Mort 06: Un saint ? Pas des moindres
"Tu es à la fois ma honte et ma fierté. Tu ne devrais jamais exister !"
À chaque mouvement qu'elle pouvait effectuer à ses combats, cette phrase, cette unique phrase ne faisait que résonner dans sa tête. Avec le temps, elle avait réussi à faire abstraction de cet élément perturbateur. Cependant, après tout ce temps à avoir rendu les armes, la concentration d'oublier cette petite voix devient un effort, une épreuve pour l'ébène. Mais malgré tout, ses mouvements restaient puissants et élégants, comme si elle dansait et aucun geste n'est inutile.
Le Baba Yaga remarquait ses mouvements après avoir éliminé les hommes de son côté. Il comprit rapidement que, les mouvements de la jeune femme étaient précis et qu'elle était une pro dans ce domaine également, alors que n'importe qui pourrait croire qu'elle est simplement chanceuse de réussir à esquiver.
Ce n'est que quelques minutes après qu'elle réussit à éliminer les assassins de son côté. Elle essuie les gouttes de sueurs sur son front et lâche.
- Heureusement que les vieux réflexes sont encore là.
- Tu es aussi un assassin Kelly, pas vrai ?
- Je ne vois pas de quoi tu...
- Je ne suis pas dupe, Kelly. Tu es une pro, tu as réussi à esquiver les balles et j'ai pu voir que tes coups étaient nets, clairs et précis.
- C'était un coup de chance, haha...
- Tu ne peux pas avoir tout le temps de la chance.
- "Fortis Fortuna Adiuvat". Lâche-t-elle avant de tourner les talons en récupérant le beagle décédé pour l'enterrer dans le jardin.
John la regarde avec beaucoup de curiosité. Il a l'impression de découvrir une nouvelle facette de l'amie de sa femme dont il n'avait jamais soupçonné. Soudain, quelqu'un sonne à sa porte, il ouvre et tombe sur Jimmy, le flic du quartier qui demande à Wick s'il a repris du service lorsqu'il remarque les personnes au sol. L'ébène rejoint les deux hommes d'un air surpris et innocent.
- Jimmy ? Que fais-tu ici ?
- Kelly ? Je te retourne la question !
- Oh, je suis venue aider John avec des nuisibles. Oh, tu es là pour tapage nocturne ? Désolée...
- Ça ira pour ce soir si tu me redonnes la concoction de la dernière fois. Ça a beaucoup aidé ma femme.
- Oh, bien sûr. Passe demain à la maison, Nathanael te l'apportera.
- Nathanael, quel brave garçon ! Il te suit comme ton ombre ce petit.
- Haha, compliqué pour lui de couper le cordon.
- Vous me dites si je suis de trop. Je peux très bien vous laisser. Déclare John en croisant les bras.
- Oh pardon, John ! Du coup, c'est tout bon, Jimmy ?
- Oui, c'est tout bon pour moi ce soir, Kelly. Passez tous les deux une bonne soirée.
John referme la porte derrière lui et regarde la jeune femme d'un air interrogateur. Sans plus attendre, la noiraude éclate de rire.
- Qu'est-ce qui te fait rire ?
- Toi, John ! Bon, un petit dîner ?
- Quoi...? Lâche John, déboussolé.
L'ébène sort son téléphone et compose un numéro. En attendant que ça réponde de l'autre côté, elle sort de sa veste 12 pièces d'or que l'assassin reconnait. Il comprend immédiatement le sens de sa phrase.
- Allô, Charlie ? C'est moi. Possible d'avoir une table pour 12 aujourd'hui ?... Super, je te donne l'adresse car ce n'est pas l'adresse habituelle, à tout à l'heure.
- Comment connais-tu ce service et Charlie, Kelly ? Et cette fois-ci, réponds à mes questions.
- Charlie est un vieil ami qui a toujours de la place pour une réservation. Aujourd'hui, il y a moins de monde que d'habitude, mais il sera toujours bien payé, ne t'inquiète pas.
- Tu ne réponds pas complètement à ma question, Kelly...
- Monsieur Wick, connaissez-vous les Saints ?
- Les Saints ?
- Ça ne vous dit vraiment rien ? Les Saints sont, enfin étaient à ma connaissance, des enfants prodiges, élevés par un homme qui avait des connexions avec la haute autorité de l'organisation. Cet homme a parcouru le monde entier pour trouver des enfants dont il pourrait adopter pour les former à l'art de l'assassinat. Personne ne sait réellement le nombre exact d'enfants qu'il a pu adopter, mais la spécificité des Saints, c'est que ce "Père" leur a donné le nom d'un Saint ou d'une Sainte.
- Où veux-tu en venir ? Est-ce que tu serais une...?
- Savez-vous que les Saints occupent diverses places, mais que personne ne sait à quoi ils ressemblent ? Ce sont des caméléons et...
Soudain, quelqu'un sonna à la porte, stoppant le récit de la jeune femme. Elle s'empressa alors de ouvrir et vit un vieux monsieur accompagné de quatre hommes. Elle le prit dans ses bras et les deux personnes avaient le sourire bien grand tandis que ses hommes pénétrèrent dans la maison.
- Charlie ! Je vois que tu n'as pas changé depuis la dernière fois, toujours aussi beau ! Le chapeau te va toujours aussi bien !
- Oof...! Toujours en train de me flatter, Maria...!
- Maria...? Lâcha John, surpris de cette appellation.
- John...! Je ne m'attendais pas à te voir. T'as l'air d'être en forme. À te voir ainsi je pensais que tu avais raccroché... Dit Charlie en rentrant dans sa maison.
- Aujourd'hui, il y a moins de monde, désolée Charlie...
- Maria... Tu es notre cliente n°1 depuis toutes ses années. S'il y a moins d'invités, n'est-ce pas tant mieux pour toi ?
- C'est vrai, mais tu as un business à tourner.
- Oh, ne t'inquiète pas pour ça. J'ai d'autres clients. Mais d'ailleurs, comment va ce petit ? Je me souviens de la première fois que je l'ai rencontré, il a été effrayé par mes gars qu'il n'était pas loin de perdre conscience.
- Oh, tu parles de Nathanael ? Il va bien, mais il ne veut pas couper le cordon, toujours collé à moi.
- Ha ! Sacré petit. Au moins, il sait qu'il est bien protégé avec toi.
- Si tu savais... je suis bien rouillée, je ne suis plus toute jeune, je ne suis plus à mon prime et ça me fait mal de l'avouer !
- Oh d'ailleurs, ton huile contre le rhumatisme, tu as encore des échantillons ? Je connais d'autres personnes qui sont intéressées.
- Charlie... Lâche-t-elle en lui donnant un regard exaspéré.
- J'ai compris, je ferai passer le message.
- Comment vous vous connaissez tous les deux ? Demande John.
- Oh, Maria fait une réservation au moins une fois par mois, enfin maintenant c'est tous les six mois. Et souvent, ça peut partir sur un banquet.
- Arg, m'en parle pas, Charlie. Je finis toujours par avoir des combatures le lendemain. Danser, c'est dur maintenant. Dit-elle en faisant des étirements.
Les hommes de Charlie mirent les corps dans la camionnette et se retirent un par un de la maison après l'avoir remis au neuf. Le vieil homme remit son chapeau en saluant les deux personnes.
- Tu me recontacteras bientôt ?
- Bientôt, Charlie. Répond-elle en lui déposant les pièces dans sa main.
- Maria, John.
- Charlie. Répondent-ils en le regardant partir.
Une fois seuls tous les deux, la noiraude retourne à l'intérieur et se dirige vers la cuisine pour récupérer du sopalin. Elle est suivie par John qui se trouve face à une énigme vivante.
- Quel est ton vrai nom ? Kelly ou Maria ?
- Que te dit ton instinct, Monsieur Wick ? Répond-elle en essuyant les traces de sang restées sur son arme. Quel est notre prochaine destination, monsieur Wick ?
à suivre...
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