Tu la sens, cette chaleur ? Tu arrives à la sentir à travers la vitre ?
La chaleur de la canicule qui se prélasse au dehors, qui dessèche et délaisse.
Desséchée, oui, voilà le mot qui représente ces prairies, buvant des litres !
On ne reconnait les blés des champs abandonnés, impossible, on s'y laisse.
Tu arrives à la sentir, cette sécheresse, cette canicule, à travers cette vitre ?

Le Seigneur joue, c'est certain. Il s'amuse, il brûle, il calcine...
Il aime être seul aujourd'hui, ses sujets ne le cachent pas, les nuages s'enfuient dans l'horizon.
L'herbe si verte autrefois, est jaune aujourd'hui, c'est de sa main qu'il signe.
Le Soleil enjoué, prenez garde, son bonheur est fatal. Faites-y attention.
On ne peut le nier, qu'importe son humeur, le Soleil est dans nos hymnes.

Ses rayons caressant mon visage, mais voilà que ma peau est rouge.
Est-ce en sa faveur que je rougis ainsi, ou l'aura de sa puissance me marque ?
Il s'impatiente, ne cesse de regarder, c'est vrai qu'il bouge,
Mais dans sa course effrénée, il tire sur son arc,
Sans réellement viser, les forêts s'enflamment et se teintent de rouge.

Flèches de lumière sur cette terre si noire, ultime espoir ?
Il s'arcboute et notre créateur, deviendrait-il notre destructeur ?
Mais pas aujourd'hui, ni demain, le monde deviendra noir.
Prenez garde, simples mortels, le Seigneur profite de ses heures,
Le Soleil est enjoué, sa joie peut mener au purgatoire.