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La journée a été longue, presque éternelle. Je n'ai pas arrêté de penser à mes antidouleurs mais j'ai refusé d'en prendre et maintenant je ressens un manque. Avant de rentrer chez moi, j'ai envie de faire un tour au Coin des Pleurs. Cet endroit est mon havre de paix favori avec la falaise, c'est un coin constitué de saules pleureurs, une petite forêt où on ne trouve presque jamais personne à cause de son nom plutôt triste. En dépit de son nom, cet endroit est un véritable lieu de conte de fée. L'ombre y fait son charme, elle laisse filtrer les rayons du soleil, apportant de la chaleur en quantité raisonnable.

Je m'installe sur un banc, enfile des écouteurs et ouvre une application qui me permet de lire sur mon portable.

Après une heure passée dans ce coin de la nature, je me lève et me dirige vers mon appartement. Je traverse le quartier des parcs et entre dans le quartier dans lequel se trouvent le lycée et les bars principaux. J'arrive dans l'entrée de mon immeuble, salue le concierge, emprunte les escaliers et déverrouille ma porte.

Tiens ? Qu'est-ce que cette lettre peut bien faire sur le seuil de ma porte ? Normalement j'ai une boîte aux lettres, c'est peut-être un voisin qui l'a glissée sous la porte en passant rapidement. Mes voisins savent tous que je ne vais chercher mon courrier qu'une fois par semaine, ça doit être urgent... Peut-être pour prévenir qu'il y aura une fête et ainsi s'excuser du bruit. Je la prends et m'installe dans la cuisine pour ouvrir l'enveloppe tranquillement.

Lorsque je me saisis de la feuille et que je lis le contenu, j'écarquille les yeux. Je ne peux pas y croire !

Non. Non, non, non, dites-moi que c'est pas vrai ! C'est pas possible ? Pourquoi faut-il que mon passé refasse surface sans arrêt ? Pourquoi ? Non... Pas encore. Je leur ai déjà cédé, pourquoi reviennent-ils encore ? J'ai presque pu être en paix aujourd'hui. Pourquoi faut-il qu'ils me mettent un ultimatum ? Pourquoi ? Non ! Je croyais que j'en avais fini avec ça. Je croyais que j'en avais fini avec eux. Définitivement.

Je repose la lettre d'une main tremblante et m'effondre au sol. Je pleure toutes les larmes de mes yeux car je n'ai plus aucune solution pour me sortir de cette situation à part me plier à leur requête. Mais impossible. Et pourtant il le faut. Je remonte ma manche gauche et observe mon tatouage. All Or Nothing. Tout ou Rien. Un tatouage significatif. Il était un symbole vindicatif. Une vengeance que je souhaitais obtenir. Je voulais me venger de ce que la vie m'a fait subir. Et pour ça, il me fallait devenir puissante, commettre des crimes et j'y étais prête. Je souhaitais faire du mal aux personnes heureuses. Je voulais voir leur expression de joie se transformer en expression de désespoir le plus obscur.

Or, ma vie s'est surtout constituée de rien. A chaque fois que je possédais quelque chose, il fallait qu'on me l'enlève.

Je finis par me décider à aller me coucher, demain j'aurai besoin de forces.

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