➪ 𝐂𝐨𝐥𝐝𝐩𝐥𝐚𝐲.

Could you find a way to let me down slowly- Alec Benjamin.

Don't cut me down, throw me out, leave me here to waste
I once was a man with dignity and grace
Now I'm slipping through the cracks of your cold embrace
So please, please
Could you find a way to let me down slowly?
A little sympathy, I hope you can show me.

Éros Strangers.


Une semaine durant, Éros n'était pas sortit de sa chambre. Il n'avait parler à personne, ignoré les appels incessant de sa petite amie. Il se sentais si mal. Il n'avait plus eu envie de rien. Jusqu'à aujourd'hui. Ce matin, en se levant, il avait songé à ce qu'Éther dirait en le voyais ainsi. Il aurait sûrement été déçu. Et le fait qu'il décevais peut-être son meilleur ami, l'a conduit à être ici. Devant le Coldplay. A 18 heure. Peut-être qu'avec un peu d'espoir, Édes serait là lui aussi. Il l'espérait.

Éros pris sa planche à la main, et poussa la porte qui s'ouvrit dans un léger tintement, son regard se dirigeant vers cette banquette par habitude. Vide. Il n'y avait personne. Il ne s'attendait à rien, mais il était quand même déçu.

Il se dirigea vers le comptoir, et souri en voyant la vielle femme préparer une commande. Cela faisait 5 ans qu'il n'était pas venu ici, et qu'il n'avais - par conséquent- pas vu Lydia. Il prit place sur un des tabouret encore libre, et attendit patiemment que la gérante des lieu ne se tourne vers lui. Aussitôt, une grand sourir vint illuminer le visage de la vielle femme, qui s'empressa de passer de l'autre côté du comptoir, et enlaça la jeune homme qui, pour la première fois en une semaine, eut un sourire. Il passa tendrement ses bras autour de la taille potelée de Lydia, heureux de ses retrouvailles. Éros aimait beacoup cette femme, il la considérait comme une deuxième mère, elle avait toujours été là pour lui lorsqu'il avait eut besoin de soutient, l'avait soutenues dans la découverte de sa sexualité, et ne l'avait jamais jugé. Et maintenant, bien calé dans son étreinte, il se rendit compte à quel point elle lui avait manqué, et à quel point il avait été stupide de ne pas être revenu plus tôt. Après quelques secondes, elle le relâcha, encadra son visage pâle dans ses petites mains, et l'examina sous toutes les formes. Ses yeux planté dans les robes bleues de la femme, il sentait toutes la tensions et la peine accumulée ses derniers jours disparaître lentement. Jusqu'a ce qu'elle ne lui pince fortement les joues, son regard se faisait plus sévère. Il grimaça, et se défit de son emprise en fronçant les sourcils. Bordel, ça fait mal.

- Toi, je devrais te virer d'ici à coup de pied au cul parce que tu n'es pas venu depuis tout ce temps.

Elle le pointa du doigt, comme on le ferait avec un enfant.

- Mais comme je suis beaucoup trop gentil avec toi, je vais d'abord te laisser le temps de t'expliquer ; Arcticula elle.

Éros hocha la tête, ne pouvant empêcher un léger sourire de prendre possession de son visage. Cette femme lui avait vraiment manqué.

- Promis, à la salle condition que j'ai le droit au meilleur chocolat chaud de toute la ville ! Sourit-il, ses papilles réclamant déjà ce dont elles avaient été privé durant si longtemps.

- Et en plus tu me donnes des ordres, Éros ? Allez, va t'assoir là-bas, j'arrive, salle gosse.

Il hocha la tête, et exécuta, prenant place sur la banquette en posant son skate à ses pieds, se laissant aller contre le mûr matelassé derrière lui. Il craque ses doigts par habitude, et libéra ses cheveux blonds de son bonnet noir. Il saisit son téléphone et surfa dessus, répondant vaguement aux messages de ses proches lui demandant comment il allait. Il retomba sur une conversation datant d'une plusieurs jours, parlant de la lettre qu'il avait complètement oublié. Il se claque mentalement, grognant contre lui-même en fouillant ses poches à la recherche de ce papiers. Qu'il trouva rapidement. Il lança un regard vers le comptoir, pour voir Lydia s'affairer à faire les commandes de ses autres clients, et déplia la feuille froissée. Ce qui le frappa en premier, fut que l'écriture d'Édes n'avait pas changé.

Dans un soupire, il pesa le pour et le contre. Mais le curiosité prit le dessus, et il commença sa lecture, jetant régulièrement des regards vers la gérante du Coldplay, pour s'assurer que personne ne puisse l'embêter durant sa lecture.

《 Mort.

Je ne comprend pas comment on peur rire avec quelqu'un la veille et ensuirele pleuré demain. Comment mon cœur peut se serrer autant ou comment le manque peut-être ainsi insupportable.

J'ai l'impression de naviguer en plein océan, et de n'avoir a quoi me raccrocher, qu'on m'a attacher à une encre qui ne cesse de vouloir le faire plonger. Je me dit qu'en 5 ans j'aurais du m'habituer, parce qu'il était déjà parti, au fond. Son cœur ne battait que grâce à de multiples machines. Il ne vivait déjà plus. Mais au moins, il était là.

Il n'a fallu que quelques secondes pour que son souffle ne se coupe, que son cœur s'arrête et que tout forme de vie quitte son corps. Et ça fais si mal de me dire que je le verrais plus jamais arrivé chez moi a trois heures du matin avec des tagada après une dispute. Que tout a changer depuis cette nuit là.

On voulais juste se sentir vivant. C'est vrai quoi, on pensais pouvoir défier la mort indéfiniment, sans qu'elle ne prennent jamais ce qui lui revient, on pensais avoir le contrôle. La vérité c'est qu'on ne contrôle jamais la vie. Et encore moin la mort. Elle s'abat sur nous comme une tempête de douleur et brise chacun d'entre nous. Pourtant quand on sentait l'adrénaline parcourir notre corps, que notre sang pulsais dans nos veine et que nos cœurs battait à une vitesse effrénée on se sentait bien. On se sentait libre. Nous pension être immortel, intouchable, que rien ne pouvait nous atteindre. Mais a trop joué avec les sensations, nous nous sommes laissés emportés. Et il n'a fallut que 5 secondes, seulement 5 secondes, pour que nos vies ne soient ruinées à jamais. On peut pas vraiment s'en vouloir, on était que des adolescents en quête de nous-mêmes, on voulais juste se prouver qu'on était fort, invincibles. Et ça lui a valu la vie.

Tu m'avais dit que la vie ne valait pas la peine d'être vécu si nous ne prenions pas le risque de la perdre. Et apparemment, toi, tu as trop risqué. Parce que tu as perdu. Nous avons tous perdu. Je l'ai compris lorsque les pompiers sont arrivés, cette nuit là. Lorsque ton corps en sang gisait sur le sol et que tu semblait mort. Que vous sembliez morts. Et il y a eu le bruits des sirènes au loin, nos parents affolés et tout tournait autour de moi. Je me sentait si mal. Mon corps entier était endolori. Et je ne pensais jamais pouvoir avoir plus mal qu'à cette instant. Et pourtant, lorsque les médecins m'ont annoncé que plus jamais tu ne te réveillerai, la douleur qui me prenait les tripes me semblait beaucoup plus forte. Et celle d'aujourd'hui l'est encore plus. Je crois que la douleur physique ne rivalisera jamais avec la douleur de la mort. Parce qu'il n'existe pas de morphine contre les maux.

Je crois que si j'ai si mal aujourd'hui c'est parce que j'avais encore espoir. Peut-être qu'au fond de moi j'avais toujours l'espoir que ce ne sois qu'on mauvais rêve. Que tu te réveille. Mais j'ai l'impression d'être plongé en plein cauchemars depuis ce message. Quelques mots. Juste quelques mots. Qui ont détruits ma vie.

《 Il est mort. 》

Tu es mort. Toi, l'incroyable Éther, celui qui combattait les démons cachés sous mon lit lorsque tu dormais à la maison et que je faisait un cauchemar. Et mon cauchemar est devenue réalité.

Depuis notre rentrée au collège, j'avais constamment peur qu'à la fin de ses 4 années nous prenions des chemins différents. Que l'on se sépare. Parce que vous comptiez tellement pour moi. Je me disait que je ne pourrai jamais vivre sans vous. Et pourtant, aujourd'hui, à cause de notre imprudence, il ne reste plus rien de toi. Seul des souvenirs qui tournent en boucles dans la mémoire de ceux qui t'ont réellement aimé.

J'ai peur de t'oublier. D'oublier tout les moments passés ensemble. Parceque ma mémoire semble déjà avoir commencé à t'oublier. Je ne me souvint presque plus du son de ta voix. Ni de ton rire. Et je ne sais pas ce qui me fait le plus mal. De vouloir t'oublier pour ne plus souffrir mais de souffrir en n'oubliant, ou de ne pas vouloir t'oublier mais de souffrir en me souvenant.

Tu etait mon frère. Mon meilleur ami. Mon confident. Et aujourd'hui tu n'es plus.

Je t'ai aimé. Bien plus que n'importe qui. Et je t'aimerais toujours. Il y aura toujours une place pour toi dans mon cœur. Je te le promet.

Je t'aime, Éther. 》

Il ferma les yeux, mordant nerveusement sa lèvre. Ce n'était pas une bonne idée d'avoir lu cela ici. Il avait envie de pleuré. Les mots d'Édes lui rappelaient tellement ce qu'il ressentait au plus profond de lui, que cela en était déroutant. Il reste ainsi quelques temps, apaisants le torrent d'émotions qui tourmentait son cœur meurtri.

Éros sursauta lorsqu'une tasse fumante fût posé devant lui. Il ouvrit les yeux, plantant son regard flamboyant dans ceux de son ancienne nourrice. Il restèrent silencieux un long moment. Quelques minutes, ou une heure, peut-être, il ne sait pas. Ce n'était pas un silence totale, puisque qu'autour d'eux, des couples discutaient, des amis s'amusaient et une légère mélodie flottait dans l'air. Mais ce moment était apaisant aussi bien pour le jeune homme, que pour Lydia. Jusqu'au moment où Éros baissa lentement la tête, grinça des dents, prenant une grande inspiration.

- Tout d'abord, je suis désolé de ne pas être revenu plus tôt. Mais je crois que j'avais peur, en faite. J'avais peur que venir ici sois trop douloureux. Parce tout avait changé. Parce que Edès n'était plus là, et que Éther était...

- Dis le, Éros. L'encouragea t'elle. Tu dois le dire, pour l'accepter.

- Dans le coma ; murmura-t-il. Il était dans le coma. Et j'ai été lâche tellement lâche de tous vous abonnez. Vous aussi, vous veniez de le perdre. Mais j'ai été horrible avec vous tous. Je vous ai blessé aussi. Tout cela parce que moi, j'avais trop mal. Mais j'oubliais que vous aviez mal autant que moi. Je pensais qu'en m'enfermant, en oubliant tout ce qui pouvait me ramener au passé m'aiderait. Mais j'ai eu tord. Je m'en rend compte, maintenant. Et je suis désolé, Lydia.

Il n'osait pas affronter le regard de la quinquagénaire, le gardant fixé sur son chocolat fumant à l'odeur alléchante.

- Relève la tête, mon garçon ; Ordonna-t-elle.

Il exécuta.

- Tu n'es pas un lâche. Tu était submergé par tes émotions. Ça arrive à tout le monde. Certes, tu as fait du mal à tes proches en les repoussant, mais je te connais assez pour savoir que ce n'était pas pour les blesser, mais parce que tu ne voulais pas les inquiéter. Parce que tu ne voulais qu'il remarque que tu n'allais pas bien. Alors, non, tu n'es pas un lâche. Tu ne sais juste pas comment contenir tes émotions. Mais tu apprendra.

Les larmes lui était montée pendant son discours. Il savait que Lyfia n'était pas une sentimentale, et que ses mots étaient précieux, parce qu'elle ne les redira pas deux fois. Et peut-être aussi parce qu'il aimait beacoup lorsque cette femme l'encourageait. Parce qu'elle ne mentait jamais quand elle le faisait. Mais il ne savais pas quoi répondre face à cela. Parce qu'il n'y croyait pas. Alors il hocha simplement la tête, saisissant sa tasse qu'il porta à ses lèvres gercées par le froid hivernal.

Après quelques minutes à papoter, la vielle femme retourna travailler après qu'Éros lui ai promis de revenir bientôt. Le blondinet termina sa boisson rapidement, savourant son chocolat chaud. Puis il remit tranquillement son bonnet, se releva en s'étirant, attrapa sa planche, et sorti du Coldplay après avoir payé. Il déposa son skate au sol, enfonça ses écouteurs dans ses oreilles, alluma la musique, et roula dans les rues de Westwood, chantonnant tranquillement. Il passa plusieurs heures ainsi, simplement perdu dans ses pensées, alors que la lune commençait doucement à ce lever.

Lorsqu'il fut fatigué, il décida de rentrer.

Toute la nuit, ses pensées furent dirigées vers une seule et unique personne. Édes.

Il voulais désormais savoir la vérité.

Peut-être pourrait-ils recommencer à zéro.

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