Mort 02 : Réconfort Mutuel
– Monsieur Wick...? Que faites-vous ici ?
Sa présence me m'était mal à l'aise, car je ne savais pas comment me comporter avec lui. Il semblait aussi perdu que moi, ce qui était rare venant de John Wick.
– Euh... je...
– Entrez donc ! Avez-vous dîné ?
– Merci. Non pas encore, mais ne vous dérangez pas pour moi.
– Je n'ai pas encore dîné, vous savez...
Je me stoppais ainsi me rappelant que je n'avais pas coupé le feu, je me précipitais dans la cuisine, suivi de mes chiens et de mon invité. Voyant que rien n'a brûlé pour l'instant, je lâchais un soupir de soulagement, cela faisait rire monsieur Wick.
– Rien n'a brûlé ? Me demandait-il pour me taquiner.
– Non, j'ai eu de la chance. Je ne suis pas autant tête en l'air d'habitude...
Soudain, j'entendis un couinement derrière moi, je me retournais et je venais de remarquer que John n'était pas venu les mains vides, il tenait une cage de transport pour chien. Il l'a donc reçu Daisy...
– Tu l'as finalement reçu...
– De ?
– Daisy. Disais-je en cherchant des assiettes et du pâté pour chien. Je suppose qu'elle n'a pas encore mangé.
– Comment es-tu au courant pour le chien ?
– Je lui ai conseillé de t'offrir un chien plutôt qu'un chat. Déclarais-je en riant légèrement.
Je me rappelais de ce moment où nous avions toutes les deux débattues sur quel animal pourrait correspondre à son mari, cela me fit sourire amèrement. Je déposais la nourriture sur une assiette puis la posa devant le beagle que John a fait sortir de sa cage. Ce dernier mangea aussi goulûment que mes chiens.
– C'est vrai qu'un chat et moi, ça fera une combinaison insolite !
– C'est plutôt une combinaison improbable !
Nous riions tous les deux ensemble, puis nous dînions tous les deux dans la cuisine. Il semblait être émerveillé par l'environnement qui l'entoure et me questionna.
– Tu arrives à payer le loyer avec ce que tu gagnes ?
– Je suis propriétaire de cet endroit. Je ne me pose pas trop de questions sur le côté financier. Même si je ne le montre pas, je possède une fortune. Je préfère vivre une vie simple comme tout le monde.
– Oh je vois.
Pourquoi cette question ? Ce n'est pas son genre de s'intéresser à ma vie. Je posais mes couverts sur mon assiette, puis je posais mon regard sur son visage en lui posant la question.
– Monsieur Wick, que me vaut l'honneur de votre visite ?
– Je...
Il ne semblait pas pouvoir répondre à une question aussi simple que celle-là. Il me glissa juste une lettre qui lui était adressée. Je compris rapidement qu'il s'agissait d'Helen, je l'ouvris délicatement et pliai la feuille, tremblante, redoutant le contenu. Mon invité posa sa main sur mon poignet et me regardait.
– Ne t'inquiète pas, ça va aller.
Je le regardais avec un regard perdu avant de me lancer dans cette dernière volonté de mon amie. Toute la lettre concernait John, mais le dernier paragraphe me concernait et cela me fit perdre mes forces et je me mis à pleurer à chaudes larmes.
- « John, il est possible que tu en veuilles à Kelly, mais ce n'est pas de sa faute. Moi-même je ne lui en veux pas d'être parti, car elle faisait ce qu'elle sait faire le mieux : apporter du bonheur et de la joie aux autres. Je veux que tu veilles sur elle, car c'est une fille extraordinaire, incroyable, sensible et je sais qu'elle sera perdue avec ma mort et il est possible qu'elle fasse n'importe quoi, et c'est ce qui m'inquiète. Elle est un peu une version de toi en fille, je ne veux pas que les deux personnes les plus magnifiques de mon monde continuent leurs routes sur une auto-destruction. »
Elle m'a quand même pardonné alors que je m'en voulais tellement de l'avoir abandonné dans son état. Je posais la lettre et je me tins la tête en pleurant pendant une dizaine de minutes. Nick se grattait sur ma jambe droite en me faisant les yeux doux. John me prit les deux mains et me regarda.
– Je ne t'en veux pas d'accord ? Je te suis reconnaissant pour tout ce que tu lui as offert.
– Monsieur... Wick... Lâchais-je en reniflant mon nez. Tout... est de ma... faute...
– Hé hé ! Écoute-moi, ce n'est pas de ta faute OK ? Ne prends pas cette part de culpabilité pour toi.
Je finis par m'effondrer sur le carrelage froid de ma cuisine, n'ayant plus de forces pour rester debout, pleurant également à chaudes larmes. Mes chiens s'approchèrent de moi, me léchant un peu partout pour me réconforter. Ensuite, John Wick vint me prendre dans ses bras, je frappais sur son torse, comme si je voulais faire sortir toute ma frustration sur lui.
Il m'a fallu une trentaine de minutes pour reprendre mon calme. J'étais toujours dans ses bras puis il me murmura à l'oreille.
– Tu te sens mieux maintenant ?
Je secouais la tête pour lui dire oui, il serra son emprise sur moi. Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, il reprit.
– Laisse-moi rester ainsi veux-tu... Elle me manque aussi...
Souhaitant de ne rien dire, je posais mes mains sur le haut de son dos, puis je tapotais dessus comme une mère ferait pour calmer son enfant, Helen me le faisait à chaque fois que je finissais en pleurs. Nous restions ainsi pendant une vingtaine de minutes avant de nous séparer, nous soufflions tous les deux puis nous nous relevions.
Je rangeais les assiettes sur le comptoir ainsi qu'au sol puis je les mis dans le lave-vaisselle. Je proposais quelque chose à boire à mon invité, ce dernier me répondit qu'il ne souhaitait boire que de l'eau.
– Tu peux t'installer au salon, j'arrive.
Je versais de l'eau dans les gamelles des chiens puis je me dirigeais vers le lieu où se trouvait mon invité, tenant des verres et une carafe d'eau. Je posais le tout sur la table basse qui se trouvait au milieu de canapés et de fauteuils. John était assis sur le canapé central, je le servis tandis qu'il était absorbé à contempler la décoration intérieure.
– C'est assez vintage j'aime beaucoup.
– Merci. Disais-je en me posant sur le fauteuil qui se trouvait à sa gauche. Dis-moi, monsieur Wick, comment s'est déroulée la veillée chez toi...?
– C'est de tout à l'heure ? Me demandait-il en tenant son verre.
– Oui, sûrement... Ses parents ont-ils fait des remarques un peu... comment dire...
– Ils ne t'apprécient pas toi non plus ? disait-il en esquissant un sourire.
– On est dans le même bateau pour beaucoup de choses, monsieur Wick. Plaisantais-je.
– Je n'ai rien entendu de leur part à mon propos, mais pour ce qu'ils ont dit sur toi, je t'avouerais que c'est plutôt assez rude de leur part.
– Je crois que j'ai pris l'habitude... Déclarais-je en riant nerveusement. Ils ne m'ont jamais porté trop dans leur cœur depuis que je connais Helen...
– Cela fait combien de temps que tu la connaisses ?
– Peut être bientôt 20 ans... un sacré bout de temps ainsi qu'un bon bout de chemin... Quand je l'ai rencontré pour la première fois... c'était lorsque je venais d'arriver à un orphelinat, elle venait rendre visite à ces enfants qui ont perdu leurs parents ou bien abandonné par eux.
– Oh... je suis désolé... Ne te sens pas obligé de me raconter ton passé...
– Merci de m'épargner des douleurs invisibles.
Soudain, Daisy me grimpa dessus, ce qui me surprit au premier abord avant d'éclater de rire. John tenta de récupérer son beagle, mais avec beaucoup de mal, car cette dernière semblait être attirée par moi. J'éclatais de rire devant l'air perdu de mon invité.
– Tu ne sais pas t'y prendre avec les chiens ?
– On le remarque aussi vite...?
– Oui. Riais-je. Je passerais demain soir chez toi à t'aider comment t'occuper de ton chien. Ne lui refile pas n'importe quoi à manger, elle est encore toute jeune. Je vais te dépanner de quelques croquettes pour chien.
Je partis récupérer la nourriture dans la cuisine puis je lui tendis un sac plastique rempli, souriante, ce qui surprit John. Je le regardais alors perplexe puis lui posa la question.
– Quelque chose ne va pas ?
– Désolé, pendant un moment j'ai cru voir Helen en toi... C'est complètement ridicule, ça doit être sûrement la fatigue qui me joue des tours.
– Faîtes attention sur la route et lorsque vous serez rentré chez vous, profitez de cette nuit pour bien vous reposer.
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