligé de lui montrer ma blessure, et comme la balle n'était pas ressortie de l'autre côté, elle avait cru aisément à mon histoire, même si j'avais eu le droit à ses moralisations. Elle avait regardé la plaie avec attention tout en me demandant si on m'avait cousu à l'hôpital. Tony étant là avec moi, avait menti avec brio, mais cela n'expliquait pas l'absence de facture ou d'ordonnance. Mais pour une fois, Carmen avait laissé tomber et n'avait pas insisté, ce qui avait été un véritable soulagement, ne sachant vraiment pas comment est-ce que j'aurais fait pour lui expliquer tout ce foutoir qu'était ma vie depuis désormais trois ans.

Au moins, le seul côté positif – s'il y en avait un –, c'était qu'avec la mort d'Alvaro, j'étais libéré de ma dette. Je ne faisais plus partie du gang et je ne dealerais plus jamais de ma vie.

J'aurais sans doute dû être soulagé, mais au lieu de ça, je ressentais un poids de plomb au niveau de ma poitrine, m'empêchant de respirer à mon aise. À vrai dire, je ne savais vraiment pas comment réagir.

Santiago était mort. Sofia était morte... combien d'autres étaient tombés ?

Alvaro avait cherché son sort à cause de son avidité, mais les autres... les autres n'avaient rien demandé. Je l'avais mis en garde et ce connard avait décidé de faire des affaires avec les Corbeaux... je n'y comprenais vraiment plus rien à rien. Comment une telle idée avait-elle pu ne serait-ce que lui traverser l'esprit ? Ça n'avait aucun sens !

Même si les deux gangs ne se massacraient plus et qu'il y avait une sorte d'entente entre les chefs depuis environ deux ans, cela n'empêchait qu'ils étaient rivaux et que la reprise des hostilités était inévitable.

Désormais les Corbeaux se seraient sans aucun doute annexé le territoire des Anges, ainsi que les membres restants. J'en étais certain.

Mais... ce n'étaient plus mes affaires. Avec la mort d'Alvaro, tout prenait fin. C'était avec lui que j'avais conclu le deal trois ans plus tôt, par conséquent, je ne devais plus rien au gang. J'étais libre.

J'aurais dû sentir une sorte de soulagement de m'être enfin débarrassé de lui, mais... je sentais que les choses n'allaient pas être aussi simples au fond de moi, car jamais elles ne l'étaient. J'avais peut-être été naïf à plusieurs reprises, mais désormais, j'étais sur mes gardes, en m'attendant à absolument tout.

Soudain, quelqu'un frappa à la porte d'entrée et Tanis alla ouvrir. Quelques secondes plus tard, on toqua à la mienne avant de pousser le battant, cette dernière n'étant pas fermée, mais entrebâillée.

Couché sur mon lit, au-dessus de ma couette, je vis Pablo entrer et refermer derrière lui. Sans dire un mot, il alla prendre ma chaise de bureau pour la placer à côté de mon lit avant de s'y asseoir.

Il avait l'air de ne pas avoir dormi pendant des jours. Ses joues étaient creusées et des cernes arboraient sous ses yeux, en plus des traces d'un cocard. Quant à sa lèvre enflée de l'autre jour, elle semblait guérir plutôt bien.

Je me redressai et m'appuyai contre le mur, tout en serrant les dents au moment de bouger mon épaule. Elle me faisait encore très mal, mais la douleur n'était en rien comparable à ce que j'avais ressenti au moment de me faire tirer dessus ou encore au moment où Elena avait extrait la balle sans la moindre anesthésie locale. J'avais bien cru mourir, mais j'avais essayé de me contenir pour ne pas qu'elle arrête, ayant besoin qu'elle l'enlève. Plus d'une fois j'avais prié pour m'évanouir, mais à croire que mon corps et mon esprit étaient des plus résistants à la douleur.

— Tu ne vas rien dire ?

Ma voix était rouée après n'avoir parlé à personne pendant plusieurs jours.

— Comment tu vas ?

Il semblait très inquiet, même s'il essayait de le cacher.

— Toujours vivant.

— Tu as envie de parler de ce qui s'est passé ?

Un ange passa.

Non, je ne tenais pas à en parler, du moins pour l'instant. Pour le moment, je ne voulais pas y penser, n'ayant pas envie que toutes ces images se bousculent encore une fois dans mon esprit et de me voir encore une fois immergé dans ce cauchemar qui avait eu lieu quelque jours plus tôt.

Face à mon mutisme, Pablo changea de sujet et désigna mon épaule gauche du menton.

— Tu as très mal ?

— C'est supportable. Je n'ai pas eu de fièvre, ce qui veut dire qu'il n'y a pas d'infection, l'informai-je.

— Elena a vraiment fait du très bon boulot, commenta-t-il.

— Toi aussi, si tu n'avais pas stoppé mon hémorragie, elle n'aurait jamais pu extraire la balle et encore moins refermer la plaie.

Il avait réagi vraiment vite, en plus d'avoir évité que je me prenne une balle en pleine poitrine en mettant sa propre vie en danger pour sauver la mienne.

— Je te dois la vie.

Pablo se tortilla sur sa chaise, mal à l'aise.

— Tu ne me dois rien du tout, c'est plutôt l'inverse.

Je fronçai les sourcils, ne comprenant vraiment pas où il voulait en venir.

— Tony et toi aviez raison, ce genre de vie... c'est vraiment de la merde. Et même si je ne sais pas encore ce que je vais faire plus tard, maintenant je suis pleinement conscient que ce n'est pas ça que je veux.

Je lâchai un soupir de soulagement. Au moins, tout ce qui s'était passé aura servi pour lui remettre les idées en place. Faire partie d'un gang c'était dangereux, même s'il avait vraisemblablement cru le contraire. Ça ne se limitait pas à dealer, mais à être présent dans ce genre d'échanges et être prêt à toutes les éventualités. Et le pire, c'était de ne pas pouvoir refuser.

Et vendre son âme à un type aussi tordu que le Diable lui-même de son plein gré, c'était vraiment la plus grosse connerie que quelqu'un pouvait faire. Je n'essayais pas de me trouver des excuses, mais si j'avais intégré les Anges, c'était avant tout pour obtenir l'argent nécessaire pour pouvoir payer le traitement qui aurait pu sauver ma mère. Si elle n'était jamais tombée malade, jamais je n'aurais pensé à intégrer une organisation criminelle, n'étant pas doué pour recevoir et exécuter des ordres.

— C'est bien si tu as changé d'avis.

— Je suis vraiment désolé de m'être comporté comme un véritable connard ces derniers temps, continua-t-il, la tête baissée. Avec toi, avec Tony... avec tout le monde en fait. C'est juste que c'est...

Il se tut, mais je savais le mot qu'il allait prononcer : difficile. J'imaginais ce à quoi il faisait référence, même si je ne pouvais m'imaginer ce qu'il devait endurer entièrement, mais je me doutais que toute cette situation avec Drew le faisait souffrir... à sa manière.

— Tu as juste voulu m'aider l'autre jour et je me suis braqué.

Je ne lui en voulais pas, je savais ce que c'était que d'être confronté à des révélations et devoir les assumer, ce n'était pas simple de devoir y faire face, encore moins à la personne qui avait tout découvert. Lorsqu'on avait construit une muraille autour de soi, il était difficile de faire tomber les briques une à une, ça prenait du temps, même si cette personne était quelqu'un digne de confiance. Alors, au fond, je comprenais la réaction qu'il avait eue.

— Je n'ai pas voulu... m'en mêler, mais je n'arrivais pas à comprendre pourquoi tu étais avec Drew et Rebecca à la fois. Mais désormais, je vois parfaitement. Et si Drew est d'accord avec ça, alors ça ne me regarde pas.

Et c'était la vérité, si Andrew l'acceptait, je n'avais pas mon mot à dire. Tous deux étaient grands pour se débrouiller seuls, sans que quelqu'un vienne jouer les entremetteuses, surtout que je détestais ça. Mais bon, je devais bien avouer que je m'inquiétais, sachant d'avance que cette relation clandestine ne les mènerait nulle part et qu'ils finiraient par souffrir atrocement. Cependant, ce n'était pas à moi d'éviter ça, tout simplement parce que ce n'étaient pas mes affaires et que je n'aurais jamais dû m'en mêler depuis un début. Bien que j'aurais voulu que Pablo vienne m'en parler de lui-même en se sentant fière de sa relation et non honteux. Il ne le disait pas, mais on le comprenait aisément : il n'acceptait pas qui il était et ses raisons ne regardaient que lui. S'il voulait embrasser pleinement son homosexualité, je serais de son côté. S'il voulait la cacher, alors je l'accepterais aussi. C'était sa vie et non la mienne, par conséquent, je devais respecter ses choix, même si je n'étais pas forcément d'accord avec.

Vivre une vie dans la clandestinité, en ne s'acceptant pas pleinement aux yeux du monde, était un terrible fardeau. Mais assumer ses choix l'était tout autant, le modèle de Drew suffisait amplement à comprendre cela. Depuis aussi longtemps que je m'en souvienne, il n'avait jamais caché son orientation sexuelle, ce qui lui avait valu brimades et insultes tout au long de toutes ces années de la part de divers camarades, masculins comme féminins.

Qui voudrait se faire brimer ? Personne, pas même la plus courageuse. Puis surtout, nous étions tous différents, n'encaissant pas les sales coups de la même manière. Sous ses airs de gros dur, Pablo était vulnérable face à la découverte de son homosexualité, contrairement à Drew qui avait des années d'entrainement. Cela ne voulait pas dire que les moqueries ne l'atteignaient pas, simplement qu'il les encaissait d'une toute autre façon.

Mon cousin serra les mâchoires et s'appuya contre le dossier de la chaise, le tout en fermant les yeux et en se massant les tempes.

Ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour avoir cette conversation, il valait mieux la laisser pour plus tard.

— Nous en reparlerons une autre fois, si tu le veux, tentai-je de le rassurer. Tu pourras toujours compter sur moi, Pablo. Je suis conscient que ces derniers mois, je n'ai pas vraiment été là pour toi comme auparavant. Et j'en suis désolé.

Je m'en voulais de ne pas avoir remarqué ce qui se passait avec Drew bien avant.

— Ça va, ricana-t-il en essayant de détendre l'atmosphère. On ne va pas se mentir, Elena mérite ton attention bien plus que moi.

Contrairement à d'habitude, il n'y avait aucune ironie dans ses propos, il était vraiment sincère.

— Je sais que je me suis comporté comme un véritable salaud avec elle depuis le début. Et je m'en veux d'avoir tenté de semer davantage la zizanie dans votre couple, surtout que vous étiez déjà bien embrouillés. Jamais je n'aurais dû faire croire à Liz que tu étais à nouveau libre, mais je pensais vraiment qu'après ta rupture avec Elena, elle pourrait t'aider à passer à autre chose.

Je serrai les mâchoires, en me souvenant de cet épisode. On pouvait dire que Pablo avait bien merdé pour le coup, mais il s'en voulait et était en train de s'excuser, je n'avais pas besoin de plus. Toutefois...

— Je te rappelle que tu n'as pas cessé de dire qu'Elie et moi venions de mondes différents.

— Et je le pense toujours, admit-il. Mais cela ne veut pas dire que votre relation ne mènera nulle part. J'ai vu son regard samedi dernier, elle était morte de peur, mais elle l'a ravalée afin de te venir en aide. Elle tient à toi et toi à elle, je crois que c'est amplement suffisant.

J'esquissai un léger sourire en coin et hochai doucement la tête, comme pour lui faire comprendre qu'il était pardonné pour toutes les conneries qu'il avait faites à mon encontre ces derniers mois.

J'avais enfin l'impression de retrouver mon ami après une longue période d'absence, et c'était un véritable soulagement.

Nous faisions tous des erreurs dans la vie, mais l'essentiel, c'était de se remettre en question et d'essayer de les réparer, tout en travaillant sur soi-même afin de ne plus les commettre. 

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LEXIQUE 

Vete: Va-t'en. 

Vete al infierno, pendejo : Va en enfer, connard

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Voilà ! J'espère que ce chapitre vous a plu. On a enfin appris ce qui était arrivé dans cette grange et tout ce que Tyler a pu voir ou ressentir. 

On se retrouve pour la publication du chapitre 44 MERCREDI PROCHAIN À 17H, qui sera un point de vue d'Elena et où on aura quelques révélations par rapport à un autre personnage. À vous de deviner. 

Les publications continueront à être juste une fois par semaine jusqu'à NOUVEL ORDRE, n'ayant vraiment pas le temps d'écrire autant qu'avant dernièrement, mais je vous promets que dès que possible, cela reviendra comme avant.

Je vous souhaite une bonne fin de semaine. 

Tamar 😘

PS: la playlist sur youtube a été mise à jour 😉

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