Le train...
Elle ne le montrais pas, mais intérieurement, elle fulminait. Comment avait-elle pu penser que de simples flocons de neige allaient changer quoi que ce soit ? Elle aurait dû s’y attendre, et pourtant, qu’il se comporte ainsi avec elle la détruisait à petit feu… Chaque jour, son attitude envers elle changeait du tout au tout, et il passait du garçon doux, gentil, et tactile, a un autre, froid, distant et parfois même méprisant. Si la veille elle était prête à lui déclarer ses sentiments, le lendemain elle rentrait chez elle abasourdie et complètement déprimée ...
Ce soir là, la journée avait clairement été horrible et elle souhaitait juste dormir et ne plus penser à rien, même si elle se doutait bien qu'il viendrait la hanter jusque dans ses rêves…
Elle marcha donc avec ses amis jusqu’à la gare, mais sans rien laisser paraître de sa tristesse, et se rendit sur une voie différente de celle qu’elle empruntait d’habitude, car son train n’était pas le même. Elle rejoignit son amie dans un des wagons, et, sans vraiment savoir pourquoi, lui raconta qu’ils s’étaient disputés, même si elle ne montra pas à quel point cela l'affectait. Elle regardait tristement à travers la vitre, d’un regard vide quand son amie attira son attention de l’autre côté.
"Regarde il est là!"
Et en effet, il était là. Celui qui était la cause des tous ses maux, mais qui avait aussi été source de tant de moments de pur bonheur, se tenait debout, à quelques mètres d’elle seulement. Il regardait autour de lui d’un air perdu, son vélo à la main, comme s’il cherchait quelque chose … Ou quelqu’un. Les flocons voletants autour de sa tête, il ressemblait à un ange... Avant qu’elle ne puisse l’en empêcher, son amie fit un geste de la main, ce qui attira le regard du garçon sur le quai. Son visage trahit alors un mélange d’étonnement et de satisfaction, mais aussi d’appréhension, et il ancra ses magnifiques yeux bleux dans les siens. Elle comprit qu’il souhaitait lui parler, d’autant plus qu’il lui fit signe de le rejoindre. Soudain une voix jaillit des hauts parleurs, et annonça le départ imminent. Alors sans même réfléchir, elle récupéra d’un geste son sac et son manteau, prévint son amie qu’elle avait quelque chose à faire, et sortit en trombe du train. Dès qu’elle posa un pied dehors, le signal de fermeture définitive des portes retentit, et l’engin démarra, ne laissant que le silence de la nuit et de l'hiver à sa suite. Elle tourna alors lentement sur elle-même, se demandant si ce qui se passait était bien réel, si elle avait vraiment le temps d’un instant, tout oublié, et accompli ce qui lui aparaissait maintenant comme une énorme connerie. Mais pourquoi avoir fait ça, si ce n’était pour se prendre une autre claque monumentale dans la figure ? Comme s’il s’était rendu compte de cette remontrance mentale qu’elle était entrain de s’infliger, il se mit à bouger, lentement, afin d’attirer son attention sans pour autant la braquer. Il adossa d’abord son vélo contre la rambarde des escaliers, puis se racla la gorge, se tournant vers elle sans pour autant la regarder. Il commença alors à parler.
" Je... je ... En fin tu n'était pas sur la même voie que d'habitude alors ... j'ai mis un peu de temps à arriver ... j'ai eu de la chance que ton amie m'aperçoive."
Elle sentit au tremblements dans sa voix qu'il n'était pas à l'aise et elle pouvait le comprendre sans problème. Après s'être comporté comme il l'avait fait toute la journée, il devait lui-même se demander pourquoi il était venu effectuer leur petite tradition. Après tout, c'est une chose de dire au revoir à quelqu'un qu'on aime lorsque son train démarre... Mais quand on n'en à rien à faire ? On s'en abstient, c'est évident, ça ne nous vient même pas à l'esprit.
"Bon alors écoute, je ne sais pas pourquoi tu es venu, je ne sais pas pourquoi je t'ai rejoins, mais ce que je sais c'est qu'il est tard et que je dois rentrer chez moi." dit-elle froidemment en lui tournant le dos pour qu'il ne s'aperçoive pas des larmes amères qui perlaient à ses yeux.
"Attends ! Si je suis ici c'est parce que j'avais quelque chose à te dire..." murmura-t-il d'une petite voix.
"Ah oui ?" elle se retourna rageusement et se mis à lui cracher son venin.
"Donc tu m'ignores toute la journée, tu ne réponds pas à mes message, tu te comportes comme le dernier des cons, et tu attends de moi que je t'écoute ? Je suis désolée de t'informer que je ne suis ni un punching ball, ni en libre service, alors soit tu te comportes mieux avec moi soit tu dégages, c'est clair ?!" hurla-t-elle d'une traite sans reprendre son souffle. Une fois qu'elle eu finit sa tirade, elle se rendit compte qu'il la regardait très honteux et pas du tout surpris, ce qui signifiait qu'il avait bien du se rendre compte de son comportement... Mais il ne répondit pas et le silence reromba sur eux pleins de rancune et de tristesse. Ses larmes jaillirent de plus belle, alors elle pressa ses paupières de toutes ses forces et pria pour disparaître tant elle trouvait la situation gênante et désagréable. Elle était tellement concentrée sur cette idée qu’elle ne l’entendit pas s’approcher. Elle ne l’entendit pas non plus murmurer son prénom. Par contre, elle sentit clairement lorsque ses douces lèvres se posèrent sur les siennes. Elle rouvrit d’un coup ses yeux, et tituba en arrière, reculant de quelques pas sous le coup de la surprise. Il se précipita dans sa direction et tendis la main vers elle, mais s’arrêta à une vingtaine de centimètres, suffisamment près pour qu’elle puisse admirer en détail ses moindres taches de rousseur, mais pas assez pour lui donner des idées… Et pourtant, sans réfléchir, elle attrapa son visage en coupe dans ses mains, et colla sa bouche à la sienne. Il parut se raidir, sans doute étonné par sa réaction, avant de l’attirer plus près encore et de répondre délicatement à son baiser.
Ce soir là, elle ne regretta pas d'avoir suivi son coeur, car même si jusqu'à la parfaite symbiose entre eux, le chemin risquait d'être encore long, elle avait enfin pu caresser l'idée de pouvoir l'aimer sans retenue ni obstacles. C'est donc remplie d'une joie et d'un amour immense qu'elle s'endormit dans ses bras, sans plus s'inquiéter pour demain.
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