J'émerge de mes souvenirs, j'ai l'impression d'être dans la brume. J'ai dû m'évanouir, mais... Comment Léo est-il entré ?

- Bon sang Zoé, tu m'as fait une de ces peurs.

- C-Comment es-tu entré ? bredouillais-je.

- La porte n'était pas verrouillée. Tu ne répondais pas quand je sonnais ni quand je t'appelais sur ton portable.

Ah. Je comprends mieux. Je lis dans ses yeux une véritable inquiétude mais aussi du désir. Du désir ? Je baisse les yeux sur mon corps et m'aperçois que je suis toujours enroulée dans une serviette, j'ai eu le temps de finir de me doucher heureusement.

- Heu... Je...

- Oui... T-Tu vas mieux, bégaya-t-il visiblement troublé et aussi rouge qu'une tomate.

Bon sang ce qu'il est perturbant, il est au-dessus de moi et je n'ai qu'à relever la tête pour l'embrasser, ce que je me force à ne pas faire. Je sens que c'est pareil pour lui. Je me lève troublée et file dans ma chambre pour chercher un pull et un jean tous deux noirs que j'enfile en quatrième vitesse dans ma salle de bains pendant que Léo est vautré sur mon lit. Au passage, un mouvement dans le miroir attire mon attention. Je souris à mon reflet. J'observe mes cheveux teintés de rouge, il y a de cela trois semaines, se faire repousser par mes racines apparaissant à présent avec ma couleur naturelle, noir de jais. Je vois mes iris d'une étrange couleur, un mélange de gris et de vert. Mes yeux se portent ensuite vers mes lèvres. Tristesse. J'ai un sourire tellement triste. Il a été modifié, transformé, altéré, amoché, endommagé, détérioré et abîmé par les épreuves que j'ai dû affronter. Mais malgré cela, je me sens incroyablement bien avec Léo.

Je me décide ensuite à sortir de la salle de bains pour trouver Léo encore affalé sur mon lit. Quand il m'aperçoit, il se relève doucement et me lance un regard dépréciateur.

- Je te préférais en serviette.

- Pervers, dis-je en riant.

Il me fait signe d'approcher et commence à m'embrasser doucement. Nous ne sommes pourtant pas en couple, mais j'apprécie ces moments que l'on passe tous les deux seuls.

***