Chapitre 6

- Bonjour Mademoiselle Sallÿ.

- Bonjour Mme Ghatër, qu'est-ce qu'il vous faut ?, demanda la jeune fille toute souriante.

- Deux fromages de brebis, trois bouteille de lait de vache et une grosse cuillère de bois, la mienne s'est cassée hier soir en tombant, expliqua la jeune femme.

- Tout de suite.

Sallÿ servit sa cliente qui lui donna quatre pecunias, la monnaie locale. Elle se dirigea ensuite vers le voisin, un artisan boulanger.

La jeune fille poussa un soupir. Depuis une semaine, elle était chargée d'aider sa mère au marché, sous prétexte qu'il y avait beaucoup d'acheteurs en ce moment et qu'elle était débordée. Mais la rousse savait très bien que ce n'était qu'une excuse, ses parents voulaient seulement la dissuader de s'approcher d'une étendue d'eau.

Et pourtant ! Elle aurait aimé retourner dans ce monde qu'elle avait découvert quelques jours plutôt ! Elle rêvait de rentrer dans cette ville qui se dressait autour du lac. D'explorer chaque recoin de cet univers, de découvrir les différences avec son pays.

Mais ses parents n'étaient apparemment pas du même avis. Qui laisserait son enfant prendre des risques ?

Elle pensa à Morwën, seule, qui devait s'occuper des chèvres et des moutons par la même occasion. Heureusement, Hû et Rÿn l'accompagnaient. Elle chercha le soleil dans la voûte céleste.  Il se trouvait presque à son zénith. D'ici peu, sa sœur allait prendre le déjeuner avant d'aller se baigner dans le lac ou dans la rivière.

Sallÿ soupira à nouveau. Elle s'ennuyait ferme.

Des cris la tirèrent de son désespoir.

-Hé oh ! Sallÿ ! Je te parle !, clama sa mère.

-Excuse moi, murmura-t-elle.

-Je te demandais si tu voulais déjeuner maintenant, répéta gentiment Elenwë en scrutant sa fille de ses yeux oranges.

Pour toute réponse, la jeune fille fit un signe de tête affirmatif, secouant ses boucles rousses, puis se détourna du regard scrutateur de la femme.

- Tu penses encore à ce qui s'est passé à la rivière ?, hésita-t-elle.

- Non, inventa sa fille qui ne savait absolument pas mentir.

Mais Elenwë ne répondit pas et se contenta de tendre son repas à sa fille avec un sourire aux lèvres. Celle-ci prit ce qu'on lui tendait et esquissa un rapide sourire timide.

En fin d'après-midi, elles allèrent acheter du pain et de la viande avant de remonter dans la montagne en charrette jusqu'à leur maison.

Durant toute la soirée, la jeune fille rousse échafauda un plan pour s'échapper de la maison.

Quand la nuit fut venue et que toute la petite famille fut couchée, Sallÿ attendit de longues minutes, le temps que tous s'endorment, et elle s'éclipsa discrètement. Sa sœur qui dormait dans la même pièce qu'elle, à l'étage, ne bougea pas. Elle descendit doucement l'échelle de bois à tâtons et se dirigea vers la porte d'entrée. Elle entendit provenir de la chambre de ses parents, un léger ronflement. Avec milles précautions, la jeune fille ouvrit la porte de chêne et se glissa dehors dans la nuit fraiche. Elle la referma tout doucement et poussa un petit soupir de soulagement.

La nuit était nuageuse mais un faible rayon de lune éclairait son chemin. Elle se mit à courir le plus vite qu'elle put en direction du lac, c'est là qu'elle avait décidé de traverser.

La jeune fille scruta les environs.  Elle vit une lumière vacillante de bougie sortir par la fenêtre d'une des deux maisons qui se trouvaient de l'autre côté du lac, là où, dans l'endroit où elle se rendait, se tenait la grande ville. Quand elle fût certaine que personnes ne la dérangerait, elle entra dans l'eau sombre.

Quand elle sortit de l'eau, elle essora ses grands cheveux roux et ses vêtements trempés. Elle frissonnait bien qu'il ne faisait pas froid et qu'il n'y avait pas un seul brin de vent. Elle sentit à nouveau l'odeur âcre de sa dernière visite lui monter aux narines. Elle ne pût s'empêcher de tousser un coup.

Sallÿ chercha au fond d'elle un peu de courage et de curiosité avant de commencer à s'approcher des rues. Elle s'écarta de la plage, remonta le petit port et arriva dans une avenue coincé entre plusieurs bâtiments. Plus elle avançait, plus elle rencontrait du monde.

La rue principale qui longeait le lac était lumineuse et vivante pour une heure aussi avancée. Des lumières était suspendues à des grands poteaux, éclairant ainsi les rues. Une foules de personnes se bousculait, entraient dans les bars bondés, dans les boutiques pleines à craquées. La route et les trottoirs étaient recouvert d'une étrange matière noir dont elle n'avait encore jamais entendu parler auparavant. Sur celle-ci, des énormes machines en ferraille noires, grises, rouges, blanches, allaient et venaient en vrombissant. Parfois, à l'intérieur, elle distinguait des gens, certains plus âgés que d'autres, quelques uns fatigués, des hommes, des femmes et parfois même, des enfants à l'arrière.

La jeune fille marcha en direction d'une boutique qui paraissait vide, se frayant un chemin dans la foule de passants.

Elle avait chaud. Elle transpirait beaucoup. Son cœur battait fort. Elle tremblait légèrement des mains. Elle avait mal à la tête. C'était beaucoup trop bruyant et angoissant.

La rousse passa à côté d'un bar où les ivrognes grognaient, riaient et buvaient sans interruption. 

Au moment où elle poussa la porte du magasin, une petite clochette sonna dans l'arrière boutique. Elle entra et referma la porte. Elle se sentit tout de suite plus à l'aise dans cet endroit calme et vide. Elle repris ses esprits avant de découvrir le lieu. La pièce était lumineuse et relativement étroite. Seul un client était présent et il demandait conseil au vendeur.

Sallÿ s'approcha des rayons. Il y avait plein d'objets plat et noir avec un cadre coloré autour. Au dessus des deux seules personnes présentes dans la pièce se trouvait également un de ces articles, mais celui-ci n'était pas noir, il était coloré. C'était une image colorée qui bougeait.

- Une télévision !, s'écria Sallÿ émerveillée qui n'en avait jamais vu de sa vie mais en avait entendu parler au marché.

Le vendeur écarquilla les yeux et le client pouffa de rire avant de sortir.

- Puis-je quelque chose pour vous Mademoiselle ?, demanda l'homme un sourire figé sur ses lèvres.

Sallÿ lui rendit son sourire avant de diriger à nouveau son regard sur la télévision et parut réfléchir quelques instants.

- Pourriez-vous me dire où sommes-nous ?, demanda-t-elle gentiment.

- Eh bien, hésita-t-il, vous êtes dans ma boutiques de produits high-tech. Mais d'où sortez-vous pour être aussi perdue ?

- Euh, pas d'ici, répondit la jeune fille.

- Bien, je vais devoir fermé, expliqua le vendeur, si vous...

- Aucun problème j'allais partir, le coupa-t-elle, au revoir et merci !

Pris au dépourvu, l'homme n'eut pas le temps de répondre que Sallÿ était déjà dans la rue. Elle se dirigea immédiatement vers les ruelles de l'autre côté de la route en traversant en même temps que d'autres personnes.

Elle marcha longtemps visitant le quartier et les petites rues. Mais sa curiosité l'avait emporté bien loin, et elle était maintenant perdu dans ce dédale de rues sombres et bien moins éclairées que l'avenue.




Je tiens à m'excuser énormément pour ne pas avoir publié depuis bien trop longtemps. J'ai eu beaucoup de mal à écrire ce chapitre et je doute qu'il soit correct. Donc j'espère qu'il vous plaira et j'essayerais de publier le prochain plus rapidement.

Sinon j'espère que l'histoire continue à vous plaire. ;)

Merci et à bientôt.

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