Chapitre 13.2 Provocation


*  *  *

Deux semaines plus tard.

Cela fait quelques temps que Enias n'a pas vu Théodore. Ils s'étaient disputés la dernière fois qu'ils s'étaient vus. C'est ce sujet qui préoccupe son esprit tandis que le jeune homme s'aventure dans les couloirs tous similaire. Il lui reste un peu de temps avant son prochain cours. Le jeune Nysquiem admire les divers tableaux qui l'entourent. Un bateau sur un océan déchaîné, puis une cité sous un coucher de soleil, pour finir sur le portrait d'un animal aux yeux fascinants. Enias même a l'impression que le regard de cette créature est plus humain qu'animale. Quelques traits de son visage lui donnent le même sentiment. Est-ce un loup ou bien un homme ? Il n'arrive pas à être totalement certain.

Subitement Xaya déambule de nulle part sous les yeux de son ami. Elle est tout essoufflée. Son regard affiche une grande inquiétude. La belle blonde regarde brièvement Enias. Son visage sérieux fait comprendre à son ami qu'il s'est passé quelque chose de grave. Le jeune homme hésite. Les mots lui brûlent les lèvres mais il a peur de savoir. Son instinct lui chuchote un nom. "Théodore" résonne en boucle dans son esprit. Enias sait. Il se racle la gorge et prend son courage pour demander à sa tendre amie :

- Que se passe-t-il ?

- C'est Théodore ! dit-elle affolée

Xaya raconte ce qu'elle sait. Elle explique à Enias la situation. Théodore est à l'infirmerie. Il est inconscient et dans un piteux état. "Il n'a quand même pas..." pense le jeune Nysquiem. Ce dernier à une vague idée de ce qui a pu se passer. Enias s'empresse de partir sans dire un mot. Xaya essaie de le rattraper et lui demande :

- Où vas-tu ?

- Là où j'aurais des réponses.

Enias avance et enchaîne les tournants. Il se retrouve rapidement au deuxième étage et après quelques portes, il finit par entrée dans une pièce. Il s'agit de l'infirmerie. Le jeune Nysquiem balaye du regard la salle terne. Il voit son camarade et se précipite à son chevet. D'un point de vue extérieur son état n'a pas l'air d'être grave. L'infermière a sûrement pansé toutes ses blessures. Enias murmure à l'oreille de Théodore qu'il est là pour lui. Malheureusement, il reste inconscient. Le jeune Nysquiem remarque quelques traces de coup sur le visage de son camarade. Il met sa main sur le front de son camarade. « Je m'en vais prendre la suite » lui chuchote-t-il et pars sans se retourner. 

Une fois sortit, Enias s'étale de tous son poids sur le mur en face de lui. Sa poitrine se serre. Sa respiration est rapide et désordonnée. Ses mains tremblent de culpabilité. « J'aurais dû l'arrêter ». Le jeune homme sait que la situation actuelle de son camarade est liée aux multiples disputes qu'ils ont eues. Théodore c'était précipité tandis que lui avait fait le choix d'écouter sa tendre amie. Elle lui avait conseillé de rester patient. Xaya l'avait mis face à ses faiblesses. La réalité montrait qu'ils étaient tous deux incapables de réussir pour le moment. Hélas, Théodore n'a pas voulu entendre ces recommandations.


Le jeune Nysquiem se ressaisit. Il sait ce qu'il lui reste à faire. Enias se dirige vers le seul endroit où il est sûr de trouver la raison de son regret. Le jeune homme n'a pas pu protéger son ami mais il peut encore le venger. Il se dirige vers le rez-de-chaussée. Le cœur toujours lourd, la nostalgie l'emporte lorsqu'il s'engouffre dans le grand couloir derrière l'escalier. Il se souvient de tous ses souvenirs avec Théodore. La fougue qui les emportés, leur détermination, leur complicité pendant et après les entraînements, leur encouragement mutuel à vouloir réaliser leurs rêves. La porte imposante se dresse enfin devant lui. 

Enias pousse un dernier souffle. Il va lui falloir du courage pour continuer. Il pousse l'accès qui le sépare de son souhait. L'entrée libère sa lumière après avoir grincer de tous au long de son ouverture. Il le voit. Il a toujours un sourire aussi narquois et supérieur aux lèvres. Comme à son habitude, ses adversaires n'ont pas étanché sa soif de défi. Cette fois-ci, Enias a l'intention de lui présenter un rival de taille. Il dégringole les marches deux par deux. En quelques secondes, il se retrouve devant le champ de vision de l'homme aux cheveux ardents. Ce dernier reste impassible. Il se contente d'attendre. La situation ne l'étonne guère. Il savait que le jeune Nysquiem se dresserait un jour devant lui. Enias prit de colère se rapproche de Phoenix. Il l'interpelle ensuite par le bras et déclare d'une voix énergique :

- Battons-nous !

- Et si je refuse ? formule-t-il sur un ton arrogant

- Je ne laisse pas le choix ! menace Enias

- Très bien ! exclame Phoenix en se débarrassant de la main de son adversaire. Toutefois je voudrais juste vérifier une chose.

Phoenix demande à Ilona de venir le rejoindre. Celle-ci accepte sans sourciller, sachant d'avance la requête de son ami. Le Météore fusille ensuite du regard le jeune Nysquiem comme pour le défié. Il lui propose alors ses conditions :

- J'accepte ton défi si tu acceptes de te battre contre elle.

Enias acquiesce de la tête et se met en garde. La jeune femme aux cheveux argentés pend d'abord ses distances. Phoenix est en position d'arbitrage. Une fois les deux parties en place, il déclare le début des hostilités. Ilona se jette brusquement sur son adversaire et prend aisément l'avantage. Sans même utiliser sa magie, elle montre une maîtrise du corps-à-corps à la fois rapide et époustouflante. Seul la parade aide Enias. Son instinct lui fait bien comprendre que l'esquive serait bien trop risquée. Pressé dans finir rapidement, le jeune Nysquiem combine sa magie à son jeu de jambes. Sa vitesse s'en retrouve décuplée. Il réussit à faire reculer la jeune femme. Cette dernière regarde brièvement Phoenix comme si elle attendait son approbation. Le Météore lui fait un signe de la tête. Ilona se reconcentre. 

Soudain, l'air ambiant se réchauffe. La pression devient lourde et suffocante. Son aura se dévoile sous les yeux d'Enias impuissant. Le corps de la jeune femme est enveloppé d'une lueur rouge comme la braise. Une introjection de sa magie étendue sur tout son être. Le jeune Nysquiem prépare sa riposte. Grâce à sa magie il arrive facilement à recouvrir ses bras de flammes ardente. Celles-ci révèlent toute la détermination du jeune homme à cet instant. Ilona s'élance sur lui à une vitesse folle. Enias n'a vu que la poussière qui a été projeté sous les pieds de la jeune femme. Elle est maintenant devant lui prête à octroyer le coup de grâce. Son adversaire réussit à amplifier sa magie et protège son visage de ses deux bras. Ilona le rue de coup, le faisant reculer de plus en plus loin. Submergé, Enias est incapable de riposter. L'offensive surclasse sa défense. « Je n'ai plus le choix » pense-t-il entre deux coups.

Une seconde s'écoule. Ilona continue toujours son attaque. Le temps ralenti sous les yeux d'Enias. Son adversaire lui semble presque immobile. Ses yeux d'ordinaire émeraude deviennent subitement aussi jaune et brillant qu'un topaze. A l'instant suivant, la jeune femme aux cheveux argentés est expulsée dix mètres en arrière. Elle ne comprend pas ce qui se passe. Phoenix voit dans le regard de son amie de l'étonnement mélangé à une forme d'appréhension. « Ilona est-elle confuse ? » se demande-t-il. Il décide de mettre à terme le combat. L'homme aux yeux saphir venait de voir ce qu'il désirait. Enias est épuisé. Il a du mal à pleinement réaliser ce qui venait de se dérouler. Phoenix prend la parole :

- J'accepte...

- Pas si vite Phoenix ! hurle une voix provenant de nulle part.

Un homme aux cheveux noirs et blancs apparaît soudainement devant le Météore. Phoenix semble totalement surpris de découvrir cette personne. Il remarque aussitôt les yeux peu ordinaire de ce dernier :

- Toi ?! exclame-t-il en admirant les yeux roses de cet homme

- Pourquoi pas officialiser votre duel ?

- Tu parles de l'évaluation. Je me trompe ?

- Tout à fait ! dit-il sur un ton satisfait

- Tss... Comme tu voudras...

Phoenix décide de partir avec Ilona agacé par la situation. L'homme qui lui a fait front rejoint Enias écroulé sur le sol à genoux. Le jeune homme se perd dans le regard de son sauveur. Il lit en lui facilement. Cette personne dégage une grande bienveillance. Ce dernier tend sa main pour relever le jeune Nysquiem. Il accepte de la saisir. Ils sont maintenant face à face. Enias constate qu'ils font à peu près la même taille. L'homme décide de se présenter :

- Je m'appelle Obéron et toi ?                   


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