Deux jeunes femmes faisaient des acrobaties autours d'eux, d'autres chantaient et jouaient de la flûte, de la harpe et du tambourin. On discutait joyeusement autour d'un verre de bière, de vin ou de jus de caroube. Des mets délicieusement cuisinés à base de viande, de légumes et de fruits ravissaient les papilles. Ça et là, des couples se tenaient la main et savouraient leur éternel bonheur.

- D'où vient toute cette nourriture ? Demanda le jeune homme à la déesse tout en croquant dans une datte bien charnue.

- Si nous avions été sur Terre dans l'Antiquité, ce serait pharaon qui offrirait tout en cas de jour de fête. Ici, une part des défunts sont  accompagnés d'oushebtis, des doubles, ce sont ces figurines qui s'animent et travaillent à leur place dans les champs ou autres activités. Sinon, les habitants travaillent aux champs, mais sans ressentir l'effort ni la fatigue. Et puis Osiris, le roi de ce monde, offre parfois de quoi nourrir son peuple.

Soudain, un parfum doux chatouilla les narines du jeune Mike. Une jeune femme se tenait derrière lui, vêtue d'une robe blanche vaporeuse qui descendait jusqu'aux chevilles et de bijoux dorés qui faisaient contraste avec sa peau brune.

- Je crois que cette jeune femme veut faire connaissance... Lui murmura la déesse.

Mike se leva, un peu gêné.

- Mon nom est Iset. Quelle est le tien, compagnon de la déesse ?

- Euh...je...Mike.

- D'où viens-tu ?

La déesse vint à son secours.

- Il est de passage, dame Iset.

- Je vois. Quoi qu'il en soit, tu es toujours le bienvenu ici. Dit-elle avec un beau sourire.

- Je te remercie.

- Avez-vous un endroit où dormir cette nuit ? Demanda-t-elle à la déesse et au jeune homme.

- Non.

- Je ne peux vous vous refuser l'hospitalité, venez donc dans ma demeure après le banquet.

La fête dura jusqu'au bout de la nuit. Ce n'est que vers quatre heures du matin que tout le monde partit se coucher.

Mike, ayant consommé un tout petit peu trop d'alcool de dattes, ne marchait plus très droit. La déesse et la dame Iset le transportèrent jusqu'à un lit où il s'endormit immédiatement.

Alors que la déesse sortait de la chambre, elle fut interpellée par son hôte.

- Pourquoi est-il ici déesse ? Quel est son rôle ?

- Je te l'ai déjà dis.

- La règle de Maât ne préconise pas le mensonge.

La déesse s'arrêta.

- Tu es habile, humaine. Installons-nous à un endroit où nous ne pourrons être entendues.

- Suivez-moi, déesse.

Elles arrivèrent dans une grande pièce aux murs décorés. La dame Iset offrit un siège à la belle Néférou.

- Fais-moi le serment de ne jamais répéter ce que je vais te confier. Déclara-t-elle tout en lui tendant la main.

- J'en fais le serment ô Néférou.

Une lumière entoura les mains des deux femmes.

- Si jamais tu trahissais ce secret, tu disparaîtras aussitôt pour le monde du chaos.

- Je le sais déesse. Je ne vous trahirais pas.

- Bien.

La lumière s'affaiblit jusqu'à disparaître.

- La plume de Maât à été volée. Pour le moment, nous parvenons à maintenir l'équilibre de ce monde mais notre avenir est incertain. Je suis descendue sur Terre pour espérer y trouver le traître qui l'a volé, mais sans aucun résultat. Cet humain m'a aidé dans son monde et il a voulu faire de même dans le notre.

- Quel courage et quelle dévotion ! J'espère qu'il aura sa place ici un jour.

- Si nous réussissons, oui.

- Comment puis-je vous aider ? Maintenant que je sais, je ne peux me résoudre à rester ici et m'amuser sans cesse.

L'antique déesse eu un faible sourire.

- L'assemblée des dieux se déroulera à la première heure du jour. Si tout à bien fonctionné, nous verrons où se trouve ce félon. Et nous pourrons le retrouver et reprendre la plume.

- Que me conseillez-vous déesse ?

- Reste ici, en sécurité.

- Revenez donc après l'assemblée. Je veux vous aider. C'est aussi mon monde et celui de tous mes semblables !

- Nous ignorons pour l'instant ce à quoi nous allons être confrontés. Une fois que l'assemblée des dieux sera terminée, nous aviserons. Nous repasserons à la troisième heure du jour aux portes de Thèbes. Là, nous t'exposerons la situation et tu verras si tu te sens apte à nous aider. Pas avant.

- Bien, déesse.

- Maintenant, allons nous coucher.