Où sont ils ?
Louis remarqua que quelqu'un avait encore une emprise sur lui. C'était peut être un officier qui ne voulait pas qu'il tombe ou alors qui ne voulait pas qu'un passager de troisième classe soit dans ce bateau. Mais tout ce qui comptait pour Louis c'était de dire au revoir à Harry. Il se tourne pour faire face à la personne, la tristesse sur son visage se remplaça rapidement par de la colère. "Vous."
Charles Styles se tenait là, un gilet de sauvetage fixé sur sa veste de dîner. Même ici à l'air libre, il sentait encore de la fumée de cigare. " Quel spectacle, M. Tomlinson," il cracha, libérant la chemise de Louis pour saisir son bras à la place. Ses doigts creusèrent douloureusement la chair de Louis "Je suis sûr que les dirigeants aimeraient entendre votre histoire ."
Avec un grognement, Louis retira son bras de l'étreinte de Charles, le faisant trébucher en arrière par la surprise. "Si vous ne l'aviez pas remarqué," Louis bouillonna, "ce navire est entrain de faire naufrage. Je viens de faire en sorte que votre nièce et son neveu vivent, et pas vous."
Le visage de Charles se remplit de colère, furieux que quelqu'un osait lui parler de cette manière. Il fit un pas de plus vers Louis, les lèvres enroulées. "Je me fiche de ce qui se passe en ce moment. On ne me parle pas de la sorte. Mais je te félicite de ne pas avoir suivis mon neveu dans ce bateau car je t'arrêterai à la minute où nous arriverons à New York."
"Ce n'est pas le moment, Charles!" Louis cria, serrant les poings. Plusieurs personnes curieuses se retournèrent vers eux "Vous ne voyez pas? Il n'y a pas suffisamment d'embarcations pour sauver tout le monde, donc si vous ne montez pas dans un bateau, vous n'atteindrez jamais New York ! " L'air fut remplis de cris de choc des personnes à proximité qui avaient entendu cette information, mais Louis ne se souciait pas de ça. Il souffla en secouant les épaules, Charles ne devrait pas mourir aussi, il était de la famille à Harry.
Charles pâlit, ses petits yeux globuleux effleurèrent le long du pont comme s'il le contrôlait de lui-même. Il y avait seulement six bateaux laissés sur le côté tribord, qu'on se préparait à lancer. Il se retourna vers Louis, hochant la tête avant de se tourner et de disparaître dans la foule.
Une autre roquette explosa dans le ciel et Louis courut vers le grand escalier, luttant contre la foule qui montait les marches. Il prit la route que Liam lui avait montré, soulagé de trouver les escaliers encore sèche sous ses pieds. Il se précipita vers la porte et la poussa brutalement.
Seulement, elle ne bougea pas. La poignée resta immobile, apparemment verrouillé. Avec un cri étranglé, Louis donna des coups de poings et de pieds contre la porte, mais s'arrêta car il avait trop mal pour continuer. Avec un dernier coup de pied, Louis se lança de nouveau dans l'escalier, prenant le chemin qu'il avait pris lors de son premier voyage en première classe.
Heureusement, la porte entre la première et la deuxième classe était ouverte. Louis soupira de soulagement en précipitant à travers la bibliothèque de deuxième classe.
Il y avait tellement de gens, apparemment inconscients de ce qui se passait. Certains étaient accrochés à leurs bagages, ayant trop peur de quitter leurs biens, tandis que d'autres bavardaient bruyamment dans les langues natales.
Ses amis étaient visibles nulle part "Allez sur le pont du bateau!" il cria, à travers la foule sur le chemin de l'escalier. "Nous coulons, vous devez sortir maintenant!" Il ne resta pas pour voir si les passagers l'avaient écoutés, car il devait rapidement trouver ses amis .
Il courut jusqu'à un escalier à un rythme effréné. Ses pieds semblèrent avoir du mal à rester sur les marches, et plusieurs fois Louis devait saisir le mur pour ne pas tomber en avant.
Au moment où il atteignit la zone E, ses jambes étaient endoloris et ses poumons brûlaient à cause de la rapidité avec laquelle il courait. Le couloir était rempli de gens maintenant, des bagages traînaient un peu partout. Des passagers attendaient, impuissants, qu'on leur dises quoi faire.
Il était sur le point de descendre le long escalier menant à sa cabine, quand une voix familière atteignit ses oreilles, le son inondant ses veines avec soulagement: "Tommo"
Effectivement, Niall Horan était là, debout au milieu de la foule comme l'œil d'une tempête. Il portait encore son pyjama, une bouée de sauvetage en bandoulière par dessus. Sa main enveloppait étroitement le bras d'un jeune garçon portant un chapeau de paille.
"Horan!" Louis pleura, courant à ses côtés. Il se pencha sur l'irlandais, ne voulant pas alarmer l'enfant qui avait déjà de grands yeux effrayés. "Le bateau coule, Horan, tu dois aller sur un canot de sauvetage."
Niall passa une main libre dans ses cheveux blonds en désordre, l'air si fatigué tout d'un coup. "Je sais," disait-il doucement,en affaissant ses épaules. Il regarda les yeux azurs de Louis "Je dois d'abord m'occuper d'aider mon ami William." Il reporta son attention sur l'enfant, qui sourit tristement à la mention de son nom. Il devait avoir neuf ou dix ans, juste un peu plus jeune que les plus jeunes sœurs de Louis. Le cœur de Louis palpita douloureuse quand il croisa les grands yeux bleus de William, qui lui rappelait deux de ces petites soeurs qui ne pourraient peut être ne plus jamais revoir leur grand frère.
Combien d'enfants étaient à bord du navire? Combien étaient accrochés à leurs parents, se cachant dans les jupes de leur mère, en attendant leur destin ?
Louis savait qu'il ne pouvait pas tous les sauver. Mais Dieu, pouvait.
Secouant ses épaules, Louis retrouva sa détermination "Dis moi ce que je peux faire pour aider, et je te montrerai le chemin pour aller au pont."
Niall hocha la tête, et ils partirent pour retrouver sa mère de William ainsi que de ramener plusieurs passagers sur le pont. C'était un travail lent et frénétique, de convaincre les passagers de quitter leurs cabines chaudes pour aller en territoire inconnu. Ils essayaient de parler français pour convaincre les passagers que le navire était en péril.
Quand ils regroupèrent un groupe d'une vingtaine de passagers, comprenant la mère de William avec un autre petit garçon , Louis les conduisait à la cage d'escalier arrière menant à la première classe. Niall écouta attentivement les instructions. Louis s'arrêta devant un couloir et regarda Niall et le groupe, il fit un signe de tête et Niall le remplaça. L'irlandais prit la tête du groupe et les mena en direction du pont. Louis les regarda quelques instants avant de partir de l'autre côté. Il s'arrêta quand il croisa un steward.
"Vous devriez partir aussi, monsieur", disait un intendant, juste avant de prendre les escaliers avec son propre groupe de passagers effrayés le suivant comme des poussins auprès une mère poule.
Louis sourit en hochant la tête. L'intendant le regarda un instant avant d'acquiescer, lui souhaitant bonne chance. Il disparut dans le couloir sans un autre regard.
Prenant une profonde inspiration, Louis se tourna et se précipita dans le couloir de son ancienne cabine. Il n'avait toujours pas trouvé Zayn ou Stan, ou même Liam. Le châtain espérait qu'ils étaient déjà sur le pont entrain d'attendre leur tour sur les canots de sauvetages. Ses pensées se tournèrent vers Harry, puis, sur la mer vaste et sombre. A quoi le naufrage devait ressembler de loin ? Comment avait l'air le ciel ? De quoi avait l'air la nuit alors que les signaux de détresse peignaient le ciel en plusieurs rayures blanches ?
Quand Louis arriva devant la porte, il fut pris d'un sanglot, elle était vide, le linge de lit était jetés négligemment sur le sol comme si ses occupants étaient parti précipitamment. Louis saisissait son manteau, le mettant sur le gilet de sauvetage. Après dernier coup d'œil à la salle, Louis ferma la porte derrière lui.
Louis avait perdu la notion du temps, il n'arrivait plus à savoir depuis combien de temps il essayait de trouver ses amis. L'eau commençait à lui arriver aux genoux et marcher devenait de plus en plus difficile. Il rencontrait beaucoup trop de visages effrayés, et d'enfants en pleurs. Dans la salle à manger de la troisième classe, il trouva des dizaines de personnes se serrant les uns aux autres, en criant à Dieu de les aider alors que la salle se remplissait lentement. Ils ne semblaient pas l'entendre quand Louis criait de le suivre sur le pont. Toujours en pleurant, il tourna le dos et continua ses recherches, les laissant faire la paix avec leur Dieu.
Il rejoignit le grand escalier, le coeur lourd. Il avait fait de son mieux pour trouver Zayn et Stan mais maintenant le bateau commençait à pencher et Louis devait rejoindre le pont. Il l'avait promis à Harry. Ses lèvres picotèrent à la mémoire de leur baiser d'adieux. Il arrêta de pleurer quand l'air glacé de l'Atlantique frappa ses joues humides de larmes.
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