Réactions

Aujourd'hui après trois échecs consécutifs, j'ai enfin eu mon permis !!!

Wouhou, stay off the road !!

Ça n'a rien à voir avec la fic je sais, mais il fallait que ça sorte, sorry ^^

Bonne lecture 0=)

Nat'

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A l'intérieur de l'hôpital Sainte-Mangouste, Albus et Scorpius étaient silencieux. Cela faisait un petit moment maintenant que les deux jeunes hommes avaient transplané dans l'enceinte du bâtiment, pour préparer l'allocution d'Albus. Ils avaient été prévenus de l'arrivée d'Hugo, ils avaient entendu tout son discours... Et à présent, Scorpius dévisageait Albus, anxieux. Cherchant à déceler une émotion sur ses traits fermés. Cherchant une solution à ce qu'ils venaient d'entendre, et très vite.

- Il faut lui répondre, déclara-t-il soudain en tentant de provoquer une réaction. Lui dire que la politique n'est pas un chantage. Que tu n'as pas à te laisser voler le fruit de dix années de travail juste pour satisfaire son caprice, surtout le caprice de quelqu'un comme lui ! Il faut tout révéler, Albus ! Il faut dire aux gens ce qu'il a fait !

Mais en face de lui, Albus ne le regardait toujours pas, les sourcils froncés, une main pensive portée à son front.

- Albus ! fit Scorpius en le prenant par les épaules.

Albus sembla s'éveiller. Puis, comme s'il venait de prendre conscience de sa présence, il sourit :

- Qui aurait cru que tu serais le plus nerveux de nous deux ?

Stupéfait, Scorpius se défendit :

- Je ne suis pas nerveux !

- Tu es impulsif, ce qu'il ne faut jamais être en politique. Hugo espère me provoquer avec ce discours : la dernière chose que je souhaite, c'est lui donner satisfaction.

- Mais il t'a piégé ! Il t'a placé face à un choix que tu ne peux pas refuser : le seul moyen de t'en défaire est de le discréditer !

Albus fit non de la tête :

- C'est là que tu te trompes, dit-il très doucement.

Scorpius marqua son incompréhension, mais Albus lui caressa soudain la joue :

- Hugo ne m'a pas piégé. Il croit l'avoir fait, mais il ne m'a rien volé du tout.

- Ses conditions t'empêchent d'être Ministre !

- Et alors ? Tu crois vraiment que c'est le titre qui compte ?

Scorpius recula :

- Tu ne me feras pas croire que ça ne t'importe pas ! Depuis des années, ta seule et unique ambition a été de laisser ton empreinte sur le monde, de le diriger, de le changer : tu ne l'as jamais caché !

Albus haussa les épaules :

- C'est vrai, je suis ambitieux, et j'aime le pouvoir. Je n'en ai pas honte, même si ça ne fait pas toujours de moi quelqu'un de bien. Mais depuis quelques temps... J'ai été amené à me rappeler pourquoi je fais tout ce que je fais.

- Tu pourrais parler plus clairement ?

- Pour toi, Scorpius. Tout ceci a commencé avec toi, tu le sais très bien. Ce que je suis aujourd'hui, c'est grâce, à cause et pour toi.

- Et alors, quel rapport avec Hugo ?

Albus détourna brièvement le regard, comme s'il cherchait ses mots. Scorpius ressentit le besoin inexplicable de l'embrasser à cet instant. Mais il attendait les réponses d'Albus, suspendues entre eux.

- Tu as raison, depuis des années, j'espère ce vote, je brigue le poste de Ministre..., commença alors Albus. J'ai épousé Charity, je me suis brouillé avec ma famille, j'ai manipulé, charmé, séduit, menti, encouragé, intimidé, moqué... J'ai fait tout ce qui était nécessaire pour en arriver là où je suis aujourd'hui... Et il y a encore quelques semaines, je t'aurais dit que ce poste, cet accomplissement, c'était tout ce qui comptait pour moi. Mais les choses ont changé.

Scorpius ne dit rien. Il pressentait ce qu'Albus essayait de lui dire et se refusait à poser la question. Albus continua quand même :

- Tu sais, je n'ai jamais vraiment eu l'intention de me servir de cette baguette, dit-il en exhibant nonchalamment la Baguette de Sureau. Il y avait juste... cette partie de moi qui savait que tu étais rentré au pays. Depuis deux ans maintenant... Cette partie de moi qui murmurait ton nom dans mon sommeil, dans mes rêves, en traître, quand j'essayais de t'oublier. Quand j'essayais de me convaincre que ce n'était qu'un amour d'adolescent sans importance. Quand j'essayais de croire que je pourrais t'oublier un jour, lâcher prise. Cette partie de moi à jamais contaminée par ta présence... Cette partie de toi, en fait. Ancrée sous ma peau. Dans mes os. Partout. Cette partie de moi qui recherchait désespérément un prétexte pour aller te voir, revenir te parler, pour te faire à nouveau rentrer dans ma vie... et qui a fini par trouver, finalement. Sans que je me l'admette vraiment à moi-même, jamais...

Albus secoua la tête. Il le regardait à nouveau dans les yeux, et il y avait une sincérité très franche, très simple, dans ce regard. Comme une forme d'humilité que Scorpius ne lui avait jamais vue.

- Tu es rentré à nouveau dans ma vie, et... brusquement, ça m'a rappelé d'où je venais. Pourquoi je faisais ce que je faisais, pourquoi je prononçais tous ces discours, pourquoi je croyais en tous ces combats, tous ces idéaux... Tu as remis du vrai dans ma vie, Scorpius. Du vrai dans ma cause. Hugo n'a pas tort, en un sens : depuis des années, je me suis perdu, au service de ma propre légende, comme tu l'as si bien dit toi-même... Je me battais pour les droits des autres, mais je ne m'en souciais pas vraiment. Je me battais parce que j'aimais ça. Parce que j'aimais les intrigues, la politique, le pouvoir et l'influence que je savais avoir sur les gens, et à quel point c'était facile de les faire pencher sous ma volonté... J'aimais tout cela, et je l'aime toujours, ça fait partie de moi. C'est ce que j'ai toujours été, je l'assume. Mais toi, tu as su éveiller... une autre facette de moi. Une facette plus humaine, plus sincère. Une facette qui se soucie vraiment de ce qui se passe...

Albus secoua la tête :

- Je n'ai pas fait tout ce que j'ai fait pour devenir Ministre de la Magie, dit-il avec une sorte de dégoût détaché. J'ai fait ce que j'ai fait pour que plus jamais un petit garçon de onze ans n'arrive à Poudlard dans un silence complet, sous le regard haineux de ses camarades, simplement à cause de son nom. J'ai fait ce que j'ai fait pour changer le monde. Pour qu'il soit plus juste. Pour que tu sois plus heureux.

Albus haussa les épaules :

- Qui se soucie que je sois Ministre dans tout ça ? Certainement pas moi. Hugo croit m'avoir volé une victoire, mais la seule chose qu'il m'a volée, c'est l'occasion d'annoncer moi-même la décision que j'avais prise.

Scorpius fronça les sourcils. Pendant toute la tirade d'Albus, il n'avait pas osé parler, étranglé par toutes les émotions qui le traversaient. A présent, Albus le transperçait de ses yeux si verts, et il avait peur :

- Depuis plusieurs semaines déjà, j'envisage de redonner un sens au mouvement que j'ai engendré... Ce serait aussi un test, en quelque sorte. Pour vérifier si les gens sont prêts. Si mes partisans sont vraiment sincères, et désireux d'aller jusqu'au bout... Depuis plusieurs semaines, j'envisage de te présenter toi à ma place, dans les élections à venir.

Scorpius eut l'impression qu'on venait de lui donner un coup de poing en pleine figure :

- Quoi ?!

Mais Albus répondit le plus simplement du monde :

- Réfléchis, Scorpius. Qu'y a-t-il de plus symbolique qu'un Malefoy proposant sa candidature ? Un Malefoy, soutenu par le peuple ? Qu'y a-t-il de plus symbolique que toi, avec qui tout a commencé ?

- Albus, je ne veux pas être Ministre...

- Bien sûr que si. Tu ne t'es jamais autorisé à le penser c'est tout.

- Albus...

Le jeune homme lui posa un doigt sur les lèvres :

- Silence, maintenant. Mets ce bel esprit en pause deux minutes, tu veux bien ? Tu auras tout le temps d'envisager le pire plus tard. Mais dis-toi bien que... Tu es la tempérance, l'honnêteté, la modestie dont j'ai toujours eu besoin dans ma vie. Laisse-moi être ton ambition.

Sur un dernier sourire, Albus sortit alors sur le parvis de l'hôpital. Il n'eut besoin que d'un mouvement de sa baguette pour accentuer sa voix :

- J'accepte, dit-il devant une foule stupéfaite. A une seule condition. Que monsieur Weasley ne se présente pas non plus.

Hugo le dévisagea, interdit, sans doute plus surpris que tous les autres d'avoir obtenu ce qu'il désirait, aussi facilement. Albus devinait à son expression qu'il soupçonnait un piège quelque part. Pourtant, devant le silence prolongé de la foule, il finit par hocher la tête, avec réticence. Pour la première fois depuis des années, les deux hommes se serrèrent la main.

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