Chapitre 1

- Passe-moi la balle !, cria-t-il à Malo.

Le jeune homme blond fit un clin d'œil à Ëlen et d'un mouvement ample du bras droit, il lança la balle dans sa direction. La balle en question atterrit dans un "Splof" à quelques centimètres du visage du jeune homme aux cheveux châtains, l'éclaboussant au passage. Il se jeta dessus pour l'attraper avant Enaël. Malheureusement, elle était beaucoup plus rapide que lui, et il se retrouva à refermer ses mains sur du vide.

Pendant qu'il restait pantois, la petite brune fit une passe à Evian, qui du haut de ses dix ans, lança la balle entre deux arbres qui faisaient leurs racines dans l'eau. Maude sauta comme elle put mais la petite sphère suivit sa trajectoire et sortit du lit de la rivière.

La jeune fille émergea de l'eau, disparut derrière la végétation et revint avec le jouet. Ces yeux vert fixèrent un instant ceux du jeune homme avant de lui lancer la petite balle rouge. Il la passa à Malo, qui la projeta entre deux autres arbres devant lui. Wilfried, prit au dépourvu, n'eut pas le temps de l'intercepter. Il soupira bruyamment et les six jeune gens éclatèrent d'un rire joyeux.

- Plus qu'une balle, les avertit Orger, leur père du haut de la rive droite, vous vous laverez plus tard, nous mangeons dans trente minutes.

Après avoir ri, un cri de déception les parcourut. Ils n'avaient pas vu le temps passer et il était presque l'heure de dîner. Ëlen sortit de l'eau rapidement et courut chercher la balle pour pouvoir profiter de ces derniers instants de jeux.

Il revint, toujours en courant. Une grosse erreur. Les rochers étaient humides comme à leur habitude et il glissa dessus. Sans avoir le temps de réagir, il se retrouva la tête sous l'eau. Il se sentit attirer par le fond et il n'arriva pas à remonter à la surface. Un cri sourd lui parvint.

-Ëlen !, hurlaient plusieurs voix terrifiée en dehors de l'eau.

Il commença à paniquer réellement. Il était en train de se noyer ! Le jeune garçon au cheveux châtain ouvris ses yeux vert qu'il avait fermé en tombant. Le noir l'enveloppait. Seuls quelques faible rayon du soleil lui parvenaient encore. La pression s'exerçait de plus en plus sur son corps. Il n'en pouvait plus de retenir sa respiration. De plus, il souffrait énormément de sa cheville gauche qu'il s'était foulée en glissant sur les rochers inégaux.

Il sentit des mains puissantes qui l'agrippaient au niveau des épaules. Sans aucun doute celles de Malo. Il se crut tiré d'affaires. Mais il continuait d'être attiré par le fond et bientôt elles le lâchèrent. Malo essaya de se raccrocher à nouveau à son bras, mais son frère continuait de couler vers le fond de la rivière. Ses mains glissèrent sur la sienne sans pouvoir se raccrocher à aucune autre partie de son corps et Ëlen se retrouva à sombrer dans l'eau tumultueuse presque aussi noir que de l'encre.

Il était seul, et qui plus est, sans aide.

L'air vint à lui manquer. Il ne pouvait pas retenir sa respiration quelques secondes supplémentaire. Ses poumons lui faisaient très mal. Ils le brûlaient.

Il n'en pouvais plus, il ouvrit la bouche pour inspirer l'air, qui ici, n'était autre que de l'eau.

Contre toutes attentes, l'air s'engouffra dans ses poumons. Il se demanda brièvement par quelle sorcellerie cela était possible, mais il se sentait revivre et c'était le principal. C'était un peu comme une seconde naissance. Il ouvrit les yeux en grands. Il se trouvait dans la rivière, la tête hors de l'eau. Il se hissa rapidement sur la rive à bout de souffle et tout dégoulinant. Il n'y avait plus personne. Il était plus seul que jamais. Toute sa famille étaient rentrer dîner sans lui, le laissant se noyer. Il suffoquait d'horreur. Comment avaient-ils pu lui faire une chose pareille ? Même Malo était parti ! Malo, son protecteur, son grand frère !

Il ne comprenait pas comment ce pouvait être possible et il commençait à stresser sérieusement. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine.

Il voulut se lever et une douleur insoutenable foudroya sa cheville droite, ne s'était-il donc pas blessé à celle de gauche ? Le doute s'empara de lui. Mais après réflexion, il en était sûr.

Son mal avait changé de cheville. C'était donc cela la mort ? Une petite voix dans sa tête lui disait que non, il vivait toujours et qu'il n'allait pas mourir avant un bon moment. Mais il avait tout de même un petit doute, et si ce n'était pas le cas, que c'était-il passé ?

Il décida de se lever et de rentrer au manoir familial. Il souffrait à diverse parties de son corps et il ne put se déplacer que de seulement quelques mètres. Essoufflé, fatigué et endolori, il s'assis dans un coin de verdure où il avait l'habitude de pique-niquer avec sa fratrie. Seulement, au lieu d'être à droite du grand noisetier et à gauche des rochers où l'on se baigne, et bien, c'était l'inverse. Il n'y a pas que lui qui était inversé, les plantes et les rochers aussi !

Le ciel n'était, par contre, ni similaire, ni inversé. Il y avait eu un temps clair ensoleillé et sans nuages pendant toute la journée, et ici il y avait des petits nuages moutons, comme aimait les appeler Evian, rose-oranger à cause des rayons du soleil couchant.

Effectivement, le soleil se couchait, mais non pas à l'Ouest, il descendait lentement vers l'horizon à l'Est.

Exténué, autant physiquement que moralement, il s'allongea dans l'herbe. Il n'avait pas le choix, ne pouvant se déplacer, il était contraint de dormir à la belle étoile, ce qui ne le dérangeait guère puisqu'il adorait le ciel nocturne. Il était frigorifié, aussi c'est pourquoi il se recroquevilla sur lui-même pour contenir sa chaleur. Son corps commençait à sécher. La petite brise du soir, habituellement chaude, vint effleurer sa peau. Il frissonna dans son maillot de bain, mais la fatigue s'était emparée de lui et il n'eut pas à attendre longtemps avant de s'endormir dans un sommeil profond, ignorant les gargouillements affamés de son estomac.

J'espère que ce premier chapitre vous à plu. N'hésitez pas à me laisser vos impressions, ou même vos attentes pour la suite. A bientôt. ;)

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