30 ~ You can't give up

{Lisez le chapitre 29 avant celui-ci}


Ce matin, je m'étais levée ayant un programme plutôt chargé ce qui me mettait totalement sous pression : interviews, photoshoots, pause manucure avec Célia et ensuite la première du film à Paris. Grâce aux bandes annonces, le film suscitait un tel engouement que des gens étaient déjà présent devant le grand Rex à Paris, certains depuis ce matin et d'autres depuis hier soir avec leurs tentes.

C'était absolument incroyable.

Je me sentais si chanceuse d'avoir pu jouer dans un film aussi bien et très attendu, cependant ça me rendait tellement nerveuse que j'en perdais les moyens rien que d'en parler. Ce matin-là, j'avais petit-déjeuner dans le restaurant du grand hôtel parisien dans lequel je logeais puis j'avais filé prendre un taxi pour mon premier rendez-vous, j'avais été très bien accueillis. On m'avait maquillé, coiffé, habillé en conséquence soit assez classe mais trop puis j'avais rejoint la journaliste, m'asseyant sur son canapé, près d'elle, laissant les caméras tourner tandis qu'on enregistrait une simple interview. En cas de bégaiements ou erreurs de notre part, n'étant pas en direct ou en différé de quelques secondes, nous pouvions recommencer sans problèmes.

Les questions étaient basiques, celles que l'on vous pose souvent puis les autres qui ressortent un peu moins, celles auxquelles vous vous faîtes un réel plaisir à répondre.


« - Etre actrice était pour vous un rêve ou ça vous est arrivé d'un seul coup, sans que vous ne puissiez-vous y attendre ?

- Un peu des deux, je ris avant de reprendre mon sérieux, disons que j'y pensais beaucoup jusqu'à mes onze ans puisque j'adorais me glisser dans la peau d'une autre personne puis j'ai oublié cela. Vous savez quand on entre dans la cour des grands, on vous fait bien comprendre qu'avoir ce genre de rêve c'est juste un rêve et rien de plus, qu'il n'est pas possible de le réaliser, que cela n'arrive pas à tout le monde, etc. Je les ai écouté puis un jour quand je rentrais du collège, j'avais quatorze ans à ce moment, un gars dans la rue m'a arrêté comme plusieurs jeunes fille et m'a dit : "Hey, il y a un casting pour un film là-bas ! On cherche une jeune actrice, tu veux tenter ta chance ? Allez, suis-moi !" Et c'est ce que j'ai fait. On m'avait toujours défendu de suivre un inconnu mais j'ai saisi cette aubaine qu'on m'offrait même si ça sentait le plan foireux, et pourtant aujourd'hui je suis en tête de l'affiche d'un des films les plus attendus du moment.

- Parfait, c'est une grande chance que vous avez eu. En parlant du film "The Choice", comment s'est passé le tournage ? Y a-t-il eu une bonne entente entre tous les acteurs ?

- Il s'est passé plutôt bien, du début à la fin, mentis-je. Nous nous entendons tous bien, nous sommes tous amis et puis comme vous avez pu le voir dans les Behind The Scenes nous avons aussi beaucoup plaisantés. C'est une très belle aventure avec de belles rencontres et de beaux paysages que j'ai pu visiter et approuver à deux cents pourcent, concluais-je.

- D'accords mais pouvez-vous nous dire brièvement c'est ce qu'il s'est passé dans votre vie, ce que ce film a pu changer ? Un petit résumé de tout cela ? »


D'accords.

J'avais enfin réalisé un de mes rêves de gosse, un qui me faisait rêver depuis mes six ans. J'avais toujours adoré me déguiser pour créer de nouveaux personnages : moi en monstre, moi en princesse, moi en maman, moi en méchante, moi en gentille et j'en passe. Je m'étais toujours donnée des rôles à jouer et j'adorais ça, j'aimais tellement me glisser dans la peau de quelqu'un d'autres le temps de quelques instants. J'étais actrice, j'avais déjà joué dans un grand film à succès d'origine français et dans un autre plus petit. Je commençais doucement à me faire une carrière mais sûrement. J'avais reçu une nouvelle proposition : jouer l'un de rôles principaux d'un film franco-américain, celui-ci serait tourné aux Etats-Unis sur une période de huit mois. Je n'avais pas craché sur la proposition, j'avais directement accepté. C'était sûrement la chance de ma vie de me faire encore plus connaître dans le milieu du cinéma. Pour l'une des rares fois de ma vie, je ressentais du bonheur, le vrai.

Du moins jusqu'à ce qu'il débarque dans ma vie et la chamboule.

Il me donnait l'impression d'être un ange, d'être parfait mais il n'était rien de ça. Derrière son masque de gentil, Thomas Brodie-Sangster n'était qu'un enfoiré. Rien de plus.


Contente ?

Je ne pouvais pas me permettre de raconter cela, c'était inutile et cela lancerait de nouvelles rumeurs, je n'en avais point envie. C'est accompagné d'un faux petit sourire que j'avais rétorqué que cela avait été génial, que le bonheur et l'opportunité pouvait frapper à notre porte sans qu'on s'y attende, qu'il fallait croire en ses rêves et des tas d'autres choses.

Cela avait suffi à convaincre tout le monde sur le plateau avant que ce soit coupé, que je dise au revoir à la brunette, repartant dans les coulisses, je devais m'activer, j'avais encore d'autres choses à faire.


*


Un nouveau chauffeur de taxi m'avait déposé juste devant un immeuble au cœur de la capitale française, devant un immeuble simple, datant sûrement du milieu du dix-neuvième siècle mais j'adorais cette architecture. J'avais sonné à la porte, donnant mon nom et mon heure de

rendez-vous à l'interphone avant qu'on ne m'ouvre et que je me rendais au dernier étage, là où avait lieu un premier photoshoot...

Puis un second...

Cela avait été éprouvant, il était quatorze heures et je n'avais même pas pu déjeuner le midi, ce qui fait que je m'étais rendue dans un fast-food avec Célia qui m'avait rejoint dehors et je me sentais si chanceuse, elle aussi n'avait pas eu le temps de manger quoi que ce soit. Nous avions mangé comme je cite la Suisse : des baleines sumos.

Une fois les estomacs pleins, nous avions couru à notre rendez-vous chez l'esthéticienne pour nos ongles, une manucure. Encore une fois, je m'étais laissée faire voulant partir au plus vite et ne pas prendre de retard. Une heure trente plus tard, nous nous étions retrouvées avec de très belles griffes pour cette soirée incroyable.

Quand j'y pensais, j'allais revoir Thomas mais que lui, j'allais rencontrer le fameux "Mysterious boy", ce surnom n'était pas le meilleur, je l'avouais mais c'était celui que j'avais trouvé.

Comment était-il ? Le connaissais-je vraiment ? Une simple connaissance ou un proche ? Que me voulait-il ? Allait-il m'annoncer quelque chose de positif ou de grave ? Pourquoi moi ?

Des dizaines de questions trottaient dans mon esprit, j'essayais de les chasser, ce n'était pas encore l'heure de penser à tout cela ! Pour tuer le temps qui restait, Célia avait proposé que l'on rejoigne Hayden place des Vosges, le chemin avait été rapide et que nous y étions arrivées, nous l'avions aperçue. Elle était assise sur un banc, des lunettes de soleil sur le nez, n'étant pas encore remarqué par qui que ce soit alors que la rousse et moi n'avions eu d'autres choix que de signer une dizaine d'autographes et faire des photos, étant interpellées dans la rue. Derrière le banc en bois sur lequel elle était posé, il y avait un grand buisson vert fleuris ; tout autour, du gazon verdoyant et des gens assis dans l'herbe, souvent des jeunes.


« - HAYDI ! avais-je crié en voyant mon amie. »


J'avais automatiquement sauté dans ses bras, c'était tellement bon de la revoir après plusieurs semaines, je l'avais serré dans mes bras et elle avait bien entendu resserré notre éteinte. Je m'étais finalement détachée d'elle, laissant Mademoiselle Rousseau prendre le relais. Et comme des jeunes femmes normales puisque nous étions des êtres humains, nous étions comme tout le monde, nous avions échangés sur les derniers potins du moment.


*


Plus qu'une heure, je suis en stresse totale. On finit de me maquiller de me coiffer alors je n'ai qu'une seule envie : me ronger les ongles mais mes faux ongles m'en empêchent.

Plus que trente minutes, l'angoisse est bientôt à son zénith.

Moins de cinq minutes, mes jambes flageolaient, mes mains étaient moites et je me tenais à la banquette arrière sur laquelle j'étais assise. La voiture roulait lentement.

C'était l'heure, j'avais inspiré avant d'ouvrir la portière de la Porsche et d'en sortir avec un grand sourire faisant un petit coucou de la main à tous les fans hurlant derrière les barrières puis je me tournais vers Marc, mon agent qui lui me guidait. J'avais signé pas mal d'autographes et prit des photos avant d'être poussée pour aller voir les autres côtés pour faire exactement la même chose. J'avais pu distinguer au loin Hayden, Bastian, Célia et Dylan, ce qui voulait une seule chose, Thomas serait le dernier à arriver, alors que j'essayais d'être la personne la plus souriante et joyeuse, parce que c'était le cas malgré ma peur évidente, une autre Porsche noir s'était garée en pleine route. J'avais détourné les yeux des fans le temps de quelques secondes avant de voir la portière s'ouvrir presque au ralenti, une tête couleur blé en était sortie avant que ce ne soit un jeune homme en costard qui en était sorti. Mon cœur avait loupé un battement à la vue de Sangster, son regard avait croisé le mien et le pire dans tout cela, c'est qu'il avait osé me sourire comme s'il ne s'était jamais rien passé. S'il n'y avait pas tout ce monde autour de nous, il était évident que je lui aurais fait un doigt d'honneur mais je n'avais pas le droit à un seul faux pas alors que je lui avais rendu mais hypocritement et j'espérais qu'il l'ait ressentit.

Toute la paperasse effectuée, j'avais suivis la troupe d'acteurs que j'avais pu discrètement saluer, j'aurais adoré sauter dans les bras de Dylan mais cela m'était impossible à moins de vouloir engendrer des cris, insultes et fausses rumeurs. Nous étions montés sur la scène sous les acclamations et hurlements, j'en arrivais à me demander comment ces personnes faisaient pour ne pas s'arracher les cordes vocales mais je n'avais fait aucun commentaire. Nous parlions chacun notre tour, répondant aux quelques questions puis nous étions guidés jusqu'à nos places respectifs, côtes à côtes. Le film allait pouvoir débuter, je ne l'avais pas encore vu totalement en entier alors j'avais du mal à tenir en place.

Lorsque la projection fut achevée sous les applaudissements du public, toujours accompagnés de cris, nous nous étions levés pour retourner sur la scène, présenter des remerciements, raconter à quel point nous avions adoré ce film et y jouer de temps, que cela nous avait apporté de nouvelles choses.


*


Une fois dehors, respirant un bol d'air frais après avoir été enfermée dans une salle pleine de gens, l'odeur en devenait épouvantable avec les transpirations, j'allais auprès des fans le temps de quelques minutes avant de sentir mon portable vibrer dans la poche de mon short noir à trapèze, je l'attrapais rapidement avant d'y lire un nouveau message.


De Mysterious boy : Je te vois ;)

A Mysterious boy : Dis-moi qui tu es.


Je relevais le nez avant de signer de nouvelles signatures et photos aux nombreux appels, j'essayais de garder mon calme et rester souriante. Cette histoire devenait étrange et surtout effrayante.


De Mysterious boy : Devines qui je suis et je serais à toi, je ferais tout ce que tu veux.


Je m'étais mordue la lèvre inférieure avant de pianoter sur mon écran, envoyant un message.


A Mysterious boy : Vraiment ?

De Mysterious boy : Vraiment, Candella.


J'observais tous les individus autour de moi avant d'apercevoir Thomas avec un sourire, jetant un coup d'œil à son portable. Ça ne pouvait qu'être lui ! J'avais couru jusqu'à lui, agrippant son bras tout en lui lançant un regard noir.


« - Je sais que c'est toi le mec qui m'harcèle ! chuchotai-je, agacée.

- Quoi ? Tu divagues, ma belle !

- Ta gueule ! »


Je lui arrachais son portable des mains avant de m'apercevoir qu'il était dans sa galerie de photos, j'allais dans ses contacts et décidais de m'envoyer un message afin de voir si les numéros concordaient. Il avait haussé un sourcil en me regardant alors que je reprenais mon portable en main, comparant les numéros qui étaient totalement différents. Je soupirais doucement avant de lui redonner son portable.

Merde.

Je m'éloignais, cherchant autour de moi qui pourrait bien être sur son téléphone et m'épier, cela en devenait stressant. S'il pouvait me voir alors j'étais censée pouvoir le distinguer !


De Mysterious boy : Je te laisse encore chercher un peu.


Je fermais les yeux quelques instants avant de revoir de nombreux souvenirs, notamment celui de la fête sur la plage à Hawaï, en Avril. C'était il y a plusieurs mois, nous étions en Septembre. Je me revoyais danser avec Hayden qui m'avouait que Dylan craquait sur moi, cette nuit-là j'avais été proche de lui, plus que d'habitude, il m'avait consolé... Et... Les messages pouvait concorder mais un élément me bloquait, il n'avait pas d'enfant. Je me massais les tempes avant d'apercevoir un grand brun en costume, faisant des photos et signant des autographes avec un grand sourire, Dylan. Quand on parle du loup...

Je marchais d'un air normal, ne voulant pas éveiller des soupçons et avoir l'air bizarre, déjà que j'avais couru dans les bras de Thomas, à coup sûr la presse people déformerait les choses en informant le monde entier que j'aurais sauté dans ses bras. J'avançais vers Dylan avant de lui sourire.


« - Je peux te parler Dylan ? demandai-je simplement.

- Euh oui, bien sûr mais maintenant ? C'est important ?

- Un peu, oui. »


Beaucoup.


Il avait hoché la tête, mettant fin à son activité, un câlin ou deux avant de me suivre, nous éloignant des barrières pour ne pas que des fans nous entendent, cela devait rester privé.


« - C'est toi qui m'envoi des messages étrange ?

- Pa-pardon ? bégaya-t-il en écarquillant les yeux. »


Je n'arrivais pas à savoir si c'était lui ou non, il avait bafouillé signe qu'il était nerveux comme toute personne qui aurait quelque chose à cacher mais la surprise s'était lue dans son regards.


« - Passes-moi ton portable, s'il te plaît. »


Il semblait avoir l'air perplexe mais me l'avait tendu, je l'avais attrapé avant de réitérer la même action que j'avais fait avec Thomas. Au même moment, mon portable vibrait une nouvelle fois. Lui.


De Mysterious boy : Tu t'es trompé. Réessaie.


Je poussais encore soupir en voyant que je m'étais encore trompée.


« - Putain... »


J'avais comme l'impression que tout était orchestré dans le but de me faire aller dans la mauvaise direction, me tromper afin d'amuser le fameux inconnu. Je remerciais Dylan avant de tourner les talons, je devais l'ignorer, faire comme si je m'en fichais, que j'abandonnais ce fichu jeu...


Mysterious boy : Tu n'as pas le droit d'abandonner le jeu. x


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HELLO ! :)

Dernier chapitre demain et épilogue samedi si je peux... (avec ma famille qui vient fêter mon anniversaire, j'ai peur d'oublier :/)

Eh non, c'est pas Dylan pour celles qui pensaient à lui... J'espère avoir réussi à vous y faire croire jusqu'au bout ! x)


N'hésitez pas à voter et commenter 


Bisous,

Caroline.


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