31 ~ Play The Game


Une personne se moquait visiblement de moi, et plutôt ouvertement. Tout le brouhaha derrière moi s'accumulait, la pression et ma sensibilité aux lumières, un mal de crâne me prenait, je n'en pouvais plus, je voulais juste que ça se finisse.

Je voulais juste que cette merde s'achève.

Je voulais jouer, c'était marrant mais beaucoup trop angoissant à mon goût, un psychopathe m'espionnait sans que je ne puisse faire quoi que ce soit. Je jetais souvent des coups d'œil autour de moi, au cas où je trouverais l'inconnu ou ne serait-ce qu'un indice. J'avais patiemment attendu la fin des événements avant d'appeler un taxi, ne voulant pas aller à l'after show ou je -ne-sais-quoi, je voulais juste rentrer chez moi, me reposer, cette journée avait été trop longue et épuisante, je n'avais cessé de contrôler mes moindre faits et gestes.

Je m'étais excusée auprès de mes amis, de mes collègues et amis de partir aussi vite, prétextant me sentir mal, physiquement, un bon maux de tête doublé de nausées même si mon malaise était plutôt psychique. Lorsque le taxi que j'avais commandé était arrivé, j'avais grimpé à l'intérieur, saluant le chauffeur avant de lui donner l'adresse de mon hôtel. Épuisée, j'avais collé ma tête contre la vitre puis clos les yeux, me laissant bercer par l'avancée de la voiture dans les sombres rues Parisiennes...


*


J'avais sentis une main sur mon épaule, celle-ci me secouait avant que je n'émette un soupir et ne batte des cils plusieurs fois avant de me sortir de mon subconscient, de mes rêves. J'avais tourné les yeux vers le chauffeur avant de lui tendre un billet de vingt euros, le laissant garder la monnaie avant que je ne sorte de la voiture. Celle-ci était partit en trombe, me laissant seules dans des rues que je ne reconnaissais pas. Ne vivant pas à Paris, je ne connaissais que peu de rues, je me frottais les yeux avant de prendre mon portable afin de regarder l'heure, il était vingt-trois heures trente.

Un nouveau message.

Tiens donc, surprenant ! Notez l'ironie.


De Mysterious boy : Ne jamais s'en dormir dans la voiture d'un inconnu ! ;)


Merde, cela en devenait dangereux ! Il savait ce que je faisais à quel endroit et à quel moment précis ! J'inspirais et expirais, contrôlant une future crise d'angoisse et de l'hyperventilation. Mes mains étaient moites, j'étais à bout, je jouais avec un psychopathe !


A Psychopathe : FOU-MOI LA PAIX ! DÉGAGES, MALADE MENTAL ! J'TE JURE, SI TU CONTINUES A ME HARCELER, JE PRÉVIENS LES FLICS !

De Psychopathe : Woo ! Ça fait beaucoup de majuscules tout ça. Réfléchis bien, si tu préviens les flics, tu risques de passer pour une malade car c'est toi qui m'a inciter à continuer. Je n'étais qu'une étincelle et grâce à toi, je suis devenue un brasier.


Il n'avait pas tort, je me pinçais la lèvre inférieure avant de sentir une larme couler sur ma joue droite, toute la pression redescendait au fur et à mesure, j'essayais de rester calme mais en vain.


De Psychopathe : N'aies pas peur, petite chose. Tu es à l'étape finale. D'ici quelques minutes, tu pourras enfin découvrir mon identité.

A Psychopathe : Promets-le. Promets également de ne plus m'harceler lorsque j'aurais découvert d'identité.

De Psychopathe : Tes désirs sont des ordres, je t'avais déjà promis que tu pourrais obtenir ce que tu veux de moi.

A Psychopathe : Bien, continuons le jeu. Que cela se termine.

De Psychopathe : Bien. Première chose : Elle marche longtemps, la gorge asséchée, elle arrive au bar le plus proche en titubant.

A Psychopathe : Quoi ? Je dois le faire ?

De Psychopathe : Je ne sais pas.


Je prenais donc ça pour un oui et m'exécutais, regardant dans les rues sombres, il n'y avait pas l'ombre d'un bar à l'horizon, je m'étais enfoncée dans des rues toujours plus étranges les unes que les autres avant de retourner sur mes pas. Il se foutait de moi. Pas une seule brasserie ou pub dans le coin ! Bar. Je me répétais plusieurs fois le mot dans la tête avant d'avoir une idée, stupide et surtout désespérée me disant que c'était peut-être un jeu de mot et qu'il voulait me faire craquer psychologiquement, c'était peut-être "barre". Effectivement, à une dizaine de mètres de moi se tenait une grande barre en bois, allongée sur un baril en métal, étrange. Sur cette barre ou plutôt planche de bois était posé une canette de soda, je l'attrapais avant de regarder mes messages, rien. J'inspectais l'objet avant de l'ouvrir délicatement, entendant la boisson gazeuse pétiller, je reniflais la chose au cas où puis trempais mes lèvres, vérifiant qu'on ne me voulait pas du mal. Quand je fus suffisamment sûr que c'était bon, je buvais quelques gorgées puis n'ayant pas le courage de terminer de boire, je versais le liquide brunâtre au sol jusqu'à ce qu'il n'en reste pas une goutte. En secouant la canette, j'avais pu ouïr le bruit d'un papier valsant entre les parois en métal. Je l'avais retourné, le trou vers le bas et j'avais tapé le fond de l'objet avant d'insérer mon index et mon majeur, forçant un peu puis avec acharnement j'avais réussi à attraper du bout des doigts le papier et je l'avais sorti. Je l'avais déplié avant d'y lire une inscription faîtes au marqueur, l'encre avait un peu bavé mais sans plus, c'était sûrement un indélébile.


« Bravo Candella, tu as réussi. Encore quelques efforts. Maintenant, direction chambre 999. »


Chambre 999 ? Je n'avais même pas l'adresse de l'hôtel de la fameuse chambre, enfin si elle était déjà un hôtel, pour commencer. Une idée me traversait l'esprit, il parlait sûrement de l'hôtel dans lequel je logeais, sinon je ne voyais rien d'autre et puis il m'aurait sûrement plus aiguillé. Je m'étais mise à sprinter pendant plusieurs minutes avant de me retrouver vers une route, j'avais signalé ma présence grâce à luminosité que renvoyait l'écran de mon portable avant de lever le pouce en l'air. C'était bien la première fois que je faisais de l'auto stop mais j'en avais bien besoin. Une dizaine de voitures étaient passées avant que l'une d'entre elles ne s'arrêtent, au volant se tenait une femme d'une trentaine, une chignon impeccable à l'arrière du crâne, ses yeux marrons me fixaient avec un petit sourire.


« Je peux vous aider ? »


J'avais acquiescé lui expliquant que je devais rentrer à mon hôtel, elle m'avait laissé monter puis conduis, discutant un petit peu. C'était une gentille femme, elle était infirmière et venait de finir son service, des cernes s'étalaient sous ses yeux chocolats, malgré tout, elle restait une très belle femme. Elle m'avait déposé et je l'avais remercié, tout naturellement avant de reprendre ma course, pénétrant dans l'hôtel, me dirigeant vers l'ascenseur.

Celui-ci s'était ouvert sur un homme qui était sorti avant que je ne prenne sa place et appuie sur le bout du vingtième étage. J'étais nerveuse, je ne tenais plus en place, me dandinant seule dans la boite métallique qui montait tout en haut de la tour, j'avais quelque peu perdu la notion du temps, peut-être cinq ou dix minutes après, la cabine s'était stabilisée puis les portes avaient coulissé me laissant sortir.

Désormais, je vagabondais dans les couloirs à la recherche de la fameuse porte ayant pour numéro "999". Bizarrement, je n'aimais pas tellement ce nombre, il était étrange, il sonnait étrange. Il sonnait la fin de quelque chose. La fin du jeu. J'étais arrivée devant la porte, j'avais enclenché la porte mais celle-ci était fermée, j'avais l'air hébétée...


De Psychopath : Mère nature est généreuse.


Un pot de fleurs en plastiques étaient à gauche de la porte, je m'étais fiée à mon instinct et aux films : j'avais plongé ma main dans le pots, passant ma main entre les granulés avant de sentir un objet froid, en métal. A la forme, cela ne pouvait être que ça. Une clé. En effet, je venais de sortir une clé et je m'étais précipitée pour ouvrir la porte bien que mes mains étaient moites et tremblantes, j'étais parvenue à mes fins en entrant dans la chambre. Enfin, plutôt une gigantesque suite.

Elle était très moderne, restant dans des tons très clairs et neutres, aucune couleur foncé ne venait gâcher le décor. Mes pas étaient incertains, je me méfiais de ce qui pouvait arriver, je regardais dans tous les sens avant d'arriver face à une grande fenêtre ayant un balcon qui, lui, donnait une vue impressionnante sur Paris, pas forcément la plus belle mais je voyais la Tour Eiffel illuminée en cette sombre nuit. Mon regard naviguait entre les différents bâtiments et quelques rues que j'arrivais à percevoir surtout face à moi. Je fermais les yeux en agrippant mes mains à la rembarre, inspirant un bon coup avant d'expirer et cela plusieurs fois, le bon air froid du soir me faisait incroyablement de bien.

Un raclement de gorge vint tout briser, me faisant sursauter, je m'apprêtais à réprimander la personne avant de finalement réaliser.


Il était là.


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COUCOU ! :)

C'était le dernier chapitre... 

J'essaierais de poster l'épilogue demain ou ce soir très tard ! 

N'hésitez pas à voter et commenter 

Bisous,

Caroline.

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