Aku Cinta Kamu
Magnus soufflait enfin. Son aîné était de retour, sain et sauf. Un immense sourire malgré la fatigue lisible sur ses traits s'étirait sur ses lèvres. Max et Liam ne le quittait pas d'une semelle ce qui le fit doucement sourire.
Après de nombreuses embrassades, larmes et étreintes, l'aîné des Lightwood Bane se lança dans sa rencontre avec Alec et l'Ange Raziel. Magnus écoute attentivement le récit du jeune Chasseur et fronce les sourcils en voyant le comportement de Cat'. Cette dernière semble mal à l'aise, elle laisse l'une de ses jambes tressauter nerveusement, fuit les regards des autres puis d'un seul coup, se lève et dit devoir rentrer. Elle n'attend pas pour s'éloigner sans dire au revoir et ouvrir un portail pour y disparaître l'instant suivant.
Le Sorcier se tourne vers son fils cadet et l'interroge, espérant qu'il ait fait attention à la Sorcière.
- Max. Qu'as-tu ressenti envers Catarina ?
Le jeune homme se tourne vers son père et le regarde avec incompréhension.
- Comment ça ? Il y a un soucis avec maraine ?
- Je ne sais pas. Tu n'as rien ressenti de particulier ?
Il sembla réfléchir un instant, sans doute à repenser aux ressentis des dernières minutes qui viennent de passer puis fronça les sourcils.
- Je... Il y avait de la nervosité quand elle était là, ainsi que... du mécontentement ? Je n'ai pas fait attention car j'avais l'esprit occupé par Raf.
Il prit un instant pour réfléchir plus intensément et ses yeux brillèrent d'une lueur de compréhension.
- Quand Raf a parlé de Dad, des sentiments de stupeur et de joie étaient les principaux palpables mais maintenant que j'y repense, il y avait aussi la contrarié mêlée à la peur.
Magnus écouta son jeune fils tout en cherchant le lien entre elle et Alexander. Pourquoi n'avait-elle pas l'air surprise ou heureuse de savoir qu'Alec avait enfin réussi à établir un lien avec son aîné. Il se leva et partit se servir un verre d'alcool. Un gin cette fois. L'odeur agrumé emplit ses narines lorsqu'il porta le verre à ses lèvres. Il tenta de faire marcher ses neurones car il sentait qu'il n'était pas loin de trouver ce lien. Car il était persuadé qu'il y en avait un. Il le ressentait jusqu'au fond de ses tripes.
- Rag'. As-tu vu Cat' ces dernières années en dehors de chez moi ou de l'hôpital ?
Le vieux Sorcier fronça les sourcils tout en réfléchissant. Il secoua négativement de la tête. Magnus reprit ses réflexions. Donc personne de ses proches ne l'avait vu en dehors de ces deux dernières années et encore, à chaque fois elle venait uniquement sur sa demande expresse. Il laissa un de ses doigts taper nerveusement sur son verre alors que son regard portait sur la ville par sa baie vitrée. Pourquoi donc la Sorcière semblait s'être isolée. Il se refit mentalement ces seize dernières années avec douleur pour se souvenir des instants avec elle.
À la mort d'Alec, elle avait été présente de loin à la crémation, elle avait tenté de l'approcher dans les premiers jours mais il l'avait rabroué sévèrement ayant le cœur en lambeaux puis elle lui avait envoyé un message. Un message qu'il avait compris malgré sa peine. Elle souhaitait lui laisser du temps pour qu'il fasse son deuil et lui avait demandé de ne plus le contacter.
Une nouvelle gorgée d'alcool s'infiltra entre ses lèvres alors que certains points de liaison commencèrent à se faire. Lors de la mort d'Etta, il avait été pris d'une infinie tristesse mais jamais Catarina ne lui avait demandé de ne plus la contacter. Au contraire, elle s'était faite omniprésente voir même carrément envahissante.
Soudain une idée lui vint. Son cœur prit un rythme endiablé et ses mains se mirent à trembler avec frénésie.
- Par Lilith et les Anges souffla-t-il.
- Ayah ? Demanda incertain Rafaël.
- Ce serait possible dit-il d'une voix vibrante d'espoir fou et son regard se tourna vers Ragnor. Je... Je crois savoir où est Alexander...
- Hein ?! Dirent en chœur les personnes présentes dans le salon.
Les deux frères restèrent figés. Magnus savait où se trouvait leur Dad ? Leur cœur se mit à battre frénétiquement. Ils regardèrent avec impatience leur Ayah.
- Que... Tu n'es pas sérieux Magnus.
- On ne peut plus. Réfléchi Fell. On ne voit plus Cat', elle s'est totalement coupée de nous pendant près de quatorze ans alors qu'elle a toujours était présente lorsque j'allais mal. Et puis. C'est Jem qui a eu Alexander dans les bras. Il a voulu sans aucun doute le confier à quelqu'un de confiance et qui saura s'en occuper correctement. Qui de mieux que Cat' ? Pas besoin de médecin s'il tombe malade, elle est Sorcière et infirmières. Elle est patiente, elle nous connaît tous et surtout le connait donc ne s'attachera pas comme si c'était son enfant.
Magnus était entre excitation d'avoir trouvé Alec et une pointe de trahison de savoir qu'il était auprès de sa plus chère et vieille amie et qu'elle ne lui ai jamais dit.
- Ton raisonnement est pas mal Bane.
- Lightwood Bane corrigea-t-il par réflexe.
Ragnor sourit à la correction apporté par son ami.
Devant la porte de son amie, Magnus se sentait fébrile. Il était venu seul et ses fils, bien que trépignant sur place avaient compris le besoin de leur père. Il sonna et attendit que la porte s'ouvre sur une Catarina qui écarquilla les yeux.
- Ma-Magnus ?
- Catarina. Sa voix était neutre. Je pense que tu as quelque chose à me dire.
Il vit la Sorcière déglutir difficilement ce qui lui confirma un peu plus ses déductions.
- Comment ça ?
- Tu veux vraiment faire celle qui ne sait pas. Celle qui est censée être mon amie ?
Catarina sentait la panique venir comme seize ans plus tôt. Elle ne pouvait pas laisser Magnus entrer. Elle ne pouvait pas, si prêt du but les laisser se rencontrer et qu'ils perdent leur chance d'être ensemble pour toujours.
-J-je ne peux pas Magnus. S'il te plaît, rentre chez toi. Il ne faut pas, pour vous deux souffla-t-elle difficilement.
- Je passerai que tu le veuilles ou non Catarina. Voilà seize ans que je souffre de son absence. Dix dans la torpeur de la dépression et de l'agonie. Trois ans à combattre sans interruption, sans pouvoir se focaliser sur sa recherche et la recherche de l'enfant béni pour sauver Rafael. Encore un an avant de mettre la main sur lui. Deux à apprendre à cet enfant comment gérer son don. Pendant ce temps, le soir, j'étouffai de son absence. Je le savais là, quelque part mais sans moyen de le trouver. Et pire. Tu me voyais et savais où il était car chez toi ! Alors tu m'excuseras mais non, je ne m'empêcherai pas de le voir pour toi.
Alec retint un gémissement de douleur en entendant l'homme de sa vie parler de l'enfer qu'il avait traversé de par son absence. Il l'avait saisi à travers son lien avec Max mais l'entendre de la bouche de son Sorcier fut des plus éprouvant Il entendit des pas résonner dans l'appartement de Cat'. Ses pas. Son souffle se fit court et rapide. Ils ne pouvaient pas se voir. Le Frère avait été clair sur ce point. Les pas du Sorcier s'étaient arrêtés devant la porte de sa chambre. Il sentit que l'on voulait ouvrir la porte.
Son cœur battait à tout rompre, ses mains étaient moites. Bon sang, qu'il voulait ouvrir cette porte de malheur et se jeter dans les bras de son Sorcier, l'embrasser jusqu'à ce que le monde tombe en ruine, observer chacun de ses traits pour le restant de sa vie, plonger dans ses yeux hypnotiques et s'y perdre à l'infini, humer son odeur si caractéristique de bois de santal à en retourner les sens mais ils ne pouvaient pas. Pas maintenant. Alors le cœur au bord des lèvres de devoir faire ça, il l'arrêta.
- Stop cria t-il. Stop Mag's. Tu peux pas et sa voix éclata dans ses sanglots. On a pas le droit de se voir. Je voudrais tant... mais encore deux ans. Deux petites années et on se retrouvera.
- Alexander...
Il entendit du bruit contre la porte. Magnus venait de tomber à genou, son front et ses doigts étaient contre le panneau de bois.
-Alexander, mon amour... Oh mon ange. Ta voix. Ne pleure pas. Je t'en prie. Tu... Tu m'as tellement manqué. Je...
Un sanglot s'éleva.
- Je peux plus Alexander. J'ai besoin de toi. On a besoin de toi. Tu... Je... Par Lilith.
La voix du Sorcier était aussi fragile qu'un fétu de paille. Il devait lui aussi pleurer et cela brisa le cœur d'Alec.
- Mag's tu me manques. Tu me manques tant. Je voudrais tant sentir tes bras.
Ses larmes dévalaient le long de ses joues, sa gorge était nouée de bonheur de l'entendre mêlée au désespoir de ne pouvoir le voir. Savoir l'amour de sa vie derrière cet unique panneau de bois, entendre sa voix, était une torture sans nom.
- Vous me manquez tous les trois. Ne pas avoir vu nos fils grandir... et la voix de l'adolescent se brisa. Ne pas avoir pu être là pour t'aimer et te préserver de ta douleur...
- Tout va bien dit le Sorcier avec difficulté. Ils sont beaux et fort. Comme toi. Ils t'aiment tu sais ? Tu es leur modèle. Tu me manques chaque jour mais... Je sais que tu es là, ça m'aide.
- Magnus, chaton...
La voix de son ange interpella le Sorcier. Il se tu, se gorgeant malgré tout des tonalités de son amant.
- Tu dois partir. Je ne le veux pas mais tu dois. Si l'on se voit, et je ne sais même pas si on ne risque rien juste en se parlant mais si l'on se voit l'un de nous mourra et nos âmes seront séparées pour l'éternité. Tu dois partir mon amour. Dans deux ans je viendrais vous retrouver tous les trois. Je te le promet. Je t'aime. Dis aux enfants que je les aime. Dis leur qu'ils me manquent. Tu me manques tant chaton.
- Alexander... Mon ange... Mon âme sœur...
Le Sorcier pleura. Il pleura de plus belle car son homme, son mari était derrière cette porte, en vie, mais il ne pouvait le voir.
- D'accord fit-il difficilement. J'y vais. Tu me manques à chaque instant Alexander. Aku cinta kamu. Mon ange, ma lumière.
- Je t'aime aussi Magnus. De toute mon âme.
Le regard dévasté, le cœur en vrac, il sortit de l'appartement de Catharina Loss sans un mot de plus.
Il déambula dans les rues de New-York, le visage ravagé par les larmes et par moment un rire fou. Il l'avait entendu. Sa voix. Par Lilith. Il avait eu l'impression qu'un éclair l'avait foudroyé sur place. Sa voix n'avait pas changé, légèrement plus aigu peut être. Le trajet jusqu'au loft s'était fait dans le flou, il n'avait pas su voir le chemin qu'il empruntait mais ses pas le ramenèrent chez lui. Chez eux. Deux ans. Encore deux interminables années puis il retrouvera l'amour de sa vie, de son éternité...
Enfiiiin ! Ah... Je suis vraiment heureuse de ce chapitre.
La partie où il se retrouvent est écrite depuis quasi le début 🤣 j'avais vraiment hâte d'y arriver.
Qu'avez-vous donc pensé de ces semi-retrouvailles ?
J'ai oublié de demander au chapitre dernier mais toujours pas d'idée sur la nature d'Alec ?
Bientôt la fin, trois chapitres plus l'épilogue et ma petite note d'auteur 😁.
Je vous dit donc à bientôt~
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top