Chapitre 9

- Mais tu m'emmènes où là?

- Bah chez moi.

Je ne répondis pas, à moitié contrarié. Apparement ça avait l'air tout naturel pour Caleb de m'emmener chez lui après les cours. Et je doute que ce soit un très bon élève, donc ce n'était sûrement pas pour travailler.

Nous sortîmes loin des quartiers chics et arrivâmes dans les quartiers plus populaires. Caleb s'arrêta devant un petit immeuble grisâtre quadrillé de fenêtre toutes similaires. Il gara son scooter et me conduisis dans le hall.

Nous montâmes un étage puis arrivâmes devant sa porte d'entrée. Je restai planté derrière lui, mal à l'aise, tandis qu'il faisait tourner ses clés dans la serrure. Il me fit enfin rentrer, et ce que je découvris alors me laissai bouche bée. Les murs étaient presque jaunâtres avec des tâches de moisissure un peu partout sur les murs. Les rideaux étaient verts délavés sûrement dû à l'humidité. Il y avait un petit canapé dans un coin et une cuisine le long du mur. En face il y avait une petite table en bois avec trois chaises.

Je restai planter au milieu de la pièce, ne sachant que faire, tandis que Caleb rangeait ses affaires.

- Bon c'est pas le grand luxe, mais on fait avec. déclara-t-il, un peu gêné. Viens, ma chambre est par là.

Je le suivit sans un mot. Ce garçon m'intriguait de plus en plus. Comment pouvait-il vivre dans une misère pareil alors qu'il porte des vêtements à plus de 200 balls?

J'entrais dans sa chambre, assez petite, mais en moins piteux état. Il avait recouvert les murs de photos et de posters pour cacher la moisissure. Il y avait un lit simple le long du mur du fond sous une petite fenêtre. Il y avait aussi une table avec un tabouret où toute sorte de choses étaient posées, dont des paquets de cigarettes et de vieilles bouteilles d'alcool. C'était tout. Ses vêtements étaient rangés dans un tiroir sous son lit.

Je posais mon sac par terre et m'assis sur son lit. Caleb s'assit sur son tabouret et se tourna face à moi. Il me dévisagea, attendant mon avis, mais aucun mot ne sortit. Je restais silencieuse, ne sachant plus quoi penser. Pourquoi me montrait-il sa maison? Voulait-il que je demande à mes parents de lui verser de l'argent chaque mois où ça se passe comment?

- Tu vis seul? lui demandai-je pour couper le silence

- Non. Il y a une chambre de l'autre côté. Ma petite soeur et ma mère dorment là-bas.

- Et ton père? continuai-je sans gêne, un peu énervée

- Aucune idée. Je suis un accident. déclara-t-il la mine sombre

- Et ta soeur? C'est pas ta soeur? continuai-je comme si de rien n'était

- C'est ma demi-sœur.

- J'avais compris mais... Laisse tomber. soupirai-je, Juste comment ça se fait que tu t'habilles avec des vêtements de haute qualité et que tu es un scooter alors que tu ne vis même pas dans un appartement convenable?

Il serra les poings et détourna le regard. Sa mâchoire se crispa légèrement.

- Ecoute. reprit-il, Tout le monde ne peut pas avoir une super maison en ville. Cet appartement est largement convenable ok?

Il paraissait de plus en plus en colère. Mais pourquoi se fâcher pour un modeste appart?

- Et si j'ai des vêtements de haute qualité comme tu dis, c'est grâce à Tobias. C'est lui qui m'a fait entrer dans la bande et qui m'a permis de m'acheter tout ça. J'ai même aidé ma mère à payer les impôts. Et je compte bien aller plus loin, comme nous acheter une maison et payer une école à ma soeur. Grâce à Tobias.

Encore et toujours Tobias. Il était partout. Où que j'aille, quoi que je fasse, tout avait un rapport avec Tobias. Caleb me défia du regard, attendant sûrement que je le contredise. Je soupirai.

- Tu ferais mieux de faire des petits boulots après les cours ou même de travailler sérieusement en cours si tu veux aider ta famille. dis-je calmement comme une mère expliquerait à son fils comment faire un coloriage magique. Tu ne pourras pas vivre éternellement du vol et de la contre-bande.

- Et pourquoi pas? demanda-t-il comme si je lui disais qu'on ne pouvais pas respirer dans l'eau.

- Mais parce que c'est insensé! m'écriai-je hors de moi. Il faut un vrai travail pour survivre dans la vie!

- Ta gueule avec ta philosophie à deux balles. gronda-t-il. On dirait ma mère.

- Et toi on dirait mon fils. répliquai-je sèchement

- T'as un fils? demanda-t-il surpris

- Non. C'est juste une façon de parler.

Un silence s'ensuit. Je ne savais pas quoi répondre. Les mots restaient bloqués dans ma gorge et les phrases s'emmêlaient dans ma tête. Qu'est-ce que je faisais ici déjà?

- Bon. Il faut que j'y aille. déclarai-je précipitamment. J'ai du travail.

Je me levai et attrapa mon sac à la volé mais il fut plus rapide que moi et en deux temps trois mouvements il m'avait attraper par le bras et lançait sur le lit. Je me retrouvais étaler là tandis qu'il s'asseyait à califourchon sur moi.

- Tu vas nul part sans moi compris? gronda-t-il en me fusillant du regard. On est couple.

Cette dernière phrase me laissa bouche bée. Elle m'atteignit droit dans le coeur. Couple de mon cul oui.

- Il est un peu foireux non, comme couple? demandai-je avec sarcasme en levant les yeux au ciel, ou plutôt vers le mur vu que j'étais allongé.

- Qu... Quoi? bégaya-t-il en fronçant les sourcils. Je croyais que nous deux...

- Bon laisse-moi partir. le coupai-je en essayant de le pousser sur le côté pour me dégager.

Mais mon petit copain collant ne bougea pas d'un poil. J'ai autant de force qu'un cafard aussi.

- Mais Sam on n'a même pas...

- On n'a même pas quoi? m'énervai-je en le repoussant de plus bel, en vain.

Il ne répondit pas et se pencha en avant et commença à m'embrasser dans le cou. Je ne répliquai pas et fermai les yeux en passant une main dans ses cheveux. Il remonta jusqu'à ma bouche et je répondis à son baiser. Mais il descendit ses mains jusqu'à s'attaquer à la fermeture de mon jean. Je compris rapidement ce qu'il avait derrière la tête et le repoussa violemment sur le côté. Chaque chose en son temps mon gars. Ça fait trois jours qu'on est ensemble, on a qu'à se marier et acheter un chien tant qu'on y est.

Il me dévisagea, hébété par ma réaction.

- Euh... Je suis en zone rouge. Enfin tu sais, les trucs de filles. mentai-je à la va-vite.

- Et ça se termine quand? me demanda-t-il en me lançant un regard qui se voulait peut-être pervers ou provocateur, mais qui était juste complètement ridicule.

- Euh. Dans un mois. bégayai-je en attrapant mon sac pour de bon cette fois-ci. Excuse-moi mais je dois y aller. À demain.

Je me retins de ne pas prendre mes jambes à mon cou en hurlant mais je me contentai de marcher pas trop rapidement vers la sortie en lui lançant un baiser de loin.

Alors que j'ouvrais la porte d'entrée, enfin, il cria:

- N'oublie pas il y a une soirée demain soir avec plus de personnes cette fois-ci.

Ma seule réponse fut la porte qui claque.

- Et merde, encore une soirée. gromellai-je en dévalant les escaliers en espérant qu'il ne vienne pas me chercher pour me dire je ne sais quoi.

Je sortis de l'immeuble et me dirigeai vers la station de métro la plus proche en prenant bien soin de refermer mon jean.

NDA:
Voila vous en savez un peu plus sur Caleb maintenant!
Qu'est-ce que vous pensez de la réaction de Sam?
Merci d'avoir lu et merci de voter et/ou commenter 😘

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