27 : Dans mon noir

Je me noie dans ma Folie, dans mon noir si intense qu'il noie même le noir.
Je ris si fort que je deviens même sourd aux plaintes de mon Aya.
Et je pleure si longtemps que je l'oublie même, que j'oublie que je suis fou, que j'oublie que je ne me noie pas que dans du noir, mais que je coule, lentement mais sûrement.

La Mort prend-elle systématiquement le visage de la Folie ? Ou est-elle cette faucheuse qui vient nous quérir comme un marchand ambulant, les yeux avides de sa recette journalière ? A-t-elle seulement une forme, une consistance ?

Existe-t-elle ?

Ou plutôt, y a-t-il quelque chose, après ?

En face de moi, rien, rien que du noir, et encore du noir après le noir, et peut-être un soupçon de sa Folie et de ma Folie.

Non, pas de Temps dans mon sillage, mais du Temps dans un sablier qui s'égrène sans que j'en sois informé, victime de l'impuissance humaine, et de ma Folie qui m'empêche toujours d'y voir clair.

Les mots sonnent creux, les mots sonnent faux, ils s'emmêlent, se chevauchent et se perdent dans le noir, toujours le noir, et reviennent me hanter, et repartent, jouent comme des enfants, arrêtés dans leur course par un autre, et qui doivent recommencer à zéro, comme si toutes les épreuves de la vie pouvaient s'effacer d'un simple claquement de doigts, et puis quand un arrive au bout du périple, une simple tape dans la main le marque, le valide, le récompense, avec peut-être quelques cris en guise de compensation.

Et puis les pensées se mêlent, se chevauchent et se perdent, et puis...
et puis...

Et puis ?

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