Une fois arrivé, afin d'évaluer la sévérité du mal, le neurochirurgien avait demandé à papa comment il se sentait. Il lui avait fait part du malaise troublant sa vie : il ne voyait pas pourquoi il devait continuer à vivre sans Clara, sa femme. Bingo ! La tristesse c'était à cause de la mort de maman.

Aussitôt, le médecin avait marmonné quelques mots en anglais et l'équipe médicale s'était activée au plus vite, son état était critique. Sa tristesse était très forte.

Anticipant la douleur, j'avais vu papa chercher furtivement la main d'Amélie pour le réconforter. Mais il s'était vite souvenu qu'elle était partie s'acheter de nouvelles chaussures pour son cours de salsa.

Mes oreilles derrière la vitre où l'on m'avait dit de me placer, avaient pu capter quelques bribes de discussions, lors de l'intervention chirurgicale, qui m'avaient fait frissonner. Echec de l'opération...tristesse s'est étendue à d'autres zones...

Le neurochirurgien avait même crié ; « la tristesse a atteint le stade de la dépression. Les conséquences seront catastrophiques. C'est trop tard, préparez l'euthanasie ».

Il m'est difficile d'expliquer où papa a trouvé la force de se lever pour frapper le neurochirurgien en plein visage. Tout comme je ne peux expliquer d'où lui est venu cet instinct de survie ; il avait bousculé plusieurs infirmières et couru à toute vitesse hors de l'hôpital. Il avait téléphoné Amélie pour qu'elle vienne le chercher mais elle avait refusé, car son cours de salsa venait de commencer.

Il avait sauté dans le premier taxi et était rentré à la maison, direct.

À suivre...

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