f o r t y

Les éclairs de lumières vives jouaient sur le corps nu du jeune homme assoupi. Son sommeil se faisait de plus en plus léger, conséquence des bruits tonitruants qui résonnaient dans l'avenue principale. Ses sourcils se froncèrent. Ses yeux se plissèrent, rapidement agressés par la légère clarté qui s'immiscait dans la petite pièce, vide. Seul, le garçon se redressa, frottant ses yeux du plat de ses paumes en se dirigeant hors des draps qui le gardaient dans une chaleur accueillante. L'homme s'était juste vêtu d'un large jogging et de la veste en jean qu'il avait récupéré au sol au bout de quelques pas.

Les sirènes hurlaient de plus en plus fort au fur et à mesure qu'il évoluait vers la pièce principale, leurs grincements se répercutant contre les parois de son crâne. Le jeune homme ébouriffa ses cheveux marrons, avant de se diriger vers la source du bruit. Il ouvra la large baie vitrée de l'appartement qu'il connaissait déjà avant de poser ses pieds sur le balcon en pierre bleue. Une ambulance, un camion de pompier, deux voiture de police. Tant de bruit. Tout était flou. Le jeune s'appuya à la rambarde, tentant d'apercevoir ce qui pouvait bien se tramer en ce matin pourtant calme à peine quelques heures auparavant.

Hoseok se senti défaillir.

Un corps, le visage tourné vers le macadam froid alors qu'on entourait la scène étrange de lanières jaunes et noires, limitant le périmètre. Le sang s'écoulait du crâne fracassé de son amant à l'allure blême et bien plus faible que ces derniers jours, ses yeux imitant bientôt le flot du liquide à l'odeur âcre. Les larmes coulaient sur ses joues roses alors que la bile lui chatouillait déjà l'oesophage.

Hoseok leva les yeux, cherchant à s'échapper de cette réalité qui pour lui, n'était pas la sienne. Elle n'était qu'une contrefaçon, une imitation morbide qu'on avait manipulé pour le détruire, pour ôter ce sourire niais de son visage ovale.

Ses orbes noyées sous un torrent de perles salées se posèrent sur son balcon orné de ferraille noire. Et là, au milieu de la pierre grise, loin du bruit et de la brise de cette matinée d'avril baignée par un soleil froid digne de l'hiver, une petite pièce blanche.

Un avion.

Parfois on a beau aimer
On ne peut s'échapper du cycle de la vie, je crois

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