vous avez de la chance finalement je poste...bon j'avoue c'est que j'adore ce chapitre :)

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Le marteau qui frappe dans mon crâne refuse de s'arrêter. La raison me dirait de rester encore un peu, connaissant mes antécédents, mais je refuse de passer une minute de plus dans cet endroit. Jimin a déjà trop fait trainer mon départ. Je veux quitter ce putain d'hôpital.

Je suis Jimin, la tête basse, fixant seulement nos pieds qui avancent lentement. J'ai l'impression que ces couloirs sont interminables, qu'on tourne en rond. C'est un labyrinthe et j'étouffe là dedans.

Au moment, où je commence à perdre patience et où je veux demander à Jimin si il sait réellement où est la sortie, il s'arrête brusquement. Étrangement, les alentours me disent quelque chose, bien qu'identiques à tout le reste. Nous sommes arrivés sur un plus grand couloirs, plus large, plus lumineux. Sur notre gauche, une cage d'escalier indiqué par un panneau et un ascenseur. À notre droite, deux grosse porte coupe-feu.

Le sentiment d'oppression grandi en moi lorsque je regarde un peu plus longtemps les deux portes. J'ai comme l'impression que ça ne m'est pas inconnu. Et sur ces battant, deux hublots. Au travers, on peu apercevoir deux petites têtes qui semblent nous observer. Mon estomac se contracte.

- Oh non, j'y crois pas ! s'écrit Jimin. Ils sont impossibles ces deux là !

Le noiraud se tourne vers moi, le sourire aux lèvres. Son expression confirme mes doutes et surtout mes craintes. C'est les portes du service à long terme. Il fallait, dans cet immense hôpital, qu'on passe par ici.

- Viens Jungkook, ils vont être contents de voir que tu vas bien !

Jimin m'attrape par la main et me tire mais je résiste. Je ne bouge pas d'un pouce, il en est hors de question.

- Non, Jimin s'il-te-plaît...

- Oh aller viens je te dis !

- Lâche moi !

Ma voix claque dans ce couloirs vide. Le noiraud écarquille les yeux et me lâche après un instant de flottement. Je me tourne vers le mur pour ne pas le voir partir vers les double porte. Du coin de l'oeil je le vois s'éloigner en me jetant des petits regards. Je sers ma veste entre mes doigts, tentant de me concentrer sur la texture du pan de mur en face de moi.

Je peux entendre à ma droite, une des porte ce pousser et se bloquer. Puis des voix qui me sont tellement familières que c'est comme si je ne les avais jamais oublié. Comme une vague insupportable de souvenirs qui viennent m'engloutir sans pitié. La voix de Yoongi et de Taehyung que je tente d'ignorer, me font l'effet de dizaines de couteaux dans ma poitrine.

Je suis assez proche pour entendre la plupart de leurs propos.

- Tout va bien ? Pourquoi il ne vient pas ? Qu'est ce qu'on a fait ? demande Taehyung avec une voix triste

Je me mords la lèvre inférieur, déjà incapable d'en entendre plus.

- Il est juste... fatigué. Je crois.

- Jungkook ?! crit le brun à travers le couloir

Je baisse la tête, mes larmes menacent de couler à flot. Je suis comme paralysé, les pieds cloués au sol. Je voudrais courir, partir loin. Mais impossible de faire un seul geste. Impossible de lever les yeux vers eux non plus. Il ne faut pas que je refasse une crise. Pas ici, pas devant eux. Pas comme ça.

J'inspire et j'expire lourdement pour essayer de garder le contrôle. J'ai l'envie soudaine de me retourner et de leur dire que je vais bien. Mais ce serait faire face à tout ce que j'ai tenté d'oublier ces deux dernières années. Faire face à celui que j'étais et celui que je suis devenu. Et c'est quelque chose dont je suis incapable, qui m'effraie au plus haut point.

J'entends encore quelques chuchotements, assez agressifs puis la porte se referme. Les bruits de pas de Jimin se rapprochent puis il s'arrête devant moi. J'ai toujours la tête basse et mes mains tremblent de les avoir trop serré. D'une certaine façon, je me déteste. Je me déteste et ils me détestent aussi..

- Ça voulait dire quoi ça ? demande Jimin sur un ton agacé

Je n'ose même plus répondre. J'ai l'impression de me faire engueuler par mon père.

- Je pense que je peux me débrouiller pour rentrer, je réponds évitant le sujet

- Hors de question. Je te ramène.

Jimin m'attrape la main fermement et la serre plus que nécessaire. Je ne dis rien, il est passablement énervé et tout ce que je vais dire va se retourner contre moi. Je me contente de le suivre, soumis par son aura lorsqu'il est comme ça. Il me conduit si rapidement à la sortie de l'hôpital que ça en est presque de la sorcellerie. J'ai failli tomber dans les escaliers mais a part ça tout va bien...

Les doigts du noiraud lâchent les miens et ce dernier se dirige vers sa voiture garée juste devant. Je presse le pas pour l'y retrouver, je sens qu'il va éclater. On y croit pas comme ça, mais il peut faire vraiment peur quand il est agacé.

- Monte. Tout de suite, ordonne t-il

Peut importe combien je n'aime pas recevoir des ordres, j'obéis et monte côté passager. Le noiraud pousse un soupire et démarre la voiture. Il ne dit rien et je me contente de regarder le paysage. Combien de fois vais-je devoir faire ce chemin dans ma vie. C'est insoutenable.

Je serre mon manteau contre moi pour essayer de me donner une contenance. J'ai peur de ce que pourrait dire Jimin. Il m'a regardé avec tellement de surprise et d'incompréhension tout à l'heure. À sa place j'aurais sans doute eu la même réaction...

- Alors c'est pour ça hein ? C'est à cause ça que tu fais des crises ? dit Jimin après un long moment de silence. C'est pour ça et tu ne m'a rien dit !

- On est pas obligé d'en parler...

- J'arrive pas a y croire, enchaîne t-il. Après tout, c'est moi qui suis bête. J'aurais pu m'en douter puisque tu n'a pas adressé un mot à Taehyung et Yoongi depuis deux ans. Ni même à Namjoon ! Mais je ne voulais pas y croire.

- S'il te plaît...

- Pourquoi tu réagis comme ça ? Qu'est ce qu'il se passe dans ta tête ? Pourquoi l'hôpital te rend comme ça ?

- Parceque j'ai peur putain ! C'est bon ? Maintenant lâche moi, pour l'amour du ciel. Et arrête de reparler de ça ! J'en ai eu assez pour aujourd'hui. Et si tu n'es pas capable de comprendre tu devrais me laisser rentrer seul.

Je me tourne complément contre la fenêtre, en colère. Une poussé de haine grandit doucement en moi. Jimin ne dit plus un mot et fixe la route, le regard vide. Je ne voulais pas lui crier dessus mais le risque de refaire une deuxième crise dans la même journée, non merci. Je n'ai jamais voulu en arriver là, je n'ai jamais voulu me sentir comme ça à cause de ce putain d'hôpital et de ce qu'il représente. Mais c'est plus fort que tout, c'est une force que je ne contrôle pas.

L'atmosphère et lourde et je commence à me sentir de plus en plus triste. Est ce que j'aurais du suivre Jimin ? Est ce que j'aurais du nier ? Je ne suis plus sûr de rien du tout maintenant. Je ne contrôle plus rien de ce qu'il se passe dans ma vie.

Le trajet en voiture dure depuis déjà trop longtemps. Je sais qu'on arrive dans ma rue mais l'impatience monte de plus en plus. Je veux quitter cette voiture et me cacher dans mon lit. Ou rentrer au campus. Mais m'éloigner au possible de Jimin pour ne plus sentir ma honte me dévorer.

Une fois garé devant la maison de mes parents, j'ouvre la portière mais une main me retiens. Je garde les yeux baissés.

- Attend Jungkook...

- Je t'appelle plus tard, je réponds sans énergie.

Il finit par me lâcher et je sors de la voiture. Ce qu'il ne sait pas, c'est que je ne vais pas le faire. Sa voix était triste et ça me brise le cœur mais c'est trop d'un coup. Je rentre alors chez moi, épuisé, la tête pleine de souvenirs de la nuit dernière.

Ma mère est dans la salle à manger, en robe de chambre et lit les pubs de la veille. Lorsque entend la porte d'entrée, elle lève la tête vers moi.

- Oh mon garçon ! Où est ce que tu étais ?

- Je suis resté chez Jimin, c'était plus sûr.

Je n'aime pas lui mentir mais il est hors de question que je lui parle de ce qu'il s'est passé, elle ferait une syncope. Je préfère lui épargner cette charge là.

- Tu es sûr sur tout va bien Jungkook ? Tu as l'air fatigué.

- Ouais, un peu

- Je peux te préparer un petit déjeuner si tu veux.

- Non, c'est bon je-

- Je peux le monter dans ta chambre.

Le sourire bienveillant de ma mère me réconforte toujours. Sans même que j'ai besoin de dire quoi que ce soit, elle comprend. Elle n'est pas obligé de tout savoir pour connaître ses enfants sur le bout des doigts.

- Merci maman.

Je lui rend son sourire et monte dans ma chambre. Une fois là haut, je balance mes chaussures et mon manteau sans faire attention. Je suis exténué et je m'efforce de ne pas ressasser. "Heureusement" que j'ai croisé Taehyung et Yoongi, au moins ça m'empêche de repenser qu'un putain de mec bourré aurait pu abuser de moi. Parfois j'ai l'impression d'être dans un foutu téléfilm. Comme si une entité divine a décidé de s'acharner sur moi.

Je me laisse tomber sur ma chaise de bureau et regarde par la fenêtre. Le soleil n'est pas très haut dans le ciel. Dans la maison, des portes s'ouvrent. Je crois que mon père se lève. Ce samedi matin et bien triste au final. Presque pire que la soirée que j'ai vécu. J'ai toujours mal à ma tête d'ailleurs.

Ma mère entre dans ma chambre, un petit plateau entre les mains, le sourire aux lèvres. Elle dépose tout sur mon bureau et pose les mains sur ces hanches. Ses yeux tentent de me sonder.

- Tu es sûr que tout va bien hein ? Tu peux me le dire sinon.

- Oui. C'est juste que la soirée d'hier...ne s'est pas super bien passé.

- Tu ne t'es pas amusé ? Et Una, ça lui a plu ?

- Ouais je pense qu'il faut pas s'en faire pour Una. Moi en revanche, je suis vraiment pas fais pour ce genre de sortie.

Avec un petit regard mélancolique, ma mère pose une main sur mon bureau et s'y appuie. Elle semble réfléchir, se souvenir de quelque chose.

- Je me souviens quand j'avais ton âge, même plus jeune, je passais mon temps en boîte de nuit. Ne t'en fais pas trop, ton père n'a jamais aimé ça non plus.

- Quoi ? Toi, tu sortais le soir ?

- Bah oui, qu'est ce que tu crois, dit ma mère avec un air faussement vexé. J'étais très insouciante à l'époque.

Je ne peux pas m'empêcher de sourire. Imaginer ma maman poule, normalement très affolé et soucieuse, être la jeune fille qu'elle raconte. Ça devait être un beau portrait !

- Qu'est ce qui s'est passé ? je demande

- Oh tu sais, je suis tombé enceinte à tout juste 20 ans. Quand tu es née mon chéri, tout à changé dans notre vie à ton père et moi. Nous n'étions absolument pas prêt mais tu étais la seule chose qui importait. Un tout petit bébé qu'on se devait de protéger des malheurs du monde. Mais malheureusement, nous n'avons pas réussi.

- Maman...

Son regard est désormais triste. Ma gorge ce serre, je crois que je vais pleurer. Je savais que mes parents m'ont eu très jeune, mais pas que ca aurai pu être compliqué...J'ai souvent remis en cause leur bon rôle de parents ou l'amour qu'ils me portent mais je me rend compte que jamais, jamais, ils n'auraient pu m'abandonner. Jamais.

Ma mère pose une main sur mon crâne et caresse doucement mes cheveux mais ne me regarde pas. Sûrement pour ne pas pleurer.

- Nous avons failli perdre un de nos beaux garçons...Je suis une piètre mère Jungkook. Je n'ai pas réussi à te protéger. Tu as subi tellement de malheur et tu a failli...enfin tu vois. Et maintenant je sens que ton frère nous échappe aussi... Nous sommes de si mauvais parents.

- Maman !

Je me lève d'un bond et prend ma douce mère dans mes bras. Je suis incapable de retenir mes larmes. Elles menaçaient depuis plusieurs heures et ce fut l'émotion de trop. Je sens mon épaule devenir humide au fil des minutes. Maman pleure en silence et j'ai l'impression de ressentir toute sa tristesse qui m'écrase. Ma mère est la meilleure mère du monde et plus jamais je ne remettrai ça en cause.

- Tu es loin d'être une mauvaise maman. Tu as toujours été là, je le vois maintenant. J'étais surtout trop bête à l'époque pour comprendre que ça puisse être dur aussi pour vous. Je t'aime maman, et papa aussi. Et si jamais quelque chose m'arrive, je veux que vous le sachiez. Vous êtes ma famille et vous êtes tout ce qui compte.

Après ces mots qui ont mis des années à sortir de ma bouche, je serre un peu plus ma mère contre moi. Je crois que j'avais besoin de ça. Besoin de me sentir encore enfant l'espace d'un instant. Et elle, elle avait besoin que je lui dise que je l'aime, chose que je n'ai jamais fait auparavant. Je crois qu'il y a quelque chose qui es entrain de changer en moi.

- Je t'aime aussi mon lapin.

Finalement, après quelques minutes, ma mère est partie et m'a laissé à mon petit déjeuner et à mes pensées. Après manger, j'ai rassemblé mes affaires pour pouvoir partir demain soir. Mes vacances s'achèvent beaucoup plus vites que prévu.

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Salut j'ai pleuré à la fin et vous ?
Bon comment dire qu'il me reste 3 chapitre pré-écrits et que après c'est la merde et que je sais pas DU TOUT quand je vais écrire la suite.
Ça vous fait encore 3 jours de Paper Plane et après...on avisera.
Anyway, bonne soirée !