Chapitre 29 Elena (Tome 2)

J'étais officiellement en week-end.

Après avoir fait le tour de tous les magasins du San Jacinto Mall à Baytown et n'avoir rien trouvé de bien convaincant, je me retrouvais dans la bijouterie de Mr Schreiber, comme je l'avais prédit la veille.

Même si c'était un petit magasin, il avait des choses plutôt mignonnes, de bonne qualité et à des prix raisonnables, puis surtout, si on voulait faire graver quelque chose sur le bijou, il le faisait instantanément, ne faisant attendre la personne qu'une trentaine de minutes.

L'orfèvre avait dans la soixantaine selon mes rapides calculs et était très ronchon, toujours en train de se plaindre de quelque chose. En général de ses voisins hispaniques.

Je n'étais venue dans la boutique que deux fois, trois désormais, et il sortait toujours la même rengaine.

— Le quartier n'est plus ce qu'il était.

Ou encore :

— J'ai tellement hâte que Trump construise ce fichu mur !

Cette dernière remarque il l'avait dit à peine quelques instants plus tôt et j'avais dû me faire violence pour ne pas l'envoyer paître quelque part. S'il y avait eu une autre bijouterie dans le coin, j'aurais évité la sienne comme la peste, mais là, je n'avais plus vraiment le choix. Il se faisait tard et demain je n'aurais pas le temps de trouver un cadeau pour Mayim.

Toute cette affaire d'anniversaire m'avait pris pas mal au dépourvu, étant donné qu'à peine quelques jours plus tôt j'ignorais qu'elle allait le fêter ou même que c'était le jour de sa naissance, sinon, je m'y serais prise plus à l'avance afin de lui acheter un cadeau. Mais là, le temps et les options étaient plutôt limitées.

Après être allée chercher mes frères à leur école, je les avais déposés à la maison pour ensuite partir à Baytown, n'étant même pas allée chercher Blue, ma mère la prenant lorsqu'elle rentrerait de l'hôpital.

Cela faisait désormais trente minutes que Mr Schreiber était en train de graver la gourmette que j'avais choisie pour mon amie avec l'inscription « L'amitié rapproche les cœurs sans les unir », pensant que ces quelques mots définissaient au mieux notre amitié. Elle avait été la première personne à qui je m'étais confiée, ouverte... même si nous n'étions pas toujours d'accord sur tout, notre amitié battait de l'aile, pareil pour celle avec Drew. Dernièrement, j'avais drôlement l'impression de m'être rapprochée de lui. Ces dernières semaines, nous avions beaucoup trainé ensemble et forcément, on tissait plus facilement de liens, surtout lorsqu'il ne m'enquiquinait pas. Puis le fait qu'il s'est confié à moi quant à sa relation avec ce mystérieux élève de onzième année jouait beaucoup sur le fait qu'on se soit rapprochés.

Assise en train d'attendre en boutique, je vis qu'il commença petit à petit à pleuvoir, mais à chaque fois de plus en plus fort. Les gens se dépêchaient dans la rue pour aller se réfugier au plus vite.

Mince, ma voiture était garée à une rue d'ici, j'allais prendre la flotte.

— Oh ! dit le bijoutier en sortant de son atelier, la gourmette en main tout en la rangeant méticuleusement dans sa petite boîte. On dirait bien que la cellule orageuse a débarqué avec quelques heures d'avance.

Cellule orageuse ? Une tempête était prévue ?

— Tu veux voir la gourmette, jeune fille ?

Je hochai la tête et me levai afin d'aller l'admirer.

J'en avais choisi une en or blanc et l'écriture en italique de l'inscription était vraiment élégante.

— Elle te plait ?

— C'est un travail délicat, merci.

— Mais merci à toi ! dit-il allégrement en remettant encore une fois le bracelet à l'intérieur de sa petite boîte et de la mettre dans un petit sac qu'il me tendit.

J'avais déjà payé avant de commander l'inscription et contrairement à ses autres clients, il ne me l'avait pas fait payer.

— Rentre vite chez-toi, petite. Il y a une tempête qui s'approche et elle semble être en avance.

— Je l'ignorais.

— Ils n'ont pas cessé de nous rabâcher avec des alertes à la télé et à la radio depuis mercredi.

Voilà pourquoi je l'ignorais, je ne regardais pas la télé et j'écoutais encore moins la radio. C'était étrange, maman ne m'avait rien dit ce matin, ce qui voulait dire qu'elle non plus ne devait pas être au courant.

Je regardai l'heure sur mon portable alors que l'homme continuait à parler. Il était 18h48, donc elle était sans doute déjà rentrée avec Blue.

— Les météorologues avaient calculé qu'elle serait là cette nuit et avaient conseillé de ne pas sortir au-delà de 20h par pure précaution. Mais il semblerait qu'ils se soient plantés.

Comme c'est bizarre, pensai-je ironiquement, vu qu'ils avaient plus tendance à se planter qu'autre chose.

Je pris le petit sac cadeau et le mis à l'intérieur de mon sac de cours afin de le protéger de la pluie.

Même si j'avais eu un parapluie, je n'aurais pas pu l'utiliser étant donné qu'il semblait y avoir pas mal de vent.

— Je vous laisse, dis-je amicalement en me retournant et en sortant par la porte de la boutique.

Le bruit de la pluie tombant sur la chaussée était assourdissant, c'était vraiment un cacophonie plutôt gênante. Ça me rappela irrévocablement mes semaines passées en Irlande, mais là-bas, le bruit était beaucoup plus apaisant, étant donné que mes oncles vivaient à la campagne, par conséquent pas de goudron, rien que de l'herbe et de la terre.

J'étais encore sous le portique de la boutique, pas assez décidée à m'élancer sous cette pluie torrentielle pour rejoindre ma voiture qui se trouvait à une rue de là. J'allais être trempée jusqu'aux os en à peine deux seconde, ce serait comme si on me balançait un saut d'eau en pleine figure.

Je soupirai, exaspérée et me mis à courir sous la pluie, en mettant mon sac sur ma tête afin de me mouiller le moins possible, en vain.

Faisant bouger mes jambes le plus vite possible, je croisai en pleine rue qui étaient dans la même situation que moi. Certains se dépêchaient de rentrer dans leurs voitures, d'autres dans leurs maisons... mais vu les cordes qu'il pleuvait, ce n'était pas prudent de conduire, ne pouvant à peine voir ce qui se trouvait sous notre nez.

J'arrivais enfin à ma Ford et entrai à l'intérieur pour ensuite fermer la portière rapidement derrière moi.

Soufflant un bon coup, je me rendis compte que j'étais trempée jusqu'aux os, mes vêtements collant ma peau. J'essuyai ma figure mouillée et commençai à greloter.

Peut-être bien qu'il cesserait de pleuvoir d'ici quelques instants, mais j'attendis encore et encore pendant au moins trente minutes et à chaque fois, il pleuvait encore plus.

Je tentai de me réchauffer en soufflant sur mes mains ou en frottant mes bras, mais rien n'y faisait. Si je restais ici, j'allais vraiment me retrouver coincée lorsque la tempête débuterait vraiment, tout ceci n'était que le début de ce qui allait suivre.

Ce fut alors qu'à travers le bruit assourdissant de la pluie, j'entendis – encore au loin – le tonnerre retentir. Ne voyant pas d'éclairs, cela voulait dire qu'il approchait mais qu'il serait sans aucun doute très prochainement au-dessus de nos têtes.

Deux options s'offraient à moi : tenter le tout pour le tout en prenant la voiture et en me risquant à avoir un accident pour rentrer chez-moi ou... aller chez Tyler, sa maison n'étant qu'à deux rues d'où je me trouvais.

Si je courais, alors je pourrais être chez-lui en moins de cinq minutes. J'allais débarquer à l'improviste, mais tant pis. Et s'il était toujours au travail, alors Tanis m'ouvrirait la porte, ou même Carmen. Il était 19h30, à ces heures, il y avait toujours quelqu'un à la maison.

Sans y réfléchir une seconde fois, j'attrapai mon sac, sortis, refermai la portière à clé avant de faire le tour de ma voiture et de me mettre à courir sur le trottoir, cette fois sans prendre la peine de me couvrir à l'aide de mon sac, car visiblement, ça ne servait à rien.

Mes dents claquaient et je ne sentais plus mon corps, tellement la pluie était froide. À chaque fois qu'elle tombait sur mon visage, j'avais la sensation qu'une aiguille d'acupuncture me piquait.

Je tournai au coin de la rue et continuai ma route vers la maison de Ty, que je discernai de l'autre côté de la route après quelques minutes de course. Je regardai qu'aucune voiture venait – même s'il n'y avait pas une seule âme dehors – et traversai la chaussée en priant de ne pas me faire renverser, car la visibilité due à ce déluge était vraiment des moindres.

J'enjambai le trottoir et me laissai tomber contre la porte de chez Tyler, tout en appuyant sur la sonnette et en cognant fort à la porte.

Quelques secondes plus tard, mon petit-ami vint m'ouvrir et je pus lire sur son visage une véritable surprise.

— Elie ?!

Il me reluqua de la tête aux pieds, les yeux écarquillés et bouche bée. J'étais consciente que je devais en cet instant ressembler à un chien mouillé ou alors il devait penser que je souffrais de la maladie de Parkinson tellement je tremblais.

— Bon sang ! Entre ! dit-il en me prenant par le bras pour me trainer à l'intérieur en voyant que je ne bougeais pas d'un pouce, pour ensuite fermer la porte sur mon passage.

À vrai dire, je n'y pouvais rien. C'était comme si le froid de la pluie m'avait paralysée et ces tremblements incessants ne m'aidaient en rien à l'heure de bouger.

Il voulut me serrer dans ses bras pour me réchauffer, mais je le repoussai.

— Je... je... je vais te mouiller.

Je grelotai tellement que je pouvais à peine parler ou même bouger, alors que j'enlevais mes chaussures à l'aide de mes pieds. Mes pompes avaient vraiment pris l'eau et je ne voulais pas en mettre partout.

Mais Tyler n'eut que faire de mon avertissement, posant ses mains sur le haut de mes bras et les frottant, essayant de me faire entrer en chaleur un minimum.

Il fronçait les sourcils, l'air inquiet et moi, j'essayais de sourire afin de le tranquilliser, mais j'avais vraiment l'impression que des lames me traversaient tout le corps. Saleté de pluie !

— Tu dois aller prendre une douche chaude, décida-t-il en attrapant mon sac et en le posant sur la table à manger qui se trouvait tout juste à côté de l'entrée.

Et avant que je ne puisse réagir, il me souleva dans ses bras, me serrant contre lui, et se dirigea vers la salle de bain, alors que je laissais un trainée derrière nous, mes vêtements dégoulinant d'eau. Son corps dégageait une telle chaleur que j'avais la sensation de me retrouver contre un radiateur.

Il poussa la porte de la salle de bain, entra et me déposa sur le tapis de douche, avant d'ouvrir ma veste et de me la retirer, pour ensuite prendre l'ourlet de mon t-shirt et le passer par-dessus ma tête. Mince, j'étais en train de me laisser déshabiller sans aucune vergogne.

Tyler défit le bouton de mon pantalon et descendit ensuite la fermeture, avant de le faire glisser tout le long de mes jambes et de l'enlever, en même temps qu'il ôtait mes chaussettes.

Il me regarda à peine, se contentant de baisser le regard et d'ouvrir le robinet de la douche afin de faire couleur l'eau chaude.

J'étais en sous-vêtements, pourtant il avait l'air gêné, alors qu'il m'avait déjà vue complètement nue, mais j'appréciais qu'il ne s'attarde pas sur mon corps, cela démontrait parfaitement qu'il avait le sens des priorités.

Il sortit deux serviettes du placard de la salle de bain qu'il déposa sur le porte serviettes à côté de la douche et ramassa tous mes vêtements qui se trouvaient éparpillés par terre.

— Tu e...es sûr qu..que je dér..range pas ?

Saleté de grelotement ! J'avais l'impression d'être une demeurée en parlant !

— Mais oui, ne t'en fait pas. Ma grand-mère est à Austin pour tout le week-end et ma sœur est chez une amie jusqu'à dimanche. Tout roule !

Mon cœur rata un battement. Mince... l'absence de Carmen et Tanis ne rentrait pas du tout dans mes plans ! Mais je n'avais pas de quoi paniquer, tout se passerait bien, j'en étais certaine.

— Je t'apporterai des vêtements secs lorsque tu auras fini de prendre ta douche. Je vais aller essorer ceux-ci et les faire sécher. Tu peux utiliser les savons et les shampoings, celui au bouchon rose est à Tanis, il est à la fraise je crois ou aux roses, je ne sais plus, m'informa-t-il en se grattant l'arrière de la tête, discernant un air gêné dans le ton de sa voix.

Je ne voyais pas son visage étant donné qu'il faisait tout pour le maintenir baissé, ce qui me fit esquisser un sourire.

— Ma...ma... mère, grelotai-je en me souvenant de ce point essentiel.

Je devais l'appeler, sinon elle allait s'inquiéter en ne me voyant pas rentrer, en plus avec cette averse, elle penserait sans doute qu'il m'était arrivée quelque chose et je ne voulais surtout pas qu'elle panique.

— Je vais l'appeler, d'accord ? Va vite sous l'eau.

Puis il sortit, en refermant la porte derrière lui.

J'enlevai mon soutien-gorge et ma culotte, que je déposai à l'intérieur du lavabo afin qu'ils ne trainent pas par terre et m'engouffrait sous le jet d'eau chaude.

Au premier coup, le contraste de température me fit assez mal. Les extrémités de mon corps commencèrent à me piquer, me faisant même assez mal, comme si mon sang commençait à bouillir. Mais après deux minutes sous le jet, je sentis enfin mes muscles se relâcher et mon corps se réchauffer petit à petit.

Désormais, ce n'était plus douloureux mais agréable. Mes doigts n'étaient plus engourdis à cause du froid et j'arrivais enfin à les sentir lorsque je les bougeais. J'attrapai le shampoing que Tyler m'avait indiqué et en versai un peu dans ma main, avant de le sentir. Ce n'était ni aux fraises, ni aux roses, mais à la grenade. L'odeur me rappela celles des sucettes, j'allais sentir la sucrerie.

Je frottai mes cheveux, avant de les rincer et de passer au savon, qui sentait légèrement la menthe. Cette odeur m'était étrangement familière : c'était celle de Ty, que je trouvais toujours aussi fraiche et alléchante.

Après avoir effacé toute trace de savon de mon corps, je fermai le robinet et me dépêchai de me sécher à l'aide de la serviette qui reposait tout juste à côté pour ensuite m'entourer avec. J'en fis de même avec mes cheveux en les frottant frénétiquement afin qu'ils soient humides et non trempés, c'était toujours plus simple pour les sécher ensuite à l'aide du sèche-cheveux.

Soudain, on cogna doucement à la porte, deux petits coups.

— Tu as fini ? demanda doucement Ty.

Je m'approchai du battant, tout en vérifiant que ma serviette était bien mise, et l'ouvrit.

Les yeux de Tyler restèrent posés sur moi pendant quelques instants, alors qu'il semblait avoir du mal à ne serait-ce que parler, toutefois, il se reprit assez rapidement et me tendit les vêtements qu'il avait dans les mains.

— C'est mes vêtements, précisa-t-il. Ils vont être très grands.

Je ne pus m'empêcher de sourire en les prenant, tout en effleurant ses mains des miennes au passage.

— Merci.

— Ça... ça à l'air d'aller mieux, tu ne trembles plus comme une feuille, constata-t-il, l'air soulagé.

En effet, j'allais beaucoup mieux, rien à voir avec quelques minutes plus tôt où je ne cessais de claquer des dents. Avec un peu de chance, je ne tomberais pas malade, étant la dernière chose que je voulais.

— Oui, ça va beaucoup mieux. Merci, Ty.

Il avait réagi assez vite, étant donné que j'aurais pu rester avec mes vêtements mouillés encore longtemps. L'idée de la douche chaude avait été vraiment bonne.

— Ce n'est rien, voyons. En fait, j'ai eu Kate au téléphone et elle est vraiment soulagée que tu sois ici, elle commençait à s'inquiéter.

Bien entendu, en me sachant avec Tyler, ma mère ne s'inquiétait pas du tout. Soit elle avait une confiance aveugle en mon copain et moi quant à notre abstinence, soit elle pensait que nous avions déjà couché ensemble. Et rien qu'à cette pensée, je me mis à rougir atrocement, n'étant définitivement ni le moment ni la journée pour penser à ce genre de choses.

— Elle voulait te parler, mais je lui ai dit que tu étais en train de te réchauffer sous la douche. Du coup, elle te souhaite une bonne nuit et elle espère que demain tu pourras rentrer.

— Je suis vraiment désolée de m'imposer, tu avais peut-être prévu quelque chose...

Je détestais arriver comme ça à l'improviste chez quelqu'un, petit copain ou pas. Mais là, je n'avais pas vraiment eu le choix. Surtout que j'étais consciente que je n'allais pas pouvoir repartir avant demain matin, ce qui signifiait que j'allais devoir passer la nuit ici et je savais l'épreuve que cela représentait pour Tyler. Je ne tenais pas à le pousser à bout, ce n'était pas du tout mon but. À vrai dire, ce serait aussi une épreuve pour moi-même.

— Dis pas n'importe quoi, avec ce temps de merde ? ricana-t-il en me regardant droit dans les yeux et en m'offrant un de ses sourires en coin que j'aimais tant. Mon programme c'était de manger un morceau et prier pour ne pas avoir à débrancher la télé à cause de l'orage. Ce qui soyons honnêtes, risque d'arriver.

Oui, puis surtout en priant pour qu'il n'y ait pas une panne électrique, avec les tempêtes on ne savait jamais.

— Allez, va t'habiller avant que tu n'attrapes froid. Le sèche-cheveux est dans l'armoire.

Je lui souris et refermai la porte, pour ensuite déposer les vêtements sur une étagère, aller vers l'armoire et attraper le sèche-cheveux.

Toujours entourée dans ma serviette, j'allumai l'appareil et un air chaud vint caresser ma peau ainsi que mes cheveux. Je les peignais à l'aide de mes doigts, ces derniers étaient assez fins, j'avais de la chance d'avoir une tignasse qui ne soit pas rebelle, comme tant d'autres filles. Ainsi, en moins de deux, ils furent secs.

Je pris le sweat-shirt que Tyler m'avait prêté et le regardai avec amusement : il était au moins cinq tailles plus grand que moi. Tout de même, je l'enfilai.

Puis en guise de sous-vêtements, il s'agissait de l'un de ses boxers, que je regardais avec attention pendant quelques instants avant de le mettre. La sensation n'était pas désagréable, c'était très différent des culottes auxquelles j'étais habituée, ayant l'impression d'être plus libre dans mes mouvements.

J'enfilai ensuite le pantalon de jogging – que je dus serrer à ma taille grâce au cordon qui servait de ceinture – ainsi que les chaussettes et lorsque je me regardai enfin dans le miroir, je ne pus m'empêcher d'éclater de rire : je ressemblais à un hobbit !

Une fille d'un mètre soixante-cinq dans les fringues d'un géant d'un mètre quatre-vingt-treize... il y avait de quoi rire franchement. Les manches du sweat faisaient au moins trente centimètres de plus que mes bras, tout comme les jambes du pantalon. J'avais l'impression de flotter à l'intérieur, ce n'était plus moi qui portais les vêtements, mais eux qui me portaient moi.

Toujours aussi amusée, j'attrapai mes sous-vêtements qui étaient restés à l'intérieur du lavabo et sortis de la salle de bain, mentalement prête à me faire charrier. Connaissant Tyler, il n'y avait pas d'autre option possible. Dès qu'il me verrait, il allait se bidonner comme une baleine.

Une fois en-dehors de la salle de bain, je le vis assis sur le canapé, me tournant le dos, l'air enfoui dans ses pensées.

La pluie battait toujours aussi fort dehors, l'entendant parfaitement à travers les cloisons et tapant sur le toit de la maison. Même à l'intérieur, le bruit était assourdissant, à croire que c'était de la grêle au lieu de la pluie.

Sentant ma présence, Tyler se tourna vers moi et la première chose qu'il fit, ce fut d'éclater de rire.

— On dirait un gnome !

J'essayai de prendre une moue blasée, même si au fond, je pensais comme lui. J'avais l'air de rien dans ces vêtements énormes !

— Ha ha ha ! Très drôle, Mendoza. T'as bouffé un clown ?

Mais ma réplique ne le fit rire que de plus belle, alors que je soupirai en levant les yeux au ciel.

Je vis mes vêtements suspendus à un étendage qui se trouvait entre la cuisine et le salon et allai y accrocher mes sous-vêtements.

Je m'attardai sur le lieu. J'étais venue pas mal de fois chez Tyler, mais la plupart du temps, nous ne dépassions pas la salle à manger, qui se trouvait en pièce commune avec le salon et la cuisine. Je n'étais jamais entrée dans sa chambre par exemple, contrairement à lui qui était venu désormais d'innombrables fois dans la mienne.

La maison était petite pour trois personnes, on se sentait à l'étroit, pourtant... il y avait une certaine chaleur en elle, l'ayant déjà remarqué lors de mes premières visites.

Soudain, deux bras puissants vinrent entourer mon torse, tandis que des lèvres d'une douceur inouïe vinrent se poser délicatement sur mon cou, me faisant retenir ma respiration.

— Tu es mon petit gnome à moi, murmura-t-il à mon oreille en me faisant sourire comme une vraie débile.

Puis il me taquina davantage en me mordillant l'hélix, ce qui eut pour effet de me faire pousser un petit cri amusé alors que je me séparais de lui, mon corps tout entier recevant une décharge électrique, faisant les poils de ma nuque se hérisser.

Voyant ma réaction, il ricana derechef pour ensuite dire :

— T'en fais pas, je ne te sauterai pas dessus. Parole de scout ! promit-il en levant la main droite.

— T'as déjà été scout toi ?

J'avais vraiment beaucoup de mal à le croire.

Tyler prit un air pensif, tandis qu'un petit sourire plein de malice vint se dessiner sur le coin de ses lèvres.

— Parole de dealer alors ?

Sa nouvelle proposition aurait sans aucun doute dû me fâcher ou me faire me renfrogner, mais au lieu de quoi, je me mis à rire à gorge déployée.

— Seigneur que t'es bête !

— Mais au moins je te fais rire, répliqua-t-il en me faisant un clin d'œil pour ensuite m'embrasser furtivement sur la joue avant de se diriger vers la cuisine, alors que le tonnerre était de plus en plus proche. 

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Voilà voilà ! J'espère que ce chapitre vous a plu ! 

Désolé pour le retard, mais j'avais beaucoup de choses à faire ce weekend et je voulais avancer dans l'écriture aussi avant de publier le chapitre. 

On se retrouve MERCREDI 17h pour la publication du chapitre 30, qui sera publié en deux parties (ce sera comme s'il y avait deux chapitres). Ce sera un point de vue de Tyler cette fois. 

Je vous souhaite à tous une bonne fin de weekend et une bonne semaine ! 

Tamar 😘

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