ils le sont

ils le furent tous.

Le temps, la société, les autres furent mes bourreaux.
Ces corbeaux, de leur bec pointu, caressent ma chair
La griffent et la lacèrent, en, délicatement, posant ces lambeaux à terre.
Et, envoyés par toute chose respirant, prennent le vivant et le jettent dans l'eau.

Cadavre haletant, noyé dans un marais salé par les ascendants étoilés.
Corps encore vivant mais sans âme, percevant la lueur de l'Helheim
Et s'écrasant contre les vagues, devenant des rochers, devenant un canyon escarpé
L'enfer lui sourit, mais lui en rit; il ne voit que l'éclat de la lame

Tirée de son fourreau, mais inexistante, comme le sens de son existence à présent :
S'agrippant à un passé trop lisse, les vagues le ramène à sa vile et vide vallée,
Parce que la chute, vécue auparavant, ne peut recommencer
De nouveau, ou à l'infini, le temps est l'exécuteur depuis toujours triomphant.

Ah, tu m'as tué. Mais je te le dis maintenant : nenni ne me nie

Avance et chute, pauvre âme infortunée, délaissée par les dieux eux-mêmes
Puisque les monstres te tendent leurs piteux membres
Et t'accueillir, ils n'y croient pas ; chaque soupir de commis te piège dans l'ambre
Car, comme tous, tu es le seul à voir cet enfer, ces limbes, cette frontière, ce thème.

Oublie, cela est ton droit. Aime, cela est ton droit. Sois sauvé, voici ton devoir.
Mais abstine toi et oublie : voilà ta néantise, ton entité bénéfique
Espère de nouveau et détruit, détruit, détruit, détruit ton salut magique, féerique, mythique.
Et voilà que maintenant, à l'apocalypse de ta vie, tu le dis enfin, tu le susurres à ton être. Au revoir.

Au revoir les monstres. Je m'en vais rencontrer le mien.

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