Chapitre 15

Mike ouvrit timidement les yeux. Il était étendu par terre, le dos trempé. Rapidement, il se releva pour constater que le sol était fait d'une fine couche d'eau. Ce qu'il vit ensuite le laissa bouche-bée. Tout autour de lui, une étendue vide. Rien d'autre que le silence et une nuit remplie d'étoiles qui se reflétaient sur le sol en miroir d'eau. A côté de lui, Néférou était debout et regardait l'immensité. N'osant pas troubler sa contemplation silencieuse, il attendit qu'elle s'adresse à lui, ce qu'elle fit quelque seconde après :

- Cet endroit est si paisible... C'est difficile de croire qu'il va être le théâtre de notre première épreuve.

Elle se tourna vers lui tout en s'exclamant :

- Il va falloir que tu te change Mike, tu es trempé !

Elle pointa son torse du bout de son sceptre. La longue tunique de notable égyptien disparu en poussières lumineuses qui s'envolèrent dans l'infini. A la place, il retrouva son jean bleu, son t-shirt blanc et ses baskets.

- C'est mieux comme ça. Dit-elle, satisfaite. Tu seras plus à l'aise si jamais nous devons nous battre.

La belle déesse fit également apparaître un poignard au manche d'or et de pierreries à la ceinture de son allié.

- Voilà de quoi te défendre en cas d'attaque. Bien qu'il y ai ma magie...

Suivi de son antique compagne, le jeune homme voulut se mettre à marcher.

Mais où aller ? Comme si la belle Néférou avait lu dans ses pensées, elle répondit à sa question.

- Il faut aller là où ton cœur te dit d'aller.

- Mon cœur ?

- La voix de ton cœur. Celle qui te murmure des conseils, qui t'aide et t'accompagne, te rassure, la seule voix en laquelle tu peux avoir confiance. Celle qui, au plus profond de ton être, vibre à chaque instant.

- Et comment est-ce que je peux l'entendre ?

- Il te suffit de l'écouter.

« Décidément, je crois que les dieux n'arrêteront jamais de parler en énigme. »

- Ceux qui ne l'écoutent pas ne connaîtrons jamais la paix intérieure et ne se sentirons jamais vivant. C'est tout ce que je peux te dire. Maintenant, ferme les yeux et écoute.

- Est-il possible que cette voix se trompe ?

- Jamais. Où alors, c'est que tu ne l'as pas bien écouté.

- Les criminels, l'ont-ils écouté ?

- Leur cœur étaient malade. *

L'antique déesse le laissa faire avant de fermer également les yeux.

Lorsqu'elle les rouvrit quelque secondes après, elle se rendit compte qu'ils pointaient tout deux la même direction : Le Nord.

- Allons-y, Mike.

Pendant d'interminables minutes, ils ne cessèrent de scruter les alentours.

Tout à coup, il y eu un tremblement dans le sol. Devant eux apparurent deux portes en bois menant à deux salles.

- La première épreuve. Murmura Mike. J'ai l'impression que nous allons devoir aller chacun de notre côté.

- Sois prudent. On ne sait pas ce qui se cache dans ces pièces.

- Je ferais attention.

Ils eurent un sourire encourageant l'un pour l'autre avant de s'engouffrer dans leur salle respective.

Quand il entra, la jeune homme sentit son cœur battre plus fort. L'anxiété lui tordait le ventre. Qu'est-ce qui allait se passer ?

La porte disparu derrière lui. Il ne pouvait pas s'enfuir. Il observa la salle.

Elle était vide, circulaire, et ses murs étaient nus.

Soudain, il y eu un craquement.

Et là, il la vit.

Néférou était arrivée dans la salle. Les murs étaient couverts de hiéroglyphes et de colonnes. En son centre, il y avait un bureau. Assis à ce bureau, un homme aux cheveux roux.

Il leva la tête et sembla la reconnaître.

Soudainement, la déesse sentit de l'eau sur ses joues. Elle réalisa qu'elle pleurait.

Entre deux sanglots, elle arriva à appeler :

- Malik ? Est-ce que c'est bien toi ? Malik ! Viens vers moi, je t'en supplie !

L'homme la regarda, comme impuissant. Il ne bougea pas.

Elle voulu avancer mais ses jambes ne la suivait pas.

- Pourquoi es-tu parti ?

- Tu le sais, Néférou.

- Pourquoi n'as-tu pas voulu vivre dans mon monde ?

- Je t'ai expliqué, au moment de mon départ.

- Ce n'est pas ça, Malik. Je ne te crois pas. Cette histoire de procès, ce n'était qu'un mensonge pour me protéger. Mais je suis bien plus forte que ce que tu ne crois.

Malik hésita un instant puis soupira.

- Tu n'étais pas pour moi, Néférou. Tout simplement.

La belle déesse reçut un coup de poignard dans le cœur.

- Nous n'étions pas fait l'un pour l'autre.

- Viens près de moi, peut être retrouveras tu la raison.

- Je vais très bien. Notre relation n'aurais abouti à rien, tu le sais.

- Cesse de me mentir !

L'antique déesse se sentait rongée par la douleur.

- Malik, je t'aime éperdument tu le sais. Tu ne peux pas me faire ça. Explique-moi, donne moi des raisons à ton geste ! Je suis prête à t'écouter.

- J'étais promis à la princesse de mon monde astral. C'était pour ma famille, nous avions besoin d'argent.

Second coup de poignard dans le cœur pour la belle Néférou.

- Je. Je vois. Nous, nous faisons du troc de marchandises et n'utilisons pas cette chose que tu appelle argent... Donc tout ça c'est pour les pièces d'or ?! Malik!Ou est passée ta raison ?! Ou est passé ton intelligence ?! Ton amour pour moi ?!

- Mais...

- Tais-toi ! Je ne veux plus t'entendre !

- Néférou... Écoute moi !

* Chez les anciens égyptiens, on pensait que le cœur était le siège de la pensée, de la réflexion et des sentiments. Le cerveau n'était pas considéré comme très important et était d'ailleurs enlevé lors du processus de momification alors que le cœur restait dans le corps du défunt. Ici, l'expression utilisé « Leur cœur était malade. » serait à remplacer de nos jours par « Leur cerveau était malade. » ce qui est déjà plus simple à comprendre.

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