- Dans trois jours c'est ton anniversaire.

- N'importe quoi, on est pas si tard dans le mois.

Je prend mon téléphone pour regarder la date. Jimin sourit, adossé contre le mur de ma chambre. Est ce qu'on est vraiment aussi proche de mes 18 ans ? Non c'est n'est pas possible, c'est passé beaucoup trop vite. Nous somme déjà le 29 août. Ça fait plus d'un mois que je suis dans ce service. Je n'aurais jamais cru tenir plus de trois jours à vrai dire.

- Je ne pensais pas être resté si longtemps avec vous.

- Et pourtant. Tu vas avoir 18 ans. J'imagine déjà l'état dans lequel va être ta mère. Son petit lapin a grandit si vite.

- Oh tais toi.

Je me lève de la petite chaise sur laquelle je m'étais étalé quelques minutes plus tôt. J'ai encore du mal à croire que je vais avoir 18 ans. J'aurais du avoir mon bac. J'ai sincèrement du mal à croire que je ne vais pas mourir avant. Ce serait quand même pas de bol. Je suis censé passer de enfant à adulte. Ici ce n'est pas compliqué de grandir d'un coup. Surtout quand on est face à la mort en personne. J'aimerais beaucoup m'en sortir, pour pouvoir commencer à vivre ma vie. Il serait temps.

Jimin s'approche de moi et ébouriffe mes cheveux. Je me contente de baisser la tête pour ne pas qu'il voit que je rougis beaucoup trop. Je me suis mis d'accord avec moi même pour faire comme avant et agire simplement en amis. C'est un peu moins gênant maintenant, même si contenir mes sentiments reste bien difficile. C'est mieux comme ça, au moins je ne perds pas mon meilleur ami.

- Il va falloir que je te trouve un cadeau. 18 ans, ça se fête.

- Tu peux m'offrir une piqûre gratuite, ou mieux encore ! Une consultation chez le médecin, c'est vrai que j'en manque drôlement.

- Arrêtes d'être aussi pessimiste, il y a bien quelques chose qui te ferait plaisir.

- Et tu comptes te procurer ça comment ?

- On verra.

Il hausse les épaules, ne perdant pas son sourire. Je sais déjà que je vais probablement passer la journée de mon anniversaire avec mes parents. S'ils ne viennent pas ce serait vraiment le comble de la journée de merde. Je sais pas pourquoi, mais j'appréhende un peu. Ils ont trop de fois fait ce coup là ces dernières semaines. Ce ne serait pas étonnant qu'ils aient un "empêchement"...

- Un joyeux anniversaire fera l'affaire, crois moi. Je n'ai besoin de rien.

À part de toi.
Je secoue la tête, chassant la tête. Ce n'est vraiment pas le moment de pense à ça. Tout se déroule bien depuis ce matin, je dois continuer comme ça. Je lâche mon téléphone sur mon lit et m'étire. Je suis étrangement fatigué.

- Aller viens, on va voir si Nam a des nouvelles de Jin depuis hier.

Je suis le blond en soupirant. J'avais oublié le petit problème de Jin. Je me suis fais un sang d'encre toute la soirée hier. Puis finalement Namjoon nous à dis de ne pas s'en faire et qu'il nous en dirait plus le lendemain. Je crains quand même le pire. Mais bon, s'il était arrivé quelques chose de grave, on l'aurait su je pense. Tout l'hôpital aurait été au courant. Parceque les nouvelles vont putain de vite ici et que tout le monde sait toujours tout. En même temps c'est pratique, je préfère être prévenue de la mort de quelqu'un que l'on me l'a cache. Horrible soit-elle.

Dans le couloir, on passe devant deux infirmières qui discutent, l'air grave. On ne peut pas entendre ce qu'elle dise mais ce n'est probablement pas du commérage. Ça a l'air un peu plus grave. Les mais dans les poches de mon sweat, je continue de suivre Jimin. J'ai les yeux rivés sur son dos... musclé. Tiens, je n'avais jamais remarqué ce détail...Je détourne le regard en soufflant. Il faut vraiment que je me calme. On arrive enfin dans la salle, pleine à craquer.

On dirait qu'ils se sont tous donné rendez-vous. Je ne sais pas si il y a quelques chose de spécial à manger aujourd'hui mais c'est un vraie brouhaha. Chacun parle avec animation à son voisin, qui lui écoute avec beaucoup d'intérêt. Ils ont dû manger trop de sucre ce matin. Je ne vois aucune autres explications. Le bon point c'est que notre table ne sera plus la seule à être bruyante aujourd'hui. Même si on bât tous les records.

Jin n'est pas là. Je m'en doutais mais j'aurais aimé le voir. Peut-être que je me fais encore de faux espoirs. Je soupire et me laisse tomber sur une chaise. Jimin fait de même et s'installe à côté de Taehyung. Ce dernier a l'air agité, il ne tient pas en place sur sa chaise. En face de lui, le pauvre Yoongi semble épuisé de lui répéter de se calmer. Mais qu'est ce qu'il ont tous aujourd'hui ? On est trois dans cette foutue salle à ne pas être excité comme des puces.

Namjoon arrive finalement, des petites lunettes sur le nez. Il a une drôle de tête avec. Ça lui va plutôt bien. Je n'ai pas souvenir de l'avoir vu avec avant. Il s'approche de la table et nous salut d'un petit geste de la main. Nous sommes suspendu à ses lèvres, attendant désespérément des nouvelles.

- Bon, je suppose que vous ne voulez pas savoir ce que j'ai fais de ma matinée hein ? Commence Namjoon avec un petit rire

- Ce n'est pas ce qui nous intéresse le plus, on va dire.

- Ouais...Hum, Jin a fait une rechute. Ce n'est rien de grave, on a connu pire. Les médecins s'occupent très bien de lui. Il a simplement besoin de repos et de soin. Il sera très vite sur pieds, il ne faut pas s'en faire.

Nous avons tous la même réaction, c'est de souffler, rassurer par ce que nous venons d'entendre. J'avais retenu ma respiration sans m'en rendre compte en attendant que Namjoon parle. Je suis contente qu'il aille bien. Cette fois ci je sens que ça va bien se passer. Namjoon a l'air confiant et c'est une bonne chose. Il ne l'était pas avant qu'Hoseok meurt. Je crois qu'on est tous soulagé et qu'on a repris une bonne dose d'espoir. Ça fait du bien de ne pas être constamment entouré par la mort et la tristesse.

Nam s'assoit à son tour, affichant un petit sourire. J'espère revoir vite Jin, ça nous ferait tous du bien. Et c'est aussi mon fournisseur de barre de céréales principal ! La conversation démarre alors, je n'y prête pas trop attention. Je pose mes bras sur la table en enfouis ma tête dedans, me laissant voir uniquement Jimin parler à Taehyung. Ma mâchoire se crispe quand celui ci prend les mains de mon meilleur ami. Il lui parle avec beaucoup d'entrain et le blond lui offre son plus beau sourire. Tous les deux ils rigolent et semble très proche.

Des larmes brûlent mes yeux. Je me retiens tellement de ne pas pleurer. Le trou dans ma poitrine s'est ouvert à nouveau. J'ai l'impression d'être remplacé. Oh Jimin s'amuse sûrement mieux avec son nouveau meilleur pote ! Je sers les poings, faisait saigner ma paumes encore une fois. Je n'arrive plus à contrôler les émotions. Tout mon corps est tendu sous la colère. Putain, la jalousie est entrain de me bouffer de l'intérieur et je ne sais pas comment faire pour l'arrêter. Je n'ai qu'une envie, me lever, attraper Jimin et l'éloigner de tout le monde. 

J'ai l'impression de voir des menaces partout. Je ne veux pas assister à ça. Non, je dois parti avant de péter un plomb. Ou de dire quelque chose que je vais regretter amèrement. Je me lève d'un bond, renversant presque ma chaise. Je ne manque pas de lancer un regard au blond avant de déguerpir le plus vite possible. Oh il a clairement compris ce qu'il vient de se passer. Il l'a compris, je l'ai vu dans sa mine déconfite lorsque je suis partie. Bien fait ! J'ai la rage et il faut qu'elle sorte. J'ai tellement de peine que ça ne fait que l'augmenter. Je cours vers le jardin de l'hôpital, j'ai besoin d'air frais.

Je n'en peux plus. C'était beaucoup trop pour moi. Je sais que ce n'était qu'un geste amical qu'ils ont échangé mais c'était trop douloureux. J'aurais voulu être à la place de Taehyung. Moi aussi je veux que Jimin me prenne les mains et qu'il me sourit. Je me laisse tomber sur le banc, au bord de la crise de la larmes. Difficilement j'essaie de reprendre ma respiration. Je n'y arrive pas. Comment j'ai pu être aussi bête pour penser que j'arriverai à supporter le fait qu'il ne m'aime pas. C'en ai trop pour moi, j'éclate en sanglots. J'ai encore du mal à respirer et les pleurs n'arrange rien. Je suis pitoyable.

- Jungkook ?

Je me tourne vers la voix, les yeux brouillés. D'un revers de la main j'essuie mes joues et détourne la tête. Je ne veux pas me confronter à lui maintenant. L'élu de mon cœur fait un pas mais je sens toute ma rage remonter.

- Vas t'en ! Fous moi la paix ! Laisse moi respirer putain.

Qui doit se traduire par : J'ai besoin de toi. Aimes moi. Étouffe moi de ta douceur.
Bein évidemment cet abrutis n'en a pas compris un mot et il reste planté là, à me regarder. Je retiens désespérément mes pleurs pour ne pas lui faire trop pitié. Ce n'est pas comme ça que je veux qu'il me voit. C'est trop tard, je suis au bout. J'ai l'impression d'avoir sauté du quatrième étage mais que la chute n'arrive pas. C'est si long. Je veux atterrir.

- Pars. Vas t'en, je répète d'une petite voix.

- Non. Non je ne te laisserai pas comme ça.

Jimin vient s'asseoir à côté de moi et il passe un bras autour de mes épaules. Je tente de le dégager mais il persiste et je le laisse faire finalement. Je n'ai pas la force de le rejeter. Et puis j'ai froid et ses bras me réchauffent. Il me sert contre lui et carresse mes yeux dans l'espoir d'arrêter mes pleurs.

- Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

- Te dire quoi ?

Qu'est ce que je suis censé lui dire de plus ? Je ne peux pas faire mieux. Je fais déjà tous les efforts du monde.

- Que ça te fais si mal de m'aimer.

Je ne dis rien. Et il ne surenchérit pas. Un lourd silence pèse sur nous. Il n'y a que le bruit du vent qui nous berce. Comment lui expliquer à quel point j'ai mal ? Comment lui faire comprendre qu'il est là moitié qui me manque et que sans cet amour dont j'ai besoin, j'ai un trou qui me bouffe de l'intérieur ? Il ne peut pas comprendre. Personne ne comprends. Je suis seul dans ce malheur et je ne sais pas comment m'en sortir. Et je suis là dans les bras de celui que j'aime, mon fruit interdit, mon impossible. Il y a tant de choses que j'aimerais dire mais aucun mot pour les exprimer. Je suis coincé.

Je tremble tellement j'ai froid. C'est un de ses mauvais jour d'été, un jour de tempête. Mes joues sont glacées et même les bras de Jimin ne font rien. D'un léger coup de coude je me dégage et me lève. Je tiens à peine sur mes pieds. Sans dire un mot de plus, je m'éloigne. Je pose ma main sur la poignée de la porte et me stop. Jimin n'a pas bougé d'un pouce, il me regarde. J'ai ma réponse à sa question.

- Parceque tu ne pourras jamais rien y faire.

Sur ces mots, je rentre dans l'enceinte de l'hôpital et me dirige vers mon refuge, ma chambre blanche.

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Sincèrement j'ai chialé comme une petite fille pendant que j'écrivais le dernier dialogue entre Jimin et Jungkook uwu.
Faut que j'arrête de foutre des souvenirs dans ma fic moi x))

J'espère que vous êtes contents, Jin va bien... ;)