Chapitre 31. Monstres et Bêtes de cirque
Au milieu de la bataille, le cowboy Cole Cassidy venait juste de se farcir un bon nombre d'omniacs arachnoïdes à dents acérées, il n'avait eu qu'à prendre la hauteur, se concentrer un peu, mettre un cigare entre ses lèvres, l'allumer, replacer son chapeau et dégainer son revolver. En une fraction de seconde, il en avait abattu six. Pas une seule balle perdue, toute avait atteint leur cible en pleine tête et désormais, de son œil le plus aiguisé, il observait une espèce de clown qui se démenait pour recharger son lance grenades mais qui se faisait exploser à la tête toutes ses munitions.
"Chopper, aide-moi avec ça ! râla-t-il. Tu te rappelles comment qu'on replace la courroie pour qu'elle soit en parallèle avec le compartiment défoncé et le réservoir à grenades ? C'est pas moi qui ai ajusté cette partie là, c'est Mick la dernière fois que je suis allé chez lui !"
Le gros Chopper apparut, il était situé dans l'angle mort de Cassidy en contrebas du toit sur lequel il se trouvait, il n'avait pas pu le voir. Chopper était bien plus imposant que cet énergumène, les mettre hors d'état de nuire tous les deux se révèlerait plus compliqué que prévu.
"Je t'avais dit de pas aller chez Mick, grogna Chopper. Ce lézard sait même pas comment qu'on fait pour réparer un vélo qu' a déraillé.
-On dit rerailler Chopper. Rerailler un vélo qui a déraillé, et pas réparer, puisqu'il est pô cassé. T'y a pensé gros tas ?
-Allez donne-moi ça, tu sais même pas rerallier ton propre lance grenade. La Reine serait pas contente.
-EH vous deux ! appela Cassidy du haut de son toit.
Les deux junkers se retrounèrent, Chacal affichant un stupide rictus d'étonnement sur son visage dégarni et carbonisé par le souffle de ses propores grenades.
"Regarde Chopper, marmonna Chacal, y a La Brute au- dessus de nous.
-Je dirait plutôt Le Bon, répondit Chopper, regarde sa barbe.
-Eh qu'est ce que vous baragouiner là en bas ? lança Cassidy.
-Non, rien, on disait qu'on était fan de vous. Clint Eastwood pas vrai ? C'est ça votre déguisement ?
-EH lui parle pas va, coupa Chopper, je parie qu'il va essayer de nous emboucaner comme dans le film.
-AH tu crois que c'est un Truand ? demanda Chacal en se penchant vers Chopper.
-Ils le sont tous..."
Cassidy fronça les sourcils.
C'est qui ces guignols ?
"Combien paient la Griffe pour les aider ?
-Combien ils nous paient hein ? Et qu'est ce qui te dit qu'ils nous paient d'abord hein ?
-Bah vous êtes bien des junkers ? De Junkertown ?
-Oui, mais et alors. Nous les junkers on a pas le droit de tenir à une cause sans demander d'argent ?
-ça m'étonnerait beaucoup."
Chacal montra les dents, un amas de ferrailles et de faux plaqués or.
"Pourquoi tu nous demandes ça, le vioque ? demanda Chopper en le pointant du doigt.
-Quoi, je fais si vieux que ça ? s'inquiéta Cassidy."
Chacal et Chopper se regardèrent.
"Bah ouais, dirent-ils en cœur.
-Pourtant je me taille la barbe tous les matins.
-Il faut complètement la raser, dit Chacal. Quand on va au boulot, on se rase c'est comme ça, c'est la Reine qui le dit. Il faut être présentable !
-J'ai braqué pas mal de banque dans ma vie et j'ai amassé pas mal d'argent. Qu'est ce que vous dites de 600 et vous bossez pour moi au lieu de bosser pour eux."
Les deux Junkers se tournèrent à nouveau.
"600 patates, tu nous prends pour des rats d'égouts ou quoi ?"
En voyant l'apparence de Chacal, Cassidy se retint de rire.
-600 mille, excusez-moi chers messieurs."
La mâchoire de Chacal sembla tomber jusqu'au sol, sa langue pendant en un long trait sinueux répugnant, et ses yeux sortirent de leurs orbites. Mais Chopper intervint.
"Attend, on va pas se laisser frire par ce Millop, La Reine nous a dit de rester avec la Griffe en plus du prix. C'est une question de loyauté.
-De quoi tu me parles de loyauté Chopper. Quand on a 600 mille dans les pâtes, même la Reine boufferait de la tarentule pour 600 mille.
-Qui nous dit qu'il les as ?
-Il est dans l'équipe, Chopper. Craperwatch est carrément financé par le gouvernement. Chopper ! LE GOU-VER-NE-MENT. Ils ont des milliards dans les boîtes."
-T'es vraiment qu'un Furtin de brebis fumé à la ciboulette et au sirop d'érable qui a même pas léché son premier otipus de conserve.
-Je te remercie du compliment vieux frère !"
Chacal mit une grande frappe amicale dans l'épaule de son acolyte et leva un grand pouce en l'air à l'adresse de Cassidy.
"Marché conclu, cow-boy. Et maintenant je vais pouvoir faire ce que j'ai envie de faire depuis que j'ai vu cette armée de boîtes de conserve."
Chacal se cabra comme un singe et décrocha de son dos un pneu sale qu'il plaça à terre. Le pneu avait été modifié pour pouvoir accueillir un moteur en pièces détachées. Chacal tira une ficelle de toutes ses forces vers l'arrière et le pneu se mit à rouler à toute vitesse en avant. Chacal inspira à plein poumons et ouvrit la bouche à en faire briser sa mâchoire.
"ATTENTION... CA VA PETER !"
Le pneu continua sa course vers un groupe d'omniacs isolé et Chacal fut prit d'un rire fou qui ne semblait pouvoir s'arrêter. Arrivé à proximité des omniacs, le pneu bruyant et crissant explosa dans une stupéfiante déflagration. Cassidy en fut estomaqué. Chacal étouffa à cause de son rire, mais se releva rapidement et sauta dans tous les sens.
Au cœur de la bataille, Le Faucheur venait juste d'entendre la foudroyante détonation, il se retourna presque instantanément, ses sens étant éprouvés par son propre combat. Il vit alors un grand nuage de poussière et de cendres s'élever dans le ciel, en même temps que des restes d'Omniacs retombant au sol, complètement carbonisés.
"Que font les junkers ! grommela-t-il."
Jack se précipita sur lui.
"On dirait que votre petite troupe se rétrécit, dit-il."
Mais Le Faucheur n'y prêta pas attention, il reprit une forme fantomatique, disparut, puis réapparu sur le toit de l'immeuble d'en face.
"Sombra, au rapport ! cria-t-il dans son intercom."
Mais Sombra, qui parcourait le champ de bataille, protégée par son invisibilité, s'était lancé dans un poursuite des membres d'Overwatch situé à l'arrière de la bataille ; À savoir Ana Amari, Vital, Mei et Illari. Elle s'éloigna du petit groupe et fit un état des lieux à son lieutenant.
"Reyes, dit-elle. La Veuve a été vaincue, les junkers se sont retournés contre nous et...
-Je suis au courant de ça ! répondit le Faucheur. Qu'en est-il de l'armée ?
-J'ai vu Sojourn Chase et un omniac partir avec une moto vers l'avant de l'armée. Ashe et Bob sont censés les arrêter mais je ne sais pas ce qu'il en est.
-C'est Zenyatta, répondit le Faucheur. Il veut parler à Ramattra. Il faut à tout prix l'en empêcher, le Démon a mieux à faire. Et je parie que cet incapable de Bob n'a pas pu les arrêter."
Soldat 76 rechargea son fusil en contrebas et tira sur le Faucheur qui esquiva les balles de peu. Il soupira et se brancha sur l'intercom du groupe.
"A tous les membres de la Griffe, repliez-vous, il faut protéger l'armée !"
La sorcière Moira disparut en un claquement de doigts, laissant Lucio, Pharrah, Ange, Bouldozer, D. Va et Orisa seuls avec ses créatures démoniaques modifiées génétiquement. Mauga, avec un cri de rage tenta de s'échapper de l'étreinte de Reinhart mais n'y parvint que partiellement, il chuta au sol, se releva mais fut arrêté par Winston qui le retint par l'épaule. Mauga ne souriait plus, finit de rigoler, on lui avait donné un ordre, alors avec toute la force de son poing il fracassa le nez de Winston, brisant au passage les petites lunettes du gorille. Winston tomba à la renverse et s'écrasa au sol avec un cri de douleur.
"ORDURE !" cria Reinhardt. Il tenta de lui asséner un coup de marteau mais Mauga fut trop rapide, il s'éloigna du combat à grandes enjambées et s'en fut vers la ville. Winston roula au sol, du sang s'échappant de son nez et de sa bouche, il cracha douloureusement une dent cassée et grogna en s'apercevant qu'il n'avait plus ses lunettes. Il les chercha à tâtons autour de lui et en trouva les résidus réduits en miettes par le Titan. Le Gorille Winston se rappela alors de son père, le scientifique qui l'avait élevé sur la Colonie Lunaire, sa gentillesse, sa passion pour la découverte, sa patience. Cet homme lui avait donné ses lunettes un jour alors que le petit Winston et lui regardait la Terre depuis une grande fenêtre.
"Ne les perds pas, avait-il dit, c'est ton cadeau d'anniversaire..."
C'était le dernier souvenir qu'avait Winston de son père après qu'il décéda d'un cancer, et ses lunettes n'étaient autre que son héritage. L'héritage d'un homme bon, qui lui a tout donné. Alors les voir brisées au sol, le verre éparpillé un peu partout comme des déchets le remplit d'une rage incontrôlable, viscérale, bestiale, primordiale. Winston avait été élevé comme un humain, il parlait et pensait comme un humain, mais au fond c'était un gorille et il le savait. Quelques réflexes, attitudes et habitudes reflétaient toujours cette partie là de lui-même, comme son obsession pour le beurre de cacahuètes, mais surtout cette rage qu'il contenait depuis toujours. Un gorille est un roi, un combattant, un guerrier, un protecteur, ce n'est pas un paresseux qui passe sa vie sur son ordinateur et Winston tentait de repousser cette partie de lui-même depuis longtemps mais cette fois c'en était trop, cette fois il ne pouvait plus. Alors il se leva avec force et se laissa complètement envahir par sa rage primordiale. Ses yeux se gonflèrent de sang et pour la première fois depuis longtemps, il se mit sur deux pattes, ce qui augmenta considérablement sa taille.
Reinhart et Torbjörn le regardèrent avec inquiétude, Winston n'était plus là, il était loin désormais, endormi sous cette couche de muscle remplie de haine et de colère. Le Gorille leva haut ses grandes mains simiesque et se mit à taper sur son torse bruyamment en criant toute sa rage. Puis il sauta, son réacteur dorsal le propulsa à une trentaine de mètres du sol. Tout le monde le vit s'élever dans le ciel, ce colosse déchaîné que rien ne pouvait plus arrêter.
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