Sauter
Il clignota rapidement des yeux, en observant le pont du bateau. La panique avait pris possession de tout les passagers. Les hommes se précipitèrent dans les embarcations , certains même sautait par-dessus les grilles. L'avant dernière embarcations descendit jusqu'à la mer, faisant augmenter la panique des passagers restant sur le pont. Louis, quand à lui, traversait la foule à la recherche de visage familier. Grâce à sa petite taille, il arrivait à se faufiler entre les gens. Il s'arrêta quelques secondes devant un prêtre qui était entrain de prier avec quelques passagers. Louis pria rapidement pour Liam,Stans et Zayn. Il sourit faiblement au prêtre avant de marcher vers une destination inconnue.
Louis se sentait comme si il était dans un rêve. Le ciel était clair et chargé d'étoiles, et la mer avait l'air d'un tableau en verre. La mélodie joyeuse du groupe de musiciens se mélangeait poétiquement avec les prières et les cris. Il avait l'impression de flotter le long du pont, à peine conscient que ses pieds touchaient le sol. Et les battements douloureux de son coeur lui faisaient ignorer le froid de l'eau qui avait trempé ses chaussures au cours de sa recherche infructueuse sous les ponts.
Enfin de compte, peut-être que tout ça, n'était qu'un rêve. Peut-être qu'il allait se réveiller à la maison dans son lit, où son seul souci était d'apaiser sa sœur effrayée par un cauchemar. Et que Harry n'était que le fruit d'une fiction belle et inaccessible de son imagination. Si c'était un rêve alors cela signifiait que Harry était en sécurité dans un endroit chaud et sûr, loin du naufrage du navire le plus grandiose du le monde.
Le son aiguisé d'une arme à feu ramena Louis à la réalité. Ce n'était pas un rêve, il était toujours sur ce navire, et le désespoir s'était rependu sur les passagers restants comme une traînée de poudre.
Louis se retourna et trouva rapidement la source du bruit. Une embarcation était submergée par un grand groupe de passagers, se tirant les un aux autres réclamant leur place, en tirant sur l'autre et la suppression de la chance de réclamer une place dans le bateau. Deux hommes avait réussi réussi à sauter à bord du bateau, regardant avec méfiance l'officier avec le revolver. La foule s'éloigna sous la menace de l'arme.
La montre de Harry, toujours niché en toute sécurité dans la poche de Louis, indiqua qu'il était deux heures du matin. Louis leva la tête en entendant des cris de terreur. Le pont était entrain de pencher vers l'avant. Des passagers essayaient de se tenir aux grilles mais d'autres tombaient et glissaient jusqu'à la mer comme des aimants. Louis ouvrit ces yeux en grands en écartant ses bras pour tenir en équilibre.
Les membres d'équipage entourèrent le dernier bateau, les bras liés pour former une barrière. Seules les femmes et les enfants étaient autorisés à passer, mais il semblait que les hommes n'étaient pas du même avis. Un homme se présenta avec deux petits garçons, il les tendit à une femme et s'écarta du petit bateau en essuyant ses larmes.
Un après l'autre, les couples étaient séparés. Les hommes embrassaient leurs femmes et leurs enfants avant de les envoyer au bateau. Les femmes serraient les bébés contre leur poitrine puis un officier cria quelque chose et la dernière embarcation de sauvetage descendit.
La nuit elle-même semblait avoir quitter le bateau, un mélange de désespoir et d'acceptation calma les passagers. Louis regarda les passagers et se sentit engourdit, sachant que ça pourrait être leurs derniers moments sur terre. Pourtant, il n'avait pas renoncé, et beaucoup d'autres non plus.
Les hommes au-dessus des quartiers des officiers poussèrent une acclamation pendant qu'ils glissèrent l'un des bateaux pliables qui était stocké sur une rampe de fortune. Une ruée de passagers courut vers celle ci, Louis regarda la scène impuissant, incapable de bougé. Quelques passagers criaient de victoire, mais le son du bateau s'écrasant sur le pont attira momentanément l'attention de tous.
Le cœur de Louis s'arrêta quand il réalisa que le bateau avait atterri à l'envers.
Les hommes sautèrent et mirent tout leur poids pour essayer de le redresser. Louis se précipita en avant pour aider, sans une seconde pensée. Il utilisa toute la force dont il avait pour essayer de pousser le bateau.
C'état inutile, malgré tous leurs efforts, les hommes ne pouvaient pas pousser un bateau de plusieurs tonnes. Des larmes de frustration remplirent les yeux de Louis quand il pensa à tous les bateaux déjà en mer, les bateaux avec des sièges vides qui auraient pu être remplies d'au moins une dizaine d'hommes et de femmes qui se battaient, ici, pour leurs survis. Il y avait une petite fille qui se raccrochait aux jupes de sa mère, les yeux écarquillés et craintifs face à une terreur qu'elle ne pouvait pas commencer à comprendre, et Louis laissa échapper ses larmes à la pensée de mourir si jeune.
Il secoua la tête en continuant d'essayait de pousser le bateau. Il entendit de longs gémissements sous ses pieds, comme si les os du squelette du Titanic se brisaient un par un. Le pont était sous l'eau maintenant, faisant lever les hélices, de l'autre côté hors de l'eau.
Le bateau sombra de plus en plus dans la mer, noire et menaçante. Et tout d'un coup toutes les lumières du Titanic s'éteignirent, provoquant de nombreux cris. Épuisé d'essayer de redresser le bateau renversé, Louis trébucha sur ses pieds, il se cogna violemment contre le marbre en rugissant de douleur. Le temps sembla ralentir tandis qu'il s'accrocha à la balustrade derrière lui. Le sang martelait ses oreilles noyant presque le son des violons.
Sans avertissement, une grande vague se précipita sur le pont, balayant tout le monde sur son passage, dans l'Atlantique glacé. Le bateau que Louis avait essayé de pousser, partit lui aussi. Dans un dernier sursaut, Louis utilisa la balustrade pour se tirer vers l'arrière, mais il n'était pas assez rapide pour éviter le courant glacial de l'eau.
L'eau coula sur le pont et replongea dans la mer, qui était maintenant à quelques mètres de Louis. Il tomba lourdement de la balustrade et ses genoux rencontrèrent violemment le pont avec assez de force pour que sa mâchoire frappe la balustrade. L'eau imbiba ses vêtements et Louis avait l'impression que mille aiguilles poignardaient sa chair et le froid pénétrait son cœur . C'était un aperçu terrifiant de l'inévitable. Même ceux qui avaient réussi à éviter la vague en se cramponnant à la poupe retardaient simplement leur sort.
Pour le châtain, c'était si tentant d'abandonner, de lâcher la rampe et de glisser doucement dans la mer. Je vais mourir de froid ? il se demanda à lui-même, grelottant de façon incontrôlable. Ou vais-je me noyer d'abord?
Le visage de Harry inonda ses pensées, ses yeux verts clairs et son sourire agissait comme une petite bouffée de chaleur pour Louis. Juste assez pour l'éloigner de ses pensées horribles. Il avait promis à Harry qu'il resterait en sécurité alors il décida qu'il tenterait tout pour le revoir, encore une fois. Il grogna avant de chanceler sur ses pieds, il se mit debout, se tenant sur ses jambes tremblantes de froid.
Partout autour de lui, des gens priaient et pleuraient à seulement à quelques centimètres maintenant de la mer. Louis pensa que peut-être qu'il pourrait rester à flot assez longtemps pour être sauvé. Ça valait la peine d'essayer.
Louis se poussa loin de la rampe, en essayant de garder son pied sur le pont. Un dernier coup d'œil vers le ciel étoilé. Un dernier adieu chuchoté à sa mère, à ses soeurs, et à Harry. Il n'y avait pas de temps pour autre chose. Car maintenant il était temps pour lui de se battre pour la vie.
Il prit une profonde inspiration, puis il sauta.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top