Uniforme
Louis marcha le long du couloir en passant quelque fois sa tête dans des chambres pour dire bonjour aux autres passagers. Il tenta d'ouvrir tous les placards de lin qu'il rencontrait, mais ils étaient tous inlassablement fermés. Il trouva un escalier au bout du couloir, en le montant il aperçut des panneaux annonçant que les passagers de troisième classe n'étaient pas autorisés à y aller. Louis l'ignora et s'arrêta devant une porte, pas très grande, le châtain voulut rentrer mais remarqua un stewart à l'intérieur. Avec un soupire Louis tourna les talons et descendit l'escalier.
Il continua son chemin jusqu'à la partie E, suivant le même couloir que lui et Stan avait prit pour aller à la salle à manger. Il n'y avait rien de terriblement excitant le long du couloir, lambris blanc juste vierge. Puérilement, Louis ouvrit l'une d'entres elles, il sursauta lorsque la porte s'ouvrit. En effet il avait pensé qu'elle serait verrouillé comme les autres. Un homme sortit de la pièce en souriant.
"Bonjour, monsieur. Qu'est ce que je peux faire pour vous aider?" demanda l'homme, souriant poliment sous sa moustache.
Louis lui retourna son sourire, reculant au milieu du couloir. "Non, je fais juste une promenade", dit-il jovialement, tripotant sa manche enroulé de sa chemise blanche.
L'employé hocha poliment et salua Louis, avant de partir dans la direction opposé du couloir, laissant la porte battante se fermer derrière lui.
Eh bien, presque fermé. La porte était lourde et mit du temps à se fermer, si bien que le pied de Louis se glissa dans l'espace entre la porte et le mur.
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Deux sons tirèrent simultanément Harry de son sommeil: on tapait à la porte reliant sa cabine à celle de Gemma, et l'autre est le barrissement rauque d'un clairon, quelque part dans le couloir. Il n'avait même pas réalisé qu'il s'était endormi, mais apparemment sa sœur et "Le rôti de boeuf de la vieille Angleterre" avaient décidé qu'il ne devrait pas se reposer plus longtemps.
"Entrez!" il roula hors du lit en un soupire rauque. Il portait encore ses vêtements. Il jeta un coup d'oeil dans le miroir au-dessus de la table qui montrait un homme beau, mais fatigué. On pouvait voir des lignes rouges sur sa joue gauche causé par l'oreiller et des poches sous ses yeux qui avaient l'air de dire qu'il avait passé une nuit blanche. Depuis que leur mère était décédée, il avait pris l'habitude de tout faire pour rendre la vie aussi facile qu'il le pouvait à sa soeur, il s'occupait donc des choses plus difficiles. Bien que ... Avoir 22 ans et être traité comme un «célibataire endurci» par les connaissances de son père signifiait qu'il avait déjà rendu les choses beaucoup plus difficiles.
Prenant une profonde inspiration, Harry ouvrit sa porte avec un sourire somnolent. "Bonjour, Gems. L'heure du dîner déjà?"
Le bouclé tomba sur le visage rosé de Gemma, ses cheveux étaient attachés avec élégance, façonné avec le peigne préféré de leur mère. Ils se sourirent mais ça ressemblaient surtout à une grimace ironique n'atteignant pas leurs yeux.
"Je ne peux pas croire que tu va passer tout le voyage enfermé dans ta chambre" taquina Gemma. "Tu ne sais pas combien de jeunes femmes sont admises à bord?" Gemma avait dit la dernière partie en faisant une imitation terrible de leur oncle.
Harry ricana "Oh, oui, ma chère sœur, mais comment se sentiront elles quand elles découvriront que je préfères leurs frères?"
Gemma et Harry rigolèrent ensemble et l'ambiance maussade disparut. La jeune femme savait depuis très longtemps que le bouclé préférer les hommes, elle était heureuse pour lui et avait dit que jamais elle le jugerait. Il lui en était très reconnaissant de pouvoir lui parler de tout. Gemma avait toujours était là pour lui, elle lui avait tenu la main lors de la mort de leur mère, elle l'avait réconforté quand leur père avait pratiquement renier Harry à cause de son orientation sexuelle.
Ils avaient tout vécu ensemble et Harry ne voulait pour rien au monde changer cela. Voilà pourquoi, au moment où leur père avait annoncé que Gemma irait en Amérique pour trouver un mari, Harry avait insisté pour l'accompagner . Son père n'avait pas bronché; à ses yeux, ces deux enfants ne se résumaient qu'à une fille célibataire et un fils dont qu'il avait honte.
Leurs rires s'estompèrent, Harry regarda vers le bas et vit son costume maintenant chiffonné lugubrement. "Donnes-moi un moment pour me rendre présentable, et on va à dîner".
Gemma croise ses bras, une paire de gants serré dans une main. "Tu as de la chance d'être le seul homme sur ce bateau qui se soucie de moi." Elle lèva le menton fièrement. " Mais bientôt il y en aura un autre et je l'épouserai."
Harry hocha la tête. "Oui je sais." Il fit la moue avant de l'embrasser sur la joue. "Et il sera chanceux de t'avoir."
Elle rougit et lui frappa le bras avec ses gants. "Arrêtes de flirter et va t'habiller, M. Styles. Ta soeur est affamée".
"Oui, madame," répondit-il, tirant la porte. Il se tourna vers sa garde-robe.
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Après avoir calé son pied dans l'encadrement de la porte, Louis rentra à l'intérieur et se retrouva face à un escalier menant vers le bas. "Quand faut y aller, faut y aller" il murmura dans sa barbe avant de partir en bas des escaliers.
Au fond, il rencontra deux autres portes: l'une à sa gauche, l'autre à sa droite. Il se rapprocha devant celle de droite, une plaque sur le mur désignait la cabine des Stewards de la troisième classes. Il posa sa main sur la poignée, Louis hésita un instant et si quelqu'un le surprenait il n'avait qu'à dire qu'il s'était perdu ?
Rassemblant son courage, Louis poussa à la porte. Elle n'était pas verrouillé.
C'était une chambre qui était semblable à la sienne en troisième classe, mais sur une plus grande échelle. Le châtain fut soulagé de trouver les couchettes vides. Toutefois Ils ont été utilisés récemment, Louis remarqua un uniforme plié soigneusement sur une des couchettes.
Louis s'approcha doucement, admirant les boutons en laiton brillant et chaque relief avec le logo de la White Star Line. L'uniforme semblait être à sa taille, peut-être un peu plus grande. Il ne devrait pas, il ne devrait vraiment pas.
Louis secoua la tête et regarda une dernière fois la porte. Le petit châtain déboutonna sa chemise à la hâte et enfila l'uniforme. Il stoppa tout mouvement lorsqu'il entendit un léger renflement. Le cœur battant, Louis vit une forme sous une couverture un peu plus loin, chaque bruit pulsait l'adrénaline dans ses veines. Il inspira profondément et courut vers les escaliers en vérifiant les couloirs.
Au moment où Louis atteignit sa chambre, il était à bout de souffle et une fine couche de sueur avait couvert sa peau. Heureusement, la plupart des passagers sont au premier étage pour souper, et les autres sont dans les parties communes. Après avoir fermer la porte de sa cabine, il défit doucement la veste.
La veste était plus belle que tout ses vêtements réunis, le tissu était vif et brillant. La double rangée de boutons était en or. Louis tendit l'oreille et put entendre une douce musique provenant des ponts supérieurs et des voix de stewards. Le petit mécheux ouvrit les yeux en grand, il venait de réaliser qu'il pouvait se promener partout sur le bateau grâce cet uniforme. Le plus grand navire au monde était maintenant à sa porter.
Il ne perdit pas de temps, il attacha rapidement la veste faisant survoler ses doigts autour des boutons en laiton. La veste était trop grande pour lui, comme il s'y attendait. Le pantalon, quand à lui, moulait parfaitement ses fesses. Comme touche finale, Louis humidifia ses mains à l'aide de l'évier entre les couchettes et plaqua ses cheveux en arrière
Louis souffla en essayant de paraître naturelle, il traversa le couloir. Il grimpa sur le même escalier qui lui était interdit en étant voyageur. Mais maintenant, il était habillé en steward. Le petit mécheux sentit sa respiration se saccadait quand il vit un steward devant la porte qui avait l'air plutôt ennuyé. Ses yeux se mirent à briller quand il vit Louis. "Es-tu mon remplacent ?"
Louis cligna des yeux avant de secouer la tête "Oui c'est bien moi" dit-il joyeusement, appuyé contre le mur d'en face, en adoptant une pose décontractée.
L'autre homme le regarda un instant. "Il est tout à toi." Sans un regard , le steward disparut dans les escaliers.
De l'autre côté de la porte se trouvait un pont couvert, il y avait des grandes fenêtres carrées donnant sur une vue panoramique de l'océan. Le ciel était rose comme le soleil coulant vers l'eau, Louis pouvait apercevoir la côte de Cherbourg qui se faisait de plus en plus près. Un phare rouge avait l'air de protéger la côté, éclairant la mer de sa lumière orangée. La force combinée du vent et le sillage du Titanic envoyaient des vagues se briser contre la base du phare.
Louis examina l'autre côté de la promenade. Elle aussi était bordée de fenêtres, devant celles ci se trouvaient une énorme bibliothèque. Tout les livres que Louis connaissaient ne devaient même pas remplir une étagère. Élégamment habillés, des hommes et des femmes étaient assis dans des fauteuils entrain de lire et d'autres engagés des discussions animées. Le mécheux secoua la tête, il ne devrait pas être tant émerveillé. Il était un steward, il devait déjà avoir vu cette bibliothèque des milliers de fois.
A l'avant il vit une hôtesse ouvrir une porte, la clé dans sa main semblait indiquer qu'elle avait été verrouillé, Le mécheux qui était extrêmement curieux, voulut à tout prix savoir ce qui se trouvait derrière. Il traversa donc la porte en quelques grandes enjambées, attrapant la porte avant qu'elle ne se referme derrière l'hôtesse.
Louis passa la porte et leva un sourcils quand il vit que la femme avait disparut. Il se trouvait à présent dans un couloir, des cabines bordaient chaque côté du passage. Les murs était blancs et lambrissés. Le carrelage était si blanc qu'il reflétait sa tête légèrement, et il sait, juste sait, qu'il avait trouvé le chemin menant à la première classe. Une fois qu'il tourna un coin, il le confirma. La librairie qu'il avait trouvé si exquise, n'était rien comparé à la splendeur absolue qui se trouvait maintenant autour de lui.
Au bout de quelques minutes, un vaste escalier se dressait devant le petit châtain. Louis n'avait jamais pensé qu'un escaliers pourrait être aussi beau, et même ce mot ne parvenait pas à décrire de manière adéquate la magnificence de la structure devant lui.
Tout aussi magnifique, les hommes et les femmes de la première classe traversaient les escaliers, vêtus grassement de soies. Louis savait qu'il devait bouger et restait naturel quand plusieurs regards curieux se posèrent sur lui.
Il s'approcha un peu plus mais se stoppa quand il vit un groupe de steward.
L'uniforme de première classe était différent de celui que portait Louis. Le petit châtain rata un battement quand il remarqua que le groupe se dirigeait vers lui.
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