❦ T r e n t e c i n q ❦
❝ Never close your lips to those whom you have already opened your heart❞ - C. Dickens
♪ You are the reason - Calum Scott ♪
- Chace.. murmurai-je, comme pour me convaincre qu'il était là.
Il s'approcha, presque timidement.
- Je n'aurais jamais pensé te revoir..
Je baissais les yeux. En théorie, il n'aurait jamais du. Mais j'avais surement du penser bien trop de fois à ces retrouvailles qu'elles avaient fini par se réaliser. Mais tout était différent de ce que j'avais bien pu imaginer.
- Je.. j'attends une livraison chez moi, tu ne veux pas venir.. enfin si tu le souhaites.. pour qu'on discute..
Je réfléchissais, regardant l'heure sur mon téléphone.
- Je dois être à l'aéroport dans un peu plus d'une heure, déclarai-je presque silencieusement, mon avion repart plus tard dans la soirée.
Il accusa le coup. Il ne semblait pas prêt à me revoir aussi vite et à ce que je reparte aussitôt.
- Viens tout de même, proposa t-il, je .. je te raccompagnerai.
J'hésitais. J'avais tellement espéré le revoir que je ne devais pas louper cette occasion, bien que je savais à l'avance que j'allais souffrir de devoir le quitter une seconde fois.
Je descendis de mon tabouret, regardant dans la cuisine pour voir Leila me sourire, amicalement. Je lui rendis son sourire, quittant le café avec Chace qui avait récupéré sa commande entre temps.
Nous avancions dans le silence jusqu'à sa voiture, qui à ma grande surprise était la même qu'avant. Chace n'avait pas changé également, s'empressant de m'ouvrir la portière. Il passa du côté conducteur tandis que je m'attachais, ayant le sentiment de revivre notre histoire, du moins ses débuts. Sauf qu'aujourd'hui, plus rien n'était interdit. Je n'étais plus son élève, il n'était plus mon professeur. Les choses étaient différentes.
Chace démarra la voiture, le trajet commençant par un long silence que je décidais de briser.
- Tu sais.. j'ai passé mon permis.
La chose en elle même n'était pas très intéressante, mais le sourire de Chace me donnait le sentiment de lui avoir annoncé une grande nouvelle.
- C'est super, j'espère que tu t'es souvenue de mes conseils.
Je baissais les yeux, souriant.
- Bien sur, c'est surement ce qui m'a aidé à avoir confiance.
Chace posa brièvement les yeux sur moi, ce regard m'ayant manqué pendant ces deux années loin de lui.
Lorsque sa voiture s'arrêta, je réalisais que nous étions arrivés à destination, mon regard et mes pensées ayant été bien trop occupées pour se rendre compte du reste du trajet.
Nous avancions vers son appartement, le chemin jusqu'à ce dernier me rappelant cette fameuse soirée. Cette soirée où les choses avaient pris un nouveau tournant, avant qu'elles ne basculent définitivement, nous menant à cette rupture difficile et douloureuse. Ce souvenir était à la fois tendre, mais avait un gout amer.
Chace dévérouilla la porte, me laissant entrer. Je retrouvais un tout autre appartement où la configuration avait entièrement été changée, laissant place à des meubles plus sobres, et un espace mieux agencé. J'avais le sentiment de me retrouver chez quelqu'un d'autre. Néanmoins, une question trottait dans ma tête, et je ne réalisais la chose que maintenant.
- Dana.. Dana n'est pas là ? demandais-je timidement, craignant la réponse.
- Non, répondit simplement Chace en déposant son sac sur la table, et elle ne reviendra plus.
Intriguée, je me rapprochais, m'appuyant sur le comptoir, à ses côtés.
- Elle a définitivement quitté ma vie, compléta Chace, et les choses sont mieux ainsi.
- Et.. Et le bébé ?
- Il n'y a pas de bébé Victoria, soupira t-il, du moins pas pour moi. J'ai découvert que l'enfant n'était pas de moi, qu'elle espérait juste me soutirer de l'argent afin de faire sa vie avec son ancien entraineur dont je t'avais parlé, qui s'avère être le véritable père de Chelsea.
- Je.. je suis désolée, murmurai-je, comment tu l'as découvert ?
- Il a suffit de quelques messages avant l'accouchement, qui m'ont mis la puce à l'oreille.. On se revoyait tranquillement avec Dana, mais j'avais du mal à tourner la page après..après toi.. Et lorsque Chelsea est arrivée, du moins quelques jours après l'accouchement, les yeux verts émeraudes de cette dernière m'étaient familiers, malheureusement ils ne venaient pas de moi.. J'ai mis Dana face à tout ça et elle a avoué, pleurant, hurlant à s'en arracher la gorge qu'elle voulait être avec moi..
Je baissais les yeux. Je l'avais quitté pour quelque chose qui n'était en vérité même pas réel. J'avais fait une erreur, mais maintenant je ne pouvais pas revenir en arrière.
- Je me suis senti stupide, trahi. Je lui ai demandé de partir, j'ai cru que j'allais faire quelque chose que je pourrais regretter ce soir là. J'avais accepté l'idée d'être père, et j'y prenais gout à vrai dire, je jouais le jeu. Malheureusement, je n'étais pas destiné à avoir un enfant maintenant.. Mais avec du recul, je suis tout de même heureux de ne pas être le père d'un enfant de Dana, j'aurais bien trop peur qu'il soit aussi folle qu'elle..
Je gloussai tristement. J'avais envie de lui dire que je voulais fonder une famille, moi aussi. Je ne pouvais espérer mieux que Chace comme père de mes enfants, c'était sur et certain.
- Et toi alors ? demanda t-il, que s'est il passé depuis ces deux ans ?
Je mordillais ma lèvre, ne sachant pas par où commencer.
- J'ai intégré une prestigieuse fac de lettres, qui m'a permise d'obtenir un contrat dans une maison d'édition. Le foyer dans lequel j'ai été placée m'a été d'une grande aide, il m'a permis de m'émanciper, et de mettre de l'argent de côté dans les situations comme celles ci, dans les situations pour lesquelles je ressentirais le besoin de me ressourcer..
- Pourquoi es-tu revenue ? s'empressa t-il de demander.
- C'est.. c'est stupide, laisse tomber.
- Non Vic, répondit-il en posant sa main sur mon bras, tu sais que tu peux tout me dire.
Réellement tout ? j'avais bien peur que Sam ne soit pas compris dans cela.
- Une histoire avec mon.. mon.. le mot semblait bloqué.
- Ton petit ami ?
Je hochai la tête, baissant les yeux.
- Que s'est il passé ?
Je n'étais pas réellement friande à l'idée de raconter mes peines "amoureuses" à Chace, mais il insistait.
- Il m'a trompée, avouai-je, je l'ai découvert hier matin avec une autre fille dans le lit que nous partagions.. Je ne veux pas lui chercher des excuses, loin de là, mais c'est presque normal en y repensant.. Il avait besoin de tout ce que j'étais incapable de lui donner, de cette barrière que j'étais incapable de franchir après toi..
Il hocha la tête, regardant le sol à son tour.
- Il ne te mérite pas, murmura t-il, mais pour être honnête, je n'ai pas réussi à retrouver quelqu'un, enfin je n'en avais pas l'envie.
Ce fut à mon tour d'acquiescer, bien que je voulais sourire, la situation n'était pas appropriée.
Cela nous plongea dans un long silence, que Chace brisa après quelques minutes.
- J'ai appelé l'assistante sociale.. c'est moi qui l'ai prévenue.
Je n'étais pas sure d'avoir correctement entendu, je relevais les yeux vers lui, dont le regard était entièrement posé sur moi, cherchant à jauger ma réaction.
- Je.. je ne voulais plus que tu souffres, se justifia t-il, je ne supportais plus de te voir revenir avec des bleus et de rester aussi passif alors que les choses s'empiraient. Je l'ai appelée même en sachant que tu allais être envoyée loin de moi, j'ai pensé à..
Je ne lui laissais pas le temps de finir, taisant toutes mes pensées virevoltantes et les hurlements de mon coeur. Mes lèvres se retrouvèrent sur les siennes, mes mains posées sur ses joues. Chace sembla surpris, ses mains mettant quelques secondes avant de se poser sur ma taille.
- Je.. Pourquoi tu as fait ça ? bégaya t-il contre mes lèvres.
Pourquoi ? parce que je l'aimais, c'était simple.
- Tais toi et embrasse moi, murmurai-je.
Ce dernier s'exécuta, ses mains passant de mes hanches à mon dos, puis mes cheveux. Ses dernières revinrent à la partie inférienre de mon corps, attrapant mes cuisses pour me soulever et m'asseoir sur le comptoir de la cuisine. La danse de nos lèvres se prolongea ainsi, tandis que mes mains commençaient déjà à défaire les boutons de la chemise de Chace.
J'étais une toute autre personne avec lui, parce qu'il était tout ce dont j'avais besoin. Chace sembla comprendre le message, m'aidant à défaire le reste des boutons tandis que mes lèvres embrassaient son cou. Sa chemise retirée, il balança le vêtement à travers la cuisine, s'empressant de m'aider à retirer la robe que je portais.
Néanmoins, un coup contre la porte nous stoppa dans nos mouvements. Chace déposa un baiser sur mes lèvres avant de s'empresser d'ouvrir. Je remerciais secrètement l'architecte d'avoir fait en sorte que la cuisine soit en retrait pour des situations pareilles. Chace revint rapidement avec un carton qu'il laissa sur le côté pour reporter son attention sur moi.
Il me porta jusqu'à la chambre, cette pièce qui me rappelait tant de souvenirs. Elle renfermait cette intimité si spéciale entre nous, ce truc qu'il n'y avait avec personne d'autre. C'était lui et moi, contre tout le reste.
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Je retombais sur Chace, avant de rouler sur le côté, mes yeux fixés sur le plafond, ma respiration saccadée. Je tournais le visage vers lui, m'approchant pour l'embrasser tendrement, passant ma main sur son torse. Cependant, mon coeur loupa un battement lorsque je vis l'heure sur le réveil de Chace, constatant que je devais être à l'aéroport il y a de cela trente minutes. Je me séparais de Chace, quittant le lit pour récupérer mes vêtements.
- Chace, je dois aller à l'aéroport, je vais louper mon avion..
- Vic, je pense que c'est trop tard, murmura t-il, reste là, je te paierai un billet pour demain..
- Non, il y a le temps, si on..
- S'il te plait, me coupa t-il, ne pars pas comme ça..
Je cessai tout mouvement. Il avait raison. Quoi que je fasse, je n'allais pas être à l'heure à l'aéroport. Je n'avais pas d'endroit où dormir, et surtout, je ne voulais pas le quitter comme ça.
Je m'avançais vers le lit sur lequel je remontais, Chace souriant victorieusement. Ce dernier attrapa ma main, m'aidant à passer mes jambes de part et d'autres des siennes, mon corps surplombant le sien. Nos mains étaient liées, j'aurais pu rester dans cette position pendant des années, le simple fait d'être en sa présence permettant de me rassurer.
- Je n'ai jamais réalisé à quel point je t'aimais jusqu'à ce que tu me quittes.. murmura Chace en embrassant mes phalanges.
A court de mots, j'aurais voulu lui dire que ces sentiments étaient réciproques, mais pour des raisons stupides, j'en étais incapable. Je me contentais juste de reposer mes lèvres sur les siennes, avant de l'aider à retirer de nouveau mes vêtements.
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