9. ÉPILOGUE

Le téléphone de Tom sonna, brisant brutalement la quiétude de son sommeil profond. Il émit un grognement étouffé et enfouit sa tête dans l'oreiller, cherchant à ignorer l'irritant stridulement. Lorsque l'appel cessa enfin, Tom se détendit légèrement, tentant de se replonger dans les abysses de ses rêves. Mais il était trop tard, le sommeil avait fui. Un nouveau grognement s'échappa de ses lèvres, il se redressa et s'étira telle une panthère. Puis, il ouvrit les yeux, plongeant son regard dans le ciel teinté de gris par-delà la fenêtre.

Les événements de la veille lui revinrent en mémoire, mais ils semblaient désormais si lointains qu'il se demanda s'ils n'avaient pas été qu'un rêve. Et si toute cette étrange chasse aux fantômes n'était qu'une invention de son esprit ?

Il quitta son lit et se dirigea vers la salle de bain. Encore un peu ensommeillé, il manqua de ne pas remarquer les traces de maquillage, encore présentes sur son visage malgré sa douche de la veille. Un éclat d'espoir le traversa. Peut-être n'avait-il pas tout imaginé après tout.

Après s'être rafraîchi et avoir éliminé les ultimes vestiges de maquillage, il regagna sa chambre et attrapa son téléphone. Un message d'Owen clignotait à l'écran, l'invitant à venir au théâtre au plus vite, affirmant avoir quelque chose à lui montrer.

Curieux et légèrement inquiet à l'idée qu'Owen ait mis la main sur un nouvel artefact maudit, Tom se hâta de s'habiller et hélait le premier taxi en direction du théâtre.

Arrivé sur place, il fut surpris de découvrir une véritable fourmilière d'ouvriers s'activant à l'intérieur du vénérable bâtiment. Parmi les nuages de poussière et le vacarme des travaux, il aperçut enfin son ami.

— Owen ! l'interpella-t-il en s'avançant vers lui.

— Ha, Tom, te voilà, s'exclama son ami, un large sourire illuminant son visage.

— Qu'est-ce qu'il se passe ici ?

— Figure-toi que ce matin, j'ai reçu une énorme donation d'argent. C'est justement ce dont j'avais besoin pour lancer les rénovations !

Owen rayonnait d'enthousiasme, semblable à un enfant devant ses cadeaux de Noël, ce qui tira un sourire amusé à Tom. La salle résonnait de l'écho des marteaux et des voix des ouvriers affairés. Tom scruta Owen avec perplexité.

— Une donation ? Mais de qui ? se demanda-t-il à haute voix.

— De quelqu'un qui te connais, apparemment, puis que tu fais partit des conditions du contrat.

— Des conditions ? Quelles conditions ?

Tom se sentait de plus en plus désorienté, les réponses d'Owen ne faisant que semer la confusion. Soudain, une voix puissante et féminine le tira de sa perplexité.

— C'est moi qui ai fait cette donation, déclara-t-elle.

Le cœur de Tom fit un bond dans sa poitrine. Il se retourna vivement pour faire face à Eleanor, dont le visage arborait un sourire malicieux.

— Eleanor ? s'étonna Tom, agréablement surpris de la voir.

— Je vais vous laisser discuter des termes du contrat, annonça Owen, scrutant tour à tour les deux interlocuteurs avant de s'éclipser avec un sourire amusé.

Tom combla doucement l'espace qui les séparait, son regard exprimant à la fois l'étonnement et la joie.

— J'avais peur que tout ce qui s'est passé ne soit qu'un rêve, avoua-t-il, murmurant doucement avec un sourire.

— Heureusement, tout était bien réel, renchérit-elle en souriant à son tour.

— Mais que fais-tu ici ?

— J'honore la mémoire de ma grand-mère. Mais j'avais le sentiment que je ne pouvais pas le faire sans toi.

— Je fais partie des conditions du contrat ? s'enquit-il, curieux.

— J'ai décidé de faire cette donation à condition que tu deviennes le visage de ce théâtre. Tu le parraineras, et ensemble, nous raconterons l'histoire d'Helen McGarth.

Un sourire sincère se dessina sur le visage de Tom, touché par le geste d'Eleanor, mais surtout reconnaissant qu'elle ait pensé à lui pour cette mission si spéciale. 

Le cœur d'Eleanor battait la chamade lorsqu'elle entendit la réponse de Tom.

— Ce serait un honneur, déclara-t-il avec un grand sourire.

Elle plongea son regard dans ses yeux chaleureux et ne put résister plus longtemps. Se mettant sur la pointe des pieds, elle l'embrassa. Tom, d'abord surpris, passa ses bras autour de sa taille, prolongeant le baiser avec la même intensité. Leur union scellait bien plus que des mots. C'était une promesse pour l'avenir, une promesse d'honorer la mémoire d'Helen McGarth à travers les planches du théâtre, et surtout, une promesse de partager leur histoire.


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