Fantôme
Bonjour ami lecteur =)
Cette fic sera mon premier Albus/Scorpius, j'espère que ça vous plaira ;D
Comme toujours, un grand merci à Enorae sans qui cette idée folle n'aurait pas germé aussi loin.
Et en plus aujourd'hui (10 janvier) c'est mon anniversaire, alors soyez gentils, laissez-moi un petit message 0=)
Bonne lecture !
Nat'
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C'était un soir d'octobre, et il pleuvait. Albus Severus Potter remontait rapidement le Chemin de Traverse, enveloppé dans son capuchon noir pour ne pas qu'on le reconnaisse. Mais de toute façon, à cette heure sombre de la nuit, il n'y avait personne.
Arrivé enfin devant l'enseigne, il hésita. Etait-il bien sûr de vouloir entrer ? Etait-il bien sûr de ce qu'il s'apprêtait à faire ? Non, mais il n'était pas venu se perdre ici au plus noir de la nuit, à la merci de ses ennemis, pour faire demi-tour au moment fatidique. Ce n'était pas ses ennemis qui l'inquiétaient, pourtant...
Fermant les yeux, Albus maudit son indécision. Il n'avait jamais été impulsif, mais jamais indécis non plus. Avec lui, chaque décision était toujours soigneusement calculée, ainsi que les dix suivantes, et rien ne pouvait le prendre au dépourvu, absolument rien. A part la personne derrière cette enseigne...
Malgré lui, Albus dut reconnaitre qu'il avait peur. Même s'il refusait de se l'avouer, il était venu ici pour provoquer son ami d'enfance. Pour le défier, pour le forcer à se confronter à lui après toutes ces années. Et aussi parce qu'il mourait d'envie de le revoir...
Albus serra les dents. Rien de tout ceci ne devait transparaitre lorsqu'il se trouverait devant lui. Composant son masque, comme il avait si bien appris à le faire, Albus agrippa la poignée de la boutique de baguettes et franchit la porte.
Il faisait agréablement chaud à l'intérieur, et sec. Une atmosphère propice à la conservation des baguettes. Sur le comptoir, une minuscule flamme en bocal projetait la seule lumière de la pièce. Il n'y avait personne. Méfiant, Albus s'avança pour faire tinter la sonnette, guettant les ombres autour de lui. La lueur dansante des flammes renforçait plus de ténèbres qu'elle n'en dissipait. Il y eut quelques secondes de silence, durant lesquelles Albus n'entendit rien d'autre que les craquements de la vieille demeure, qui gémissait dans le vent. Il sourit, songeant que ce genre d'atmosphère était tout à fait du goût de son ancien ami...
Enfin, à l'étage, des pas se firent entendre. Les pas de quelqu'un de grand, jeune et assuré. Quelques grincements dans l'escalier, et enfin, Scorpius Malefoy apparut dans l'embrasure de la porte, immense, fort et rempli de ténèbres. Albus retint sa respiration malgré lui. La tête lui tourna comme si on venait de lui donner un coup de poing en pleine figure. Il eut toutes les peines du monde à masquer sa réaction. Scorpius se tenait là devant lui, et c'étaient dix années qui l'avalaient tout à coup.
- Albus, lâcha Scorpius, sans émotion.
Lui aussi semblait frappé. Mais à sa manière. Albus faillit sourire en songeant que cet air stoïque lui ressemblait tout à fait. Si Albus avait toujours été un maître en matière de manipulation, Scorpius lui avait toujours été plus doué pour masquer ses émotions. Pas vrai ?
Pourtant, Scorpius avait changé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu. Il y avait si longtemps maintenant...
Il était grand, svelte, élancé, comme un cobra dressé à l'affut. Bien qu'entièrement vêtu de noir, dans une tenue sobre et très simple, il dégageait une aura de puissance qui exhalait par tous les pores de sa peau. De danger, aussi. Brusquement, Albus se rappela la toute première fois qu'il l'avait vu, le jour de leur cérémonie de la répartition à Poudlard, et à quel point ses cheveux noirs l'avaient frappé à l'époque. Le Malefoy aux cheveux noirs... Ils lui donnaient un air de ténèbres aujourd'hui. Une ombre sur son visage anguleux, animé par le hasard de la flamme : tantôt lumière, tantôt autre chose...
Albus ne pouvait détacher son regard de ses traits. Ils étaient plus sévères, plus durs que la dernière fois, si c'était possible. Ils portaient sur eux cette maturité que Scorpius avait toujours témoignée. Un esprit acéré qui l'avait toujours coupé de ses camarades, aussi sûrement que son nom de famille. Oui, depuis toujours, Scorpius était un être à part... Trop intelligent, trop lucide pour son propre bien. Trop calme. Comme ces serpents au sang-froid qu'il chérissait tellement...
Albus décelait tant d'autres choses chez lui pourtant. Une beauté si évidente qu'elle lui avait aussitôt attiré l'attention et le mépris de tous. Une tristesse ancrée juste-là, sous la surface, mais qui ne s'exprimerait jamais. Scorpius ne le permettrait pas. Et, enfin, une profonde défiance des autres. A cet instant précis, Scorpius avait dressé toutes ses armures contre lui, Albus le sentait : surtout contre lui. Ses yeux gris, seul héritage de son père, luisaient de leur reflet de Lune, telles les iris d'un loup. Ils ne le lâchaient pas. Ils le défiaient d'approcher. Ils lui disaient : « Qu'est-ce que tu fais là, Albus ? Qu'est-ce que tu fais là après toutes ces années ? ».
Comme devant la porte, Albus hésita. Il en voulut aussitôt à cet homme en face de lui, cet homme qu'il avait connu jeune garçon, et qu'il ne connaissait plus aujourd'hui. Il n'arrivait pas à déterminer si Scorpius était resté le même, ou s'il avait changé. Il paraissait plus fermé, plus froid, plus fort. Mais il restait Scorpius... Le seul à avoir jamais réussi à lui faire perdre ses moyens.
Albus se fendit d'un sourire à cette pensée. Scorpius le dévisagea, toujours aussi impassible, puis il s'assit derrière le comptoir sans le lâcher du regard, allumant une cigarette.
- Tu fumes toujours ? attaqua alors Albus.
Scorpius expira longuement :
- Toujours, dit-il.
Sa voix était plus grave. Elle résonnait depuis les profondeurs de son être, une voix caverneuse aussi sombre que ses traits.
- Où sont tes serpents ? reprit Albus. Je m'attendais à me faire accueillir en entrant.
Scorpius détourna le regard comme pour lui manifester un profond manque d'intérêt :
- Je ne peux plus avoir de serpents.
- Ah oui, excuse-moi... Je ne me rappelais pas.
- Si, tu te rappelais très bien. Tu voulais juste remuer le passé, c'est tout.
Scorpius posa sur lui ses prunelles d'acier. Malgré lui, malgré la distance et les années, Albus se sentit transpercé :
- Ça fait combien de temps ? demanda-t-il. Neuf ans ?
- Dix.
- Dix ans...
Albus se passa une main dans les cheveux, rabaissant son capuchon :
- Tu as changé, sourit-il, complice.
- Toi tu n'as pas changé du tout.
Albus eut envie de le frapper à cet instant. Toujours ce même ton lisse, ce visage indéchiffrable, et cette hostilité dans sa seule manière d'être... Malgré lui, cela lui faisait mal, et il refusait de l'accepter. Il n'était pas venu ici pour avoir mal, c'était à Scorpius de souffrir... Mais Scorpius le dévisageait comme on dévisagerait un insecte, et son silence le mettait mal à l'aise.
X
Assis derrière son comptoir, protégé par sa fumée de cigarette, Scorpius Malefoy conservait le silence tandis qu'il observait son visiteur. Un fantôme sorti de la nuit, véritablement... La dernière personne que Scorpius Malefoy s'attendait à voir dans sa boutique un soir d'octobre à deux heures du matin.
Pourtant, Albus Potter se tenait bien là aujourd'hui devant lui, souriant, insolent et fier, comme il l'avait toujours été. Cette attitude qui avait toujours suscité le mépris chez Scorpius, instinctivement. Comme si Potter l'avait personnellement insulté par sa seule existence. Parce qu'il pouvait se permettre de vivre comme lui ne le pourrait jamais...
Brusquement, comme une image en décalée, une vieille photo superposée à la nouvelle, Scorpius revit le souvenir de la toute première fois où il l'avait rencontré, le jour de leur cérémonie de la répartition. Déjà à l'époque, il se rappelait comment il avait maudit Potter d'atterrir dans la même maison que lui, de s'asseoir près de lui au risque d'attirer l'attention générale, lui qui ne demandait qu'à rester tranquille et qu'on l'oublie...
Potter était comme ça. Il avait toujours eu une totale inconscience des désirs et aspirations des autres. Il agissait comme cela lui chantait, et peu importaient les conséquences, peu importait tout le reste. Potter se comportait comme un roi dans sa cour de lionceaux. Il avait tous les droits. Il les prenait s'il lui en venait l'envie. Il avait toujours défié la vie comme si elle l'y invitait, le provoquait, avec une volonté presque féroce...
Albus Potter avait toujours été tout cela aux yeux de Scorpius. Son ange et son démon. Irrésistible et insupportable, charismatique et insaisissable. Même lui n'avait jamais réellement compris ce qui pouvait bien se dérouler dans sa tête. Il avait seulement deviné dès son plus jeune âge quelque chose de plus sombre, quelque chose de troublant, palpable, tout au fond de ses yeux verts... Dans sa manière d'être, Albus lui avait toujours paru être quelqu'un de dangereux. Et personne d'autre ne semblait le voir. Il était drôle, captivant, passionné, un idéaliste au fond de l'âme, et pourtant... manipulateur. Capable de secrets. Capable de rancœur. Scorpius s'était toujours demandé ce qu'il adviendrait si Albus Potter se trouvait véritablement un ennemi, un jour... Il semblait constamment en équilibre sur le bord d'un fil qui ne demandait qu'à basculer. Une fine barrière, entre les idéaux et la folie. Devant lui aujourd'hui, dix ans après leur séparation, Scorpius n'arrivait pas à voir qui de l'ange ou du démon venait de le rattraper. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il ne parvenait pas à contrôler les battements de son cœur. Il avait la bouche sèche, et comme toujours dans toutes les épreuves de sa vie, sa seule défense était la froideur :
- Tu comptes me dire ce que tu fais là ? lança-t-il. Etant donné tes récents démêlés avec la vie politique, j'aurais cru que tu te ferais discret.
Albus esquissa un sourire. Seigneur, il n'avait absolument pas changé... Toujours ses cheveux noirs et raides, un peu plus longs peut-être, propices à charmer les âmes sensibles... Toujours ce visage fin, symétrique, harmonieux, cette beauté presque diabolique, et la façon dont ses traits se déchiraient pour dessiner son sourire, le narguer, le capturer... Albus avait déjà un physique fascinant étant enfant, mais l'âge adulte lui avait apporté la dose de danger qu'il lui manquait, la maturité, la force... Il avait toujours rayonné d'un éclat presque solaire. Une aura d'ingéniosité et d'intelligence, qui lui attirait l'admiration des autres. A présent, ce trop-plein d'intensité était parfaitement contrebalancé par un calme magnétique, une assurance folle, indécente, tout comme la sensualité qu'il dégageait par sa seule manière d'être...
Scorpius repoussa cette pensée tout au fond de son esprit. Il avait l'impression que le démon pouvait lire en lui, et il tira sur sa cigarette pour embrumer ses idées.
- J'ai appris que tu étais revenu à Londres il y a plus de deux ans maintenant, répondit Albus en essuyant les quelques gouttelettes de pluie prises dans ses cheveux.
Rien que pour ce seul geste, Scorpius aurait pu le crucifier sur place. Mais il n'en fit rien. Au lieu de cela, il répondit, maîtrisé :
- C'est vrai. J'ai fini mon apprentissage à Budapest. Ollivander m'a pris comme apprenti quelques temps, et puis il m'a laissé la boutique.
- Tu aurais pu venir me voir.
Scorpius se fendit d'un rictus :
- Où ça ? Tu es introuvable et tu le sais très bien. Tu as veillé à cela.
- J'y suis obligé, répondit Albus avec un regard d'excuse. Mes ennemis seraient trop heureux de venir frapper à ma porte.
- Tu récoltes ce que tu mérites...
Albus ne répliqua rien, hormis cet air malicieux que Scorpius haïssait :
- Toi, tu aurais pu venir me voir, reprit Scorpius.
- C'est ce que je fais ce soir.
- Tu aurais pu venir dès que je suis rentré.
Albus détourna le regard :
- J'aurais pu, dit-il enfin. Je ne l'ai pas fait.
- Quel magnifique orateur, railla Scorpius. Tu ferais un superbe Premier Ministre. Une fois que tu auras plongé tout le pays dans le chaos.
- Ne fais pas ton innocent, Scorpius. Je sais très bien qu'au fond de toi, tu partages mes idées.
- Tes idées, peut-être. Mais pas tes méthodes.
Pendant de longues secondes, tous les deux se toisèrent, anciens amis, nouveaux ennemis peut-être... L'espace d'une seconde, Scorpius consentit à abaisser un de ses boucliers :
- J'ai suivi ce que tu faisais de loin, Albus, dit-il doucement. Depuis toutes ces années, j'ai suivi ce que tu faisais, et comment tu t'y prenais...
- Et ? sourit Albus. Tu n'es pas content que j'aie pu abroger certaines lois ? Des lois qui vous opprimaient, ton père et toi ? Que j'aie obtenu gain de cause pour endiguer la corruption qui gangrénait le Ministère depuis des années ? Ou les injustices, le racisme ? Tu n'es pas content que j'aie pu briser l'oligarchie du Magenmagot et former mon propre parti politique, le premier de toute l'histoire de la société sorcière ?
- Je dis juste que...
Scorpius se passa une main devant les yeux. Il détestait ça. Comme toujours, lorsqu'il s'agissait d'argumenter, Albus Potter était un adversaire redoutable qui lui faisait perdre tous ses moyens :
- Je m'inquiète pour toi, dit-il enfin. Tu t'engages sur une voie qui me parait trouble. Prends garde à ne pas devenir exactement tout ce que tu combats.
Albus éclata de rire :
- Tu t'inquiètes pour moi ?
Scorpius se rembrunit :
- C'est tout ce que tu retiens de mes paroles ?
- Etant donné qu'on ne s'est pas vus depuis dix ans, oui.
Albus se radoucit, comme s'il avait soudain pitié de lui, pitié de ce qu'il lui faisait subir. Scorpius le maudit pour cela.
- Je vais te dire pourquoi je suis là, dit soudain Potter, prenant appui sur le comptoir. Je pense que ça ne te plaira pas, mais ce n'est pas grave, parce que je veux que tu m'aides.
Scorpius ne dit rien, attendant la suite. Il s'était toujours fait une spécialité de déjouer les effets dramatiques d'Albus. Avec un soupir, ce dernier consentit à exhumer un morceau de tissu de sa poche :
- Je voudrais que tu m'aides à réparer ceci, dit-il.
Déroulant délicatement l'étoffe, il révéla peu à peu une baguette, brisée en deux. Scorpius sentit l'atmosphère de la pièce changer lorsqu'il l'eut sous les yeux. Les poils de sa nuque se hérissèrent, irrésistiblement. C'était une sensation subtile qu'il avait appris à reconnaitre en travaillant avec les baguettes. Pouvoir. Puissance. Les baguettes lui parlaient, lui murmuraient des choses à l'oreille, et celle-ci avait un chant de mort...
- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il, dissimulant son trouble.
Albus ne répondit rien, attendant qu'il l'examine, avec son air satisfait sur le visage, et cette lueur dans les yeux dont Scorpius avait appris à se méfier... Avec circonspection, il saisit un fragment de la baguette, puis l'autre :
- 38 centimètres, murmura-t-il. Sureau. Et crin de Sombral...
Il rejeta les fragments comme s'ils l'avaient brûlé :
- Qu'est-ce que tu m'as apporté là, Potter ?
- Tu sais très bien ce que c'est, sourit Albus. Il y a quelques avantages à être le fils d'Harry Potter : je connais les détails de la légende qu'il n'a racontés à personne d'autre. Par exemple... L'endroit où il a jeté la baguette de sureau ?
Scorpius se recula, totalement sur la défensive :
- Tu es complètement malade ! articula-t-il. Qu'est-ce que tu comptes faire avec ça ?
- Détends-toi, Scorpius. C'est pour le symbole. Mon père a eu cette baguette, Dumbledore a eu cette baguette, Grindelwald, et même ton père...
- Et Voldemort !
Albus haussa les épaules :
- Ça fait deux mages noirs sur cinq.
Mais Scorpius ne goûta pas à la plaisanterie, alors Albus se pencha sur lui. Comme dix ans plus tôt, il lui imposa l'intensité de sa présence, de son regard désarmant, de son aura qui le séduisait et le terrifiait... A cette seconde-même, Scorpius aurait pu l'embrasser ou le tuer. En sachant qu'il ne pourrait vivre avec aucun de ces deux actes.
- Il est temps qu'elle me revienne, Scorpius, murmura Albus tout près de son visage. Tu te rends compte ? De ce que cela représenterait, si je me montrais au grand jour avec cette baguette ?
- Tu t'engages sur une voie où je ne peux pas te suivre, répondit Scorpius, se forçant à soutenir son regard.
- Pourquoi ? Pourquoi, Scorpius ? Tu me connais. Je ne suis pas un mage noir. Je ne veux pas devenir Grindelwald, ou prendre le pouvoir par la force. Mais je partage certaines de ses idées. Tu comprends ? Je veux réformer le monde sorcier, je veux changer les choses, et... cette baguette pourra m'y aider.
Scorpius secoua la tête :
- J'ai connu un adolescent que je n'ai pas vu depuis plus de dix ans. Je n'ai aucune idée de l'homme que tu es devenu aujourd'hui.
- Alors apprends à me connaitre !
Albus l'agrippa par les épaules, et Scorpius se releva instinctivement, pour se dégager. Albus ne le laissa pas faire. Il fit le tour du comptoir pour envahir son espace vital, et raffermit d'autorité son emprise sur lui :
- Apprends à me connaitre, Scorpius. Laisse-moi te montrer. Tu sais très bien que tout ceci a commencé avec toi. Que c'est pour toi que je suis devenu ce que je suis aujourd'hui.
- C'est faux. Tu ne nourris que ta propre légende.
- La ferme ! Je te demande seulement d'y jeter un coup d'œil, d'accord ? On dit que tu es le meilleur expert du pays.
Scorpius jeta un coup d'œil à la baguette abandonnée sur le comptoir, déstabilisé par la présence d'Albus si proche de lui :
- Il me faudra du temps...
- Prends tout le temps qu'il te faudra ! Qu'est-ce que tu en dis ?
Albus caressa ses cheveux, et Scorpius détesta tout ce qu'il y avait de calculé dans ce geste :
- Il est peut-être temps que nous travaillions de nouveau ensemble, toi et moi ?
Scorpius n'eut pas la force de se dérober. Les dix années écoulées l'assaillaient tout à coup, et le prenaient en traître. Il avait trop désiré ces retrouvailles pour les rejeter le moment venu... Pour une rare fois dans sa vie, il se montra faible. Cet homme était son point faible. Lorsqu'Albus s'avança pour poser ses lèvres sur les siennes – pour sceller leur accord, et non leurs cœurs – Scorpius ne le repoussa pas. Il venait de conclure un pacte. Un pacte avec le Diable.
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