Chapitre 7

Aïko_nsr

───※ ·❆CHAPITRE 7❆· ※───
M O R T E N

Au plein milieu de journée le Golden Night ne devait pas être si encombré de visiteurs. Les gens qui venaient ici étaient des insomniaques, ou bien des personnes ayant des doubles vies, et qui venaient jouer tard dans la soirée pour repartir avant le lever du soleil. Je voyais ici passé de nombreuses têtes connus, il m'arrivait parfois qu'on me file une belle somme d'argent pour effacer toutes traces de leur passage dans les locaux. Alors je le faisais, je supprimais les rushs des caméras, je jetais les fiches d'inscription aux jeux et supprimais le relevait bancaire des bars.

Aujourd'hui, le calme allait régner. Je comptai discuter cinq petites minutes avec ce traitre d'Elijah, et puis je n'aurais qu'à me barrer définitivement.

Riley était déjà arrivée. La voiture de la jeune femme était garée sur le parking privé entre deux Porsch. Je coupai le moteur de la Kawasaki et laissa la rousse descendre avant moi. Elle retira difficilement son casque, puis enfonça à nouveau ma casquette beige sur sa tête. Je la regardai effectuer tous ses mouvements sans jamais en perdre une seule miette. C'était étrange cette manière qu'elle avait de regarder les objets tout autour d'elle, et de les apprivoiser comme si tout était vivant et méritait un tendre et doux regard. J'avais cette impression que la vie battait dans le reflet de ses yeux, flottant sous ses cils. Tout ce qui me paraissait mort lui semblait être à son paroxysme d'essence.

Elle avait dû se prendre un sacré coup sur la tête pour oublier chaque utilité de chaque objet. J'avais l'impression d'avoir en ma possession un enfant sauvage. On aurait dit qu'elle n'a jamais vécu comme nous autre, qu'elle vivait pieds nus et ne communiquait qu'avec ses yeux.

Encore en ce moment, elle s'était abaissée pour poursuivre du regard une fourmis. Je m'avançai et l'attrapai par l'épaule afin de la relever.

— On n'a pas le temps pour ça, avance.

Je la poussai à l'intérieur du hangar délabré en rejoignant Riley qui discutait avec la vieille dame. À mon arrivée, les deux femmes tournèrent leurs visages dans notre direction et braquèrent leurs regards sur la rouquine. Je lui chuchotai de baisser les yeux et de rester derrière moi.

— Bonjour mon chou, qu'est-ce que tu nous ramène de bon aujourd'hui ? brailla la vieille en levant ses sourcils tatoués.

— Rien qui te satisfera, Karol. Ouvre-nous la porte.

Riley me jeta un regard mauvais tandis que la vieille dame passa sa carte dans le lecteur pour ensuite faire glisser la porte. Nous descendions ensuite l'escalier en colimaçon.

J'avais eu tort de penser que le Golden Night serait vide. Même en pleine journée, la pièce était bondée de personnage. Je soupirai en m'engouffrant à l'intérieur, suivit de prêt par la rouquine et la blonde. Le sous-sol était imprégné d'une ambiance particulière, même en plein jour.

Alors que nous nous enfoncions dans la salle, je remarquai le regard effarouché de la jeune étrangère. Elle observait avec effroi le combat qui se déroulait sur le ring. Ses yeux brillants d'une lueur verdoyante.

Je m'approchai de la progéniture du traitre qui fixa chacun de mes mouvements, avant de lever les yeux lorsque je me trouvai face à elle.

— Garde un œil sur elle, le temps que je règle mes affaires.

Riley acquiesça. Lorsque je partis vers l'escalier central, j'entendis Riley ordonner à la rouquine de ne pas me suivre, et lorsque j'avais jeté un regard en arrière, je vis la jeune étrangère me lorgner en bas des marches, une expression mélangeant agacement et crainte enflammait le vert de ses yeux. La blonde lui murmurait des mots en l'entrainement ailleurs, vers le bar, mais l'étrangère ne quitta jamais ma silhouette du regard. Je fis de même. Même en passant derrière l'estrade, puis après avoir contourné le couloir ou le grand garde-corps en fer servait d'estrade, jamais nos yeux ne furent séparés.

Elle s'était retrouvé ce soir-là sur mon chemin. Ce papillon que j'avais toujours souhaité faire disparaitre s'était réincarné en femme qui portait dans ses yeux la couleur identique à celle des ailes de la Grande Naïade. M'avait-elle aussi vu dans ses songes ? Et quel être vivant aurait pu me représenter ? Étais-je apparu plutôt comme un léger orage qui lui aurait donné l'envie de sortir et danser pieds nus sous la pluie en riant de bon cœur. Ou étais-je apparu dans ses cauchemars, dans le corps d'une bête monstrueuse la pourchassant à travers chacune de ses plaisirs nuits ?

J'ignorai ce que je préférais incarner. Dans tous les cas, elle et moi étions lié d'une certaine manière.

Dès lors où je m'engouffrai dans un nouveau couloir, notre lien se rompu. Je sentis l'urgence de faire vite. Devant le bureau d'Elijah, je ne frappai pas et entrai. La salle lumineuse ne contenait pas uniquement la présence du patron du Golden. Il était en réunion avec trois autres hommes qui me relookèrent sans retenu. Je ne fis attention à aucun des visages mise à part celui qui m'intéressais réellement.

— Morten ? ébruita Elijah qui se tenait debout devant une télévision géante, qui projetait un graphique croissant. Ce n'est pas le moment-

Il ferma son clapé dès l'instant où je sortis mon flingue de ma poche arrière pour le tenir à bout de main. Je ne le visais pas, je l'avais tout simplement mis à vue de tous.

Uscita, ordonnai-je à ses guignols d'associer venant tout droit d'Italie.

Les trois types se levèrent en même temps en se dirigeant vers la sortie.

— Soyez gentil et fermez la porte derrière vous, ajoutai-je, mais cette fois mes yeux ne virent que le visage contracté d'Elijah.

Une fois seuls, je vins m'assoir sur l'un des fauteuils, jouant avec mes mains et le flingue. Le cinquantenaire me lança un regard empreint de violence, que je lui rendis sans broncher.

— Et si on cessait les faux-semblants ? dis-je en laissant mon dos s'enfoncer dans le siège.

Un faux sourire étira ses babines cousues de poils, trahissant un amusement qu'il ne souhaitait plus me cacher.

Elijah réajusta rapidement le col de sa chemise blanche et se posa derrière le dos de son fauteuil. Il ne souhaitait pas s'assoir, il voulait garder cette image de grandeur, l'unique domination qu'il avait sur moi en ce moment même. Qu'il soit assis ou debout, rien ne changeait pour moi. Il ne m'avait jamais fait peur, pas lorsque c'était moi la véritable menace du Golden Night.

— Je pensais qu'on avait mis nos différents de côtés, venait-il de dire avec calme.

Je réprimai un rire ironique, laissant transparaître mon mépris à travers mes yeux.

— Tu sais très bien que nos différents ne seront jamais mis de côté.

Son sourire s'effaça légèrement, remplacé par une expression plus sérieuse. Il savait où je voulais en venir. D'un geste décidé et brusque, je posai la pointe de l'arme à feu contre son bureau, à l'endroit même où il y avait des feuilles éparpillées qui attendaient d'être signées. Il suivit l'arme du regard, mais ne sembla pas plus effrayé par ce dernier.

— Parlons de ce fils de pute qui a mis ma tête à vendre, et que tu m'as promis de retrouver. Je ne te pensais pas suicidaire.

Son visage se contracta, trahissant son irritation. Ses yeux lançaient des éclairs alors qu'il redressa son dos. Puis, un rire sadique franchis la barrière de ses lippes.

— Oh Morten... J'ai toujours pensé que tu finirais tôt ou tard par perdre la tête, mais pas de sitôt ! Voyons, jamais je n'aurais fait ça, je te le promets.

Il venait de promettre sur un mensonge, et osait encore me regarder droit dans les yeux.

— Ose encore me mentir, Elijah, et je te promets de faire exploser ton cerveau.

Un long silence s'imposa entre nous, durant lequel il ravala sa salive en mordillant l'intérieur de ses joues.

— Saches que tes menaces ne me font pas peur, tu en est là grâce à moi, n'oublies jamais ça. Tu m'appartiens, Morten, je te l'ai dit lorsque tu as accepté de travailler pour moi. Il n'y a aucun retour en arrière possible, dit-il avec un ton condescendant de sa voix rempli d'assurance déplaisante.

Je soupirai d'agacement en balançant ma tête vers l'arrière. Mes deux mains pressèrent contre mes tempes, l'une passait dans mes cheveux tandis que l'autre tenait l'arme à feu. Il m'était impossible de rester impassible face à sa tentative de réaffirmer son autorité. J'allais perdre le contrôle, je sentais mon sang bouillir dans mes veines, je ressentais ce fichu besoin de tout détruire, d'exploser, de me libérer.

J'abaissai lentement le menton, croisant à nouveau son regard qui ne semblait pas vouloir comprendre l'ampleur de la situation.

— T'as pas bien capté j'crois, crachai-je en passant ma main armée contre mon front, là où une sueur commençait à me monter. On avait un putain d'accord, et rien dedans ne stimulait que tu puisses te permettre de me prendre pour un con.

— Morten-

— Ferme-là j'ai pas fini, sifflai-je en braquant l'arme en direction de son crâne.

Elijah restait immobile, ses yeux fixés sur le canon de mon arme. Mes muscles étaient tendus, j'avais du mal à me contrôler. J'ignorai encore combien de temps j'allais tenir avant d'imploser.

— Ma proposition ne tient plus, tu peux faire un trait sur ton jouet préféré.

— Si tu fais ça, tu deviendras une proie facile.

— Nous n'avons plus de compte à nous rendre, ajoutai-je aussi agressivement que possible. J'oubli le Golden Night, et toi tu m'oublis tout simplement. Alors y'a accord ou pas ?

Le cinquantenaire allait parler au moment où la porte s'ouvrit dans un lourd fracas. Nous nous détournions immédiatement vers l'individus essoufflé, qui ne prit même pas en compte le fait que son patron avait un flingue presque collé au front.

— Y'a- Y'a une mutinerie en bas, Chef, brailla le jeune homme d'une voix tremblante.

Son visage était livide.

— Une f-femme vient de poignarder-

Je venais de me lever et de bousculer le type pour qu'il se barre de mon passage. Il n'avait pas besoin d'en dire plus, je savais déjà très bien de qui il s'agissait. Si elle n'avait pas hésité à me sauter dessus avec sa dague, alors elle n'allait pas hésiter non plus à le faire avec d'autre. Cette fille allait m'attirer des ennuis, je devais à tout prix l'éloigner de cet endroit et la ramener là où je l'avais trouvé.

D'une vitesse surréaliste, je traversai le couloir et poussa brutalement chaque corps qui semblait courir vers une sortie de secours. Une panique générale incitait les clients à se bousculer en hurlant. Des coups de feu fendirent l'air en résonnant dans les murs et dans le sol. Je descendis difficilement l'escalier principal en tenant fermement mon flingue chargé.

Des cris, des coups de feu, le bruit des corps s'écrasant au sol. Des éclairs rougeoyants de détresse se reflétaient dans les yeux paniqués des convives, tandis que des taches sombres de sang maculaient le sol du sous-terrain.

Je me frayai un chemin à travers la foule en direction de l'agitation. Chaque fibre de mon être était en alerte maximale, puis un pressentiment m'envahis alors que je rapprochai de l'épicentre du chaos. Je n'étais pas la raison de ce carnage, ce n'était pas moi que les gens fuyaient. Y'avait-il pire que moi ?

Et c'est là, au milieu de la confusion, que je la vis. Le visage déformé par la peur, ses mains ensanglantées tenant habilement la dague qu'elle avait dû récupérer plus tôt dans la journée. Un grand costaud accouru vers elle en essayant de lui tirer dessus. L'unique traitement de faveur qu'on lui donna fut un brutal coup de lame dans le cœur. Ses mouvements étaient répétitifs à chaque fois qu'on essaya de l'atteindre. Elle savait parfaitement se glisser au sol, sauter en l'air en s'agrippant aux poteaux, retombant ensuite sur ses quatre pattes tel un félin. Soudain, elle fut encerclée par une dizaine d'homme et de femme, portant des mitraillettes à rafale. Elle tourna autour d'elle-même, mais elle était prise au piège. C'était une biche prise entre les phares de dix voitures.

Riley venait de me rejoindre, elle s'était blottie contre moi mais je n'acceptai pas son contact. Je la poussai en lui demandant de m'expliquer ce qu'il se passait.

— Elle a voulu aider l'un des combattants, cette tarée est montée sur le ring et s'est mise à se battre.

— Merde Riley ! Je t'ai demandé de garder un œil sur elle !

Les sourcils de la blonde se froncèrent et ses lèvres se fermèrent rapidement. Je laissai l'une de mes mains passer dans mes cheveux tandis que je quittai l'emplacement.

Je venai tout juste de rompre mon contrat avec le Golden Night, cette mutinerie tombait à merveille...

La rouquine s'était délestée de mon manteau et de mes claquettes, en revanche, elle n'avait pas retiré ma casquette. Au moment où je voulais m'introduire dans le cercle, un type pointa son flingue dans ma direction en braillant mon prénom comme si cela était un code rouge. Tous se détournèrent vers moi mais je fus le plus rapide. Je tirai sur chaque visage, faisant exploser leurs cerveaux. Des renforts arrivaient de part et d'autre du hangar, et je commençai vraiment à me demander comment j'allais faire pour m'en sortir indemne. Je me battais à main nu contre ceux qui n'avaient pas d'arme, voulant un combat juste, et utilisais mon flingue contre ceux qui en avait. Je me pris des poings dans la figure, des pieds dans les côtes et des coudes dans la gorge. À ma gauche, la rouquine se battait aussi violement. Nous étions deux contre une horde de mafieux.

Puis, soudain, d'un geste presque instinctif, la fille leva les mains vers les assaillants qui approchèrent, mais au lieu d'utiliser sa dague, elle hurla en fermant les yeux. Le sol sous les pieds des hommes sembla se transformer en tapis de brume épaisse. Des lianes émergèrent du sol, se tordant autour de leurs jambes, les immobilisant avec une force indéniable. Des cris se firent entendre au milieu de ce chaos, et les branches se courbèrent, les empêchant de progresser davantage vers la fille qui était responsable de cette mutinerie.

Est-ce que j'hallucinais ?

Elle semblait être à bout de force, ses membres tremblaient alors qu'elle hurla une dernière fois en fouettait l'air de ses mains. Les lianes se mirent à cambrer et à tirer sur les jambes des hommes, qui tentaient à tout prix de rester debout. Très rapidement, ils tombèrent comme des dominos, puis s'engouffraient dans la brume pour disparaitre tout simplement. Les uns après les autres, il se firent tirer sur le sol, mais jamais on ne les voyait remonter.

J'étais spectateur de l'émeute, je ne voulais pas regarder ailleurs car je vins à une unique évidence. Elle aussi était capable de certaine chose qui ne pouvait pas être expliquées rationnellement. Elle et moi avions plus qu'un symbole en commun, et cette nouvelle m'incita à savoir absolument tout.

C'est alors que, sans réfléchir, je m'élançai vers elle, ignorant les balles qui sifflaient autour de moi. Mon seul but était de la protéger, puisqu'elle possédait un savoir qui m'était totalement inconnu. Ses yeux, emplis d'une folie incertaine, se fixèrent sur moi avec une intensité déconcertante.

— Arrête toi, lui soufflai-je en levant mon arme devant mes yeux.

Elle ne semblait pas vouloir m'entendre. Je n'avais plus le choix. J'ignorai de quoi elle était encore capable, le seul moyen pour moi de la maitriser était de la blesser. Alors, je tirai.

La rouquine hurla de douleur en s'effondrant au sol. Sa hanche saignait et tachait sa robe déjà parsemé des couleurs d'un combat sanglant. Elle rugissait tandis que je me rapprochai d'elle. À l'aide de ses pieds dénudés, elle poussait contre le sol pour reculer, même lorsque je m'abaissai devant son corps, elle tenta de s'éloigner mais elle faiblissait.

— Je t'ai demandé d'arrêter, Clochette, ce n'est pourtant pas si compliqué à comprendre.

Sa lèvre inférieure tremblait, ce qui attira mon regard. Sa bouche en forme de cœur et aussi rose qu'une fleur naissant au printemps étaient sèches. Depuis combien de temps n'avait-elle pas mangé ou bu ? C'est une question qui me traversa l'esprit, jusqu'au moment où je me rendis compte que nous n'étions pas seuls. Tous les hommes d'Elijah, pour ceux encore vivants, avait de nouveau formé une ronde autour de nous. Je soupirai en prenant la rouquine par le bras dans l'espoir de l'aider à se relever. Bien évidemment, elle ne se laissa pas faire. Un cracha venait d'atterrir brutalement sur moi.

Vrenkal ! dit-elle sèchement.

Je haussai les sourcils en fixant la bave sur mon épaule. J'ignorai ce qui m'agaçais le plus, entre son manque de respect, ou le fait que son premier mot m'était incompréhensible. Désormais bien remonté, j'empoignai son bras sans métriser ma force et la leva. Elle maugréa de douleur en se débattant.

Le cercle venait de se fendre en deux, laissant passer la figure d'Elijah. Je le fixai un instant, ma mâchoire contractée était sur le point de briser chacune de mes dents.

— Qu'est-ce que tu nous as ramené au juste, Morten ?

Moi qui avais pourtant l'habitude d'être moqueur, je jouai avec le silence, tout simplement car je n'avais aucune réponse à lui donner et même si j'en avais, il serait la dernière personne sur la liste à qui je me confierais.

— Je savais que quelque chose clochait chez toi... reprit Elijah en ne souhaitant pas s'approcher davantage. C'est une sorte de demi-sœur que tu as retrouvé, c'est ça ? Avec qui tu partages une malédiction démoniaque ?

Je grimaçai en imaginant que cela soit possible. L'idée d'avoir une sœur, ou tout simplement une famille m'irritait au plus haut point. Je suis né seul, et ma famille n'existe pas. Qu'importe où ils sont, je n'ai aucun lien de parenté avec qui que ce soit, et encore moins avec Clochette.

— Tu veux tout savoir ? lui demandai-je, un air ludique peint sur le visage.

Elijah eux des yeux ronds, puis s'approcha doucement en regardant la rouquine du coin de l'œil. Une fois assez proche, je lui murmurai :

— Je l'ai trouvé par hasard dans une forêt le soir ou j'ai souhaité capturer ce foutu papillon vert. Oui, c'est peut-être une malédiction démonique que nous partageons elle et moi, car je suis capable de chose que tu ne pourrais même pas t'imaginer. Je ne sais pas d'où je viens, mais je ne suis pas comme toi, Elijah. Et tout ça tu vas rapidement l'oublier, car une balle dans ta tête proviendra du Baretta que tu tiens entre tes mains.

Une veine pulsa sur sa tempe lorsque ses pupilles se dilatèrent. L'instant d'après, il sortit son flingue de sa ceinture. Ses yeux étaient plongés dans les miens quand il posa le bec de l'arme contre son propre crâne.

— Ce fut un plaisir de travailler avec toi, mon vieil ami... lui soufflai-je doucement.

La seconde suivant, il appuya sur la gâchette. Le visage d'Elijah parti en fumée, éclaboussant le miens de tous ses résidus naturels. La rouquine prit peur, je la sentis d'abord se pétrifier dans mon dos, jusqu'à ce qu'elle ressente le besoin de fuir. La balle dans sa hanche ne lui permettait pas de courir, il fut simple pour moi de la rattraper et de la fourrer sur mon épaule. Elle n'osait pas se débattre, probablement parce qu'elle savait que c'était peine perdue.

La foule autour de nous se divisèrent en deux gros tas mal organisés, afin de nous laisser assez de place pour rejoindre la sortie. Plus personne ne tenta de nous agresser ou même de nous regarder droit dans les yeux. On avait réussi à effrayer tout une troupe de criminelle, peut-être bien parce que leur patron c'était fourré une balle dans la tête après que j'ai eu prononcer des mots.

Pour eux, j'étais le Diable.

Pour moi, j'étais un problème inextricable.

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