22 ~ Blue Hawaii
Après avoir finalement passé notre après-midi au zoo, avec toute la petite troupe, nous étions rentrés à l'hôtel, nous réunissant dans la chambre de Dylan. Même si nous étions en vacances avec Thomas, le but n'était pas de m'éloigner de mes amies, j'étais folle de Sangster mais on m'avait toujours appris qu'il valait mieux parfois privilégier ses amies que son copain, quand il partira ce ne sera pas lui qui me consoleras mais bien elles.
Bien sûr, j'évitais de penser au pire et à n'importe quoi mais c'était une réalité, je ne devais pas délaisser mes amies, tout simplement. C'était une leçon qu'on m'avait apprise lorsque je n'étais encore qu'une enfant qui ne comprenait pas tellement tout cela
Dylan était entrée dans la chambre avant de venir se poster derrière moi, passant ses bras musclés autour de mon frêle corps et me berçait contre lui en riant après avoir embrassé mon crâne sous les regards noir de mon amant, celui-ci fronçait les sourcils, sa mâchoire semblait crispé tout comme ses poings étaient serrés. Le brun derrière moi semblait l'avoir vu puis s'était éloigné de moi.
« - Détends ton string frère, je ne lui ai rien fais.
- Justement, ne la touches pas, grogna le blond.
- Zen ! Thomas, il ne m'a rien fait, il est comme le grand frère que je n'ai jamais eu, lui expliquais-je. »
Quand les tensions n'existaient pas entre Hayden et Thomas, elles étaient présentes entre Dylan et Thomas. Ces derniers échangeaient de regards noirs, pleins d'éclairs, je me sentais mal à l'aise, je triturais mes phalanges alors que mes yeux faisaient des allers-retours entre les deux. Il donnait l'impression d'être deux loups en face à face, prêt à se sauter dessus pour savoir qui aura le bout de viande...
« - STOP ! Bougez avant que je vous claque !
- C'est lui qui a commencé, souffla Thomas, de mauvaise foi.
- N'importe quoi, répondit l'accusé en roulant les yeux. »
J'étais désespérée face à leur comportement, c'était absolument stupide. J'étais la petite amie -non-officielle- de Thomas et Dylan était un bon ami, ils le savaient tout deux.
« - Vous faîtes chier, cracha Célia marquant une pause avant de reprendre, Ce soir il y a une fête sur une plage non loin d'ici et je compte bien sur le fait que tout le monde vienne et SANS dispute. Ok ?
- Ouais, marmonna Thomas avant de se masser les tempes. »
Nous avions tous acquiescé mais aucun d'entre nous avait relevé le manque d'entrain du grand blond, il ne valait mieux pas, il était sûrement encore sur les nerfs faute de jalousie et possession.
Ce qui était sûr, c'est que je compte m'amuser à cette soirée.
*
Je me sentais euphorique, je dansais et chantais avec tout le monde, même des inconnus hommes et femmes, faisant tout de même attention pour ne pas que je subisse une nouvelle crise de Thomas. J'avais bu plusieurs verres, pourtant je me sentais bien, aussi légère qu'une plume ; mes jambes ne flanchaient pas, ma tête ne tournaient pas et j'avais plus ou moins conscience de ce que je faisais. Je gardais un minimum de lucidité. J'étais finalement retournée vers mon copain, qui lui buvait un verre, assis au bar en zyeutant un peu partout, la foule et les décors. Les décors, toujours aussi magnifique ; le reflet de la lune sur l'océan, les vagues s'échouent gracieusement sur le sable,certains palmiers donnent l'illusion qu'ils touchent le ciel, le ciel est dégagé d'où nous pouvons admirer des milliers d'étoiles puis le petit feu au centre de la plage apportent de la lumière. Les flammes crépitent mais elles sont quasi inaudibles avec le vacarme que nous faisions tous mais elles étaient passionnante à voir, elles se défendaient contre la brise de vent et elles revenaient, toujours plus puissantes.
Le blond m'avait lancé un regard interrogateur avant que je ne me sois sur ses jambes, venant embrasser sa joue.
« - Bébé ! Je veux me faire un tatouage.
- Tu es sûr ? Tu l'auras à vie sur ta peau donc réfléchis bien, me conseilla-t-il.
- Je veux "my sun and stars" gravé sur ma peau et toi tu te feras "moon of my life"
- Quoi ? Non ! manqua-t-il de s'étouffer, en plus ce n'est pas original, c'est tout droit sortie de Game Of Thrones !
- Alors on pourrait se faire tatouer tous les deux la date de notre rencontre en chiffre romain, proposai-je.
- Non, abandonne cette idée.
- Allez.
- Candella !
- Si tu m'aimes, tu le feras.
- On va le regretter.
- On le fera sur les côtes, il ne sera pas visible.
- Je-
- Ce sera notre secret à tous les deux, le coupai-je.
- Je ne suis pas sûr... dit-il, troublé. »
Quatre comptais-je mentalement. Plus qu'une.
« - Tu dois me prouver que tu m'aimes, répondis-je d'un ton dictatorial.
- Bien, faisons ça... céda-t-il. »
Il avait craqué. Les cinq conjonctions avaient eu raisons d'elles. Elles fonctionnaient vraiment. J'esquissais un sourire avant de lui voler un doux baiser pour le remercier.
« - Allez, on se bouge, on y va ! lui annonçai-je en me levant de ses genoux.
- Où ça ? demanda-t-il, candide.
- Chez un tatoueur !
- Oh mon Dieu, non... soupira-t-il en passant sa main sur son visage. »
*
J'avais dû utiliser une nouvelle fois les cinq conjonctions / affirmations et il avait fini par obéir, à mon plus grand bonheur. Je voulais avoir une preuve de mon passage, de notre amour et lui montrer à quel point je l'aimais. Cela m'avait tout aussi permit de voir jusqu'où il était capable d'aller pour moi, je savais désormais qu'il était même prêt à ancrer dans sa peau des chiffres très importants à mes yeux. Nous avions déboulé chez le tatoueur le plus proche qui était ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre. C'était un grand barbue, baraqué et tatoué de la tête qui nous avait accueillis, apparemment il s'appelait Big Ron et cela ferait quinze ans qu'il aurait emménagé à Honolulu et ouvert son salon, il en était très fière et il était diplômé d'une grande école de tatouage de Californie et il aurait même travaillé quelques temps pour Kat Von D, une grande tatoueuse, elle aurait dessiné sur les peaux des plus grandes célébrités.
Rapidement, il avait fait au stencil exactement ce que je souhaitais avant de me le faire décalquer sur la peau, un de ses employés avaient fait la même chose à Thomas. Ce dernier n'appréciait pas tellement le fait que j'avais du retiré mon soutien-gorge, cependant je cachais ma poitrine et Big Rob semblait s'en foutre royalement. A présent, les deux hommes remplissaient de noir les deux contours ; je pouvais sentir les aiguilles passer dans ma peau à la vitesse lumière mais je ne disais rien, je serrais les dents bien que la douleur ne pouvait être ignorée. Pourtant, je ne regrettais pas cela, du moins pas pour le moment, j'étais fière de moi. Il m'arrivait de jeter quelques regards au blond, celui-ci semblait passif, il ne disait rien. Lorsque je lui avais demandé s'il avait mal, il m'avait simplement répondu cela :
« - La douleur n'est que mentale, elle n'existe pas dans la réalité. »
J'en avais frissonné mais il n'avait pas totalement tort...
Au final, Big Ron avait assez vite terminé tout comme son jeune employé, nos tatouages étaient parfait et exacts. J'adorais. Je pouvais désormais lire sur nos côtes, à l'horizontal, XVIII.III.MMXVI (18 Mars 2015). J'avais réglé la note quand tout fut en règle et que nous étions vêtus. C'était moi qui avait eu l'idée là alors ce n'était pas au blond cendré de payer. Nous avions quitté main dans la main la boutique, rejoignant la fête à nouveau, en nous voyant arriver, Hayden et Dylan nous avaient sauté dessus, à moitié saouls.
« - Vous z'êtiez où ? demanda Hayden avec un grand sourire, elle avait même du mal à parler...
- On voulait juste parler tous les deux alors on s'est éloignés, mentis-je.
- Vous êtes long pour parler, vous avez pas plutôt fais des mômes ? nous demanda Dylan après avoir bu une gorgée de son verre de Whisky.
- Non. »
Sans que je ne puisse faire quoi que ce soit, j'avais été tiré par la blonde au coeur de la foule qui dansait puis j'avais retrouvé Célia, dans les bras de Bastian qui semblait la protéger, elle aussi devait être ivre, les grands yeux verts de la jeune femme me scrutaient sans que je ne sache pourquoi.
« - J'crois que Dydy à un faible pour toi, lâcha-t-elle comme une bombe.
- Pa-pardon ? hoquetai-je, ahuris.
- Quoi, t'le savais pas ? Il te dévore du regard, si y a des tensions entre lui et Thomas, c'est pas pour rien, réfléchis, elle ricana.
- Ne dis pas de bêtises ! la disputai-je, Dylan est comme un frère à mes yeux !
- Bah lui c'est un menteur en tout cas, il est super amoureux de Britt mais tu dois beaucoup lui plaire aussi. »
Je secouais la tête négativement, décidément elle avait trop bu, je ne pouvais pas croire ce genre de conneries, ça n'avait aucun sens. Je l'avais lâché, arrêtant de danser avec elle, partant à la recherche de mon petit copain avant de me heurter contre un torse, je frottais mon front avant de lever le nez, croisant un regard qui m'était familier. Quand on parle du loup...
Dylan.
« - Tu es seule ? m'interrogea-t-il, l'air intrigué, tu danses avec moi ?
- Et bien... »
Je ne voyais pas à l'horizon un certain Thomas Brodie-Sangster qui pourrait me faire la tête parce que j'aurais dansé avec un de ses amis donc, je supposais que je pouvais me le permettre.
« - Bien sûr ! »
Je lui souriais et il m'entraînait à nouveau au cœur de la cohue et je dansais alors au rythme avec lui, riant parfois à ses mimiques. Parfois il me racontait des blagues qui étaient absolument nulles au point de me faire pleurer de rire, c'était certain, il avait un talent fou pour cela. Un vrai clown de service. Il avait également été au bar afin de nous chercher quelque chose pour nous désaltérer, ils étaient revenus quelques minutes plus tard, avec deux verres. Il m'avait tendu un que j'avais accepté, la boisson étaient d'un bleu turquoise magnifique, j'avais bu une gorgée, Dieu seul savait à quel point c'était délicieux ! Je l'avais rapidement siroté ou plutôt sifflé sous le regard amusé du brun.
« - C'est délicieux, qu'est-ce que c'est ?
- Un cocktail nommé Blue Hawaii si mes souvenirs sont bons, répondit le brun avec un sourire amusé.
- J'en veux encore ! »
Il avait acquiescé et j'avais dû en boire plusieurs en peu de temps, peut-être une heure ou heure et demi, cette chose était tellement bonne qu'elle en devenait vite une drogue. Tout en dansant, je remarquais que Monsieur O'Brien avait un gros collier de fleurs autour du cou comme pas mal de personnes, j'en fus assez surprise.
« - Où as-tu eu ton collier de fleurs ?
- On me l'a passé mais tu le veux..?
- Oui, je veux bien, s'il te plaît ! dis-je avec un sourire.
- Très bien mais il faut savoir le mériter... objecta-t-il d'une voix mielleuse, rauque et troublante à la fois. »
Il avait retiré son collier avant de lever le bras en l'air, le collier en main. Je soupirais doucement puis l'observais, un sourire trônait fièrement sur son visage, un sourire de compétition. Ne souhaitant pas abandonner aussi rapidement, je relevais le défi du mieux que je pouvais, c'est-à-dire en sautillant le plus haut possible, tendant le bras jusqu'à m'en faire mal, essayant d'attraper l'objet de mes convoitises. Malheureusement, c'était peine perdue, il était bien plus grand que moi. Alors que j'étais sur le point d'abandonner ; pendant un de mes sauts, il m'avait attrapé par la taille, me soulevant pour que je puisse m'emparé du collier faisant désormais office de couronne sur sa tête.
Je souriais amusée en mettant l'objet autour de mon cou, fière de moi, laissant le brun me déposer lentement au sol, il avait été d'une douceur incroyable. Un sourire satisfait étirait ses lippes puis il avait approché son visage du bien, j'étais restée crispé, ne sachant pas à quoi m'entendre tandis que les révélations que m'avait faite Hayden plus tôt dans la soirée résonnait dans mon crâne. Je sentais l'adrénaline monter et mon estomac se tordre puis contrairement à toutes les idées qui m'étaient montées au bourrichon, il avait délicatement posé ses lèvres à la commissure des miennes. Il s'était reculé, examinant mes traits.
« - Pourquoi ?
- Je tiens à toi, Ella', avoua-t-il en marchant à reculons, je vais rejoindre Hayden. »
Mon Dieu...
Hayden avait-elle raison ou je me faisais des idées ? Je savais qu'elle n'était pas dans son état normal ni lui mais j'avais appris une chose avec les années :
La vérité sort de la bouche des enfants mais au fond nous en sommes tous.
Je savais aussi autre chose : L'alcool facilite les aveux, quel qu'ils soient.
Avec tout ce que j'avais bu, ma tête s'était mise à tourner, je ressentais une fatigue lourde pourtant je ne ressentais pas le besoin de vomir, je titubais seule, à la recherche de Thomas. Je voulais rentrer mais pas seule, vu ma lenteur pour marcher sans oublier le fait que je vacillais si facilement, je n'avais pas le choix. Le brouhaha autour de moi bourdonnait dans mes oreilles me donnant envie de leur hurler de le fermer mais je m'abstenais, je passerais pour une folle. Ma vue se floutait par moment, je frottais mes yeux et les plissais, les forçant à travailler avant que je ne puisse apercevoir Thomas, parlant avec un mec. Je me mordais la lèvre inférieure, tentant d'accélérer le pas, bousculant les gens autour de moi tout en ignorant leurs jérémiades.
En me voyant arriver, le blond m'avait jeté un regard noir, s'il avait eu des mitraillettes à la place de ses pupilles, je serais sûrement déjà au sol en train d'agoniser.
« - Thomas... Je me sens pas bien, me plaignis-je.
- Tu n'avais pas qu'à boire comme un trou et traîner avec Dylan ! gueula-t-il. »
Je l'avais énervé, c'était sûr. Il m'avait attrapé par le poignet, m'éloignant des autres alors qu'un flot de larmes venaient dévaler mes joues sans que je ne puisse le contrôler. Une fois assez loin des regards, il m'avait plaqué contre un mur, je pouvais sentir son souffle chaud et rapide s'écraser contre mon visage.
« - Je t'ai vu, putain ! Quand je tourne le dos tu en profites pour bien flirter avec O'Brien, à ce que je vois !
- Je ne flirtais pas avec, tentai-je de me défendre du mieux que je pouvais, baissant les yeux.
- Regardes-moi quand je te parle ! s'écria-t-il. »
J'avais planté mon regard dans les siens, alors que des larmes s'échappaient encore de mes mirettes...
« - Plus jamais tu ne te feras aussi proche de lui ! D'accords ?
- Thomas... murmurai-je en sanglotant.
- Promets-le-moi.
- Pro-promis...
- Parfait. »
J'avais reniflé, ravalant lentement mes larmes avant que le grand blond enfouisse son visage dans mon cou et y dépose de tendre baiser, me faisant frissonner, il avait continué jusqu'à me laisser une trace rouge qui commençaient sûrement déjà à prendre une teinte violacée.
« - On rentre. »
J'étais montée sur son dos alors qu'il prenait le chemin vers l'hôtel qui n'était pas trop loin.
Cette nuit-là, il avait su me consoler puis jouer de son ardeur avec moi.
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Coucou :)
Moi-même je me demande comment Candella fait pour supporter Thomas même s'il est beau xD
L'amour, j'imagine ? :')
N'hésitez pas à voter et commenter ♡
Bisous,
Caroline.
P.S : Plus que dix chapitres ! (je compte poster un jour sur deux)
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