Je me réveillai, la tête toute embrouillée. J'avais l'impression d'être à des années lumières de la réalité. Je n'avais que des brides de ce qu'il s'était passé cette nuit. Je me redressai difficilement en position assise, la tête pleine de pensés et souvenirs tous plus confus les uns que les autres. Alors que mon regard était viré sur le parquet, ma mère apparut sur le seuil de la porte et me dévisagea, l'air sévère, les bras croisés sur sa poitrine. Elle avait l'air en colère. Et merde... Je lui avais dit que je dormais chez Axelle hier soir.

- Bonjour... bredouillai-je en relevant mon regard toujours vague vers elle.

- Summer, tu m'expliques pourquoi tu es rentré à six heures du matin alors que tu m'avais dit que tu allais dormir chez ton amie? hurla-t-elle d'un ton autoritaire

- En faites, Axelle a eu...

- Tais-toi. me coupa-t-elle, Je ne veux même pas savoir ce que tu faisais, où et avec qui. Ça m'est égal.

- Alors pourquoi tu me poses la question? demandai-je en arquant les sourcils.

- Ne joue pas à ce jeu avec moi. Ce n'est pas parce que tu as dix-huit ans que tu peux te permettre de traîner si tard. Je te signales, que tu n'as pas encore ton bac, et tant que tu ne l'auras pas, tu seras sous notre responsabilité. m'expliqua-t-elle, énervée

Ou alors je pourrais très bien me casser d'ici... Mais ça, je le gardais pour moi, sachant que ma mère était très fragile, et je ne le pensais pas vraiment de toute façon. Mes parents avaient encore besoin de moi à leur côté, et moi de même.

- Il est quelle heure? lui demandai-je pour changer de sujet.

- Quatorze heures passés. me répondit-elle sèchement. Faut que tu travailles, le week-end est déjà presque fini.

- Non, j'ai trop mal à la tête. lui répondis-je en me levant. Il faut que je prennes l'air, je vais aller courir.

- Comme tu voudras. C'est pas moi qui vais t'en empêcher. souffla-t-elle en tournant les talons, exaspéré.

***

Je courais depuis déjà un bon quart d'heure, mes écouteurs sur les oreilles; je sentais la sueur dans mon dos et mes joues brûlantes, je devais ressembler en ce moment même à une tomate sur pattes. Alors que je prenais un nouveau boulevard, je remarquais un trio de mecs autour d'un banc, en train de parler, dont Caleb.

J'accélérais ma course, et baissais la tête, car j'avais de un pas du tout envie de le voir ni de lui parler, et de deux, je ne voulais pas qu'il me voit dans mon vieux jogging avec mes cheveux tout sale à cause de la sueur et mes joues rouges écarlates.

Quand je fus assez loin, je ralentis ma course, essoufflée, et m'arrêtais près d'un banc pour faire mes étirements, en priant qu'il ne me voit pas. J'augmentai le son de ma musique et commençais une nouvelle série d'étirements, quand j'entendis une voix m'appeler. Je baissais le son de ma musique et reconnus rapidement la voix de Caleb.

Je continuais mes étirements comme si de rien n'était, les yeux rivés devant moi. Mais au fur et à mesure qu'il s'approchait, je ne pouvais pas ignorer sa voix. Et je ne pouvais pas continuer de courir, normalement je devais faire demi-tour ici.

Je finis par tourner la tête quand il m'appela pour au moins la centième fois. J'attendis qu'il s'approche, accompagné de ses amis.

- Salut, pas mal le jogging à quinze heures de l'aprem. s'exclama-t-il. Tu es courageuse.

Ses potes qui étaient derrière lui m'examinèrent de haut en bas comme si j'étais une œuvre dans un musée d'art. Je lançais un regard noir au premier et retirais définitivement mes écouteurs.

- Qu'est-ce que tu veux? lui demandai-je sur la défensive

Il jeta un rapide coup d'œil à ses deux amis derrière lui et me prit par le bras pour m'emmener loin des deux garçons.

- Ecoute Sam... commença-t-il avec hésitation, Depuis que je t'ai rencontré hier, et après le petit épisode des toilettes, et puis je te trouve grave belle et... Enfin je crois que je suis tombé amoureux de toi.

Mais Mdrrr... Je riais en mon fort intérieur. Mais attendez, il se fou de moi là? Ça va beaucoup trop vite, je le connais à peine, et je ressemble à une vache rouge qui pue. On ne doit pas avoir la même définition du mot beauté.

- Désolé mais je te connais à peine. lui répondis-je, à moitié embarrassé, a moitié morte de rire.

Il se tourna vers moi et me pris les mains.

- Mais Sam, je suis fou de toi. S'il te plait, laisse-moi une chance. On pourra apprendre à se connaître au fur et à mesure. me supplia-t-il en me serrant les mains.

Je le dévisageais, ne sachant pas quoi répondre. Je n'arrivais pas à savoir si j'avais vraiment des sentiments pour lui, mais il était tellement mignon. Après tout, pourquoi pas, ça pourrait fermer le clapet à Léo qui se prend pour la reine des "filles qui sont sorties avec tout les beaux garçons du quartier".

Je baissai la tête et me mordillai la lèvre inférieure.

- Mais as-tu pensé aux conséquences? ajoutai-je. Et si tu veux vraiment faire bonne impression pour entrer dans le groupe, on ferait mieux d'attendre un peu.

- J'ai pas envie d'attendre. Je sais que tu es la petite protégée de Tobias, mais tu n'es pas non plus sa soeur. C'est pas lui qui va décider si on s'aime ou pas. Sam, veux-tu être ma petite amie?

Je relevai la tête et acquiesçai lentement avec un grand sourire. Il posa ses mains sur mes joues et m'embrassa doucement, mais nous fûmes interrompus par ses amis.

- Et vous avez fini de vous becqueter? Caleb grouille on a pas que ça à faire.

Il se détacha de moi.

- Je viens de chercher demain matin? Je t'emmène au lycée.

- Mais tu sais même pas où j'habite. Et on est même pas dans le même lycée.

- C'est pas grave, je demanderais à Tobias pour ton adresse, et mon lycée et juste à côté du tien. À demain bébé.

Il me donna un petit bisou vite fait et repartit en direction de ses potes. Génial, il commence déjà avec les petits surnoms mignons.

Je repartis de mon côté avec la nette impression d'avoir fait une grosse erreur.

Nda:

Petit chapitre assez cours...
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