PETITE NOTE RAPIDE : Désolée pour le retard j'étais au restau lol. Merci à vous tous pour les 1K de votes de la fiction, merci de commenter, de me faire part de votre avis. Je pense vous le dire assez mais c'est ce qui me motive à donner le meilleur de moi même pour vous faire plaisir et j'espère que ça fonctionne! Je vous aime fort et merci mille fois. Je vous laisse lire ce chapitre qui va surement vous plaire............

❝Don't feed your ego with my soul❞ -A. Uzun

♪ The scientist - Corinne Bailey Rae ♪

La semaine était passée à une vitesse hallucinante. Mes soirées au café ou accompagnées de monsieur Bennett ne m'avaient pas permis de voir défiler les jours, et j'aimais ça. Je rentrais le soir, satisfaite de ma journée, qui se terminait toujours sur des notes positives.

Toutes mes soirées étaient en réalité passées en compagnie de monsieur Bennett. Le soir, après les cours, il avait pris l'habitude de se rendre au café pour écrire sur un projet qu'il me dévoilerais très prochainement. Lorsque je terminais les cours avant lui, je l'attendais à la bibliothèque plutôt que de rentrer chez moi, et il m'accompagnait au café. Nous discutions de tout et de rien, et j'avais le sentiment de m'ouvrir un peu plus chaque jour. Je me sentais presque prête à lui faire part de l'histoire de ma vie, l'histoire sur laquelle serait basée mon projet du concours.

A vrai dire, il était temps que je lui en parle. Nous devions soumettre le travail terminé la semaine prochaine au premier jury, et la date de la convocation nous serait envoyée par la suite. Monsieur Bennett avait compris qu'il me fallait du temps, et il me le laissait, m'assurant que nous rendrions le projet dans le délai imposé.

Mes heures de travail passaient plus vite qu'à leur habitude, lorsque je savais qu'il m'attendait pour me ramener. C'était une habitude qu'il avait prise, préférant savoir que j'étais en sécurité avec tout ce qu'on entendait de nos jours, selon lui. Pour être honnête, je n'allais pas le contredire, car moi aussi j'avais pris gout à ces petites habitudes.

Nos trajets en voiture, qui me paraissaient chaque jour plus courts nous permettaient de nous découvrir d'une autre manière que dans le cadre du lycée, ils nous permettaient de parler de ce que nous aimions, de nos rêves, de nos passions, nos envies. Ses discours étaient toujours bien plus ambitieux que les miens. Je ne rêvais pas de grandes choses, je lui avais une fois parler de mon envie d'apprendre à conduire, et de par la suite avoir mon propre véhicule, afin d'être libre, en quelques sortes. J'avais l'impression de discuter avec un ami, chose que je n'avais jamais réellement connu. J'adorais cette sensation de se sentir accompagnée, de se sentir soutenue, écoutée. C'était nouveau mais tellement satisfaisant. Nous revenions souvent à la raison pour laquelle nous étions ici, le concours. Bientôt, celui ci s'achèverait et tout serait terminé, mais je tentais de ne pas y penser. J'en oubliais parfois même qu'il était avant tout mon professeur.

Regardant l'heure sur mon cellulaire, je constatais que j'avais quelques minutes de retard. Je marchais d'un pas rapide vers la salle de mon professeur afin de le retrouver pour continuer notre projet. Arrivant devant la porte, je m'apprêtai à pénétrer dans la pièce. Cependant, je m'arrêtai en entendant une voix féminine dans la salle. La porte était légèrement ouverte, comme si quelqu'un avait oublié de la fermer. Je commençais à reculer lorsque des bribes de conversation me vinrent aux oreilles.

- Ça ne peut plus continuer comme ça Chace, déclara la jeune femme brusquement, tu dois faire un choix.

La voix m'était familière, j'identifiais Dana. Je ne devais pas écouter cette conversation, ça ne me regardait en rien.

- Qu'est-ce que ça veut dire ça Dana ?

Silence, plus rien.

- C'est ton concours ou moi, voilà ce que ça veut dire.

Je tombais des nues. Comment elle pouvait lui imposer une telle décision ? Elle savait l'importance que ce concours avait aux yeux de Chace, elle savait à quel point il y tenait. Pourquoi être si égoïste ?

- Tu ne peux pas me demander ça. Je n'y crois pas que tu oses me demander ça.

- Tu rigoles ? s'exclama Dana, tu passes plus de temps avec ton élève qu'à la maison, tu m'oublies totalement. Tu crois réellement que je peux accepter d'être mise de côté de la sorte ?

De ce qu'elle disait, j'étais la cause de leur éloignement, tout était de ma faute. Ce qui suivit me surprit. Chace se mit à rire, ironiquement je supposais.

- Dana, je ne t'ai jamais reproché de t'impliquer à fond dans tes championnats de danse il me semble, rétorqua t-il, tu rentrais à pas d'heure pendant deux mois, est-ce que je t'ai dit quelque chose par rapport à ça ? Je t'ai toujours encouragée, je m'attendais à ce que tu fasses de même mais visiblement je t'en demande trop.

- Chace, chéri, tu t'investis dans quelque chose qui est perdu d'avance. Abandonne ce concours, la défaite de l'année dernière ne t'a pas suffit ?

Si j'étais d'ors et déjà choquée par ce que je venais d'entendre, j'étais sans voix à présent. Dana était une personne égoïste, et même méchante. Comment pouvait elle agir ainsi? Se rendait elle compte du venin dans ses paroles ? Comment pouvait elle dire à Chace qu'il ne gagnerait jamais ce concours ? Chace sembla rester interdit à la suite de ses paroles, comme si il venait de réaliser, lui aussi, qui était réellement Dana.

- Tu ferais mieux de partir Dana.

- Sérieusement ? tu as fait ton choix ? s'indigna t-elle, j'espère que tu sais ce que ça implique ?

- Parfaitement, répondit il calmement, et j'ai ouvert les yeux sur bien des choses.

- Qui sont ?

- Que tu seras toujours cette personne égoïste que j'ai connue sur les bancs du lycée , même si je pensais que tu avais changé. Tu ne crois qu'en toi et ta petite personne, tu écrases sans cesses les autres. Tu ne réalises pas à quel point tu ne penses qu'à toi, à quel point ton attitude est si.. Je n'en ai même pas les mots. Maintenant pars.

Dana mima le rire ironique de Chace.

- Tu le regretteras.

Puis le bruit de ses talons sur le carrelage m'indiqua qu'elle se dirigeait vers la porte. Paniquée, je m'empressais alors de quitter le couloir pour me réfugier dans l'autre allée, me permettant de voir Dana quitter la salle furieusement, claquant la porte après son passage. Cette dernière avait déjà son téléphone collé contre son oreille, surement prête à annoncer la nouvelle à quiconque voulait l'entendre.

Je pesais le pour et le contre, ne sachant pas si je devais me rendre dans la classe ou laisser du temps à monsieur Bennett. Bien que je n'en ai jamais vécue une, une rupture était douloureuse, pour les deux parties. Je comprenais que dans ces moments là, on souhaitait se retrouver avec soi même.

Je m'avançais d'un pas hésitant vers la porte, toquant contre cette dernière faiblement. La voix de mon professeur, presque inaudible m'autorisa a entrer.

Je le vis, presque vulnérable, assis sur sa chaise, son air tendu, ses poings sérrés. La tension était palpable, presque insupportable.

- Victoria, dit il simplement sans même relever les yeux vers moi, me confirmant qu'il était peiné.

Regardant autour de moi, je ne souhaitais pas passer par quatre chemins. Notre relation était à présent basée sur la confiance, je ne pouvais pas la trahir.

- J'ai tout entendu, déclarai-je subitement.

Son regard se releva vers moi, et pour la première fois j'avais peur à son contact. Comment allait il réagir ?

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